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Inversion de rôles : comment les Etats-Unis sont devenus l’URSS (Information Clearing House)

J’ai passé l’été de 1961 derrière le rideau de fer. Je participais à un programme d’échange d’étudiants entre les Etats-Unis et l’URSS. C’était la deuxième année du programme qui fonctionnait sous les auspices du Département d’Etat US. Notre retour à l’Ouest par train à travers l’Allemagne de l’est fut interrompu par la construction du mur de Berlin. Nous fûmes renvoyés vers la Pologne. Les voies ferrées de l’Allemagne de l’est étaient occupées par des troupes et blindés soviétiques tandis que l’Armée Rouge se positionnait en Allemagne de l’est pour parer à tout ingérence occidentale.

Heureusement, à l’époque il n’y avait pas de néoconservateurs. Washington n’avait pas encore adopté cette arrogance qu’elle affiche si bien en ce 21ème siècle. Le mur fut construit et la guerre évitée. Le mur a finalement desservi les Soviétiques. John Kennedy et Ronald Reagan s’en sont tous deux efficacement servi à des fins de propagande.

A cette époque, l’Amérique symbolisait la liberté et l’Union Soviétique l’oppression. Une bonne partie de cette image était le fruit de la propagande occidentale, mais il y avait là une part de vérité. Les communistes avaient leur propre Julian Assange et Edward Snowden. Son nom était le Cardinal Jozef Mindszenty, chef de l’église catholique hongroise.

Mindszenty s’opposait à la tyrannie. Pour cette raison, les nazis l’ont emprisonné. Les communistes aussi le considérait comme indésirable et le torturèrent et condamnèrent à la prison à vie en 1949.

Libéré par l’éphémère révolution hongroise de 1956, Mindszenty se réfugia à l’ambassade des Etats-Unis à Budapest où on lui accorda l’asile politique. Cependant, les communistes refusaient de lui accorder le sauf-conduit censé accompagner l’asile, et Mindszenty vécut à l’ambassade des Etats-Unis pendant 15 ans, 79% du reste de sa vie.

Au 21ème siècle, les rôles se sont inversés. A présent c’est Washingon qui s’est entiché pour la tyrannie. Sur ordre de Washington, la Grande-Bretagne refuse à Julian Assange un sauf-conduit pour l’Equateur, qui lui a accordé l’asile. A l’instar du Cardinal Mindszenty, Assange est coincé à l’ambassade de l’Equateur à Londres.

Washington ne permet pas aux états vassaux européens d’autoriser le survol d’un avion qui transporterait Edward Snowden vers un des pays qui lui ont accordé l’asile. Snowden est coincé à l’aéroport de Moscou.

A Washington, des politiciens des deux partis demandent que Snowden soit capturé et exécuté. Ils demandent que la Russie soit punie pour ne pas avoir violé le droit international, pour ne pas avoir arrêté Snowden et pour ne pas l’avoir remis aux Etats-Unis pour y être torturé et exécuté, et ce malgré le fait qu’il n’existe aucun traité d’extradition entre les Etats-Unis et la Russie.

Snowden a rendu un grand service aux citoyens des Etats-Unis. Ils nous a dit que malgré l’interdiction par la Constitution, Washington avait mis en place un système d’espionnage universel qui intercepte chaque communication de chaque Américain et aussi d’une bonne partie du reste de la planète. Des sites spéciaux sont construits pour stocker toutes ces données.

En d’autres termes, Snowden a fait ce que tous les Américains sont censés faire : révéler les illégalités et les violations de la Constitution commises par le gouvernement au détriment de la population. Sans une presse libre, il ne reste que les mensonges du gouvernement. Pour protéger ses mensonges, Washington veut exterminer tous les dénonciateurs.

Le Régime d’Obama est le régime le plus répressif jamais connu contre les dénonciateurs. Les dénonciateurs sont protégés par la loi, mais le Régime d’Obama prétend que les dénonciateurs ne sont pas de véritables dénonciateurs. Au lieu, le Régime d’Obama qualifie les dénonciateurs d’espions, de traîtres, et d’agents à la solde de puissances étrangères. Le Congrès, les médias, la pseudo Justice suivent la propagande du pouvoir exécutif qui déclare que les dénonciateurs sont une menace pour les Etats-Unis. Ce n’est pas le gouvernement qui viole et sape la Constitution qui est une menace. Ce sont les dénonciateurs qui nous informent sur cette violation qui sont une menace.

Le Régime d’Obama a détruit la liberté de la presse. Une Cour d’Appel fédérale et servile a jugé que le journaliste du New York Times James Risen doit témoigner au procès d’un officier de la CIA accusé d’avoir fourni à Risen des informations sur les complots de la CIA contre l’Iran. Le jugement de cette cour fasciste détruit la confidentialité et met fin aux fuites à la presse des crimes commis par le gouvernement.

Ce que les Américains ont appris au 21ème siècle, c’est que le gouvernement ment sur tout et viole toutes les lois. En ce qui concerne les dénonciateurs, les Américains resteront dans l’ignorance tandis que « leur » gouvernement les plonge dans la servitude, en détruisant toutes les libertés, et en les appauvrissant pour des guerres sans fin menées au nom de l’hégémonie de Washington et de Wall Street.

Snowden n’a fait de mal à personne, à l’exception des menteurs et traîtres du gouvernement US. Comparez l’animosité de Washington contre Snowden avec la grâce présidentielle accordée par Bush à un assistant de Dick Cheney, Libby, qui a servi de bouc-émissaire pour couvrir son patron qui avait révélé l’identité d’un agent de la CIA – un crime – qui était l’épouse d’un ancien fonctionnaire qui avait révélé les mensonges de Bush/Cheney/Néocons sur les armes de destructions massive en Irak.

Tout ce qui sert la toute petite clique qui règne sur les Etats-Unis est légal ; tout ce qui expose les criminels est illégal.

C’est aussi simple que ça.

Paul Craig Roberts

Traduction "qu’as-tu appris à l’école de journalisme, mon fils ? J’ai appris que 2+2=5" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

 http://www.informationclearinghouse.info/article35643.htm

COMMENTAIRES  

26/07/2013 13:59 par LFR
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ps : pour les cadets, à gauche Vassili Grossman, Václav Havel et Andreï Sakharov ; à droite : vous savez qui. Et merci de ne pas y voir une caution à Havel, c’est juste que pour illustrer il en fallait un qui ne soit pas Russe. D’autres "ne pas confondre" sur La Fourmi Rouge.

27/07/2013 03:11 par Vania

Analyse superficielle, sans nuances, manichéenne et enfantilisante (les "méchants" soviétiques et les "gentils" étatsuniens...du XXè siècle)qui oublie la tyrannie des USA au XXè siècle (ex:le Macartisme , le coup d’état au Chili,l’assassinat du Ché, les invasions barbares,le soutien aux dictateurs etc)

27/07/2013 08:13 par babelouest

Le régime en surrégime se drape de bleu étoilé pour cacher la rouge fournaise de ses crimes. Sous l’horreur Bush, qui eût pu penser que le successeur dit "de l’autre camp" ferait pire encore ? On parlait de Staline ou Mao Zedong, eux massacraient leurs compatriotes. Obama s’en prend au monde entier. Au nom du pèze, l’Europe se soumet, ce qui est grave.

" Libérez nos camarades ! "

Washingto delenda est

27/07/2013 10:21 par Dwaabala

@ babelouest
Au nom du pèze et du fric et du saint grisbi. Amène.

27/07/2013 10:24 par calame julia

Tu sais le monde vu d’un satellite est tellement petit ! La planète terre est tellement minuscule
dans l’univers qu’en devenir le maître ne doit pas leur paraître très difficile !

27/07/2013 13:44 par LFR

La précipitation : après avoir lu le titre j’y ai vu l’endroit idéal pour re-poster le "ne pas con..."
ce n’est qu’ensuite que je réalisais que l’auteur du texte est P.Craig Roberts, paléoconservateur, anticommuniste, etc. N’y voyez donc pas non plus une caution envers ses salades flétries.

Si j’écris que le choix de publier un texte d’une telle source me surprends, la réponse sera que LGS peut donner à lire des textes d’orientations diverses pour étoffer nos analyses.
Bien que je ne partage pas cette analyse là, surtout quand il s’agit de sources qui la brouillent (paléocons, libertariens, infowars, ...), ne serait-il pas prudent dans ces cas de signaler brièvement de qui il s’agit ?

28/07/2013 04:11 par Dwaabala

Ce qui a intéressé le traducteur de l’article ce n’est sans doute pas sa première partie, sauf qu’elle renseigne peut-être sur ce que la pensée progressiste américaine a de plus audacieux, c’est-à-dire d’involontairement comique, mais toute la seconde partie qui commence à :
« Washington ne permet pas aux états vassaux européens d’autoriser le survol d’un avion... »

D’ailleurs le titre est un vrai casse-tête logique parce que s’il y a inversion des rôles, comme la Russie (l’ex-URSS) a disparu de l’argumentation de l’auteur, ce qui relève encore de la cohérence de la pensée progressiste américaine extrême (mais toujours impérialiste), cela veut-il dire que les USA du temps de l’URSS n’étaient également rien pour elle ?
On ne se sort pas d’affaire aussi facilement : il n’y a pas eu le temps de l’impérialisme “russe”, auquel aurait succédé celui de l’impérialisme américain. Sur toute la durée c’est encore et toujours de l’impérialisme US qu’il s’agit.

28/07/2013 14:05 par Feufollet

C’est plus de 40 articles de P. Craig Roberts
Que j’ai répertorié dans les diffusions du Grand Soir
Faut il croire que le GS est une officine de propagande
Néocons, impérialiste US, anti-communiste primaire et j’en passe
Je suis confondu par ce que certains arrivent à lire entre les lignes

30/07/2013 12:38 par LFR

cher feufollet,
c’est vous qui lisez et bien mal entre les lignes, quand j’écris :

Si j’écris que le choix de publier un texte d’une telle source me surprends, la réponse sera que LGS peut donner à lire des textes d’orientations diverses pour étoffer nos analyses.
Bien que je ne partage pas cette analyse là, surtout quand il s’agit de sources qui la brouillent (paléocons, libertariens, infowars, ...), ne serait-il pas prudent dans ces cas de signaler brièvement de qui il s’agit ?

Il faut une lecture très particulière pour y lire que j’accuserais LGS d’être un organe de propagande néocon.
Mais puisque vous avez relevé près de 40 textes de l’auteur vous confirmez ce qui est à mon avis une erreur de la part de LGS.
Il est probable qu’un certain nombre de lecteurs ignorent qui sont réellement les paléocons, libertariens et autres anticommunistes qui s’expriment sur des sites comme infowar et quels sont leurs projets, objectifs.
Dès lors ils pourraient se laisser séduire ou tromper par leurs discours qui à l’image de celui des nazis, intègrent des éléments qui semblent provenir ou proviennent parfois d’une analyse socialiste, libertaire ou communiste sincère, pour mieux faire passer leurs idées réactionnaires et nauséabondes.

De plus ces auteurs, comme PCR, ont généralement accès aux médias privés/de droite qui se font un plaisir de les diffuser.
Ce n’est pas parce que PCR a une position originale sur la Palestine ou sur d’autre sujets, qu’ils faudrait oublier qu’il s’agit d’un paléocon (ce n’est pas une insulte mais une "doctrine" ultra-conservatrice) qui servit la clique de Reagan, révisionniste de l’histoire Chilienne, anticommuniste militant et pro-capitaliste extrémiste, etc, etc. Or le diffuser sans commentaire, en plus du risque d’induire des lecteurs en erreur, peut objectivement ressembler à une forme de caution.
Voilà quelques une des raisons qui font que cela me semble être une erreur que de le publier ici.

Tandis que notre camp se fourvoie parfois à leur sujet, leur camp n’hésite jamais concernant le nôtre, même divisé : c’est dans les mêmes camps qu’ils nous envoient des anars aux cocos...ici comme là-bas.
En espérant que vous comprenez mieux mon propos à présent.
BàV

01/08/2013 20:46 par Geb.

Mais PCR a au moins le mérite, et je pense que c’est pour ça qu’i est publié ici, de faire ressortir le "double standart" tel qu’il peut être compris et perçu aux USA par des personnes qui ont été soumise à des années de propagande antisoviétique et proaméricaine maximaliste.

Quoi alors de mieux que de leur faire remarquer que TOUT ce qui était reproché à l’ennemi, (Même si NOUS savons que ça n’est pas exact, ou pas tout à fait exact dans le texte), est la base même de la politique de leurs dirigeants. Et même en est la copie conforme.

Je dirais même que trouver cette rhétorique sous la plume d’un ex-haut fonctionnaire d’état étatsunien montre largement la dégradation du consensus au sein même de l’establishment usaaméricain.

Geb.

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