La Banque mondiale a fait le bilan d’un quart de siècle de mondialisation. Et elle montre que la mondialisation rend heureux ! Parce que de 1981 à 2005, le nombre de pauvres dans le monde a diminué de plus de 500 millions ! Que tous les contempteurs de la mondialisation aillent se noyer dans leurs larmes !
Cependant, un détail vient troubler le sourire malin de la Banque mondiale : ces 500 millions-là ont un point commun : ils sont tous chinois !
Bien plus, dans ce même quart de siècle, ce sont 627 millions de Chinois qui ont pu sortir de la pauvreté pendant que 179 millions de pauvres apparaissaient en Afrique subsaharienne. Il y a certainement dans ces chiffres des secrets à percer. On compare souvent l’Inde à la Chine. Mais comment expliquer que la Chine sorte de la pauvreté 627 millions de personnes et que l’Inde en fait plonger 36 millions, dans la même période ?
L’un des secrets de la Chine, c’est qu’elle bénéficie d’une économie administrée. Le contraire d’une économie du laisser-faire. La mondialisation s’est fondée sur le laisser-faire : laisser faire les riches, ils vont devenir plus riches. Et les pauvres ? Ben, plus pauvres, où est le problème ?
Les pays occidentaux ont confié au capital la stratégie économique dans tous les domaines clés : énergie, transport, communication, sidérurgie, industrie lourde, agriculture, arsenaux, etc. Le capital en fait le meilleur usage pour son intérêt immédiat. La conséquence est justement que les profits grimpent et que les salaires baissent, y compris dans les pays dits « développés ».
La Chine, au contraire, planifie tous ses secteurs stratégiques, c’est-à -dire que l’État définit les besoins pour le pays, en fonction de ces capacités productives. Et vous savez quoi : les salaires augmentent ! Selon l’Expansion, peu soupçonnable de sympathie envers la politique économique de la Chine, les salaires ont fait un bond de 181 % depuis 2004 ! C’est-à -dire que le salaire moyen a presque triplé. Ce qui fait une augmentation à peu près continue de 10 % par an !
Sans vouloir entrer dans la polémique sur le socialisme à la chinoise (mais nous comptons bien traiter ce sujet prochainement), remarquons que la croissance chinoise à deux chiffres n’apparaît pas brusquement avec Deng Xiaoping, contrairement à ce qu’on nous suggère, mais était déjà à ce niveau entre 1949, date de la création de la République populaire de Chine, et 1976, date de la mort de Mao Tsé-toung.
L’Afrique semble regarder avec grand intérêt ce développement qui la fait rêver ! Le contre- feu impérialiste a du mal à prendre. La tournée africaine d’Hillary Clinton n’a pas été un réel succès. A tout prendre, les pays africains voient de plus en plus d’un bon oeil les relations commerciales avec la Chine. Être payé, et pas pillé, c’est sympa, non ?
D.R.
Résistance (http://www.resistance-politique.fr/article-la-mondialisation-peut-elle-etre-heureuse-109818747.html)