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Le RSA de Hirsch-Sarkozy ou quand la gauche oublie ses fondements...

"Dans un contexte où depuis plusieurs années les salaires progressent beaucoup moins vite que les revenus du capital, dans un contexte où l’on explique aux salariés de tant d’entreprises qu’il n’y a pas de quoi augmenter les salaires en bas et qu’au même moment, on augmente la distribution des actions et les dividendes en haut, il n’est quand même pas anormal que les revenus du capital soient mis à contribution pour revaloriser le travail des plus démunis et des plus exclus". On se croirait à l’université d’été d’ATTAC et pourtant, il s’agit d’un extrait de l’allocution de Nicolas Sarkozy confirmant que le Revenu de Solidarité Active (RSA) sera bien financé par un prélèvement supplémentaire de 1,1% sur les revenus du capital (Intérêts, dividendes, revenus fonciers, revenus d’assurance-vie et plus-value).

Du coup, la gauche en perd son latin. Jean-Louis Tourenne (PS), président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, a estimé que "Les classes moyennes seront touchées pour peu qu’elles aient placé quelque argent en prévision des accidents de la vie (décès, chômage...). Les personnes modestes (par exemple, les veuves d’agriculteurs en milieu rural), propriétaires de petits biens qu’elles louent seront taxées alors qu’elles ne sont généralement pas imposables". Le PS doublé sur sa gauche se poserait désormais en défenseur des petits épargnants... On se frotte les yeux, on n’ose y croire. Heureusement qu’il y a un secrétaire général au PS, François Hollande, qui sait garder la tête froide et se souvenir qu’il est quand même de « gauche » : « S’il doit y avoir des financements pour le RSA, qu’ils soient pris sur ceux qui ont le plus me paraît légitime ». En deux mots, le PS approuve Nicolas Sarkozy, situation quand même plus confortable qu’un tandem Sarkozy-Hirsch le doublant sur la gauche... Mais est-ce une situation si extraordinaire ?

Dans le gouvernement Sarkozy-Fillon, Martin Hirsch est souvent présenté comme étant différent des autres ministres d’ouverture : non seulement, il n’aurait pas trahi ses idées d’origine mais, de plus, il est vu comme une personnalité courageuse qui, en dépit des faibles moyens budgétaires dont il dispose, se bat pour mettre en oeuvre sa proposition de Revenu de Solidarité Active (RSA) destinée à éradiquer la pauvreté. Ce n’est qu’une pure illusion. La décision de Nicolas Sarkozy d’intégrer le RSA dans son programme est tout sauf un incident de parcours : cette proposition s’inscrit dans les projets libéraux d’impôt négatif dont l’objectif est de remettre, coûte que coûte, la population au travail en complétant, sur budget public, les revenus insuffisants que les entreprises versent.

Pour comprendre cette évolution des libéraux, on se doit de revenir quelques dizaines d’années en arrière. Comme on le sait, le chômage était quasiment inexistant en Europe dans les années 60. Il va progresser fortement dans les années 70 pour atteindre environ 10% de la population active de ces pays. Ce chômage massif va devenir le moyen qui permettra, dans la première partie des années 80, aux détenteurs de capitaux de dicter leurs conditions d’embauche (« si vous n’êtes pas satisfait du salaire proposé, d’autres attendent pour travailler »). Le résultat est connu : en l’espace de quelques années, la part des salaires dans la valeur ajoutée va perdre quelques 10% et ce, dans tous les pays européens. Comme les régimes d’indemnisation du chômage n’avaient pas été prévus pour faire face au chômage de longue durée, de nombreux individus vont se trouver durablement sans ressource, ce qui amènera les États à construire de nouveaux filets sociaux dont le RMI institué en France en 1988.

Même si cette situation était largement favorable au capital, il lui en fallait encore plus : il est en effet dommage que tant d’individus ne travaillent pas, ce qui réduit d’autant les opportunités de profits pour les entreprises. Il fallait donc les remettre au travail tout en les maintenant dans la précarité afin d’éviter toute surenchère salariale. En clair, leur faire accepter des emplois à temps partiels sans possibilité de complément (temps partiels subis), des emplois de courte durée qui s’enchaînent les uns aux autres en fonction des besoins immédiats des entreprises, des emplois dangereux et largement sous-payés.

C’est dans ce contexte que des formules d’impôt négatif vont se mettre en place dans divers pays. Le principe en est simple : vous vous devez d’accepter le premier travail venu et comme les entreprises ne sont pas en capacité de vous fournir des salaires décents, l’État, dans la mesure de ses faibles moyens, complétera vos revenus sous forme d’un avoir fiscal encaissable : ce n’est plus l’individu qui paye ses impôts mais l’État qui paye les individus. Construction saugrenue, non ? Cet impôt négatif se mettra en place dès 1975 aux États-Unis sous la forme du Earned Income Tax Credit (EITC). Les montants de cet impôt négatif seront toujours modestes : au maximum 4 176 $ par an pour un individu isolé ayant deux enfants à charge. Sur ces dernières années, de nombreux autres pays occidentaux (Canada, Royaume-Uni, Irlande, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Danemark, Finlande) ont créé des systèmes analogues. La France a institué son premier dispositif d’impôt négatif avec le gouvernement Jospin en 2001 : la Prime Pour l’Emploi (PPE) qui ne peut être touchée qu’à partir d’un certain niveau de revenu annuel (3 743 €) et bénéficiera pleinement aux travailleurs à temps plein au SMIC.

Le RSA n’est pas à proprement parlé un impôt négatif dans la mesure où il n’est pas versé par l’administration fiscale mais par les Conseils généraux. Mais sa logique est identique : compléter les revenus du travail par de l’argent public. Son unique raison d’être est la présence du RMI et de l’API (Allocation de Parent Isolé) dans le paysage français auxquels il se substitue. Son objectif est clair : inciter les allocataires de ces revenus à reprendre, coûte que coûte, un travail. Bien entendu, ce retour au travail est paré de toutes les vertus (réinsertion dans la vie professionnelle, augmentation des revenus), vertus auxquelles une gauche sans boussole ne peut être insensible. Les critiques du projet Hirsch-Sarkozy ne porteront ainsi jamais sur l’objectif caché (fournir de la main d’oeuvre bon marché aux entreprises) mais sur les conditions de sa mise en oeuvre, notamment la diminution « tendancielle » des budgets du projet (de 6 à 8 milliards d’euros avant d’entrer au gouvernement, pour afficher 3 milliards à son entrée et terminer aujourd’hui à 1,5 milliard). Le gouvernement avait laissé entendre qu’il financerait le RSA par une baisse de la PPE, ce qui laissait une marge de critique au PS (déshabiller Pierre pour habiller Paul). Manque de chance, le duo Sarkozy-Hirsch avait dans sa poche un autre plan : une hausse des taxes sur les revenus du capital. Le PS n’a plus d’autres choix que d’approuver. Mais quelle politique alternative une véritable gauche de transformation sociale pourrait-elle avancer ?

S’il est un objectif qu’une gauche digne de ce nom doit avoir, c’est celle d’une véritable libération de l’individu face au capital. Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui choisissent leurs salariés et imposent leurs conditions, les impôts négatifs et le RSA ne changeant absolument rien à cela. Une véritable politique de changement social consiste au contraire à inciter les entreprises à embaucher à un point tel que toute personne qui cherche un emploi se trouve face à de nombreuses offres, à créer une situation dans laquelle le facteur de rareté soit désormais du côté des individus et non plus des emplois.

Utopique ? Imaginons que l’entreprise touche pour chaque emploi en équivalent temps plein un montant monétaire représentant une bonne partie du coût salarial. Finançons ces montants par un prélèvement sur la différence entre les ventes et les achats de chaque entreprise. En clair, une partie du coût salarial est prise en charge de façon collective par la totalité des entreprises. Supposons que l’offre d’emplois soit insuffisante (emplois de mauvaise qualité, persistance de chômage...). On relève alors la partie financée collectivement : chaque entreprise bénéficie de l’intégralité du travail d’un individu tout en ayant une part encore plus importante prise en charge par les autres entreprises. Les entreprises ont alors tout intérêt à embaucher, à rivaliser pour proposer des emplois attractifs.

Cette proposition économique existe : elle s’appelle la redistribution interentreprises (http://www.redistribution.fr). Grâce à celle-ci, une partie de la production globale d’un pays pourrait être dorénavant extraite des mécanismes marchands et répartie de façon strictement égalitaire entre les travailleurs. Ainsi, toute personne qui travaille a la garantie de recevoir un revenu décent, indépendamment de la valeur marchande de son travail. N’oublions jamais que le capital n’est que du travail mort, du travail cristallisé dans une production intermédiaire. En rémunérant de façon collective le travail, on réalise ainsi un financement mutualisé des investissements des entreprises, une collectivisation partielle mais néanmoins systématique des moyens de production. Voilà qui permettra de renouer tranquillement avec l’essence du socialisme, de libérer l’individu face au capital.

Mais revenons à la déclaration de Nicolas Sarkozy : « mettre à contribution les revenus du capital ». Voilà maintenant plus de dix ans qu’une partie significative de la gauche « radicale » tient ce langage et le voici repris par le représentant le plus emblématique du libéralisme anglo-saxon. Cette aventure du RSA tombe à point nommé pour nous rappeler que taxer les revenus du capital ne porte nullement en germe un quelconque changement de société : cela a longtemps été un cheval de bataille de la gauche réformiste et l’histoire a prouvé à plusieurs reprises que la droite libérale est parfois prête à sacrifier momentanément ses propres intérêts (l’investissement, ils savent ce que c’est !). A l’inverse, avec la mesure de redistribution interentreprises décrite précédemment, les entreprises auront le plus grand mal à générer des profits sur le travail des individus tout en étant « programmées » pour embaucher à tout prix : nous avons là en germe la naissance d’une autre société, d’une société dans laquelle les individus s’associeront enfin librement pour travailler ensemble tout en ayant la garantie d’un revenu décent et d’un resserrement drastique des inégalités.

Benoit Borrits

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COMMENTAIRES  

29/08/2008 07:31 par paul du 59

Il me semble l’auteur oublie un point important : il ne s’agit pas de taxer le capital, mais les revenu de celui ci. Autrement dit les plus touché seront ceux qui ont un capital productif mais qui ne tombe pas sous la protection du bouclier fiscal. Autrement dit : les petits épargnants.

Les gros eux ne sont toujours pas atteint, NSNB protège toujours ses amis. Là où il réussi son coup, c’est en faisant croire qu’il prend une reforme de "gauche" digne d’un Besancenot, alors qu’il s’attaque une fois encore aux petits, aux sans grade.
Une fois encore qui trinque ? les classes moyennes, ceux assez pour vivre et mettre "un peu de coté".

30/08/2008 09:34 par Benoît Borrits

Ce n’est pas si simple que cela. Le bouclier fiscal permet aux grandes fortunes d’éviter partiellement l’ISF. Pendant quelques années, ils évitent de générer des revenus (en les capitalisant dans des structures ad hoc) et sont alors taxés à 50%. Puis une année, ils réalisent le maximum de revenus en décapitalisant. Cette année, ils payent l’ISF à taux plein et les impôts sur les revenus financiers comme tout le monde. Ils vont donc bien supporter une majeure partie de cette hausse de 1,1% de prélèvements (ce qui explique certaines réactions à l’UMP et au MEDEF). Donc l’argument qui consiste à dire que cette hausse de 1,1% va toucher les classes moyennes et non pas les gros patrimoines n’est valide que de façon très marginale.

Ceci étant, nous rentrons ici dans les « délices » de l’inventivité fiscale... Reste une question éminemment politique qui est posée par ce débat : les gouvernements libéraux comme « socialistes » ont poussé et poussent toujours les classes moyennes à épargner sous forme d’actions (assurance-vie multi-support, PEA, PEE, retraites par capitalisation...). La valeur de ces actifs est déterminée par la marge qu’ils sont capables de réaliser sur les salaires. Dans l’hypothèse d’une véritable transformation sociale, la valeur de ces actifs va fondre, ce qui va toucher de plein fouet les classes moyennes. Comment gérer cette contradiction ?

29/08/2008 11:21 par pourquoi pas

Pour mettre fin au chomage et mise en concurrence des travailleurs, l’auteur prône la "redistribution" dans les modalités indiquées.

Je pense qu’il faut être plus radical dans le principe.

Une part du salaire (salaire de base) doit être versée par une caisse de l’Etat alimentée par les entreprises. Disons entre 1200 et 1500 euros ou plus si possible.

Les salaires de bases sont ainsi versés par l’Etat à tout travailleur qu’il soit en emploi ou bien en recherche d’emploi.

Chaque entreprise verse à l’Etat le montant total des salaires de base correspondant aux nombre de personnes travaillant dans l’entreprise, et un salaire additionnel directement aux employés qu’elle souhaite mieux rénumérer.

le salaire de base remplacerait tout un ensemble d’aides sociales aux plus démunis avec des modulations possibles dans des cas particuliers.

L’employé ne serait plus à la merci de l’employeur. Il pourrait choisir l’emploi où il est le mieux et le plus performant.

29/08/2008 15:43 par MKL

Le RSA est une bonne mesure dans son principe, mais il ne concerne qu’une minorité de nos concitoyens, va coûter au contribuable 1,4 milliard d’euro et ne changera pas le fondement du problème, le chômage et la précarité de masse.

Une mesure plus radicale est la semaine de 4 jours à la carte pour tous les salariés, pronée par Pierre Larrouturou et expérimentée depuis 15 ans sur 400 PMEs/TPEs en France.
Les plus connues sont Mamie Nova, Fleury Michon, Télérama... parmi les plus petites on trouve des sociétés informatiques (50 collaborateurs), des auto-écoles (passées de 5 à 6 coll.), voire des artisans structurés en réseaux locaux qui ont pu créer un poste mutualisé grâce à cette loi, etc...
Ces entreprises sont actuellement TOUJOURS A 4 JOURS et cartonnent (super motivation des employés, moins de stress et de fatigue...)

Cette mesure n’a rien à voir dans son mode de fonctionnement et financement avec les 35h (dont Larrouturou prédisait l’échec dans livre : "35h, le double piège" en 1998 !), elle ne coûte rien à l’état (et donc au contribuable), rien à l’entreprise et lui permet d’embaucher au moins 10% de personnel sans un centime d’augmentation de la masse salariale, et rien aux salariés dont le salaire est sous les 1500 euros net/mois (certaines entreprises n’ont baissé aucun salaire).

Selon une étude du ministère du travail et de la caisse des dépôts, la généralisation de ce principe permettrait de créer dans l’hypothèse la plus pessimiste 1,6 millions de "vrais" emplois en CDI.

Le cercle vertueux attendu est : 1,6 millions d’emplois stables créés => 1.6 millions de familles retrouvant un réel pouvoir d’achat => + de consommation et de cotisations sociales=> + de croissance et - de déficits => encore moins de chômage et de précarité => réquilibrage du rapport de force entre salariés/employeurs => augmentation des salaires et donc du pouvoir d’achat.

Le problème évidemment est le délai de mise en place d’une telle réforme (réorganisation / négociation entreprise par entreprise - énorme effort de formation pour que tous les nouveaux postes créés soient pourvus rapidement etc...).

Et vu que les différents gouvernements successifs ont laissé "pourrir" la situation depuis 25 ans, le travail d’explication d’une telle mesure s’en trouve d’autant plus délicat aujourd’hui que l’impatience du peuple est forte.

http://www.nouvellegauche.fr"

29/08/2008 21:19 par H

Ce serait juste s’il n’y avait sur la route le fameux bouclier fiscal qui protège les hauts revenus. La question de la hausse des salaires, ce qui résoudrait une partie du dilemme des plus pauvres au RMI, n’est toujours pas posée.
H

30/08/2008 10:40 par coco_des_bois

Je trouve l’article très bien présenté, et il éclaire un peu ce dossier qui est traité par les médias de façon bien légère.

Le projet de redistribution me semble une bonne base sociale pour changer les choses. Tout le monde au "travail" me semble intéressant comme concept, en tout cas, chacun ayant un revenu décent, je signe.

Je signe personnellement pour des plafonds de revenus.
Je signe également pour des orientations à donner aux "entreprises", à savoir : tout le monde au travail pour produire, très bien, mais pour produire quoi ? Des yaourts oui, très bien, mais comment ?

Le question du sens du travail n’est jamais jamais évoquée, et certes pas par le PS. Il me semble pourtant que c’est indispensable...

merci pour cet éclairage

30/08/2008 21:59 par lulu

c est bien compliquer tout ca si nous revenions au troc ?
un ouvrier

31/08/2008 23:01 par Stelios

He oui, la gauche en perd aujourd’hui son latin ou plus tôt son baratin, tout comme la droite nationaliste d’ailleurs après ses derniers soubresauts « sécuritaires ». Il ne faut pas oublier que la politique ne reflète que l’Etat d’une société. Un petit tour à droite pour prendre son élan national et c’est parti pour donner un grand coup de massue à sa gauche, la débarrasser d’une identité communiste incommode et s’emparer de l’élan socialiste de la nation pour, retourner sur sa droite et cultiver des poux sécuritaires qui vont l’ébrouer, d’une identité nationale séculaire mais propre à la condition humaine où, la vie sociale des individu se transforme en « vies » privées propres à la bête humaine que nous sommes, aux animaux domestiques que nous exploitons. …Voilà résumée la politique française d’après guerre. Le brave petit cabot grognon des capitalistes peut enfin détruire la république, la débarrasser de son identité sociale et enfin, se promener et se montrer avec les toutous du grand monde des maîtres bourgras. Les français eux y perdent leur liberté et, sans elle l’égalité et la fraternité sombrent dans les abîmes dédaliques de la conscience bourgeoise.

Sans référence au prolétaire nos petits bourgeois, tout comme les grands d’ailleurs, qui s’imaginent n’exister que pour eux même ne peuvent plus s’identifier, ils n’ont d’autre référence que les bourgeois altérés dont nous sommes les parties déformées qui n’ont, pour seul guide dans leur vie grandiose, un miroir qui permet de s’extasier face à un ego glorifié de la médiocrité des autres. Une nation défigurée par ses altérités bourgeoises est sans identité, elle ne peut que sombrer dans un chaos social inextricable qui dépasse l’Etat de son droit et prépare, quoi qu’il en soit, le retour des prolétaires dans la conscience de ses producteurs sociaux. C’est sur ce fond identitaire que l’économie réelle manifeste ses contradictions. Ce texte porte notre regard sur l’Etat de la société française et découvre l’identité politique de ses altérités bourgeoises, il montre ses alliances internationales mais, et cela est regrettable, cache toujours et abstrait son opposition à l’identité nationale de ses producteurs qui, comme leurs dirigeants, réclament leur droit à une vie meilleure, pour ne pas dire une part plus grande de l’exploitation du travail dans le monde.

Sans opposition à l’idéal bourgeois, tout engagement objectif ne conduit qu’à une nouvelle altérité de la politique bourgeoise. La nouvelle gauche de la LCR s’y fourvoie, elle ne peut trouver que des solutions bourgeoises à la crise d’identité de la société française. Idem avec les idées UTOPIQUES de l’auteur qui nous propose une autre forme d’exploitation du travail, au lieu de s’identifier à ses producteurs expropriés de l’exploitation collective des richesses qu’ils produisent.

On « oublie » trop facilement que le capital n’est pas seulement un produit ou un moyen de production de richesses privées ou sociales mais aussi, et avant tout, le mode moderne de production et d’exploitation sociale des richesses. Les prolétaires produisent individuellement ou socialement un capital que les bourgeois exploitent en privé et ce n’est pas, dans la production et dans la redistribution économique du capital que l’on peut trouver une solution politique, aux contradictions sociales en cours de mondialisation mais dans son mode d’appropriation, qui concentre aux mains de ses exploitants privés, tous les moyens d’exproprier les producteurs d’une richesse sociale qui nous est capitale.

Stelios, Voir :

01/09/2008 07:32 par Denis COLLIN

Le problème du RSA est triple.

1) Il ne s’agit pas d’une mesure de gauche dévoyée, mais d’un des éléments conduisant à réduire drastiquement l’indemnisation du chômage. AC ! fait remarquer que ça ressemble furieusement au plan Hartz IV en Allemagne.

2) Il s’inscrit dans un ensemble de politiques, comme l’impôt négatif, qui visent à rendre acceptable (si l’on dire dire) la déréglementation du salariat. L’idée d’impôt négatif vient des "ultra-libéraux" notamment Friedman.

3) L’opération Hirsch-RSA est un des points nodaux de la politique d’union nationale déguisée qui voit le PS apporter un soutien "critique" à Sarkozy quand l’essentiel est en cause (comme hier encore sur l’Afghanistan.

02/09/2008 11:29 par ciborg

Le RSA est une demarche qui n’a pas de sens. comment laisser croire que l’on se souci a chercher des reponses au chomage par la creation d’emplois placebos ?? Commencer par chercher des sous pour payer des salaires au lieu de commencer par definir les projets a realiser n’est pas une demarche economique intelligente, je dirais meme quelle est
contre productive. Actuellement l’etat debloque 64 milliards
d’euros pour le maintient de l’activité economique ,ce qui
n’empechera pas des licenciements et des delocalisations. Alors, ajouter a cela une methode fictive et effemere de mise au travail de millions de persones qui fairaient semblant d’etres occuper n’est plus correct. Ou va-t-on comme çà  ?????

02/09/2008 11:47 par Réflechissons

C’est bien pour ca qu’il faut réfléchir à des contre-propositions et les formuler, comme le fait cet article.

Que pensez-vous de cette idée de redistribution ? C’est la première fois que j’en entends parler. Ca a l’air séduisant mais me laisse aussi perplexe.

02/09/2008 13:09 par legrandsoir

voir le site suivant pour plus d’explications sur la redistribution :

http://www.redistribution.fr/

02/09/2008 14:17 par ciborg

Je m’excuse de vous contredire mais meme votre demarche d’approche de la question du chomage et de la precarité n’ a rien d’ innovant , je trouve au contraire que cela penalise l’entreprise. Il faut parler de redistribution mais precisement de redistribution du travail et non pas seulement celle des revenus. Je suis d’accord avec vous si vous etes obliger de contourner le problemes pour les raisons socio-economiques, historiques, de classes ectc.....qui veulent qu’il se produise une revolution dans les rapports economiques de productions faute de quoi
nous ne pourrons rien faire d’autre que speculer . Pour mon compte , je suis pour un changement en profondeur de cette societé qui n’ a aucune chance de connaitre la paix , la prosperité et l’ epanouissement des hommes . Les mesures draconnienes , les demis mesures ne font que reporter a un peu plus tard l’ eclatement du systeme capitaliste rentier . Le stade liberal du systeme actuel porte en lui meme les genes mortiferes de sa disparition.

07/10/2008 00:35 par Anonyme

on ne peut comprendre le RSA qu’en regardant de prés le dispositif de contrôle de la vie privée des travailleurs-allocataires. Leurs revenus sont fonction de leur composition familiale et de leurs liens amoureux et oui c’est nouveau. Et si vous ne faites pas payer vos service sexuels tant pis pour vous. si votre petit ami est désigné cohabitant par le contrôleur de la CAF il va falloir vous débrouiller pour :
1/ rembourser le RSA que vous vous êtes frauduleusement attribué pensant être célibataire puisque vous n’aviez conclus aucun contrat de mariage ou de PACS.

2/ apprendre à mieux négocier vos charme : le mariage ou l’abstinence. De toute façon avec les heures de travail que vous allez devoir cumuler comme travailleur sans salaires à Emmaus car vous aurez perdu votre logement en remboursant vos dettes vous n’aurez plus le temps de penser à l’amour libre

07/04/2020 00:12 par alain harrison

Bonjour.

M. Benoit BORRITS (sur plusieurs articles) semble avoir élaboré une théorie économique.
Économie néo-libérale distributive.
Remplaçons redistribution interentreprises privées (il oublie de l’indiquer) par la redistribution intercoopératives autogérées.
L’une fonctionnant dans le cadre capitaliste et l’autre fonctionnant dans le cadre de tout le PIB à la cotisation.
Sa théorie, dans le cadre du capitalisme, est tout simplement la continuité modifiée de celui-ci.
Le revenu de base du capitalisme Friedman :
par Emmanuel Martin, le 4 avril 2016
lecture : 3 min
Milton Friedman n’a rien à voir avec le revenu universel
https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/Milton-Friedman-n-a-rien-a-voir-avec-le-revenu-universel

Intéressant, nous avons quelques modèles partiels, le salariat-cotisation, le revenu universel, le revenu Friedman, l’économie de partage d’Uber,... dont la plupart se prêtent bien au capitalisme (quelque réarrangement). Par contre le salariat-cotisation est intrinsèquement une économie à part et est fondamentalement autre que celle du capitaliste. C’est ce que j’en comprends.

Mais pour un tel changement, la participation du peuple en organisation citoyenne structuré selon les secteurs, et un centre de coordination efficace sont nécessaires.
C’est ici que le nouveau paradigme de la révolution prend tout son sens (Jaurès-Chavez-Maduro__sortie par le haut : du CNR à l’ANC.

Il est à espérer que l’ANC au Venezuela restera un outil pour les communes. Une sorte de gouvernement intérieure.
Le gouvernement de droit (l’état) pour les affaires extérieures, mais tenant compte et priorisant les demandes intérieures.

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