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Que se passe-t-il en Côte d’Ivoire ?

Jean-Pierre Elkabbach contre Pierre Kipré

Décidément, Elkabbach est une personne bien peu recommandable et bien peu fréquentable.

Je l’ai entendu ce matin, sur Europe 1 « interviewer » l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Pierre Kipré.

L’homme de Largardère, le compagnon de voyage de Sarkozy donna littéralement l’impression d’interroger le valet d’un roi nègre.

Nommé par Gbagbo, Kipré est un proche de l’actuel président de la République de Côte d’Ivoire. Comme, à l’évidence, Elkabbach et ses amis politiques sont plutôt favorables à Ouattara, Kipré a passé 10 minutes fort désagréables.

Journaliste accrédité

Le journaliste lui fit observer qu’il était un ami de Gbagbo. Kipré répondit qu’Elkabbach, aussi, avait des amis chez les politiques. Elkabbach se qualifia modestement d’observateur critique, juste après avoir interpellé Kipré en tant qu’« ambassadeur de Gbagbo ». De manière très paternaliste, l’ami de Sarkozy, le confident de Mitterrand trouva « extraordinaire » que des élections démocratiques aient pu se dérouler en CI, déplorant, par là -même, le « déni brutal de démocratie et le coup d’État constitutionnel et militaire » fomenté par Gbagbo.

Journaliste rieur

Pour Elkabbach, le Conseil constitutionnel ivoirien est entièrement constitué d’amis de Gbagbo. Kipré eut beau jeu de lui faire remarquer que son équivalent français n’était pas à l’image de l’électorat du pays. Il l’accusa de « défendre l’indéfendable » et lui demanda si la sécurité « fragile » des étrangers était garantie.

Dans la foulée, avec le talent qu’on lui connaît, Nicolas Canteloup fit une imitation de Kipré à la Michel Leeb. L’imitateur sait-il que les Africains savent parfaitement imiter le parler des Blancs. Ils ont même un nom pour cela : c’est le chorobi. Chorobiter, pour un Noir, c’est singer avec affectation le parler des Blancs.

J’ai vécu 11 ans en Côte d’Ivoire. Mais comme je ne suis pas retourné dans ce pays depuis plus de 20 ans, je n’ai plus aucune science particulière le concernant.

Comme tous ceux qui lisent un peu des journaux informés, je sais que Ouattara est plutôt le candidat de la droite française (c’est l’homme des banques nationales et internationales) et que Gbagbo est assez proche des socialistes qui l’ont hébergé quand il était en exil en France dans les années quatre-vingt. Je ne sais rien d’original de l’élection présidentielle qui vient d’avoir lieu.

journaliste indépendant

Ce dont je suis très sûr, en revanche, ayant enseigné 11 ans à l’Université de Côte d’Ivoire, c’est que Pierre Kipré, dont j’ai été le collègue, est un grand historien, docteur d’État naturellement, et qu’intellectuellement il est à cent coudées au-dessus du stipendié de Lagardère. Dans l’entourage de Gbagbo, il y a beaucoup d’universitaires. Dans celui de Sarkozy, on trouve plutôt des avocats d’affaires et des marchands de vent (pardon : spécialistes de la com’).

Bernard Gensane

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/L-interview-de-Jean-Pierre-Elkabbach/Videos/Ouattara-n-est-pas-le-president-elu-323019/

Bernard Gensane

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COMMENTAIRES  

04/12/2010 09:39 par Sierra

Alors que dans le dossier Karachi, la question est moins de savoir qui à touché les rétro-commissions que d’apprendre si l’arrêt des versements pouvaient mettre en danger la vie des expatrié français, en tout connaissance de cause. Il semblerait que cela ne gêne nullement sarko d’exposer les français de côte d’ivoire aux représailles des supporters de Gbagbo. Jamais à une connerie prêt pour paraitre dans le sillage des USA, ce président à une nouvelle fois, loupé une occasion de la fermer.

04/12/2010 11:17 par kounet

Elkabbach aussi devrait la fermer.Et on devrait foutre la paix aux Ivoiriens qui vont encore en baver .
Kipré est un homme intelligent, alors que nos journalistes, pour la plupart, car il existe des Collon, ne sont que des valets aux ordres de ceux qui les payent .

04/12/2010 12:08 par legrandsoir

car il existe des Collon

vous voulez sans doute parler des colons et non du journaliste Collon (Michel)...

04/12/2010 16:45 par Anonyme

On dit pas chorobiter mais simplement chôcô et ca ne s’applique pas qu’aux noirs parlants comme des blancs mais aussi aux blancs qui parlent comme des... blancs.
"Le blanc là , il chôcô, deh"

Sinon, je n’apprecie pas Elkabbach, mais le tour de force que réalise le clan Gbagbo dans cette affaire est à des années lumière d’un interview paternaliste.

05/12/2010 22:26 par Bernard Gensane

A Anonyme : Le français populaire d’Abidjan évolue à la vitesse de la lumière. Peut-être utilise-t-on aujourd’hui le mot que vous citez . De mon temps, on disait chorobiter. Tapez ce mot sur google et vous en avez une dizaine d’entrées. Par ce mot, les Ivoiriens singeant les Blancs et les Africains qui parlaient comme des Blancs visaient en particulier le "r" qui était prononcé de manière vélaire (à la française) et non apicale (à l’africaine). "Son chorobi" est haut...!!!", signifiant en gros : c’est un snobinard.
J’adore polémiquer sur le site du Grand Soir sur des sujets aussi passionnants.
Je serais très curieux de savoir d’où vient exactement ce mot. Y a-t-il une racine issue d’une langue ivoirienne ?

24/03/2011 17:56 par SDP

Petite contribution :
Chorobiter ou chogobiter ou quelque chose de ce genre n’est pas nécessairement lié à une langue locale ivoirienne, mais plutot à une langue locale Ouest africaine dont la Cote d’Ivoire fait naturellement partie. En effet cette facon de décrire ou d’imiter le parler des Blancs est partagée par beaucoup de cultures et de pays à travers l’Afrique de l’Ouest francophone.

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