RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Ukraine face au spectre de la partition

Dans l’Est du pays, à Kharkov, se sont rassemblés les gouverneurs des provinces russophones, autour du président déchu Ianoukovitch. La crainte d’une scission du pays, d’un scénario à la Yougoslave plane, même si les dirigeants en question ont démenti avoir des intentions séparatistes.

La résolution adoptée au cours du congrès des gouverneurs de province de l’Est du pays a est pourtant clair : ils contestent la légalité des mesures adoptées par le parlement de Kiev dans la journée de samedi. A savoir la déchéance du président Ianoukovitch, l’organisation d’élections présidentielles au 25 mai prochain, la limitation des pouvoir du président, comme la libération de Ioulia Timochenko. Ces gouverneurs ont en outre décidé que les régions assumaient directement la responsabilité du maintien de la loi et de l’ordre car le pouvoir central est "paralysé".

Ianboukovitch lui-même a qualifié de "coup d’Etat" le retournement du parlement. "Je n’ai pas l’intention de donner ma démission. Je suis un président élu de manière légitime. Ce qui se passe aujourd’hui est du vandalisme, du banditisme, un coup d’Etat". Samedi, 10000 manifestants s’étaient rassemblés à Kharkov en soutien au président. En parallèle, 3000 personnes s’étaient rassemblées dans le centre de la ville pour clamer leur soutien aux changements intervenus à Kiev.

Entre la fuite et la division

A la tribune de la réunion des gouverneurs, un des orateurs a appelé ses compatriotes à se constituer en patrouilles civiles pour rétablir l’ordre ; un autre a prévenu les participants de la réunion de Kharkiv qu’ils devaient se préparer à être la cible de représailles si les manifestants de Kiev prennent le pouvoir sur l’ensemble du pays. A Moscou, la télévision publique Rossiya 24, qui a retransmis en direct la réunion des gouverneurs des régions de l’Est, a souligné qu’il était tout à fait envisageable que la ville de Kharkov se mette à déterminer ses propres politiques plutôt que d’appliquer les décisions prises dans la capitale.

Mikhaylo Dobkine, gouverneur de la région de Kharkov, a en revanche déclaré aux chefs des régions réunis : "Nous ne préparons pas une scission du pays. Nous voulons le préserver".

La carte du résultat des élections présidentielles de 2010 montre bien la séparation du pays en deux. En bleu les régions qui ont voté massivement pour Ianoukovitch, en jaune pour Timochenko (source Wikipedia).


En Crimée, certains ont déjà réclamé que la péninsule redevienne territoire russe. Les régions russophiles - Kharkiv, Donetsk, Dnipropetrvsk, Lougansk et la Crimée - comptent au total 14,4 millions des 46 millions d’habitants de l’Ukraine. La plupart sont d’importants bassins industriels. La Crimée abrite la Flotte russe de la mer Noire, basée à Sevastopol.

La carte politique est superposable la carte des langues parlées. Représenté ici le pourcentage d’habitants d’Ukraine dont la langue natale est l’Ukrainien (source Wikipedia).


Les autorités frontalières ukrainiennes ont annoncé samedi soir avoir empêché le décollage d’un avion dans lequel Ianoukovitch avait pris place à l’aéroport de Donetsk, où il tentait de quitter le pays. Deux soutiens du président, Mikhaylo Dobkine et le maire de Kharkov Guennadi Kernes, ont eux réussi à franchir la frontière russe.

http://www.humanite.fr/monde/l-ukraine-face-au-spectre-de-la-partition-559755

URL de cet article 24610
  

Même Thème
Ukraine : Histoires d’une guerre
Michel Segal
Préface Dès le premier regard, les premiers comptes-rendus, les premières photos, c’est ce qui frappe : la « guerre » en Ukraine est un gâchis ! Un incroyable et absurde gâchis. Morts inutiles, souffrances, cruauté, haine, vies brisées. Un ravage insensé, des destructions stériles, d’infrastructures, d’habitations, de matériels, de villes, de toute une région. Deuil et ruines, partout. Pour quoi tout cela ? Et d’abord, pourquoi s’intéresser à la guerre en Ukraine lorsque l’on n’est pas même ukrainien ? (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Le Maire Daley et d’autres officiels du gouvernement pendant les émeutes des années 60 ont prouvé leur préférence pour la propriété plutôt que l’humanité en ordonnant à la police de tirer pour tuer sur les pilleurs. Ils n’ont jamais dit de tirer pour tuer sur des assassins ou des trafiquants de drogue"

Dick Gregory (1932-2017)

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.