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Israël maintient volontairement les Gazaouis à un niveau proche de la famine

6 novembre 2010

Des documents du gouvernement israélien révèlent une politique délibérée pour maintenir les Gazaouis à un niveau proche de la famine.

Des documents dont l’existence était niée par le gouvernement israélien depuis plus d’un an ont été publiés après une bataille juridique conduite par le groupe israélien des droits de l’homme, Gisha. Ces documents révèlent qu’une politique délibérée a été mise en oeuvre par le gouvernement israélien où les besoins alimentaires de la population de Gaza sont froidement calculés, et où les quantités de nourritures que le gouvernement israélien laisse passer sont exactement mesurées pour laisser à la population juste ce qu’il faut pour être au-dessus de la famine. Ceci nous rappelle qu’un certain nombre d’officiels israéliens avaient déclaré qu’ils mettraient « la population de Gaza au régime ».

En 2007, quand Israël commença son siège total de la bande de Gaza, Dov Weisglass, conseiller du Premier ministre d’alors, Ehud Olmert, l’avait déclaré sans ambages, « L’idée c’est de mettre les Palestiniens au régime, mais pas de les faire mourir de faim ». Les documents récemment publiés contiennent les équations dont s’est servi le gouvernement israélien pour calculer les quantités exactes de nourriture, carburant et autres produits de première nécessité pour l’appliquer avec précision.

Les documents sont encore plus inquiétants, disent les militants des droits de l’homme, quand on prend en compte le fait que près de la moitié de la population de Gaza à moins de dix-huit ans. Cela veut dire qu’Israël a, volontairement, forcé à une sous-alimentation des centaines de milliers d’enfants, en violation caractérisée du droit international et de la Quatrième Convention de Genève.

Cette communication de documents contredit aussi sérieusement les affirmations ressassées par Israël comme quoi le siège serait justifié par des « raisons sécuritaires », alors que ces documents montrent une politique délibérée et méthodique de punition collective contre l’ensemble de la population de la bande de Gaza.

Le directeur de Gisha déclare, par rapport aux documents, « Israël a interdit le glucose pour les biscuits et le carburant nécessaire à une fourniture régulière d’électricité - paralysant toute vie normale dans la bande de Gaza et affectant le caractère moral de l’Etat d’Israël. Je suis désolé de dire que les principaux éléments de cette politique sont toujours en application aujourd’hui ».

Dans sa déclaration qui accompagne la publication des documents, Gisha écrit :

« Les documents révèlent que l’Etat a approuvé "une politique de réduction délibérée" des produits alimentaires de première nécessité pour la bande de Gaza (section h.4, page 5). Ainsi, par exemple, Israël a restreint la fourniture du carburant nécessaire à la centrale électrique, interrompant de fait la distribution d’électricité et d’eau. L’Etat a fixé une "ligne basse d’alerte" (section g.2, page 5) pour prévenir de pénuries probables dans des produits donnés, mais en même temps, l’Etat était d’accord pour ne tenir aucun compte de ces avertissements, si la nourriture en question était soumise à une politique de "restriction délibérée". En outre, l’Etat a défini une "ligne rouge haute" au-dessus de laquelle même les aides humanitaires basiques peuvent être bloquées, même encore si elles sont très demandées (section g.1, page 5). L’Etat prétend dans une lettre explicative adressée à Gisha que dans la pratique, il n’a pas autorisé de restrictions sur les "produits de première nécessité" en-dessous de la "ligne basse d’alerte", mais il dit aussi qu’il n’a pas précisé quels étaient ces "produits de première nécessité" ».

Le journaliste états-unien Richard Silverstein écrit :

« En examinant la liste des produits autorisés à l’importation, vous réalisez que ce sont là les seuls produits autorisés. Autrement dit, si un produit n’est pas sur cette liste, il est interdit. Tenez, par exemple, voilà la liste des épices autorisées : le poivre noir, la soupe en poudre, l’hysope, le sésame, la cannelle, l’anis, le babuna (camomille), la sauge. Désolé pour vous le cumin, le basilic, le laurier, le piment de Jamaïque, le carvi, la cardamome, le chili (mélange d’épices), les ciboulettes, la coriandre, les clous de girofle, l’ail, le sésame, le tamarin, le thym, l’origan, le poivre de Cayenne. Vous n’êtes pas sur la liste. Vous n’êtes pas des épices dont les Palestiniens ont besoin selon certaines grandes bêtasses des Forces de défense israéliennes. Et les tomates, les pommes de terre, les concombres, les laitues, les jouets, les verreries, les peintures, et les chaussures ? Vous pouvez faire une croix dessus aussi. Tous les articles de luxe, ou d’autres, sont une menace pour la sécurité ».

Malgré la nature inquiétante de ces documents récemment communiqués, qui montrent une politique calculée visant à mettre volontairement toute une population en sous-alimentation, aucun média important n’en a parlé.

*

Le texte intégral des documents publiés, et l’original de la requête déposée par Gisha au titre du Freedom of Information Act (FOIA) (loi US sur la liberté d’information), sont disponibles sur le site de Gisha à l’adresse suivante : http://www.gisha.org/index.php?intLanguage=2&intItemId=1904&in...

Info Palestine : http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=9642

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

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