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Finalement...

L’État renonce à encadrer le salaire des patrons : On a eu très peur !

Après des nuits d’insomnies, le gouvernement a tranché : il n’y aura pas de projet « spécifique sur la gouvernance des entreprises ». Entendez par là : pas question de limiter le salaires des grands patrons du privé. La France respire et va pouvoir garder ces talents que le monde entier nous envie.

C’est naturellement notre Moscovici-sur-la-sellette qui s’est collé à faire cette brillante communication dans le quotidien Les Echos, connu comme un brûlot activiste au profit du monde du Travail.

Il envoie ainsi une autre promesse de campagne de François Hollande aux oubliettes mais, nous n’en sommes plus à ça près.

L’Ami Mollette avait alors affirmé : "j’imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20". Et aussi de guérir les écrouelles, envoyer des parapluies sur Mars et faire perdre quarante kilos à Gérard Depardieu au terme d’une cure d’abstinence totale sur le Saint-Emilion.

Sans rire, le gouvernement indique à présent préférer ’"une autorégulation exigeante" de la part des boss du Cac 40 et d’agir dans « le dialogue".

Et, avec une habitude qui confine désormais à une sorte d’addiction , les équipes Hollandaises concernées ont taillé la bavette avec Laurence Parisot (en partance du Medef mais toujours très très active..) ou le président de l’Association française des entreprises privées (Afep), Pierre Pringuet.

La main sur le cœur ces derniers, soucieux d’un équilibre propre à rassurer la République qui se lève tôt "se sont engagés à présenter rapidement un renforcement ambitieux de leur code de gouvernance". Il y en avait donc un !

Par exemple, ils vont se couper un bras en favorisant "le ’Say on Pay’ (vote consultatif sur la rémunération), qui permettra à l’assemblée des actionnaires de se prononcer sur la rémunération des dirigeants", assure Mosco dans Les Echos.

STRICT ET MENAÇANT

Mais on reste très strict, presque menaçant : "Attention : si les décisions annoncées ne sont pas à la hauteur, nous nous réservons la possibilité de légiférer", gourmande le ministre des Finances .

Pour ramener la paix dans le monde des « Boards », il n’y a aura pas de loi qui "figerait des règles (...) amenées à évoluer sans cesse dans un environnement international mouvant" . On a eu franchement les jetons dans les conseils d’administrations.

Reste la terrible contribution à 75% pour les plus hauts salaires qui lèvent le doigt.

Le Grand Bercy veut "concentrer l’action législative sur la contribution de 75% sur la part des rémunérations dépassant 1 million d’euros, qui sera acquittée par l’employeur ». Elle sera soumise au Parlement dans le cadre du budget 2014, et aura une durée limitée à deux ans.

En 2012, la rémunération des Big Bosses a dramatiquement chuté de 4% à 92,7 millions d’euros. Maurice Lévy (Publicis) n’a touché que 4,8 millions d’euros, Jean-Paul Agon (L’Oréal) 3,88 millions et Bernard Arnault (LVMH, qui renonce du coup à la bière belge) 3,79 millions. Arrêtons là cette liste pathétique mais en précisant qu’elle ne comptabilise pas les « avantages en nature ».

Mais, miracle ! Avec l’Accord national interprofessionnel (ANI) ces patrons, salariés comme tout le monde, pourront bénéficier de chouettes mutuelles et de la sécurisation de leurs parcours professionnels. N’oublions pas que, parfois, ils sont … remerciés.

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