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Ce que peut nous enseigner la résistance des Indiens d’Amérique contre la cupidité des colons (TruthDig)

Les idéologues du capitalisme vorace, comme les membres d’une secte primitive, psalmodient le faux mantra que les ressources naturelles et l’expansion sont infinies.

Il est temps de faire revenir Crazy Horse au galop

La résistance des Indiens contre l’expansion des Européens vers l’ouest a pris deux formes. L’une, c’était la violence. L’autre, le compromis. Ni l’une ni l’autre n’ont fonctionné. Ils leur ont volé leur terre, décimé leurs tribus, tué leurs femmes et leurs enfants à coups de fusil et dévasté leur environnement. Ils n’ont eu droit à aucun recours juridique ; pas de justice. Il n’y en a jamais pour les opprimés.

Et alors que nous sommes confrontés à des forces similaires d’un pouvoir des entreprises prédateur et effréné, résolu à exercer une exploitation sans merci et qui nous dépouille de toute protection juridique et physique, nous devons réfléchir sérieusement à la façon dont nous allons riposter.

Les idéologues du capitalisme vorace, comme les membres d’une secte primitive, psalmodient le faux mantra que les ressources naturelles et l’expansion sont infinies. Ils rejettent les appels à une redistribution des richesses équitable, prétendant qu’elle est inutile. Ils disent que tout le monde partagera bientôt les richesses "en expansion", alors qu’en fait, elles sont en diminution constante. Et pendant que se développe ce projet dément, les classes dominantes filent comme des cafards vers leurs refuges. Pour finir, au bout du compte, par s’écrouler comme un château de cartes.

Les civilisations au stade terminal de la décadence sont dirigées par des classes dominantes déconnectées de la réalité. Les sociétés s’efforcent de plus en plus de conserver aux classes dirigeantes leur opulence décadente, peu importe si cela détruit les fondements de la productivité et des richesses. Karl Marx avait raison quand il qualifiait le capitalisme non réglementé de "machine à démolir les limites".

De cette incapacité à imposer des limites résulte la vampirisation des ressources naturelles et des communautés humaines. Cette fois-ci, la différence c’est que quand nous disparaîtrons, toute la planète disparaîtra avec nous.

Un changement climatique catastrophique est inévitable. Les glaces de l’Arctique sont à leur plus bas niveau. Il y aura bientôt tellement de chaleur engrangée dans l’atmosphère que toute tentative de réduire les émissions de carbone sera vaine. Nous subirons les inondations, la sècheresse, les vagues de canicule, les ouragans et les tornades et les ouragans meurtriers. Les coupures de courant. Les aberrations climatiques. La montée du niveau de la mer. La destruction des récoltes. La pénurie de nourriture. Les fléaux.

ExxonMobil, BP et les compagnies d’exploitation du charbon et du gaz naturel " comme les chasseurs de bisons coloniaux qui laissaient pourrir au soleil des milliers de carcasses après les avoir dépouillées, et qui, dans certains cas, n’emportaient que les langues - ne s’imposent jamais de limites rationnelles tout seuls. Ils exploitent, comme les escrocs avant eux qui exterminaient les animaux qui nourrissaient les peuples indigènes des Grandes Plaines, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à exploiter.

Le suicide collectif n’est jamais comptabilisé dans les rapports d’activité trimestriels. Oubliez tous ces mots vertueux qu’on vous a appris à l’école sur notre système de gouvernement. Les termes exacts pour décrire le pouvoir aux Etats-Unis, c’est : "pillage", "imposture", "criminalité", "duperie", "assassinat" et "répression" .

Ces tribus autochtones qui étaient des plus conciliantes avec les colons européens, comme les tribus pacifiques de Californie - les Indiens chilula, les Chimarikos, les Urebures, les Nipewais et les Alonas, ainsi qu’une centaine d’autres - ont été les premières à être anéanties. Et si je ne prône pas la violence, et cherche à l’éviter par tous les moyens, je n’ai nullement l’intention de m’accommoder du pouvoir des entreprises, qu’il se dissimule sous le masque de Barack Obama ou de Mitt Romney.

En même temps, je dois admettre que la résistance sera peut-être vaine, à la fin de tout ça. Toutefois, résister, c’est parler un peu de nous en tant qu’êtres humains. Cela entretient la possibilité de l’espoir, même si toutes les données empiriques indiquent que l’anéantissement est inéluctable. Cela rend la victoire possible, même si cette possibilité est infime. Et cela complique un peu plus la vie des classes dirigeantes, et assouvit, donc, la soif très humaine de vengeance.

« Chaque fois que les législateurs tentent de s’emparer des biens du peuple et de les détruire, ou de le réduire en esclavage quand il est soumis à un pouvoir arbitraire" a écrit le philosophe John Locke, "ils lancent une déclaration de guerre à la population qui est, à partir de là , exemptée de toute obéissance. »

Les colons européens ont signé et n’ont pas pas respecté quelque 400 traités avec les tribus autochtones. Ils ont poussé traitreusement les chefs de tribus à signer des accords, toujours pour s’emparer de leurs territoires, puis ils ont poursuivi leurs forfaitures jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à voler. Des chefs comme Black Kettle qui croyaient en la bonne foi des hommes blancs ne s’en sont pas mieux tirés que les autres. Black Kettle, qui, devant son tipi, faisait flotter un énorme drapeau américain qui lui avait été offert à Washington en signe d’amitié, était abattu par les soldats de George Armstrong Custer, en novembre 1868, ainsi que sa femme et plus de 100 autres Cheyennes dans son camp sur la rivière Washita.

"Les hommes blancs nous ont fait de nombreuses promesses, tellement de promesses que je ne me souviens pas de toutes," racontait le Chef Red Cloud à la fin de sa vie, "Il n’ont tenu parole qu’une seule fois. Ils avaient promis de s’emparer de notre terre et ils l’ont fait".

Les sociétés indigènes, où on redistribuait les richesses pour être digne de respect, et où ceux qui thésaurisaient étaient détestés, obéissaient à une éthique commune qu’il fallait éliminer pour la remplacer par la cupidité, l’exploitation incessante et le culte du moi qui alimentent l’expansion capitaliste.

Dans son ouvrage, la « Ligue des Iroquois », écrit en 1851, après qu’il eut vécu parmi eux, Lewis Henry Morgan raconte que chez les Iroquois, "toute la politique civile était opposée à la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne, et elle penchait pour le principe contraire de répartition parmi un certain nombre d’individus sur le même pied d’égalité" … c’était une façon de vivre en harmonie les uns avec les autres et avec la nature, ce qui était une abomination pour les colons européens.

Ceux qui exploitent le font grâce à d’épaisses couches de duplicité. Ils engagent des bonimenteurs avenants et éloquents.
Combien de fois encore accepterez-vous que Barack Obama vous mente ? Mais quelle est cette propension à nier la réalité qui nous empêche de voir que nous sommes vendus comme esclaves ? Pourquoi faisons-nous confiance à des gens qui ne sont pas dignes de notre confiance ? Pourquoi sommes-nous subjugués à chaque fois ?

La promesse de fermeture de Guantanamo. La possibilité de choisir une assurance-maladie gérée par l’Etat. La réforme du "Patriot Act" (loi "anti-terroriste" de Bush, NDT). La protection de l’environnement. Le rétablissement de l’habeas corpus. La régulation de Wall Street. L’arrêt des guerres. Les emplois. La défense des droits des travailleurs. Etc. etc.

Il y a peu de figures de la résistance dans l’histoire des Etats-Unis qui soient aussi nobles que Crazy Horse. Il a dirigé, bien après s’être rendu compte que la défaite finale était inévitable, la révolte la plus valeureuse dans les Plaines, écrasant Custer et ses hommes à Little BigHorn.

"Même le résumé le plus succinct de sa vie montre sa grandeur, écrit Frazier dans son livre " Great Plains", "parce qu’il était resté lui-même depuis sa naissance jusqu’à sa mort ; parce qu’il savait exactement où il voulait vivre, et qu’il n’en est jamais parti ; parce qu’il aurait pu se rendre, mais il n’avait jamais perdu de bataille, parce que, s’il a été tué, même l’armée avait reconnu qu’il n’avait jamais été capturé ; parce qu’il était si libre qu’il ne savait pas à quoi ressemblait une prison". Son "aversion pour cette civilisation qui s’installait était prophétique", dit Frazier. "Il n’a jamais rencontré le président", et "il n’a jamais voyagé dans un train, ni dormi dans une pension, ni mangé à une table". Et "contrairement à beaucoup de gens dans le monde entier, quand il rencontrait des hommes blancs, il n’était pas diminué par la rencontre".

Crazy Horse a été tué d’un coup de baïonnette le 5 sept 1877, lors d’un guet-apens à Fort Robinson dans le Nebraska.

Quand il avait compris qu’il avait été piégé, il avait sorti un couteau et s’était défendu. Le général Phil Sheridan comptait faire transporter Crazy Horse aux Dry Tortugas, un petit archipel du Golfe du Mexique, où une garnison de l’armée US gérait une prison avec des cellules directement creusées dans le corail. Crazy Horse, même à l’agonie, avait refusé de s’allonger sur le lit de camp de l’homme blanc. Il avait demandé à être déposé à même le sol. Des soldats en armes avaient monté la garde près de lui jusqu’à ce qu’il meure. Et quand il a rendu son dernier soupir, Touch the Clouds, l’ami de Crazy Horse, du clan des Miniconjous, et qui mesurait plus de deux mètres, a désigné la couverture qui recouvrait le corps du chef en disant : "voici le tipi de Crazy Horse".

Ses parents éplorés ont enterré Crazy Horse dans un endroit tenu secret. La légende veut que ses os aient été transformés en pierre et ses articulations en silex.
Sa détermination farouche reste un modèle à suivre pour tous ceux qui veulent mener une vie d’insubordination.

Chris Hedges, journaliste lauréat du Prix Pulitzer (2002), fait partie des anciens de l’équipe des journalistes du Nation Institute.
Il écrit régulièrement pour le site : Truthdig.com. Diplômé de Harvard Divinity School, Hedges a été pendant près de vingt ans correspondant à l’étranger pour le New York Times. Il a écrit de nombreux livres, dont le dernier s’intitule : Empire of Illusion : The End of Literacy and the Triumph of Spectacle ("L’empire de l’illusion : la fin de la culture et le triomphe du spectacle").

Traduction emcee, Des bassines et du zèle

Source : Time to Get Crazy What We Can Learn from Native American Resistance to Colonists’Greed July 8, 2012 |

... lire la fin du billet ici

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0c/Head_of_Crazy...

Crazy Horse Memorial

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