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Croissance nulle pour ne pas dire ... récession

Les anglais disent que le mensonge le plus répandu est : « le chèque est parti au courrier ». En France c’est : « nous ne sommes pas en récession mais en croissance nulle ». En 2012, l’Insee a fait des prouesses, comme à son habitude, pour officialiser ce qui n’est qu’un élément de langage.

Il s’agit d’une main de rassurer Bruxelles et de l’autre de ne pas effrayer encore plus l’électeur et le contribuable. Et ça personne n’y échappe à droite comme à gauche. Chez Sarko, Christine Lagarde aux Finances et Eric Woerth au Budget étaient orfèvres en la matière. Ils ont fait, en leur temps, des pieds et des mains pour éviter le vocable infâmant de « récession ».

Aujourd’hui, aussi, tant à Matignon qu’à l’Elysée, on serre les fesses. Deux trimestres de croissance négative et nous y entrons tête baissée. Rien que le mot fait froid dans le dos : récession. Et ferait tache sur le jeune CV présidentiel.

Le quatrième trimestre 2012 a connu une baisse de 0,3% de la croissance soit un poil plus que les 0,2% attendus. Du coup, le pays est resté sur le niveau atteint lors de l’exercice précédent. Faire porter le chapeau aux prédécesseurs est toujours jouable mais va faire de moins en moins sérieux et, surtout, rassurant.

Déjà , on rétropédale. Selon le Figaro « Ayrault signe la fin de l’objectif des 3% de déficit ». Le candidat Hollande s’était engagé à réduire le déficit publique annuel de la France à 3% de son produit intérieur brut à fin 2013.

VOYAGE EN INDE

Depuis New Delhi, où il s’est rendu pour tenter de fourguer Rafale et centrales nucléaires, « Moi Président » a refusé de commenter ce dérapage budgétaire. Il préfère être en France pour donner son sentiment.

Jean-Marc Ayrault, invité sur France 3, a fait savoir que la prévision sur laquelle a été bâti le budget 2013, à savoir 0,8% de croissance était aux oubliettes. Il faudra attendre avril pour connaître la nouvelle estimation. Même si ses prévisions sont fantaisistes, c’est bel et bien la croissance qui paye toutes les factures.

Le mécanisme est simple : plus on vend et on produit, plus on les recettes rentrent et plus sont financées les dépenses : retraites, sécu, fonctionnaires ou encore … intérêt de la dette publique. La France paie l’équivalent du budget de l’Education nationale en intérêts pour rembourser ses 1.818 milliards de dettes (fin du troisième trimestre 2012).

L’UMP fait savoir qu’elle déposera une motion de censure sur la politique gouvernementale dans les semaines qui viennent. C’est Copé qui le dit dans Les Echos. Si on ne sait plus trop si il est le patron du Parti, on s’aperçoit qu’il connait, lui aussi, les éléments de langage. Juste de langage, d’ailleurs, car avec la géographie de l’Assemblée nationale, l’initiative n’a aucune chance d’aboutir.

De toute façon, l’équipe gouvernementale et la Cour des comptes avaient préparé le terrain à cette « mauvaise » nouvelle depuis quelque temps afin d’en atténuer les effets.

Maintenant, il est bon de s’appuyer sur un autre élément de langage : « l’objectif de déficit zéro à la fin du quinquennat est maintenu ».

BRAISES

Ca, c’est pour l’Europe. La France doit garder son image « raisonnable » vis-à -vis de Bruxelles. Pour nombre d’économistes, il n’est pas trop grave que le gouvernement ne tienne pas ses engagements à la lettre, pourvu que la France reste sur sa ligne de rigueur. On ne parle plus trop de la crise de l’euro, ce n’est pas le moment de souffler sur les braises …

Le ministre des Finances, Pierre Moscovici, laisse laconiquement entendre que « la croissance 2013 devra être repensée ». Mais il « pense qu’il ne faut pas ajouter de l’austérité aux difficultés d’aujourd’hui ». Ca c’est pour l’homme de la rue. Afin qu’il n’y descende pas trop vite sans doute, indigné qu’il est. Ou qu’il pourrait vite devenir.

Reste que les efforts d’économies budgétaires se montent toujours à la bagatelle de 38 milliards d’euros, comme présentées dans le discours hollandais de campagne.

Et il y a peu de chances que de l’oxygène arrive : par exemple, l’Unedic anticipe une hausse de 8,3% des indemnisations chômage en 2013, ce qui est très vraisemblable à la vue de la situation sociale. Le gouvernement, optimiste, ne voit qu’une « petite » hausse de 1,6%. On peut toujours rêver. Pendant que des désespérés s’immolent devant Pôle Emploi.

Côté recettes, c’est la Berezina : En revoyant la croissance à la baisse, même à minima, il va falloir sur cinq milliards d’euros en moins. Au bas mot. Et les économistes ne s’attendent plus à 0,8% de croissance en 2013 ni même à 0,4% (ce que n’annoncera pas Ayrault en avril…) mais à 0,1%. Soit une seconde année de croissance nulle. Ou presque.

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