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La TVA antisociale de Sarkozy, par Jean-Jacques Chavigné.



http://sarkozynews.canalblog.com






Jeudi 12 avril 2007.


Dans son discours d’Agen (le 22 juin 2006) Sarkozy avait déjà déclaré : « Je propose que l’option de la TVA sociale soit étudiée, débattue sans a priori idéologique ». Car chacun le sait, Sarkozy n’a pas de priori idéologique. Aujourd’hui, il devient plus précis et affirme « Je suis convaincu qu’il faut expérimenter le transfert d’une partie des cotisations sociales sur la TVA ».

Pour Sarkozy, les avantages seraient multiples :

- le prix des exportations françaises diminuerait du montant des cotisations sociales ;

- le prix des importations augmenterait du montant de la TVA ;

- les prix intérieurs ne changeraient pas puisque la TVA remplacerait les cotisations sociales.

Tout le monde serait donc gagnant ! Et personne, avant Sarkozy n’y avait pensé !

Ceux qui y gagneraient à coup sûr seraient les employeurs puisque la part employeur des cotisations sociales disparaîtrait.

Et qui paierait à la place des employeurs ? Les salariés pour chaque achat qu’ils feraient. La grande idée de Sarkozy se ramène donc à ce tour de passe-passe : faire payer par les salariés, sous forme de TVA, les cotisations sociales payées aujourd’hui par les employeurs.

Quant aux trois autres avantages avancées par Sarkozy : ils ne sont que poudre aux yeux destinés à faire avaler la pilule aux salariés.

Le prix des exportations françaises diminuerait du montant des cotisations sociales ? A une condition, c’est que les entreprises françaises ne sautent pas sur l’occasion pour augmenter leurs profits.
Quant Jospin avait baissé le taux de TVA de 1 % vous vous rappelez avoir vu baisser le prix du café ou du demi pression ? La différence est allée directement dans la poche du commerçant ou du fabricant. C’est la même chose qui se passera avec la baisse des cotisations sociales : les employeurs empocheront la plus grande partie de cette baisse.

Les prix intérieurs ne changeraient pas ? A moins bien sûr que les employeurs n’utilisent le bouleversement entraîné par la mesure pour augmenter leurs profits. Avaient-il procédé autrement lors du passage à l’euro ?

Le prix des importations augmenterait du montant de la TVA sociale ? Et, bien évidemment, les Allemands, les Anglais... accepteraient de financer notre protection sociale sans riposter, Sarkozy ne ferait qu’allumer une nouvelle guerre fiscale en Europe. Il avait déjà annoncé le lancement d’une première guerre fiscale en Europe en affirmant qu’il baisserait de 5 points le taux de l’Impôt sur les Sociétés. La nouvelle guerre fiscale serait une course à l’échalote du taux de TVA.

Nous avons là , à l’état presque pur, l’essence de la politique de Sarkozy : la baisse de l’Impôt sur les Sociétés enclencherait une baisse en cascade des impôts payés par les sociétés ; la hausse de la TVA enclencherait, par contre, une hausse en cascade des impôts payés par les salariés. Toujours plus pour les sociétés, toujours moins pour les salariés !

Sarkozy c’est l’homme de la hausse des impôts injustes (indirects, proportionnels) et l’ennemi des impôts justes (directs, progressifs).

Jean-Jacques Chavigné, Communiqué n° 31 - Campagne « faire gagner la gauche à gauche », pour D&S
www.democratie-socialisme.org




Sarkozy et la dette publique, par Jean Jacques Chavigné.


Ce que cache la baisse des impôts de Sarkozy, par Laurent Mann.


Sarkozy : mainmise sur la presse tricolore, Ian Hamel.






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COMMENTAIRES  

13/04/2007 20:21 par FredSud37

(.....) L’option Sarkozy, c’est le choix de la confrontation sociale, la préparation des chocs sociaux qui ne peuvent que résulter de l’accélération de la contre-réforme libérale et des résistances sociales qu’elle entraînera. Alors, face à cette Droite dure, de nombreux électeurs peuvent être tentés par un "TSS" (Tout Sauf Sarkozy), d’un vote "utile" dès le premier tour contre Sarkozy, en faveur de Royal, voire de Bayrou. Ces réflexes n’entraîneraient que de nouvelles désillusions. Comment combattre une Droite dure avec une Gauche molle ? Comment répondre à la brutalité des attaques patronales et de celles de Sarkozy avec un PS et une Gauche qui acceptent le capitalisme libéral ? Les classes populaires n’ont pas une Gauche à la hauteur des enjeux de la situation. S’il ne restait plus, contre Sarkozy et Le Pen, qu’une Gauche sociale-libérale, cela favoriserait considérablement les attaques patronales. Contre la Droite dure, il faut une Gauche de combat, une Gauche qui n’hésite pas à s’attaquer au système capitaliste, une vraie Gauche, une Gauche 100 % à Gauche. Celle d’Olivier Besancenot !

Extrait de "Contre Sarko votez Besancenot", François Sabado, le 06 avril 2007.

14/04/2007 11:28 par Ivan Markoff

La tva est une taxe fondamentalement injuste.

Keynes a démontré que les riches ont une propension à dépenser plus faible que les pauvres et inversement, une propension à épargner plus élévée. Ce qui est logique étant donné que les plus pauvres doivent dépenser la totalité de leur revenu pour leur besoin de base.

Comparons une personne dont le revenu est faible et dépensant la totalité de celui-ci et une autre ayant un revenu élevé pouvant en éparner la moitié.
Dans ce cas de figure, le premier payera proportionnelement le double de taxe que le second.

Ce seront les plus pauvres qui donneront une plus grande part de leur revenu pour financer l’Etat.

14/04/2007 19:18 par guy

Je ne suis pas d’accord et je ne me trompe pas je suis de gauche et de la vraie gauche !
je pense que prendre les charges sociales, salariales et patronales, sur la TVA à taux normal est une bonne solution.
Pourquoi :
 l’une des incidences serait de supprimer l’ensemble des exonérations patronales
 une autre serait de relancer l’emploi dans notre pays
 une autre serait de relancer la consommation puisque les salariés toucheraient instantanément plus de 20%
 la TVA alimentaire à 5.5% ne bougerait pas
 les importations participeraient ainsi au paiement de nos charges sociales
 nous taxerions nos exportations (raisonnablement) pour ne pas faire de dumping social (les chinois commencent à l’évoquer...) et cela contribuerait a payer nos charges aussi.

En fait c’est l’habitude qui nous fait penser qu’il faut prendre les charges sociales sur les salaires... si ça pu être valable à une époque... à mon sens aujourd’hui faut mettre ce système par terre !
Dans le même ordre d’idée,les mutuelles sont à remettre dans la sécurité sociale
La santé on ne doit plus nous la discuter.

Enfin faisons une vraie décentralisation, dans les 2 ans, vidons la région parisienne de tous les fonctionnaires et les administrations :
mettons tout en province, dans des villes (moins de 20000h) et villages...
nous relancerons ainsi l’activité, ferons perdre des profits aux spéculateurs immobiliers parisiens, et ainsi nous agirons concrètement sur notre vie de tous les jours...

14/04/2007 22:44 par JJC

Guy,

Je ne suis pas d’accord avec une grande partie de ce que tu proposes.

Déjà , parler de "charges sociales" c’est reprendre le vocabulaire de la droite et du Medef. Les cotisations sociales ne sont une charge que pour le patronat. Pour les salariés, c’est un salaire indirect qui permet d’alimenter les retraites par répartition, l’Unedic, l’assurance-maladie... Loin d’être une charge pour les salariés c’est au contraire la meilleure façon de faire face, de façon solidaire et mutualisée, à la vieillesse, à la maladie, au chômage, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles.

Sarkozy ne parle pas de remplacer la totalité des cotisations sociales par la TVA mais une partie seulement. Qui peut douter un seul instant que ce seront d’abord les cotisations sociales patronales qui seraient remplacées par la TVA ? Ce qui reviendrait à faire payer les cotisations sociales patronales par les salariés qui pairaient l’essentiel de l’aumentation de la TVA.

Il ne s’agirait pas d’une TVA à "taux normal" comme tu l’écris mais d’une TVA à 23 ou 24 %, voire plus.

Non seulement cela ne permettrait pas de supprimer l’ensemble des exonérations de cotisations sociales mais cela étendrait, au contraire, ces exonérations à la totalité des cotisations sociales employeurs.

Cela permettrait de relancer l’emploi ? Il faut pour cela croire à la fable libérale qui fait du "coût du travail" l’explication du chômage. C’est en compète contradiction avec la réalité. La baisse continue des cotisations sociales depuis 5 ans n’a pas fait baisser le chômage. Malgré toutes les radiations administratives à l’ANPE, malgré les étranges glissements des chômeurs catégorie 1 (le chiffre "officiel" du chômage) vers les autres catégories de l’Insee ; malgré surtout l’évolution de la démographie (plus de retraités, des classes creuses arrivant sur le marché du travail) qui fait que, en 200, il fallait créer 250 000 emplois supplémentaires pour commencer à faire reculer le chômage alors qu’il suffisait d’en créer 60 000 en 2006 !

La seule chose qu’ont permis les exonérations de cotisations sociales (non liées à des création d’emplois comme dans la loi Aubry I) c’est d’augmenter les profits patronaux. Ce qui était d’ailleurs le but recherché.

La TVA relancerait la consommation puisque les salariés toucheraient instantanément plus de 20% affirmes-tu.
Ah bon ! Mais de combien faudrait-il augmenter la TVA pour remplacer les cotisations sociales salariales par la TVA ? Les salariés paieraient au total beaucoup plus puisque l’augmentation de la TVA devrait financer non seulement es cotisations salariales que les cotisations employeurs. Les seuls qui y gagneraient seraient les employeurs.

Les importations participeraient ainsi au paiement de notre protection sociale ? Et bien sûr, nos partenaires accepteraient cela de gaîté de coeur. C’est une nouvelle guerre fiscale européenne qui serait déclenchée et la TVA augmentrait en cascade dans tous les pays européens aux dépens des salariés et au profit des employeurs.

En disant que les "charges sociales" sont prises sur les salaires tu confonds la base de calcul les salaires et ce qui est ponctionné, le capital, lors du paiement des cotisations employeurs.

Je suis d’accord avec toi lorsque tu propose que les mutuelles soient intégrées à l’assurance maladie obligatoire. C’est, en effet, un moyen pour arriver à ce que l’assurance-maladie rembourse les soins à 100 % et supprimer ainsi tous les forfaits, toutes les "franchises" prises en charge par les mutuelles qui sont autant de "tickets d’exclusion" de la santé pour les plus démunis.

Cordialement,

JJC

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