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L’hypocrisie de la démocratie libérale et bourgeoise : en souvenir de Salvador Allende.

Le système ultralibéral dominant sur la planète nous donne l’image et l’idée que sa portée n’agit que dans le domaine économique, donc pour les intérêts du marché et pour une optimisation maximum des investissements sur le plus court terme possible.

Cependant, s’il est toujours vrai que le développement économique capitaliste est basé sur la multiplication des profits, il n’est pas son unique champ d’action prioritaire.

En effet, afin de renforcer son pouvoir économique, l’ultralibéralisme doit aussi avoir la maîtrise du pouvoir politique. Ceci implique que tous les paramètres pour soutenir l’action politique sont évalués.

Malgré son discours qui se veut économique, certes de plus en plus réactionnaire, les ultralibéraux ne sollicitent pas nécessairement l’application de la démocratie pour intervenir dans les domaines politiques et sociaux.

Ainsi un tout autre système, non démocratique, fasciste ou basé sur une justice de classe, lui conviendrait tout autant tant qu’il serait utile pour défendre les intérêts ultralibéraux. Mais la démocratie bourgeoise est utilisée et présentée comme la plus appropriée, donc comme positive dès lors que son impact soit assez puissant pour permettre d’améliorer les conditions de renforcement du pouvoir libéral, des surprofits et des profits.

Tout ceci revient à dire que défendre cette démocratie bourgeoise revient à renforcer le contrôle politique et social par les ultralibéraux, et renier qu’elle est le modèle même qui a le pouvoir de contrôle sur des masses laborieuses et populaires destinées à servir le monde économique qui les accable.

De nombreux politiciens bien-pensants, experts éclairés, mais aussi philosophes revanchards et révisionnistes, ont souvent critiqué le communisme, qui à son étape socialiste n’aurait pas fonctionné, avec toujours l’URSS en exemple, là où il n’y avait « ni liberté ni démocratie mais beaucoup de répression ».

Pourtant, l’ultralibéralisme économique déborde de plus en plus le libéralisme politique, ce qui est démontré depuis des décennies et justement depuis l’écroulement de l’URSS qui a permis à l’ultralibéralisme économique d’ imposer des méthodes politiques différentes.

La démocratie du capital, c’est-à-dire la démocratie bourgeoise, délimite de fait un système d’organisation politique et sociale qui donne l’illusion de maintenir un minimum de garantie au peuple confronté aux dominants et propriétaires des moyens de productions et d’échanges, mais aussi aux fonds financiers.

Ainsi, comment peut-on encore prétendre qu’une simple élection à intervalle régulier, justifie que notre système politique est démocratique et le plus approprié à notre peuple mais aussi à l’ensemble des peuples, au moment même où on ne cesse de découvrir les mensonges cachés, les promesses oubliées, la propagation de la corruption dans la classe politique, et des lois, mesures et décisions qui éliminent les droits… avec aucune possibilité de contrôle et d’influence sur ceux qui ont été élus ?

L’arrogance politique ignore les priorités revendicatives des masses laborieuses et disqualifie systématiquement toutes les protestations venues du cœur même de la société dominée par l’ultralibéralisme. Ce manque de contrôle social sur les décisions d’une « classe politique » méprisante et imbue de son pouvoir, va (et non peut) nous amener à vivre rapidement le quotidien des masses laborieuses et populaires espagnoles, grecques, portugaises, italiennes... confrontées à une dégradation historique de leurs droits et conditions de vie, jamais atteinte depuis la sortie de leurs périodes fascistes.

Nous rappelons volontairement ces périodes fascistes enfouies dans les mémoires, oubliées dans les livres d’histoire et même pardonnées par la « classe politique », puisque qu’elles ont « finalement » abouti à la restitution de la voie démocratique et représentative telle que préconisée par la domination politique de la pensée ultralibérale.

Ainsi, pour insister sur les capacités d’imposition forcée de l’ultralibéralisme dans les pays où la démocratie semble être acquise et gravée dans le marbre des Constitutions, donc « protégés », nous devons rappeler qu’en pratique, le 11 septembre 1973 au Chili, les ultralibéraux ont imposé le dictateur Augusto Pinochet pour une durée de 15 ans.

Doit-on encore une fois, alors que ce mois de septembre commémore la mémoire d’Allende, que c’est dans le laboratoire de la théorie néo-ultralibérale situé à Chicago et dans les bureaux de la CIA (le plan Condor) qu’ont été pensées puis mis en pratique, l’ajustement de la politique structurelle des Etats, la libéralisation et la privatisation des secteurs stratégiques de production, et la conversion des gouvernements au rôle de simple administrateur mis en place pour satisfaire les marchés et les intérêts économiques et financiers.

Aussi, ce 11 septembre 1973 n’est pas une simple commémoration de la mort d’un grand homme défendant son pays les armes à la main dans la résidence présidentielle sous les obus et la mitraille des putschistes, car ce jour doit rappeler plus qu’un autre, qu’il est possible pour les ultralibéraux (même au temps où exister encore le bloc soviétique) d’éliminer les militants politiques, syndicaux, sociaux mais aussi de simples citoyens d’un Etat de droits pas encore tout à fait socialiste et de bafouer une Constitution loin de celle de l’URSS en 1936, pour mettre en place une dictature fasciste, policière et militaire à leur service et ainsi mettre fin à tout exercice minimal et légal de toutes les oppositions au libéralisme. D’ailleurs, osons un parallèle avec la situation actuelle en Syrie et celle passé, en Libye.

Mais cette stratégie de la terreur et de la tension permanente a permis, à la fin de la dictature programmée par les ultralibéraux, de mettre en œuvre les doctrines libérales, une transition pour faire accepter la théorie « du moins pire » dans une soi-disant démocratie…

L’hypocrisie ultralibérale est directement liée au système démocratique proposé, voire imposé pour éviter la dictature politique, policière et militaire. C’est bien là la nature de l’avertissement lancé par la commission européenne aux Etats et institutions politiques et syndicales, mais aussi aux citoyens, qui refusaient l’application d’une politique d’austérité exigée par les ultralibéraux.

Ainsi l’hypocrisie ultralibérale est telle, qu’elle défend et revendique la légalité, la démocratie parlementaire et les valeurs humaines… quand dans le même moment, les ultralibéraux soutiennent en permanence les régimes tyranniques, telles les monarchies féodales du Moyen-Orient ou les colonisateurs sionistes du Proche-Orient… font et défont les gouvernements en Afrique du Nord et sub-saharienne… s’attaquent aux souveraineté des nations en Amérique Latine ou au Proche-Orient, et œuvrent, au nom de la concurrence libre et non faussée dans une marché ouvert et mondialisé, à la disparition des droits les plus fondamentaux des peuples dont celui de disposer d’eux-mêmes... avec le complet soutien des blocs impérialistes de l’Europe et des USA, les temples de la Démocratie bourgeoise.

On peut dialectiquement se demander si nous sommes à l’abri d’une dictature militaire ou de la mise en place de mesures d’urgence répressives pour contenir la protestation liée aux mesures ultralibérales. Mais aussi se poser la question sur le sort du syndicalisme et du mouvement social en général pour faciliter la mise en application du nouveau modèle ultralibéral, le « nouvel ordre mondial » dévoilé le 11 septembre 1990.

Serait-il absurde de dire que les ultralibéraux sont capables d’inventer un nouvel autoritarisme plus assimilable par les populations qu’un coup d’Etat militaire sanglant ? Aussi n’est-ce pas actuellement ce que nous vivons par cette forme de coup d’Etat civil et permanent, mené par des politiciens corrompus et des économistes experts, dont les costumes bien taillés ont remplacé les habits militaires, le tout couvert par une Constitution, des institutions parlementaires et un appareil d’Etat aux allures démocratiques ?

Doit-on rappeler ou doit-on oublier (?) les paradigmes tels que les mesures les plus réactionnaires prises dans les années 80, par Ronald Reagan ou Margaret Thatcher pour établir des régimes politiques ultralibéraux dans leur propre pays mais aussi au reste du monde, au point de complétement déstabiliser la géopolitique mondiale.

Pourtant, personne ne peut affirmer que les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne sont des dictatures militaires et policières où le droit d’expression et le droit d’opposition légale sont interdits ou réprimés. C’est bien la démonstration dialectique de ce que la puissance et la force de la démocratie bourgeoise sous tutelle du dogme libéral, peut engendrer sans faire couler trop de sang.

En tout état des choses ce qui est clair, c’est qu’en mettant en avant la démocratie parlementaire, issue des principes de la bourgeoisie elle-même issue de l’aristocratie, comme seul système politique qui respecte les droits humains et le bien-être du peuple, on peut s’attendre à des lendemains douloureux quand la vérité éclatera et que les intérêts économiques ultralibéraux ne feront plus aucune place pour les droits humains et le bien-être du peuple.

Aussi, on ne peut que constater que l’ensemble des partis et mouvements - même nous et nous faisons là une autocritique libératrice - en sont encore à se fourvoyer dans les compromis et dans cet électoralisme bourgeois, qui s’il ne nie pas la réalité de la lutte des classes, œuvre pour sa propre classe minoritaire mais puissante et soutenue par la démocratie bourgeoise et dogmatique. Combien de fois avons-nous entendu (?) des appels au vote en direction du plus grand des partis, celui de ceux qui ne votent pas ou plus, comme si on pouvait accueillir celles et ceux qui pensent que cette démocratie bourgeoise est avant tout corrompue et aux services des riches (l’esprit du « tous pourris » qu’entretiennent les fascistes)

Les pays d’Europe, les Etats-Unis et les Etats soumis au dogme libéral, sont dirigés par des hypocrites impliqués dans un coup d’Etat permanent contre la vraie démocratie que serait la dictature du prolétariat, la seule véritable Démocratie capable de s’opposer frontalement à l’ultralibéralisme et à son bras armé fasciste.

Pour finir, cette simple illustration venue de la chancelière allemande A. Merkel, une des porte-paroles de l’impérialisme européen et de l’ultralibéralisme mondial, qui résume ce « fameux esprit démocratique » du système capitaliste ultralibéral (à propos de la crise en Grèce et en Espagne) : « Nous pouvons aider les pays mais seulement si les entreprises et gouvernements choisissent eux-mêmes le bon et droit chemin. Bien sûr, dans l’exercice de sincérité politique, c’est à nous de définir qu’elle est la bonne façon de procéder ».

Ne ressentez-vous pas l’empreinte colonialiste, impérialiste et ultralibérale, sous la forme d’un paternalisme politicien qui se dévoile réellement lorsque vous retirez le masque de la démocratie ? D’où nos propos sur l’attitude hypocrite des ultralibéraux mais aussi servile des réformistes, des opportunistes et des révisionnistes de tout poil… et de leur égard et regards complaisants pour la démocratie bourgeoise.

« Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations » Karl Marx et Friedrich Engels - Le manifeste du Parti Communiste.

Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

comibase@gmail.com n°58 /11/09/2013

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