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Le sioniste, un virus extrêmement dangereux

Tuez les tous mais vaccinez les avant. Dilemme déontologique médical : Un enfant Palestinien assassiné par un juif israélien avec un explosif étasunien ou français doit il être vacciné polio post mortem ou pas ?. Hé OMS à quand un vaccin anti bombe sioniste pour les enfants Palestiniens ?

Après un seul et unique cas de poliomyélite détecté chez un bébé à Gaza, une campagne de vaccination contre cette maladie potentiellement mortelle est en cours dans ce territoire. Sur les réseaux sociaux, certains assurent qu’on "empoisonne" les enfants, et que la vaccination est responsable de la maladie. Mais c’est faux : la vaccination contre la polio n’est pas dangereuse. Selon les experts, la vaccination reste le meilleur moyen pour protéger les enfants contre cette maladie. Et les nouveaux vaccins oraux distribués à Gaza réduisent fortement le risque de développement de souches vaccinales du virus.

Dès le début de la campagne de vaccination des enfants de Gaza, des messages sceptiques, voire alarmistes, ont essaimé, sur X notamment, comme celui de Silvano Trotta, le 2 septembre 2024, partagé plus de mille fois : "De nouvelles images de l’effort massif de vaccination à Gaza montrent des enfants recevant le vaccin par voie orale. Fait troublant, il s’agit d’un type de vaccin antipoliomyélitique que les États-Unis et d’autres pays ont rejeté parce qu’il peut en fait causer de graves problèmes, y compris la poliomyélite".

Silvano Trotta est un relais récurrent d’infox, comme on peut le voir par exemple dans cet article de vérification de l’AFP ici au sujet de la pandémie de Covid.

Cette idée que le vaccin polio ferait plus de mal que de bien aux enfants de Gaza a ressurgi quelques jours plus tard, après une interview de l’infectiologue controversé Didier Raoult sur la chaîne CNews, le 9 septembre.

Sur VK le lendemain, un internaute partage l’extrait de l’émission où le Pr Raoult évoque la polio et s’alarme : " Si j’ai bien compris, ils ont empoisonné les enfants de Gaza… ! (Pr Didier Raoult, sur le virus de la polio créé par l’homme).

Sur X aussi l’interview de Didier Raoult est largement relayée, comme ici, par cet internaute qui écrit : "Faudrait surtout pas écorcher le mythe fondateur des ’vaccins’ ayant enrayé la polio ! Professeur Raoult Didier chez Pascal Praud : ’le virus du poliomyélite qui est actuellement à Gaza est un virus vaccinal. Il y a actuellement 30 fois plus de poliomyélites due au virus vaccinal qu’au virus naturel !’"

Une autre publication sur le même sujet est relayée près de 5 000 fois sur X, et partagée sur Facebook par des dizaines de comptes avec ce commentaire : "URGENT : Gros malaise sur le plateau de CNEWS, le professeur Didier Raoult un des plus grands spécialistes des maladies infectieuses déclare en direct ’Le virus du poliomyélite qui est actuellement à Gaza est un virus vaccinal, il n’est pas naturel il est fabriqué par l’homme’" .

La polio, un virus extrêmement contagieux

La poliomyélite est une maladie virale très contagieuse, "qui touche en grande partie les enfants âgés de moins de 5 ans", explique l’OMS (archive).

"Le virus se transmet d’une personne à l’autre principalement par voie féco-orale. Moins fréquemment, il peut être véhiculé par un support ordinaire (par exemple, de l’eau ou des aliments contaminés)."

Ce virus se multiplie dans l’intestin, d’où il peut envahir le système nerveux et entraîner une paralysie.

Toujours d’après l’OMS, une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible et 5 à 10% des personnes atteintes de poliomyélite paralytique décèdent des suites d’une paralysie des muscles respiratoires.

Les poliovirus sont extrêmement contagieux et peuvent être diffusés par des personnes qui n’ont pas de symptômes, selon les CDC, les Centres de contrôle des maladies étasuniens (archive).

A Gaza, où la polio avait disparu depuis 25 ans, un premier cas a été découvert en août chez un bébé non vacciné. "A Gaza, où l’accès à l’eau potable est très compliqué, le virus excrété dans les selles peut se retrouver dans les eaux que boivent d’autres personnes, et ainsi elles récupèrent le poliovirus", décrit le Pr Maël Bessaud, directeur du Laboratoire associé au Centre national de référence entérovirus/paréchovirus à l’Institut Pasteur (archive).

"Ce virus se diffuse très rapidement du fait qu’il circule dans l’eau, donc vous pouvez être contaminé par quelqu’un que vous n’avez jamais croisé, et aussi parce que la plupart du temps les infections à poliovirus sont sans symptômes".

La polio sauvage quasiment éradiquée dans le monde

Comme vu plus haut, le 9 septembre sur le plateau de CNews, le Pr Didier Raoult (archive) a affirmé que : "Le virus de Gaza, c’est pas un virus naturel c’est un virus fait par l’homme. Il y a actuellement 30 fois plus de poliomyélites qui sont dus à du virus vaccinal qu’à du virus naturel".

C’est vrai, selon Maël Bessaud, directeur du Laboratoire associé au Centre national de référence entérovirus/paréchovirus à l’Institut Pasteur (archive), interrogé par l’AFP le 11 septembre, "c’est même un facteur 40". En 2023, il y a eu dans le monde 12 cas de polio confirmés de souche sauvage, contre 471 de souche dite vaccinale.

"Mais ce qu’il oublie de dire", réagit M. Bessaud, "c’est que si on a ces chiffres, c’est parce qu’on est passés de 400.000 cas d’infections dues aux souches sauvages à 12, donc les souches d’origine vaccinale qui autrefois étaient minoritaires sont devenues majoritaires, mais ce n’est pas que l’on a un problème en plus mais un problème en moins, parce qu’on a quasiment éliminé les souches sauvages"

A Gaza, selon l’OMS, le virus retrouvé dans les eaux usées et chez un bébé est bien une souche PDVD 2. Il s’agit donc bien de cas "dérivés du vaccin", "mais on devrait plutôt dire dérivés des souches vaccinales", renchérit Maël Bessaud.

Plus précisément, avec des versions précédentes de vaccin oral (VPO), les enfants vaccinés étaient infectés par une version atténuée du virus, qui n’atteignait pas leur système nerveux central. Ils n’étaient donc pas malades, mais leurs excréments, porteurs du virus, pouvaient transmettre cette souche atténuée à d’autres personnes, elles non vaccinées.

Après de multiples transmissions à d’autres personnes non vaccinées et au bout de plusieurs mois voire années, ce processus pouvait mener à une mutation du virus, c’est pour cela qu’on parle de PDVD - Poliovirus dérivé d’une souche vaccinale, par opposition au virus sauvage.

Comme l’expliquent régulièrement médecins et autorités de santé, ce cas de figure ne peut se produire qu’en cas de couverture vaccinale insuffisante, précisément parce que tous les enfants ne sont pas vaccinés, et dans des conditions sanitaires permettant une contamination par les eaux usées.

De plus, le vaccin oral administré actuellement à Gaza a été modifié justement dans le but de limiter le plus possible les cas de PDVD.

Deux sortes de vaccins, injectable et oral

Ce n’est pas la première fois que Didier Raoult, au sujet duquel la justice enquête sur des soupçons d’essais cliniques non autorisés à l’IHU (institut hospitalo-universitaire) Méditerranée Infection de Marseille, s’exprime sur la polio dans ces mêmes termes.

Le 12 mars notamment, dans une vidéo publiée sur sa chaine YouTube, et vue plus de 10 000 fois, il avait dénoncé : "Au prétexte d’éradiquer la circulation du virus, on a foutu des poliomyélites en pratique", visant, déjà, le VPO et pointant la responsabilité, selon lui, de la Fondation Gates.

Comme l’explique Maël Bessaud, "le vaccin oral qu’on a utilisé très longtemps a été fait dans les années 50, il s’agit d’un vaccin atténué, c’est-à-dire qu’on partait de de virus sauvages, on les cultivait et on espérait trouver des virus le moins pathogènes possibles".

"Si vous vaccinez tout le monde, il n’y a aucun problème", résume le spécialiste, "le problème, c’est que ce mécanisme qu’on appelle l’atténuation, est réversible. Cette réversion, dans le cas des poliovirus, est possible lorsque la personne vaccinée avec la souche atténuée va excréter cette souche dans ses selles et transmise par les eaux usées à quelqu’un qui n’est pas vacciné, puis à une autre personne non vaccinée, et ainsi de suite".

Ainsi, le responsable de ces cas n’est pas le vaccin oral à proprement parler. C’est plutôt la faible couverture vaccinale qui rend possible ces mutations génétiques pouvant rendre le virus de nouveau pathogène. Ce phénomène est extrêmement rare, puisque la fréquence de tels cas de poliomyélite associée à la vaccination est estimée à un pour 2,7 millions de doses de vaccin oral.

La vaccination a permis de quasiment éradiquer la polio : le nombre de cas dus au poliovirus sauvage a diminué de 99% depuis 1998, à quelques dizaines aujourd’hui dans le monde contre plus de 350.000 à l’époque.

Moins de risques avec la nouvelle formule

D’autre part, contrairement à ce qu’affirme Silvano Trotta notamment, le vaccin oral administré à Gaza n’est pas "celui que les États-Unis et d’autres pays ont rejeté".

Pour limiter les risques de poliovirus venant de souches vaccinales, depuis 2016, les vaccins oraux administrés ont été modifiés. C’est pour aller plus loin et développer une nouvelle souche vaccinale qu’un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates a été utilisé.

"La nouvelle souche vaccinale contre le sérotype 2 est déjà déployée depuis mars 2021 en remplacement du vaccin historique", détaille Maël Bessaud, ajoutant que ses équivalents pour les sérotypes 1 et 3 sont "en cours d’évaluation" et devraient à terme remplacer les vaccins historiques.

"Le vaccin qu’on utilise aujourd’hui n’est plus celui développé par Albert Sabin de 1950, c’est une version qui a été stabilisée génétiquement et où normalement, il n’y a plus ce phénomène de réversion, ou du moins c’est ça demanderait beaucoup, beaucoup plus de temps"

Engagée dans de nombreux projets humanitaires – notamment en Afrique, où les infox sur Bill Gates sont particulièrement nombreuses –, pourvoyeuse de fonds d’entreprises privées, y compris pharmaceutiques, de l’alliance Gavi pour la vaccination, et deuxième financeur de l’OMS, la Fondation Bill & Melinda Gates sert de terreau à bien des rumeurs visant le milliardaire.

Contrairement à ce que laisse entendre Didier Raoult, l’existence de cas de polio dérivés de souches vaccinales est connue depuis plus de 20 ans, avant même que la fondation Gates ne participe au financement du développement de vaccins. Par ailleurs, comme le souligne M. Bessaut "Gates ne fabrique pas des vaccins, il aide juste à financer des programmes sanitaires".

La participation de la Fondation Bill et Melinda Gates au programme d’éradication de la polio a déjà été la cible d’une campagne de désinformation démystifiée par l’AFP en février 2023.
Les avantages du vaccin oral pour les pays pauvres

Dans les pays les plus pauvres, où le système sanitaire n’est pas suffisamment performant pour garantir la vaccination de tous les enfants par voie injectable, le VPO est aussi choisi car il est bien moins onéreux et permet de vacciner des dizaines d’enfants à la fois, sans forcément avoir besoin de personnel médical, au vu de la facilité d’administration du produit (de simples gouttes à avaler).

Selon le Dr Bessaud, "arrêter les vaccins oraux ne changerait rien pour les personnes infectées, puisqu’elles s’infecteraient par la polio ’sauvage’" qui serait beaucoup plus répandue. Il rappelle que si les souches sauvages de la polio sont à un niveau aussi bas dans le monde, quelques cas contre des centaines de milliers dans les années 80, "c’est grâce à la vaccination orale".

Avec le VPI, que nous recevons en France, les personnes vaccinées sont donc protégées contre la maladie mais peuvent encore transmettre le virus. "Le vaccin oral est donc indispensable pour endiguer les poliovirus et, finalement, les éradiquer", conclut le Dr Bessau

»» https://fr.news.yahoo.com/enfants-gaza-ne-font-empoisonner-123658078.html
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