Pourquoi ce livre ?
La colère monte chez les travailleurs et nombreux sont ceux qui cherchent une issue à la crise. C’est le cas en France, en Europe et dans le monde. Ce n’est pas une révolution mais déjà plus qu’une rébellion. Les peuples sont-ils en train de reprendre l’initiative ? Et quelle sera la réponse syndicale ?
« Camarades, je demande la parole » explique comment on en est arrivé là et ouvre des perspectives. C’est une contribution à un débat dont le contenu va au-delà des entreprises et de tous les lieux de travail. Le combat pour le changement de société doit demeurer un combat syndical.
Les auteurs sont des syndicalistes et des militants assumant ou ayant assumé des responsabilités souvent importantes dans leurs organisations respectives et ce, à travers le monde. Ils représentent une grande diversité d’opinions, de pratiques, d’histoires et appartiennent à différentes organisations syndicales internationales. Mais on retrouvera chez eux de mêmes préoccupations et souvent des réponses convergentes.
Nous vivons une situation nouvelle faite de risques et de possibles. Par certains aspects, elle est inattendue car jamais autant qu’aujourd’hui le capitalisme ne s’est trouvé si arrogant tout en étant si critiqué !
Le syndicalisme est traversé par des débats, entre ceux qui cherchent à aménager le système et ceux qui entendent confronter sa raison d’être : l’exploitation de l’homme par l’homme. Les inégalités n’ont jamais été si importantes à travers le monde, la contradiction capital/travail si aigüe Riches d’enseignements sont par exemple les luttes en France contre la réforme du code du travail voulue par l’Union Européenne, le patronat et les gouvernements. Il en est beaucoup question !
Parce que la lutte de classes est internationale, elle pose en termes nouveaux ce que sont les responsabilités du mouvement ouvrier. Cela suppose des remises à plat. Compter sur les victoires mais aussi tirer les leçons des défaites.
En France, en Belgique, en Italie, au Portugal, en Argentine, au Brésil, aux USA, en Inde, les luttes existent, les résistances exigent de nouvelles solidarités. « Camarades, je demande la parole ! » en fait le bilan en puisant dans les expériences de chacun. Partir du local mais penser globalement face à la mondialisation du capital est devenu une exigence à laquelle personne ne saurait être dispensé de réfléchir.
Voilà pourquoi ce livre met en évidence le besoin d’une rénovation du syndicalisme et se prononce sans ambiguïtés pour un syndicalisme de lutte de classes, démocratique, indépendant et résolument internationaliste !
C’est une responsabilité historique de construire l’organisation dont les travailleurs dans le monde entier ont grand besoin. On ne choisit pas l’époque dans laquelle on vit, mais on choisit de se montrer à la hauteur de ce qu’elle exige !
Michel Collon & Jean-Pierre Page
Avec les contributions de : ALFIER, Steve EARLY, Fernando MAURICIO, Julio GAMBINA, Antonio BALBINO, Swadesh DEV ROYE, Antonio COCCIOLO
Les auteurs…
- Jean-Pierre Page : ancien membre de la Commission Exécutive confédérale de la CGT, responsable du Département International
- Charles Hoareau : ancien membre de la Commission Confédérale de la CGT et responsable national des chômeurs CGT.
- Philippe Cordat : Secrétaire général de l’Union Régionale Centre de la CGT.
- Jean-ClaudeVatan : ancien secrétaire général de l’union départementale du Cher.
- Marina Alfier : déléguée production, fédération italienne des travailleurs chimie, textile, énergie et des manufactures CGIL Italie.
- Steve Early : ancien responsable de la Fédération des Télécommunications de l’AFL-CIO, journaliste, écrivain. USA
- Fernando Mauricio : responsable du département international de la CGTP-IN. Portugal
- Julio Gambina : membre de la direction nationale de la CTA d’Argentine, Directeur de l’institut d’études et de formation de la CTA, économiste. Argentine.
- Antonio Balbino : ancien vice-président de la Fédération de la Métallurgie de la CUT, Président de la Fédération métallurgique de la CTB, Brésil.
- Swadesh Dev Roye : secrétaire international du CITU, Inde
- Antonio Cocciolo : président de la Fédération des Métallurgistes FGTB et membre du bureau fédéral de la FGTB, Belgique
Table des matières
- Préface, Charles Hoareau
- Où en est le syndicalisme ?, Jean-Pierre Page
- Pour vaincre la régression sociale, il faut s’émanciper du capitalisme !, Philippe Cordat
- L’Europe sociale est un leurre, Jean-Claude Vatan
- Syndicalisme international : une histoire prestigieuse, l’exemple en France de la CGT, Jean-Pierre Page
- Rénovons le syndicalisme international !, Jean-Pierre Page
- Quelle situation syndicale en Italie ?, Marina Alfier
- Pour résister à la menace des « Open Shop », un nouveau syndicalisme est nécessaire aux Etats-Unis, Steve Early
- Changement dans le capitalisme, les défis du mouvement ouvrier en Argentine, Julio Gambina
- Le Brésil et le syndicalisme, Antonio Balbino
- À l’OIT, combattre l’attaque visant à désarmer le mouvement syndical et les travailleurs, Swadesh Dev Roye
- Luttes et perspectives au Portugal, Fernando Mauricio
- Urgence d’une alternative qui concrétise nos luttes, Antonio Cocciolo