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L’UMP ou la légende du cavalier sans tête

La Droite a perdu sa tête et ne sait plus où elle l’a mise. La bataille pour le « leadership » (l’UMP adore l’expression) du parti d’opposition ne semble pas vouloir connaître de fin. Les ennuis judiciaires de Sarko « le retour » étaient certes attendus de ce côté de l’Hémicycle et l’interrogation ne portait que sur la date de leur commencement. Depuis, le jeu est plus ouvert que jamais alors même que Nicolas Sarkozy est … « combatif ».

La mise en examen de l’ancien président pour abus de faiblesse sur la très âgée et très riche Liliane Bettencourt a déclenché une bronca - aux objectifs variables - à droite ainsi que les propos plus ou moins nuancés que l’on sait.

Le principal intéressé, s’est révélé « amusé », selon le Figaro, du soutien de ceux-là même qui se bousculent pour l’échéance de 2017. « Ils ne pouvaient pas faire autrement », lâche le présumé détrousseur de vieille dame avec son style très personnel. C’est dire l’ambiance chaleureuse qui règne au sommet de l’actuelle opposition.

François Fillon, candidat malheureux à la présidence de l’UMP, n’est pas tombé dans l’outrance insultante à l’encontre de la justice d’Henri Guaino, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy, ou dans la délicatesse légendaire de Patrick Balkany - qui « emmerde » le majordome de la maison Bettencourt - mais est allé de son couplet de gendre idéal. Pour l’ex « collaborateur » de Sarko la décision du juge Gentil de mettre ce dernier en examen est « injuste et invraisemblable ». Soit.

Fillon, sans ciller, a ajouté qu’il est toutefois « assez probable » qu’il se présente à la présidentielle de 2017. Conduisant immédiatement ses proches à affirmer que les présents déboires Sarkoziens n’aident en rien les ambitions présidentielles de l’ancien Premier ministre. Ca va toujours mieux en le disant.

Jean-François Copé, meilleur ennemi de Sarko et de Fillon, président « par intérim » de l’UMP (jusqu’à nouvel ordre) s’est fendu d’un communiqué à l’adresse des militants et sympathisants dans lequel il s’est dit « sous le choc » de cette mise en examen aussi « inattendue » qu’ « incompréhensible ». Avec souci du détail, Copé dit qu’il a trouvé Sarko très « combatif ».

« JE N’EN RESTERAI PAS LA »

Combatif c’est le mot. Samedi, on apprenait que l’entretien avec le juge Gentil ne se serait pas très bien terminé. Le mis en examen s’est fait un brin menaçant : « ne vous inquiétez pas, je n’en resterai pas là  », aurait-il dit à l’encontre du magistrat instructeur.

Même quand on s’attend à la tempête, les bourrasques décoiffent toujours. Sarko peut vérifier auprès de DSK. L’ancien directeur général du FMI, en son temps, pouvait décemment s’attendre aux ennuis qui l’ont mis à terre.

« Ma vie, à côté de celle de Strauss-Kahn peut se comparer à celle d’un prêtre méthodiste » [il n’y a pas, à proprement parler, de "prêtres" méthodistes, NDLR], remarquait le président de la République. Il évoquait, bien avant l’affaire du Sofitel, la position de celui qui aurait du être son rival à la présidentielle de 2012.

Et le coup de vent risque de durer. A côté de l’affaire Bettencourt, plane celle d’un financement de 50 millions d’euros par le défunt Kadhafi de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, la carambouille des sondages commandés au sulfureux Buisson sans réel appels d’offres. Mais la plus terrible est sans nul doute celle du financement de la campagne d’Edouard Balladur en 1995 (Sarko était alors directeur de ladite campagne) connue comme l’affaire des sous-marins de Karachi. Elle s’est soldée par un attentat faisant 14 morts.

Et cela, tous le savent, à gauche comme à droite. Et depuis un bon bout de temps. Remettre Sarko dans la boucle au moment de la pétaudière pour la présidence de l’UMP, en tant qu’arbitre et sage parmi les sages, tenait-elle de la politique de l’autruche, d’un manque de vision ou du piège à loup destiné à couper les pattes de notre joggeur impénitent ?

Du coup, le problème de casting de l’UMP pour 2017 demeure entier. Et même si elles n’entraient évidemment pas dans les rêves des Copé-Fillon au moment du rasage matinal, les ambitions de retour sur la scène politique, telles qu’affichées tout récemment par Nicolas Sarkozy dans son pseudo entretien à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, prennent désormais l’eau de toutes parts.

Le choix de gérer un fond d’investissement pour le Qatar risque de s’imposer dans son plan de carrière pour peu que Paris et Doha n’envisage pas de signer d’accord d’extradition …

Finalement, pour une fois, Sarko risque de tenir une de ses promesses : celle de ne jamais (pouvoir) revenir en politique.

Denis Thomas

URL de cet article 19891
  

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