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Ce n’était qu’un acteur… Bon vent à toi, Gérard Depardieu.

Dans notre société du spectacle, l’acteur participe à la construction de nos mythes et représentations, il nous fascine pour cela.
Gérard Depardieu avait ce talent, incontestablement.

La société du spectacle :

Mais entre les représentations, l’acteur est nu. Il n’est que lui-même. Celui-ci vient de démontrer que la boursouflure de l’ego et la vacuité peuvent coexister. Méfait de la gloire ? Ou effet des excès qui mènent aux cellules de dégrisement parisiennes et belges demain peut être ?

Avons-nous à en juger ? A l’homme dans sa misère existentielle on pardonnera tout, il nous ressemble tellement, hormis la différence de notoriété et fortune…

Mais aux étonnés ou chagrinés de la "trahison’ que peut on dire ?

Oui, il avait incarné dans un grand téléfilm Balzac et ses passions de description de la diversité sociale et humaine…

Oui, il "était’ Edmond Dantès et incarnait le fulgurant basculement d’une vie de forçat, vers un autre destin, qui serait rongé lorsque le passé le rattraperait…

Oui, il fut même un éphémère et magistral Danton, porteur d’un texte que les jours de maintenant laissent penser qu’il n’avait pas assimilé vraiment pour lui-même…

Oui, il fut Cyrano de Bergerac, pour l’enchantement de ceux qui n’étaient pas, avant lui, entrés dans la finesse et le romanesque d’un temps aussi effacé que celui de la Princesse de Clèves qui ennuyait son grand ami Nicolas Sarkozy…

Oui, de ce dernier il adopte la maxime "La France on l’aime ou on la quitte’ … Celle d "aujourd’hui, il ne l’aime pas, c’est dit et clairement dit. L’amour antérieur revendiqué était conditionnel des privilèges consentis à sa personne et ceux de sa "classe’ sociale, car c’est bien de classe qu’il s’agit…

Oui, il indispose même Gilbert Collard, avocat "fn-isé’ qui s’inquiète du "départ des riches’…

Oui, de ses personnages il n’était que la boite à parole des oeuvres, pas l’incarnation de leur esprit…

Oui, il ressemble, pourrait on croire, à un brillant (Pas "minable’, ça vexe !) "Salopard’ de Sergio Leone, qui passe la frontière "Pour quelques dollars de plus’… Ce rôle là lui manquait, le seul dont il aurait écrit le scénario, voila qui est fait !

Le spectacle est une des faces du capitalisme :

Le capitalisme ne décerne pas d’oscars pour ses méritants serviteurs. C’est dommage, notre Obelix national, aurait pu espérer recevoir des mains mêmes de César, l’adoubement de l’empire des cupides…

Mais pourquoi s’étonner ? Son ami Nicolas avait pris l’habitude de redistribuer aux déjà riches, au titre de "l’équité fiscale’, à chacun en moyenne cinquante trois mille euros, à treize mille d’entre eux. Et ce en pleine vague de licenciements, pendant qu’un "autre Obelix’, bien plus sympathique, et fortement télégénique, incarnait la lutte des Molex. Ni Danton ni Edmond Dantès n’étaient alors descendu dans la rue en soutien aux victimes d’une politique qui confortait les privilèges et broyait les travailleurs.

Certains aimaient encore l’avatar qui incarnait nos grands hommes du passé ou de notre florilège romanesque et social… Mais…

Mais… Ce n’était qu’un "acteur’, saviez vous ?

Et d’ailleurs l’Oscar du meilleur capitaliste aurait pu lui échapper, Gérard D. jouait dans une seconde catégorie, face par exemple à un Arnaud Lagardère, qui vient de récupérer plus d’un milliard d’euros de la revente de ses actions EADS sous la tutelles des états français et allemands, qui subiront (c’est-à -dire nous) les pertes de demain… Celui ci est un autre de la bande des "douze’ que Sergio Leone n’a pas mis en scène…

Et si l’acteur nous empêchait de regarder dans notre miroir ?

- N’accablons pas l’acteur qui, dans sa contradiction existentielle entre sa vie et les personnages qu’il a pu incarner, nous ressemble au fond, même si nous sommes les plus nombreux à avoir le seul privilège qu’il ne possède pas, celui de ne pas être "exposé’…

- Réfléchissons de préférence à l’emprise, sur nous tous, des mythes et des représentations qui nous rassurent, et qu’il avait incarnées parfois. Dans la fascination des plus grands personnages de notre histoire commune, ne nous achetons nous pas une légitimité et une innocence à bon marché ? De quoi sommes nous "fiers’ lorsque nous évoquons nos fiertés nationales ? Ne voyons nous pas le caractère mensonger souvent et l’imposture fondamentale de ce que nous revendiquons pour construire nos "identité nationales’ ? Et si cette fierté est parfois fondée, n’est elle pas collective sans que nul ne puisse se l’approprier pour lui-même ? Lorsque nous effectuons un "transfert’ dans de telles projections vers de belles âmes qui nous subjuguent, ne nous flattons nous pas nous-mêmes, sans raison souvent ?

Penser, oser penser, que nous ne ressemblons pas à nos mythes pourrait être salutaire, en un temps ou trois siècles d’héritage des "Lumières’ sont sérieusement remis en cause dans notre pays…

Obelix soulevait des menhirs, soulevons seulement nos paupières, pour reconnaître que ce qui nous indigne, n’est peut être au fond que notre propre impuissance ; et que ce qui nous "dégoûte’ n’est peut être que l’ombre de ce que à quoi nous consentons ou feignons de croire.

Jacques Richaud

17 décembre 2012

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