RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

BRESIL : La menace américaine

"La menace américaine" : C’est le titre choisi pour l’éditorial du journal O Estado de São Paulo (Brésil) de ce 12 février. Le fait est d’autant plus surprenant que d’ordinaire ce journal de la droite brésilienne ne marchande pas son soutien aux États-Unis.

De quoi s’agit-il ?

Le libre-échange commercial - au coeur de la doctrine de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) - a été invoqué par les pays capitalistes occidentaux tant que cela leur permettait d’imposer l’entrée de leurs marchandises dans les autres pays, au détriment des productions nationales de ces derniers.

Depuis quelques années, l’explosion économique des anciens pays pauvres, comme l’Inde, la Chine ou le Brésil, a modifié la donne : les économies occidentales, durement concurrencées, tendent maintenant à chercher refuge dans le protectionnisme.

C’est ce qui arrive avec le Brésil.

Ce pays, grand producteur de coton, a traduit les Etats-Unis devant l’OMC, ce dernier pays allouant des subventions à ses propres producteurs de coton "en violation des lois commerciales".

Au terme d’un procès, qui a duré sept années et est passé par deux instances juridiques, l’OMC a finalement recommandé l’élimination des subventions américaines.

Mais les Etats-Unis ont superbement ignoré cette recommandation, ce qui - selon la réglementation de l’OMC - autorise le Brésil à user de représailles commerciales pour compenser les dommages causés.

Le montant de cette compensation pourrait atteindre 830 millions de dollars dès cette année. Pour le moment, le gouvernement brésilien envisage d’imposer des augmentations aux taxes d’importation sur certains produits américains à hauteur de 560 millions de dollars. Le restant serait obtenu par la suspension de droits de propriété intellectuelle (blocus des remises de royalties, annulation de patentes) ; le président Lula vient de signer un décret en ce sens.

O Estado note, qu’en général, dans une telle situation, les pays concernés cherchent par la négociation à éviter d’en arriver aux représailles. "Mais le gouvernement américain n’a montré aucune disposition, jusqu’à maintenant, à rechercher un accord avec les autorités brésiliennes", ajoute-t-il.

Plus, le nouvel ambassadeur des États-Unis, à son arrivée au Brésil, a évoqué "la possibilité de contre-représailles". Or, pour le journal brésilien, "l’idée de contre-représailles est incompatible avec la légalité internationale".

Il ajoute : "En rejetant l’élimination des subventions, le gouvernement américain méprise les normes souscrites par tous les pays membres de l’OMC. [...] Maintenant, en lançant des menaces de contre-représailles à l’encontre du pays vainqueur du procès, ce gouvernement déclare préférer, au plan international, le régime de la force à celui de la loi".

"Si [la force] était le régime souhaité pour le commerce international, le meilleur serait d’éliminer l’OMC [...]. Pourquoi instituer et maintenir des règles et tribunaux s’ils ne s’appliquent pas à tous ?", conclut-il.

Quant à Celso Amorim, le ministre des Relations extérieures du Brésil, il a déclaré que, dans cette affaire, son pays "ne peut s’incliner".

* * * *

Ce qui échappe au journal brésilien c’est que le recours à l’imposition de la force ne se limite pas, pour les États-Unis, au domaine du commerce international. C’est une caractéristique, permanente et générale, de ce pays qui agit toujours en marge de la légalité internationale. "L’Etat américain demeure un Etat violent et sans foi ni loi", écrit Noam Chomsky. [1]

Du blocus de Cuba à l’invasion de l’Irak, en passant par le bombardement de la Serbie, pour prendre quelques exemples, tout cela s’est décidé en dehors de toute instance internationale légitime. (et même contre les instances internationales légitimes - commentaire du Grand Soir)

Comment est-ce possible ?

Si la politique de force des États-Unis ne rencontre pas la réprobation qu’elle mériterait, c’est que les grands médias occidentaux - les plus puissants de la planète - se font les relais complaisants de la propagande et de la désinformation systématiques qui précèdent et accompagnent les actions belliqueuses de ce pays.

C’est aussi que les autres gouvernements - tels ceux de l’Union européenne - deviennent muets dès que les manquements à la légalité internationale concernent les États-Unis.

JPD (depuis le Brésil)
http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2010/02/22/bresil-la-m...

[1] Noam Chomsky, "Un monde complètement suréel - Le contrôle de la pensée publique", Ed. Lux, Quebec, 2003.

URL de cet article 10092
  

Guide du Paris rebelle
Ignacio RAMONET, Ramon CHAO
Mot de l’éditeur Organisé par arrondissement - chacun d’eux précédé d’un plan -, ce guide est une invitation à la découverte de personnages célèbres ou anonymes, français ou étrangers, que l’on peut qualifier de rebelles, tant par leur art, leur engagement social ou encore leur choix de vie. Depuis la Révolution française, Paris est la scène des manifestations populaires, des insurrections et des émeutes collectives. Toutes ayant eu un écho universel : la révolution de 1830, celle de 1848, la Commune, les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

A force de tout voir on finit par tout supporter...
A force de tout supporter on finit par tout tolérer...
A force de tout tolérer on finit par tout accepter...
A force de tout accepter on finit par tout approuver.

Saint Augustin

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.