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L’Equateur accuse la Société Interaméricaine de Presse (SIP) de défendre exclusivement la « libre entreprise »

Fernando Alvarado, Ministre des Communications de l’Equateur

(7/08/2013) Le Ministère des Communications de l’Equateur (Secom) a rejeté mardi l’idée d’une réunion entre le Gouvernement de Quito et la Société Interaméricaine de Presse (SIP), considérant que les sujets de débats proposés par cet organisme « n’ont rien à voir avec la défense de la liberté d’expression ni la liberté de la presse, mais plutôt de la liberté d’entreprendre ».

Les sujets qu’ils proposent de traiter sont ceux qui perpétuent les privilèges et le pouvoir d’un cercle de propriétaires et d’imprimeurs, que travestissent leurs intérêts économiques et politiques derrière la défense des droits de la presse", a déclaré le Ministre des Communications, Fernando Alvarado, lors de la lecture d’un communiqué du gouvernement.

La position du gouvernement équatorien répond à une sollicitude réalisée le dernier 20 février par la SIP d’organiser une “réunion spéciale” entre Quito et les dirigeants de l’association des entreprises de la communication.

C’est pourquoi le Ministère des Communications a suggéré au Président de la SIP, M. Jaime Mantilla, de solliciter plutôt un rendez-vous à la Super-intendance de contrôle du pouvoir du marché ou à d’autres institutions du secteur de entrepreneuriat et des affaires.

Il a rappelé que le gouvernement du président Correa a toujours été prédisposé au "dialogue honnête et franc avec tous les secteurs de la société", en incluant la Société Interaméricaine de Presse.

Le ministre Alvarado a rappelé que lors de la réunion qui a eu lieu avec la SIP en 2009, après un long dialogue avec le gouvernement, cet organisme a répété face à la presse sa préoccupation au sujet des libertés [en Equateur].

Le communiqué précise que "durant cette réunion, de bonne foi et même de façon innocente, le gouvernement avait accepté qu’elle ne soit pas publique, suivant votre demande. Rien d’étrange sauf s’agissant d’une organisation qui est supposée défendre al transparence, la liberté de la presse et d’expression. Toutefois, et malgré la reconnaissance en interne des dirigeants de la SIP des abus commis par ses affiliés, une fois la réunion terminée la SIP a répété son petit numéro sur ses soi-disant préoccupations au sujet des libertés".

Partant de cet antécédent, le ministre Alvarado a soutenu qu’il est "difficile d’avoir confiance quand aux intentions honnêtes de la SIP lorsqu’elle vient solliciter un nouveau rendez-vous, tout porte à croire que cette demande ne soit qu’un mécanisme qui sera utilisé de façon politique et pour provoquer un scandale, qu’il y ait ou non une rencontre avec le gouvernement".

Le communiqué conclut en répétant que la révolution Citoyenne défend et promeut la liberté d’expression avec des actions concrètes, “au delà des discours sensationnalistes et sans besoin de se réunir avec ceux-là qui voient les médias comme un juteux négoce à protéger".

Le président Correa, victime d’une campagne de terrorisme médiatique, a plusieurs fois accusé les médias privés de tergiverser l’information, pendant que de leur côté ces médias déclarent qu’ils ont été attaqués pour avoir "diffusé les opinions de l’opposition équatorienne".

teleSUR-Andes-ElComercio/MARL

Source : Telesur

http://www.telesurtv.net/articulos/2013/05/08/ecuador-acusa-a-la-sip-de-defender-exclusivamente-la-201clibertad-de-empresa201d-3150.html

Traduit par Luis Alberto Reygada pour Le Grand Soir.

Note du traducteur : Pour plus d’information sur la SIP, vous pouvez consulter l’excellent article La Société interaméricaine de Presse (SIP) contre l’émancipation médiatique écrit par Nils Solari, membre d’Acrimed.

»» http://www.telesurtv.net/articulos/...
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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