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Du fond du Honduras oublié des médias, le cri des femmes de l’Aguán

Lors de la Rencontre Internationale des Droits Humains en solidarité avec le Honduras qui se déroule depuis le 15 février 2012 à Tocoa, Colón, les délégués de différents pays du monde ont rendu hommage aux martyrs de l’Aguán, assassinés à cause de leur lutte pour la terre tandis qu’un voile d’impunité voudrait enterrer leur mémoire. La lutte inégale se poursuit, appuyée par un vaste mouvement de solidarité sur toute la planète.

Y participent des délégué(e)s de Cuba, du Brésil, des États-Unis, de l’Espagne, du Mexique, du Venezuela, du Costa Rica et de Haïti entre autres, ainsi que des communicateurs populaires et sociaux qui propagent ce cri d’un peuple contre l’impunité, la militarisation, la répression politique et la criminalisation des mouvements sociaux.

Portant la photographie des martyrs, les veuves, enfants, et autres membres des familles ont allumé des bougies pour exiger la justice et le châtiment pour les coupables de ces assassinats, tandis que les participants de la rencontre levaient le poing à la mention de chacun des noms des morts qui totalisent déjà 56.

Parmi ces martyrs on compte notamment cinq paysans criblés de balles dans la plantation El Tumbador, le 15 décembre 2010, tous membres du Mouvement Paysans de l’Aguán, MCA. Leur assassinat s’ajoute à celui de cinquante compagnons du Mouvement Unifié Paysan de l’Aguán MARCA jusqu’au 20 janvier 2012.

Quelques minutes auparavant s’ouvrait officiellement la rencontre par une cérémonie afro-hondurienne des Garà­funa et des indigènes Lenca. Le vendredi 17 février a eu lieu une soirée culturelle avec la participation de plusieurs groupes artistiques venus de Cuba. Le Coordinateur du FNRP, l’ex-président renversé par le coup d’État de 2009 Manuel Zelaya Rosales a déclaré que les morts de Comayagua sont des crimes commis par le régime de Porfirio Lobo (NDT : président de facto installé à la suite d’ « élections » organisées par les militaires putschistes).

Le même soir deux paysans ont été arrêtés alors qu’ils achetaient des médicaments à quelques pas de la rencontre, vers 10 heures du soir et sont depuis lors détenus dans par la police de Tocoa, Colón.

La rencontre s’est poursuivie avec une analyse de contexte par Camile Charlmers, militant révolutionnaire haïtien de l’organisation PAPDA. Wilfredo Paz, Coordinateur du Front National de Résistance Populaire de Colón, a analysé le contexte régional. La dirigeante afro-hondurienne garà­funa Miriam Miranda a rappelé la nécessité de suivre en détail tout ce qui se passe depuis le coup d’État, comme la corruption policière et le massacre de la prison de Comayagua de cette semaine.

(NDT : ) Parce que le président Zelaya avait signé quelques accords économiques et sociaux avec l’ALBA, le Monde, Libération, etc.. ont tenté de justifier le coup d’État qui l’a renversé en 2009 . En 2012 et selon la CEPAL (ONU) le Honduras reste plus que jamais un des pays les plus pauvres de l’Amérique Latine. Et les violations des droits humains, notamment l’assassinat de nombreux journalistes, restent impunies. Sur cette sympathie médiatique pour les thèses putschistes, voir les analyses d’ACRIMED : http://www.acrimed.org/article3178.html

Source :DINA MEZA, Defensores en Là­nea

Photos : Giorgio Trucchi, Nicaragua y Algo Más

Traduction : Thierry Deronne pour www.venezuelainfos.wordpress.com

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