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Le sujet révolutionnaire, LFI et les autres

Alors que les formes classiques de la révolution et les partis traditionnels peinent à répondre aux défis du XXIᵉ siècle, une question centrale resurgit : qui sont les sujets révolutionnaires d’aujourd’hui et comment s’organisent-ils ? En croisant les apports de Marx, Fanon, Foucault et des mouvements sociaux contemporains, cet article explore les multiples figures de l’émancipation collective. Il met en lumière le cas de La France insoumise (LFI), qui apparaît comme la formation politique la plus aboutie en Europe, articulant programme de rupture, ancrage populaire et innovations organisationnelles, dans l’intérêt des classes travailleuses, des jeunes et des citoyens non privilégiés.

Introduction

La notion de « sujet révolutionnaire » traverse la pensée politique et sociale depuis deux siècles. Concept au croisement de la philosophie, de l’histoire et de l’action collective, il incarne le passage de l’oppression à l’émancipation. Dans le contexte contemporain, où les formes de domination se recomposent et où les mouvements politiques cherchent de nouvelles voies, il est pertinent d’interroger à nouveau cette figure : où se situe le sujet révolutionnaire aujourd’hui ? Que répond La France insoumise (LFI) à cette questio  ? Et comment se situe-t-elle par rapport aux héritages révolutionnaires et aux autres forces politiques contemporaines ?

I. Le sujet révolutionnaire : de Marx à Fanon

Dans le marxisme classique, le sujet révolutionnaire s’incarne dans la classe ouvrière industrielle. Le prolétariat, par sa position dans les rapports de production capitalistes, est censé posséder une vocation historique : renverser la bourgeoisie et instaurer une société sans classes. Marx et Engels, dans le Manifeste du Parti communiste, définissent ce sujet par sa conscience politique et sa capacité d’organisation collective.

Avec Frantz Fanon, le sujet révolutionnaire se déplace vers les peuples colonisés. Dans Les Damnés de la Terre, la lutte révolutionnaire ne vise plus seulement la domination économique, mais aussi l’aliénation psychologique et culturelle. La violence devient le moyen paradoxal de réhumanisation des dominés. Fanon révèle ainsi une autre modalité de la subjectivation politique, enracinée dans l’histoire coloniale.

Michel Foucault, quant à lui, rompt avec toute essentialisation du sujet révolutionnaire. Pour lui, le sujet est un produit des rapports de pouvoir, toujours situé, fragmenté, et constitué par des processus de subjectivation. La révolution devient un enchevêtrement de résistances et de pratiques locales, plus qu’un grand récit linéaire.

II. Le XXIe siècle : pluralité, intersectionnalité et subjectivation

Le sujet révolutionnaire du XXIe siècle n’est plus homogène. Il est désormais traversé par une pluralité d’identités : genre, race, classe, écologie, statut migratoire, orientation sexuelle. Comme le souligne David Harvey, la classe ouvrière ne disparaît pas mais se féminise, se racialise, se disperse. L’intersectionnalité devient un outil précieux pour penser ces imbrications sans rompre avec une lecture matérialiste du monde.

Les contenus révolutionnaires s’élargissent aussi : à la redistribution économique s’ajoutent la justice climatique, la lutte contre les violences systémiques, l’émancipation des minorités. Judith Butler, dans sa Théorie performative de l’assemblée, insiste sur la performativité des rassemblements : c’est dans l’acte de s’assembler, de résister collectivement, que se forme le sujet révolutionnaire.

Mais cette pluralité pose aussi une question stratégique : comment dépasser la fragmentation et construire une praxis commune ? Comment articuler luttes locales et changement global ?

III. Organisation politique et invention collective

Historiquement, les révolutions s’appuyaient sur des partis centralisés, inspirés du modèle léniniste : discipline, hiérarchie, avant-garde. Ce modèle, bien qu’efficace en certaines circonstances, a aussi produit des dérives bureaucratiques et autoritaires.

Les mouvements récents, comme Occupy, les Gilets jaunes ou les ZADs, privilégient l’horizontalité, l’auto-organisation, la rotation des porte-parole. Leur force réside dans leur résilience, leur capacité d’innovation, mais ils peinent parfois à produire une stratégie politique à long terme. Le défi est alors d’organiser l’inorganisable, sans retomber dans les travers de l’autoritarisme.

IV. La France insoumise (LFI) : un modèle hybride

LFI occupe une position originale dans ce paysage. Ni parti classique ni simple collectif, elle se structure autour de groupes d’action locaux, d’une plateforme numérique (Action populaire), et d’une coordination nationale souple. Sa Feuille de route 2025 affiche des objectifs clairs : ancrage territorial, auto-organisation, formation des militants, défense contre la répression, internationalisme de rupture.

Contrairement aux partis traditionnels comme le PS ou le PCF, LFI mise sur une horizontalité relative, sans renoncer à une cohérence stratégique nationale. Elle intègre certaines aspirations post-2008 : démocratie directe, pluralisme, inclusion des luttes féministes, écologistes, antiracistes. Son organisation tente de répondre aux défis de la multiplicité des sujets révolutionnaires actuels.

Parmi les organisations politiques issues des mouvements du début du XXIe siècle, La France Insoumise (LFI) apparaît comme le cas le plus abouti. Elle constitue, au moins à l’échelle européenne, la formation politique qui se rapproche le plus d’un modèle organisationnel et programmatique capable de porter une véritable rupture avec le capitalisme – dans l’intérêt des classes travailleuses, des jeunes, et du grand nombre de citoyens non privilégiés. Ce potentiel tient autant à sa capacité à structurer un programme cohérent qu’à son ancrage réel dans de larges secteurs de la société. Cet ancrage reste perfectible : il nécessite d’être approfondi, élargi, consolidé. Mais en l’état, LFI surpasse, en cohérence comme en rayonnement populaire, toute autre organisation politique démocratique, populaire et anticapitaliste en Europe aujourd’hui.

Mais des tensions demeurent : comment éviter une bureaucratisation numérique ? Comment préserver l’initiative militante sans perdre l’efficacité stratégique ? Comment relier l’autonomie des territoires et l’unité politique ?

V. LFI comparée à d’autres mouvements politiques

Comparée à Podemos, au Mouvement 5 étoiles ou à des modèles comme Barcelona en Comú, LFI se distingue par une plus grande stabilité et une moindre personnalisation du leadership. Elle refuse le centralisme démocratique tout en conservant des formes de coordination. Elle ne se contente pas d’occuper le terrain électoral, mais revendique une stratégie de construction de contre-pouvoirs durables (communes, assemblées populaires, syndicats de base).

Toutefois, la dépendance à des outils numériques centralisés, la technicisation croissante de l’organisation, ou encore l’absence de débats programmatiques ouverts, constituent autant de fragilités. LFI devra choisir si elle veut être un simple instrument électoral ou un vecteur de subjectivation révolutionnaire.

Conclusion : refonder le sujet révolutionnaire

Le sujet révolutionnaire du XXIe siècle est une figure mouvante. Ni pur prolétaire, ni masse indistincte, il est pluriel, intersectionnel, situé au croisement de multiples mouvements populaires. Il se forme dans les luttes, les solidarités, les expériences partagées.

La France insoumise, en expérimentant une organisation souple et militante, ouvre des pistes mais ne les épuise pas.

Repenser le sujet révolutionnaire implique d’articuler la mémoire des luttes passées et les nouvelles conflictualités, la dialectique des classes et les résistances minoritaires, les aspirations démocratiques et la radicalité anticapitaliste. Il ne s’agit pas de remplacer un sujet par un autre, mais de construire des alliances stratégiques, conscientes, capables de transformer le monde.

La révolution n’est pas un processus du passé. Aujourd’hui elle se cherche de nouveaux corps, de nouvelles voix, de nouvelles formes. LFI et d’autres mouvements ont entre leurs mains une tâche historique : rendre possible l’irruption de ces sujets en devenir, porteurs d’une autre société.

Emmanuel Manolis KOSADINOS

Bibliographie choisie

1. Butler, Judith (2016). Notes Toward a Performative Theory of Assembly. Harvard University Press.

2. Lordon, Frédéric (2021). Figures du communisme. La Fabrique.

3. Harvey, David (2020). Anti-Capitalist Chronicles. Pluto Press.

4. Klein, Naomi (2019). On Fire : The Burning Case for a Green New Deal. Simon & Schuster.

5. Garo, Isabelle (2019). Communisme et stratégie. La Dispute.

6. Fanon, Frantz (1961 / rééd. 2021). Les Damnés de la Terre. La Découverte.

7. Assemblée représentative de LFI (2023). “ Feuille de route 2025 de La France insoumise. Mouvement LFI ”.

COMMENTAIRES  

10/07/2025 17:00 par Aquarius15

En l’absence d’antécédent, le cheminement entre intersectionnalité et révolution reste douteux et l’auteur s’interroge ouvertement sur cette possibilité ("comment dépasser la fragmentation et construire une praxis commune ?"), tout en restant persuadé en conclusion que le processus de LFI est révolutionnaire.

Au contraire, le wokisme a été conceptualisé comme une idéologie contre-révolutionnaire et anti-communiste : une révolution sans conscience de classe, c’est impossible.

Définition de wokiste : "une personne dont le militantisme s’inscrit dans une idéologie de gauche radicale, qui est structurée en fonction de questions identitaires (liées à la race, mais aussi au genre, à l’orientation sexuelle, etc.) et que l’idéologie en jeu se trouve en opposition conceptuelle et sémantique aussi bien avec l’universalisme progressiste hérité des Lumières qu’avec ses contreparties plus conservatrices".
"Au lieu de vouloir effacer les fausses divisions raciales, ce mouvement prétend les accentuer et enfermer chaque communauté dans son ghetto aux murs infranchissables. L’essence humaine serait donc la pigmentation de l’épiderme et la fraternité humaine un concept creux au service des « blancs ». Ce racialisme est l’aboutissement de la Théorie française et de sa déconstruction en communautés minoritaires tournées sur elles-mêmes et fermées à tout humanisme fraternel…"

https://www.gaucherepublicaine.org/a-la-une/de-la-contre-insurrection-de-la-french-theory-et-du-mouvement-woke/7430297

11/07/2025 08:35 par Heiner

le cheminement entre intersectionnalité et révolution reste douteux

Exactement.

On célèbre la diversité et on met ainsi implicitement l’accent sur ce qui sépare, et non sur ce qui unit.
Des minorités se forment, que l’on peut monter les unes contre les autres selon les besoins.
Au final, il n’y a pas de collectif qui remet en question l’ordre social, mais une société atomisée (si l’on peut encore parler de société) - le rêve des néolibéraux : ce n’est pas sans raison que ces évolutions sont encouragées à Davos et ailleurs.

11/07/2025 14:03 par ozzy

Définition de wokiste

Votre « définition » n’en est pas une. C’est la conception qu’a un linguiste québécois anonyme sur ce qu’est un wokiste.

Pour définir un wokiste, il faudrait d’abord définir le wokisme. On ne définit pas un communiste avant d’avoir défini le communisme.

Le wokisme est la perception des luttes féministes, anti-racistes et LGBTQ qu’ont les opposants à ces luttes, c’est-à-dire les conservateurs et les réactionnaires. C’est le nom que ces derniers donnent à ces luttes en les amalgamant pour ne pas avoir à les nommer séparément. Pour un conservateur réac, mieux vaut se dire anti-woke qu’anti-féministe, raciste, homophobe ou transphobe.

Seul les manifestants du mouvement BLM se sont revendiqués woke et quelques hurluberlus gauchistes américains après avoir récupéré le mot. Aujourd’hui, aucun(e) militant(e) d’aucune de ces luttes ne se revendique wokiste.

Non seulement ces luttes ne s’excluent pas, mais elles n’excluent pas les luttes sociales.

Un militant anti-raciste peut aussi militer contre la réforme des retraites, une militante féministe peut prendre part à des luttes au sein de groupements politiques ou syndicaux, un militant LGBTQ peut se faire taper dessus par des CRS en manif contre le génocide à Gaza.

11/07/2025 15:35 par Viktor Dedaj

Seul les manifestants du mouvement BLM se sont revendiqués woke et quelques hurluberlus gauchistes américains après avoir récupéré le mot.

Non. Le terme a été inventé et assumé par certains milieux progressistex. Le "wokisme" n’a rien de péjoratif, sauf dans la bouche de ses adversaires... Comme "gauchisme" pour "gauche", certains s’en revendiquent, d’autres l’emploient de façon péjorative.

Etre contre le "wokisme" ne signifie pas être contre les revendications, mais contre certaines attitudes et pratiques "excessifs" qui se sont développées (les hommes dans les sports féminins, les WC mixtes, la multiplication des genres). Sauf à considérer que les hommes dans les sports féminins et les WC mixtes font partie de la "libération de la femme"... On peut estimer que non, sans être contre les femmes. C’est clair, non ?

Les principales critiques adressées (par la gauche comme la droite) au wokisme sont :

- la mise en arrière-plan des luttes sociales et des questions économiques (contrairement à ce que vous écrivez)
- Une tendance à la victimisation systématique des minorités
- Un risque de censure et d’atteinte à la liberté d’expression
- Une vision manichéenne de la société, opposant systématiquement oppresseurs et opprimés
- Un rejet parfois radical de l’héritage culturel occidental

A gauche, aux US, certains vont jusqu’à accuser le wokisme d’avoir saboté le mouvement Occupy Wall Street, lorsqu’ils ont crée des cercles de discussion "réservés aux femmes"... puis - wokisme oblige - des cercles de discussion "réservés aux femmes noires" ... puis des cercles de discussion "réservés aux femmes noires et lesbiennes"... et ainsi de suite.

Progressiste, le "wokisme" ? Google, Amazon, la CIA, le parti Démocrate et l’armée US sont 100% woke (moins depuis Trump 2). C’est dire.

11/07/2025 14:56 par Assimbonanga

Je prends connaissance de la définition du wokisme fournie par Aquarius mais qui n’est pas sa propre définition avec ses propres mots. Il s’agit surtout d’une critique, critique acerbe, d’un supposé wokisme.
"Au lieu de vouloir effacer les fausses divisions raciales, ce mouvement prétend les accentuer et enfermer chaque communauté dans son ghetto aux murs infranchissables."
C’est une façon de voir les choses, un jugement sévère.

12/07/2025 00:34 par ozzy

C’est clair, non ?

Je suis navré, je cherche la meilleure façon de répondre, mais je suis certain que vous n’apprécieriez pas que quelqu’un vous fasse la leçon, avec des arguments claqués au sol, poncifs entendus ici et là (on taira où, ça déplaît), au mieux approximatifs et douteux, au pire totalement fictifs, sur un sujet que vous connaissez mais vraisemblablement pas cet interlocuteur qui les ponctuent de « c’est clair, non ? », persuadé qu’il est de vous clouer le bec.

Je vous sens inquiet. Permettez-moi de vous rassurer.

Non. Le terme a été inventé et assumé par certains milieux progressistex

Pas « par certains milieux progressistes », par la communauté noire américaine, et depuis longtemps. Le terme a été plus tard repris par le mouvement BLM. Woke [éveillé/conscient] apparait d’ailleurs dans le couplet d’une chanson interprétée par une chanteuse afro-américaine, devenu plus tard un hymne du mouvement. Il a été ensuite récupéré par des militants d’autres luttes. To be woke [être éveillé/conscient] signifiait avoir conscience des oppressions dont on pouvait être victime au sein de la société US, en tant que minorité.

Un peu plus tard est venu l’isme. Et à moins qu’on me donne la preuve du contraire, rien n’est établi sur la paternité du terme. Je fais l’hypothèse (à vérifier) qu’il a été créé aux EU par les détracteurs des luttes concernées dans le but d’en faire une idéologie. C’est plus ou moins au même moment que le terme a pris son sens péjoratif et décrédibilisant. Les excès de certains jusqu’au-boutistes les y ont aidés, bien sûr.

Toujours est-il que dès son arrivée en France, le mot était déjà connoté négativement et très majoritairement employé par les sphères réactionnaires. C’est le cas aujourd’hui et c’est ce qui importe pour en déterminer le sens, son histoire étant secondaire.

Pour l’anecdote, et peut-être qu’il y en aura pour se souvenir, mais il y a eu en France, dans les années 2000 un mouvement numérique baptisé les Éveillés, sorte de pré-complotisme post-11-septembre.

les hommes dans les sports féminins, les WC mixtes, la multiplication des genres

Le triptyque sport/chiottes/genre est redondant et typique des milieux réacs.

Le simple fait de refuser d’employer le mot « femme transgenre » et de s’entêter à dire « homme » est déjà un indicateur clair de transphobie. Vous semblez affirmer le contraire : « Etre contre le "wokisme" ne signifie pas être contre les revendications » Pourtant, savez-vous que la première revendication des personnes trans est simplement d’être désigné(e) par leur genre : « homme transgenre » ou « femme transgenre » ? Pas « homme » ni « femme ». Non : « homme transgenre » ou « femme transgenre ». Pas de triche. On sait toujours à qui on a à faire. Vous la leur refusez, on est donc en droit de douter que votre rejet du wokisme (qui semble se focaliser sur la transidentité) ne soit pas un rejet pur et simple des revendications.

Les femmes trans dans le sport féminin donc ? Pourriez-vous s’il vous plaît me pointer dans la direction d’un cas en particulier pour illustrer votre propos ? Il y a bien le cas récent d’Imane Khelif, mais la pauvre a démontré qu’elle était bel et bien une femme. À ce propos, JK Rowlings, l’auteure milliardaire d’Harry Potter, qui s’est acharnée sur la sportive algérienne pendant les JO, a dépensé des millions en propagande haineuse anti-trans sous le prétexte que les femmes trans seraient dangereuses pour les vraies femmes. Pourtant cette « défenseuse » des femmes n’a pas eu, depuis le 7 octobre 2023 un seul mot de compassion pour les femmes palestiniennes.

Les femmes trans dans les chiottes des femmes, 1PB ? Même question, pouvez-vous m’indiquer le nom d’une association pro-trans qui revendique le droit d’avoir accès aux toilettes des femmes ? Y a-t-il eu des expériences ou des cas en France ? Où ? Quand ? En attendant votre réponse, je vous invite, à ce propos, à vous informer sur Erving Goffman et François de Singly afin de pouvoir réfléchir ensemble sur ce thème : les toilettes mixtes sont-elles dangereuses ?

Parler de « multiplication des genres » est la démonstration d’une méconnaissance totale du sujet. Ce n’est pas grave, vous êtes une sommité sur d’autres sujets pour lesquels je ne m’aventurerais pas à vous prendre de haut. Comme d’autres apparemment ici, vous confondez genre et orientation sexuelle. Des genres, il y en a seulement deux (masculin et féminin), des orientations sexuelles, certes, un bon paquet, mais j’ai pour principe que chacun fait ce qu’il veut avec son corps si ça ne porte atteinte à personne.

Pour conclure cette remarque, je rappellerai que quand on parle de « phénomènes sociétaux », on entend par là des phénomènes qui impactent la société entière et qui sont suffisamment massifs pour être notables. La présence d’athlètes transgenres et notamment de femmes transgenres dans les compétitions sportives réservées aux athlètes féminines, interdite par les instances sportives, est anecdotique. À ma connaissance, il y a eu quelques cas pouvant être comptés sur les 5 doigts de la main dans le sport universitaire et scolaire américain. Si on s’intéresse un minimum à la question, on apprend que la présence de ces athlètes transgenres a été défendue par l’immense majorité de leurs co-compétitrices. Même insignifiance pour la présence de femmes transgenres dans les toilettes des femmes. Et j’attends qu’on me donne le nom d’un collectif trans qui porte ces revendications.

Au fait, où vont pisser les hommes transgenres ?

À titre personnel, je considère que l’acharnement des autorités françaises (en la personne de Retailleau) sur l’interdiction du port du voile dans le sport féminin est un problème bien plus inquiétant que celui des personnes trans. Est-ce être « wokiste » que penser cela ? Que vouloir que des femmes puissent librement pratiquer une activité sportive au lieu que, pour un simple bout de tissu, la France se comporte comme la plus arriérée des monarchies islamistes ? Gloser sur l’unité des classes populaires ne sert strictement à rien si on ne défend pas ce droit au prétexte d’une laïcité depuis longtemps instrumentalisée pour opprimer les musulmans de ce pays.

On me répondra sans doute par l’argument usé jusqu’à la corde de la tyrannie de l’Islam sur les femmes à travers leur mari brutal. Je répliquerai par cette réflexion qui m’est venue face à l’incessant spectacle des tourments palestiniens. Voir ces femmes palestiniennes qui ont tout perdu, enfants, mari, foyer mais qui continuent de porter leur voile, ça fait réfléchir sur une question qui a pourri et continue de pourrir la vie de millions de nos concitoyennes.

la mise en arrière-plan des luttes sociales et des questions économiques (contrairement à ce que vous écrivez)

D’ac, admettons, mais ça se traduit comment dans les faits, cette mise en arrière-plan des luttes sociales ?Concrètement ? Car si on suit votre logique, la défense de Gaza, et par extension des musulmans de France contre l’islamophobie plus rampante du tout, ça relèverait du wokisme, alors ? Pourtant, encore une fois, comment parvenir à l’unité de la classe populaire si on n’est même pas foutus de se mettre entre eux et un état soutenu par le système médiatique, tous deux chaque jour de plus en plus explicitement racistes ? Les Gilets jaunes ont été un échec magnifique mais lamentable parce qu’il n’y a pas eu de jonction des classes populaires, que les petits blancs de la périphérie, des ronds-points et des bleds sont restés entre eux.

Progressiste, le "wokisme" ? Google, Amazon, la CIA, le parti Démocrate et l’armée US sont 100% woke

On croirait que vous découvrez le fil à couper le beurre impérialiste.

Avant l’instrumentalisation du wokisme, il y a eu l’instrumentalisation des droits de l’Homme, de l’humanitaire et de la démocratie. Ils n’ont pas attendu le wokisme pour faire leurs saloperies. Cela étant dit, encore une fois, pouvez-vous me donner un seul exemple de guerre, de regime change ou autre combine de la CIA pour déstabiliser un pays qu’elle n’aime pas qui ait été fait au nom du wokisme ? Il n’y a que l’Afghanistan qui me vienne à l’esprit. Un des arguments pour l’envahir a été de libérer la femme afghane du joug taliban. Qui irait aujourd’hui reprocher cela aux femmes afghanes ? C’est pourtant exactement ce que font ceux qui sont à la fois anti-woke et anti-impérialistes : ils reprochent aux personnes et aux militant(e)s LGBTQ (entre autre) l’instrumentalisation dont ils sont victimes... pour des trucs commis en leur nom qui restent toujours à déterminer.

Désolé pour ce long poste.

12/07/2025 13:34 par Viktor Dedaj

Vous avez du faire une centaine d’interventions qui sur ce sujet qui semble vous préoccuper beaucoup. Un sujet qui vient régulièrement sur le tapis. Un marronnier, en somme, comme on disait dans la presse.

Pourtant, savez-vous que la première revendication des personnes trans est simplement d’être désigné(e) par leur genre : « homme transgenre » ou « femme transgenre » ? Pas « homme » ni « femme ».

Ouah, le niveau des renvendications dans la marche vers la libération humaine... Tout pour se distinguer, se dissocier, se montrer différent, devenir un cas à part, un sous-ensemble, un cas particulier, se sentir spécial. Bof. Comme quelqu’un qui voudrait lutter contre le racisme en insistant d’être désigné par une teinte particulière de sa peau, ou un truc comme ça. Ou désigner chaque être humain selon X critères qu’on revendiquerait, et découpables en sous-critères, qu’on découvrirait... jusqu’à l’infini ? La question de fond étant "pour en faire quoi, exactement ?". A qui ça sert ? A QUOI ça sert ? A part d’introduire des "débats" à n’en plus finir (n’est-ce pas ?) et très stériles. Et autant de raisons supplémentaires pour se diviser.

Il y a un certain temps, lors d’un déplacement pour une conférence, il y avait deux intervenantes avant moi. Elles avaient publié un livre sur la sexualité à destination des enfants. La phrase que j’ai retenue est "un pénis, un vagin, ça n’existe pas, c’est juste des concepts." L’art d’évacuer un "problème" en balayant sous le tapis pour ensuite se lancer dans un discours lunaire. (Et moi, je vais rétablir la paix dans le monde en décrétant que "la guerre n’est qu’un concept". Voilà. C’est fait.).

C’est CA le wokisme. Nier (ou dévaloriser) les éléments objectifs pour mettre en avant des éléments subjectifs, aux contours flous et mouvants, et exiger en retour des "droits" et des comportements de la société en général. On sait comment répondre à la condition objective d’un handicapé physique : construire des rampes pour un accès aux services publics, par exemple. On sait comment répondre à la condition objective d’une femme enceinte : construire des structures de santé et des conditions socio-économiques adaptées...

Mais comment répondre à quelqu’un qui annonce qu’il se "sent" ceci ou cela ? Mieux : qui se sentait ceci hier mais qui sent désormais cela (et qui pourrait bien revenir à ceci demain). Ajouter une case supplémentaire à cocher sur un formulaire, face à la question "sexe" ? Le problème est que les deux premières cases sont des critères physiques objectifs, une troisième relèverait plutôt de la confession. Si on me demande ma taille, je réponds en nombre de cm, et pas "je suis petit mais je me sens grand". Choux et carottes. Et ça ne me donne pas un droit de jouer dans une équipe professionnelle de basket.

Je répète : le "wokisme" (pitié...) et au "woke" (bof...) ce que "gauchisme" (hum, hum) est à "gauche" (yeah !)

JK Rowlings, l’auteure milliardaire d’Harry Potter, qui s’est acharnée sur la sportive algérienne pendant les JO, a dépensé des millions en propagande haineuse anti-trans sous le prétexte que les femmes trans seraient dangereuses pour les vraies femmes. Pourtant cette « défenseuse » des femmes n’a pas eu, depuis le 7 octobre 2023 un seul mot de compassion pour les femmes palestiniennes.

Tout le contraire d’Israël, quoi. Quelles conclusions faut-il en tirer ?

Les femmes trans dans le sport féminin

Preuve que le ridicule ne tue pas.

les toilettes mixtes sont-elles dangereuses ?

Non, chez moi elles le sont. On ne parle pas de mixité, mais d’un "droit" de transgression revendiqué par certains hommes et imposée aux femmes qui n’en demandaient probablement pas tant. C’est très "réac" en fait.

il y a eu l’instrumentalisation des droits de l’Homme, de l’humanitaire et de la démocratie

Contrairement à "lutte des classes" par exemple.

12/07/2025 08:18 par Georges Rodi

> Assimbonanga

Et si je te demandais de me définir le mot "écologiste" ?
Tu trouveras sur Wiki les fondateurs de ce mouvement, et tout ce qu’il a pu avoir de positif.
Avec des avancées importantes sur la nécessité de prendre en compte l’impact environnemental de chaque produit que l’on consomme, de sa conception, son usage, son entretien et ce qu’il devient en fin de vie.
Un point de vue révolutionnaire à l’époque.
Et te voilà en 2025, avec le problème de faire entrer dans la définition du mot "écologiste" des personnalités comme Al Gore ou Annalena Baerbock pour en citer 2 qui sont actives et importantes dans le mouvement "vert".

Le wokisme a suivi un chemin similaire.
Il était bon d’être "woke", éveillé aux réalités des discriminations en tous genre.
Puis les féministes ont commencé à se retrouver avec des mecs qui voulaient participer à des réunions sur l’impact des périodes de menstruations dans le monde du travail.
D’autres mecs ont voulu participer aux épreuves sportives féminines.
Et j’ai déjà cité ici l’exmple de cet individu prêt à imposer par les armes son droit d’accès aux vestiaires de filles. Non pas parce qu’ils est homosexuel, ou transsexuel, mais parce qu’il se sent femme...

Dans les 2 cas, on ne peut pas se contenter de ne voir que les débuts de ces mouvements.
Ce n’est pas en ignorant ce qu’ils sont devenus que l’on défendra leurs origines positives.

12/07/2025 09:42 par ozzy

Et j’ai déjà cité ici l’exmple de cet individu prêt à imposer par les armes son droit d’accès aux vestiaires de filles

Faire d’un seul et unique cas sur des centaines de milliers de personnes un exemple généralisateur relève du mensonge.

Le mec en question a été condamné par l’entièreté de la communauté trans.

Des dingos, il y en a partout.

Quand un touriste chinois saccage le patrimoine culturel d’un pays, que diriez-vous si on généralisait à l’ensemble des Chinois ?

12/07/2025 12:08 par Assimbonanga

Il me semble qu’aux Etats-Unis, les gens revendiquaient d’être woke. Je suis woke, soyons woke.
Par contre, l’importation du mot en France ne s’est pas faite par des gens qui le revendiquaient mais par la droite, extrême-droite, plus ou moins obscurantiste et hostile à ce mouvement, avec la rigidité intellectuelle qui les caractérise (type pro-vie !).
Si bien que la chose n’a pas pu advenir car le mot l’a devancé. Le mot woke fut tellement chargé de connotation négative qu’il n’a pas pu être adopté par le mouvement concerné. Le mot woke tient lieu d’accusation plus que de revendication. En France, les gens de ce mouvement se reconnaissent autrement, et c’est heureux. Il ferait beau voir de se faire emmurer dans les mots de la fachosphère affolée par le grand remplacement et ses variantes (écoles maternelles prises d’assaut par les trans ;-).
Ceci dit, comme je vis très reculée de la société et que je la regarde par écrans interposés, peut-être bien que je me goure complètement... Quoique... Georges Rodi est encore plus éloigné de France que moi qui habite au milieu !

12/07/2025 12:16 par Georges Rodi

Xiao qui parle des femmes Afghanes m’a donné envie de ressortir cette image de ces dernières à l’époque de la défunte URSS.
Sans rapport avec son post, mais il est clair que la CIA n’en a rien à battre des droits de la femme.

12/07/2025 13:43 par legrandsoir

En effet, je me souviens d’un article dans le monde diplomatique de l’époque, qui racontait comment les instituteurs afghans qui "osaient" enseigner aux filles avaient été écartelés par les proxies de la CIA.

12/07/2025 14:25 par Aquarius15

@Ozzy
Débattre sur la terminologie de "wokisme" et l’origine de ses usages n’est pas d’un grand intérêt. Cela n’efface pas la réalité du phénomène qui s’attire des critiques y compris parmi la gauche, ni la pertinence de la définition proposée, au vu de votre commentaire très prolixe sur des questions identitaires, parfois même hiérarchisées entre elles.

En sport, les considérations biologiques sont prépondérantes aux considérations de genre, donc ça n’est pas choquant de parler d’athlètes hommes concourant avec les femmes.
La situation d’Imane Khelif semble différente encore. Elle serait plus probablement intersexuée que transgenre. Elle a été exclue début juin d’un tournoi suite à un test chromosomique.

À ma connaissance, il y a eu quelques cas pouvant être comptés sur les 5 doigts de la main dans le sport universitaire et scolaire américain. Si on s’intéresse un minimum à la question, on apprend que la présence de ces athlètes transgenres a été défendue par l’immense majorité de leurs co-compétitrices.

Source ? J’ai souvenir d’un étudiant américain qui avait transitionné pour passer de nageur moyen chez les hommes à une écrasante domination dans les compétitions universitaires féminines : ses adversaires n’avaient pas l’air ravies. De même, la présence d’Imane Khelif est loin de faire l’unanimité parmi ses adversaires.

On me répondra sans doute par l’argument usé jusqu’à la corde de la tyrannie de l’Islam sur les femmes à travers leur mari brutal.

Et bon courage aussi pour l’intersectionnalité entre musulmans et gay pride !

Car si on suit votre logique, la défense de Gaza, et par extension des musulmans de France contre l’islamophobie plus rampante du tout, ça relèverait du wokisme, alors ?

Non, Gaza c’est avant tout un sujet géopolitique et internationaliste. Mais, je me distancierais de votre extension, dans la mesure où les questions identitaires me paraissent secondaires.

Cela étant dit, encore une fois, pouvez-vous me donner un seul exemple de guerre, de regime change ou autre combine de la CIA pour déstabiliser un pays qu’elle n’aime pas qui ait été fait au nom du wokisme ?

La plupart des dernières révolutions de couleurs, y compris en Ukraine, ont utilisé les réseaux des ONG de Soros

Pourtant, encore une fois, comment parvenir à l’unité de la classe populaire si on n’est même pas foutus de se mettre entre eux et un état soutenu par le système médiatique, tous deux chaque jour de plus en plus explicitement racistes ?

La violence du système ne s’exerce qu’envers les personnes racisées ?

Les Gilets jaunes ont été un échec magnifique mais lamentable parce qu’il n’y a pas eu de jonction des classes populaires, que les petits blancs de la périphérie, des ronds-points et des bleds sont restés entre eux.

Résultat du communautarisme, du sectarisme d’une certaine gauche envers "les autres" supposément d’extrème droite et de l’explosion du lumpenprolétariat dans un contexte de chômage de masse.

Sur le livret thématique immigration, il faudrait que LFI explique comment accueillir "dignement" tous les futurs migrants avec : 10% de chômage structrurel, les systèmes de santé et d’éducation en faillite, pénurie de logements sociaux, police et justice qui ne suivent pas et caisses sociales (prétendument) vides. Ca pourrait toutefois se concevoir à terme, si on peut se le permettre, après une réorientation incisive de notre politique socio-économique. Par exemple, il n’y aurait pas immédiatement 19 élèves ou moins par classe (bel objectif !) pour assimiler une immigration sans limite et comment résoudre le problème structurel du chômage sans politique souverainiste ?
Si un seul de tous les milliardaires propriétaires de média est contre l’immigration clandestine, c’est parce que les autres y trouvent leur compte avec l’arrivée constante sur le marché de lumpenprolétariat, alignant les conditions de travail et salariales de tous au moins disant du fait de la pénurie d’emplois.

12/07/2025 14:57 par ozzy

Vous avez du faire une centaine d’interventions

Et j’en resterai là, mais ne faites pas comme si c’était moi qui ramenait à tout bout de champ tout sujet sur ces questions. En réalité, je me retrouve seul contre une multitude d’intervenants.

Je dois admettre qu’il s’agit peut-être de l’écart générationnel, quoique je ne suis pas si jeune que cela. Le monde change.

Vous n’avez répondu à aucune de mes demandes et vos remarques indiquent clairement que vous pensez le contraire de ce que vous dites : vous êtes contre le wokisme parce que vous êtes contre les revendications de base de ces personnes. Vous les moquez et vous les rabaissez. Vous les faites passer pour des fous et des folles, dans la plus pure tradition transphobe. Ce qui a été également le traitement réservé aux homosexuels quand ils ont voulu vivre librement leur vie affective.

En outre, vous prenez Israël en exemple, qui a tenté d’instrumentaliser la minorité LGBTQ pour se donner une image respectable, instrumentalisation que celle-ci a rejetée de toutes ses forces, et vous croyez marquer un point ? Vous faites exactement ce que je déplore : rendre responsables de leur instrumentalisation les instrumentalisés. C’est ridicule et vous ne prouvez rien du tout.

Honnêtement, je ne sais pas quoi répondre devant une telle pauvreté argumentaire. Comme Rodi qui nous sort le même exemple depuis des années...

Je ne peux que vous conseiller de consulter les écrits du docteur Hervé Hubert, spécialiste de la question trans, qu’il vous est arrivé de publier ici et qui a exercé auprès de la communauté trans à Cuba (qui a visiblement des années-lumières d’avance sur vous).

Si vous me connaissez, vous savez que j’ai écrit des dizaines d’articles et un seul sur la question de la transphobie. Que je n’ai même pas proposé ici.

Défendre les droits LGBTQ n’est pas ma préoccupation principale qui se situe plutôt du côté de l’anti-racisme. Je constate que vous avez beaucoup de choses à dire sur 3 trans dans le sport féminin mais rien au sujet de votre gouvernement qui s’en prend aux femmes musulmanes...

Quant aux menées de la CIA, vous savez aussi bien que moi qu’ils se foutent de qui ils instrumentalisent, woke ou DAESH !

Je vous remercie d’avoir publié ma longue réponse. Je n’y croyais pas. C’est honnête de votre part. Sachez que j’en ferais probablement un article de réponse sur mon blog.

12/07/2025 15:42 par Viktor Dedaj

mais ne faites pas comme si c’était moi qui ramenait à tout bout de champ tout sujet sur ces questions.

Vous n’êtes pas obligé de réagir systématiquement, non plus. Si vous saviez le nombre de fois où je me retiens d’intervenir sur les forums...

remarques indiquent clairement que vous pensez le contraire de ce que vous dites : vous êtes contre le wokisme parce que vous êtes contre les revendications de base de ces personnes.

J’ai d’autres chats à fouetter, en fait.

Vous les moquez et vous les rabaissez. Vous les faites passer pour des fous et des folles, dans la plus pure tradition transphobe.

Cette remarque idiote est typiquement wokiste...

vous prenez Israël en exemple

Pluôt un contre-exemple. La lecture en diagonal provoque parfois ça.

Je ne peux que vous conseiller de consulter les écrits du docteur Hervé Hubert, spécialiste de la question trans

C’est un ami. Je ne comprends que la moitié de ce qu’il écrit.
J’ai eu connu aussi et travaillé avec Mariela Castro, qui dirige CENESEX à Cuba [Cenesex : Groupe de travail de l’éducation sexuelle chargé des tâches de formation des thérapeutes et éducateurs sexuels, en portant une attention spéciale aux personnes transgenres et en prodiguant des conseils et thérapies pour les dysfonctionnements sexuels.] En gros, je débarque.

Sachez que j’en ferais probablement un article de réponse sur mon blog.

Ca promet.

12/07/2025 16:15 par ozzy

J’ai eu connu aussi et travaillé avec Mariela Castro, qui dirige CENESEX à Cuba [Cenesex : Groupe de travail de l’éducation sexuelle chargé des tâches de formation des thérapeutes et éducateurs sexuels, en portant une attention spéciale aux personnes transgenres et en prodiguant des conseils et thérapies pour les dysfonctionnements sexuels.] En gros, je débarque.

Lire ça à l’aune de ce que vous avez dit plus haut :

Mais comment répondre à quelqu’un qui annonce qu’il se "sent" ceci ou cela ? Mieux : qui se sentait ceci hier mais qui sent désormais cela (et qui pourrait bien revenir à ceci demain).

C’est d’autant plus incompréhensible. N’auriez-vous de considération pour les personnes trans que lorsqu’elles sont cubaines ? Si elles sont françaises ou occidentales, elles sont psychologiquement instables, capricieuses...

Désolé, vous me faites penser à Sarah Saldman mise au contact des prolos par Ruffin, qui a eu de la compassion pendant 5 minutes puis est vite revenue vers son mépris de classe.

12/07/2025 17:55 par Viktor Dedaj

Parce qu’on parle de médecins et de gens sérieux qui ont (avaient en ce qui concerne Mariela) des problèmes réels et sérieux à traiter, face à de véritables souffrances et pas à des postures sociétales qui réclament notre attention et exigent l’emploi de nouveaux pronoms. J’en vois un certain nombre évoluer autour de mes fils. Je ne veux du mal à aucun. Mais je n’en prend aucun au sérieux non plus quand ils/elles commencent à me raconter leur "oppression" et... qui ont pris un métro pour venir.

12/07/2025 19:13 par ozzy

des postures sociétales qui réclament notre attention et exigent l’emploi de nouveaux pronoms

Vous caricaturez, Viktor. Les problèmes des personnes trans prises en charge par le docteur Hubert sont dans leur intimité les mêmes que chez celles que vous avez rencontrées à Cuba. Certes, le contexte est différent, à leurs problématiques internes se mêlent d’autres problématiques. Ça ne signifie pas qu’il y en a moins ici et de moins douloureuses. Ce dont vous parlez n’est qu’un vague bruit de fond pour moi. Le problème caricatural des pronoms a été surtout prégnant outre-Atlantique et en France, ça n’a pas plus pris que l’écriture inclusive. Et surtout, ça ne représente pas du tout la réalité d’une transition. Quand un(e) de vos ami(e)s transitionne, c’est tout son entourage qui transitionne avec lui/elle. Et si on refuse cette transition, il n’y a qu’une issue : la rupture des relations.

C’est un traumatisme pour tout le monde. L’analogie la plus proche à laquelle je pense, parce que selon moi, la transition, qu’elle soit d’ailleurs chirurgicale ou non, est une forme de « chirurgie plastique » de l’âme, c’est que refuser comme vous le faites de considérer une femme trans par son identité de genre (c-à-d « femme ») qu’elle revendique, de la renvoyer constamment à son identité sexuelle (c-à-d « homme ») qu’elle rejette parce qu’elle en souffre, ce serait comme continuer à appeler « planche-à-pain » une femme qui s’est fait refaire la poitrine pour soigner son complexe et de la renvoyer constamment à ce que la nature a fait d’elle mais qu’elle a modifié par sa volonté.

Il y a deux choses qui me turlupinent (pas seulement avec vous). La première, c’est que ce genre de débat tourne toujours systématiquement autour des femmes trans et jamais des hommes trans. La deuxième, c’est que vous semblez cantonner la transidentité en France à une sorte de délire bourgeois. Or, elle existe aussi dans les milieux populaires, chez les ouvriers, chez les migrants, partout.

12/07/2025 19:31 par Viktor Dedaj

Vous caricaturez, Viktor. Les problèmes des personnes trans prises en charge par le docteur Hubert sont dans leur intimité les mêmes que chez celles que vous avez rencontrées à Cuba.

Le truc, quand on a passé des années et des années à lire les commentaires, c’est de pouvoir assez vite dresser des profils des intervenants. Savoir qu’untel peut être lu en diagonal, parce qu’il assure, qu’un autre devra être surveillé comme le lait sur le feux, etc C’est juste un "truc" qu’on attrappe en passant.

Vous avez encore compris de travers ce qui est écrit. Comme je n’aime pas m’étendre dans les commentaires, je veux bien admettre que j’ai coupé des virages. Encore faudrait-il que d’autres me disent "on a compris la même chose", pour que j’envisage de m’étendre (après m’être étalé). Pour ma part, j’arrête là.

13/07/2025 13:37 par Orestis NIKIFOROU

Nulle part dans ce texte il n’y a le mot « woke », « anti-woke » ou wokisme.
Ceux qui en font un fromage sont tombés dans le filet de l’idéologie bourgeoise et réactionnaire et n’arrivent plus à s’en démêler.
« Quand on lui montre la Lune ......regarde le doigt »
Juste pour se rappeler de mai 68...
Quelle tristesse !

13/07/2025 19:32 par Assimbonanga

Georges Rodi, la différence entre le wokisme français et l’écologie française, c’est qu’il y a des gens qui se déclarent écologistes, qui militent comme écologistes, des partis qui s’appellent écologistes ou verts. On n’est pas obligé de se creuser la cervelle pour deviner ce que c’est.
En revanche, à ma connaissance, il n’existe pas de parti woke, pas de militants se déclarant wokes.
C’est pourquoi je dis, et je le répète jusqu’à en devenir chèvre, que ceux qui utilisent ce mot sont les seuls à savoir ce que c’est dans leurs petites têtes et qu’ils seraient bien sympas de se fendre d’une définition.
Ce mot appartient d’abord à la droite (Blanquer premier importateur) et à l’extrême-droite (MLP).
(M’sieur Orestis NIKIFOROU, faites pas attention aux commentaires : c’est plus fort qu’eux ;-) Bien souvent les commentaires ont une vie indépendante de l’article.

13/07/2025 20:08 par legrandsoir

Bien souvent les commentaires ont une vie indépendante de l’article.

Au grand dam des modérateurs...

14/07/2025 00:12 par Georges Rodi

> Assim

Le wokisme français et l’écologie française ?
Si c’est La Question qui te travaille, tu devrais le préciser plus tôt, et en plus la poser pour une date précise.

Non seulement je ne sais vraiment pas de quoi il s’agit, mais c’est absolument sans intérêt pour moi de réduire l’analyse de ces sujets à un tel niveau de détail sans importance... Ce n’est pas comme si la France dirigeait le monde des idées et des pratiques dans ces domaines.
Après tout, il y a eu des programmes de conservation du sol qui remontent à 2000 ans en Chine, Inde et Pérou me dit l’encyclopédie Britannica.

Quoi qu’il en soit, tu emploies un moyen bien pratique pour évacuer ma question à propos de Al Gore et Annalena Baerbock... Sont-ils considérés comme écologistes en France ?
Et c’est aussi un moyen de fuir le fonds de mon commentaire : le sens des mots qui change au fil du temps et des évolutions sociales.

14/07/2025 01:12 par Georges Rodi

> Assim
"Il n’existe pas de parti woke, pas de militants se déclarant wokes" en France j’imagine pour suivre le fil de tes questions...

Si tel est le cas, comment se fait-il qu’il y a en France des ateliers lecture pour enfants avec des Drag-Queens ?
C’est une génération spontanée ?
Il y a nécessairement des moyens financiers et médiatiques en arrière plan.

Ces ateliers lecture ont débuté aux US (voir photo)
Là où Xiao/Ozzi ne voit toujours que les LGBTQ+++ comme victimes -ce qui arrive trop souvent, je ne le nie pas- je me demande en regardant cette photo... Qui sont les victimes ?
- Les conteurs professionnels sont victimes d’une discrimination : ils perdent une activité parce qu’ils ne portent pas de fringues hypersexuées. Enorme avancée révolutionnaire.
- Les enfants se voient imposés des jeux d’adultes qui n’ont rien à faire dans leur univers. Enorme avancée éducative.
Les barbues sont victimes de quoi ?

Aux US ont suivi des profs qui décidaient de délivrer leur cours ainsi vêtus... Puis des adultes qui se disaient avoir 5 ans et imposer leur droit de pouvoir aller en maternelle... Puis des ados devenant chats pendant les cours et répondant aux questions en miaulant... Puis des futurs retraités souhaitant profiter des droits acquis par les femmes à partir plus tôt...
La liste s’allongeait sans fin et les cas devenaient de moins en moins isolés. Comment les fourrer dans un statut de victime pour cause d’orentation sexuelle ?

C’est bien pratique de se dire que tout cela ne concerne pas la France et de ne surtout pas vouloir admettre que le Planning Familial peut intervenir dans toutes les classes pour expliquer que le sexe est une construction sociale.
Assim, dis-moi, toi qui est sur place, le Planning Familial n’est pas une organisation woke avec des militants ?

14/07/2025 08:47 par Assimbonanga

La question qui me travaille, Georges ? Non, c’est la question qui te travaille. J’écris des commentaires les plus courts possibles et sans sauter de lignes pour que tout soit visible dans l’encart disponible. C’est pour pas surcharger les lecteurs. Malgré tout je m’aperçois que tu n’as pas vraiment lu. Je repique : "Il ferait beau voir de se faire emmurer dans les mots de la fachosphère affolée par le grand remplacement et ses variantes (écoles maternelles prises d’assaut par les trans ;-). " Je pointais une similitude entre la peur, la peur, la peur du grand remplacement migratoire et la peur du grand remplacement par un sexe inconnu. La submersion trans ! C’est bien une peur du corpus zémouriste que tu véhicules à ton insu. Tu penses me convaincre avec cette photo et me foutre la trouille de ma vie ? Imagine le temps qu’il faut pour obtenir un tel maquillage : en cas de guerre ou d’urgence climatique, ils n’ont pas vraiment le temps. C’est juste de l’art pour l’art et super éphémère d’où l’importance de laisser des photographies comme traces. Le spectaculaire ne rend pas le phénomène moins marginal. Ça reste une minorité exiguë.

14/07/2025 12:52 par Aquarius15

Nulle part dans ce texte il n’y a le mot « woke », « anti-woke » ou wokisme.

Merci pour votre lecture pointue, sans laquelle on s’égarerait en s’autorisant à penser par soi-même.
Il y a plusieurs fois le mot "intersectionnalité". Il faut bien désigner le phénomène d’une façon ou d’une autre quand selon Assim il n’y a "pas de militants se déclarant wokes".

15/07/2025 02:13 par Georges Rodi

> Assim
Tactique 1 : Faut m’expliquer, c’est quoi le wokisme ? Quand il y a un parti, des militants, je comprends ce que c’est...
Tu comprends A. Baerbock qui dirige le parti des Verts ? Et ce que font ses militants à part dormir ?
Tactique 2 : soutenir le corpus de Zemmour et la peur du grand remplacement. Oulah, elle n’aura pas tardé à venir celle là... Grand classique, taxer celui qui débat de véhiculer des idées d’extrême droite.
OK, parfait... Laisse donc aux Zemmour et aux Trump le soin de collecter des voix faciles (dont ils se foutent dès qu’ils sont élus) en caricaturant les citoyens qui souhaitent débattre et qui se posent des questions sur l’éducation, l’économie, ou le conflit mondial qui se développe sans réelle opposition...
Tactique 3 : éviter de répondre aux questions embarrassantes (Al Gore, Planning Familial, la folie victimaire). Celle là est simple et efficace :)

J’ai des potes homos, comme beaucoup de monde j’imagine. Tous sont opposés au wokisme. Aucun ne se soucie d’une définition historique et/ou géographique. Tous se soucient -pour eux- des contrecoups qu’ils risquent de subir après cette flambée de folie.
Je prétends être écolo, je méprise Al Gore et A. Baerbock et tant d’autres. Tous ces pseudo/capitalo-pseudo/écolos qui manipulent cette cause pour mieux s’enrichir au passage.

15/07/2025 12:57 par Assimbonanga

Al Gore, Planning Familial, la folie victimaire : je ne connais rien de ces trois clés qui semblent pouvoir définir le wokisme selon toi... Par contre, la photo que tu as envoyée semble représenter pour toi une réplique probante (à défaut de réponse) à ma demande : c’est quoi le wokisme pour ceux qui utilisent ce mot constamment et en font un centre d’intérêt ?
Ici, sur LGS, le wokisme tient une place importante et revient sans arrêt sur le tapis. Mais personne ne sait, ou personne ne veut, en élaborer une petite définition de poche, personnelle, sans aller chercher midi à quatorze ou une Histoire circonstanciée en chapitres interminables, et sans citer des listes de coupables de quelque complicité avec le système mondialisé. Je trouve ça fort dommage. Je me heurte à un refus. Je me doute cependant que ça peut représenter un gros travail conceptuel avant d’élaguer suffisamment pour retenir la définition minimum et suffisante.

15/07/2025 16:39 par legrandsoir

le wokisme tient une place importante et revient sans arrêt sur le tapis

Parce que certains internautes ramènent sans arrêt le sujet sur le dit tapis.

Mais personne ne sait, ou personne ne veut, en élaborer une petite définition de poche, personnelle

Il y en a un, plus haut dans le fil...

OK. On passe à autre chose ?

15/07/2025 17:16 par Assimbonanga

Dis, Legrandsoir, pourquoi tu tiens absolument à stopper les échanges entre lecteurs ? En plus de ça, j’avais omis de le dire : j’ai bien aimé la thèse de Victor Dedaj (11/07/2025 15:35), mais, c’est avec les obsédés du wokisme que j’échangeais... Pour savoir ce qui les pousse personnellement à faire tant de cas de cette théorie complotiste concoctée au départ par la fachosphère avec des ingrédients sulfureux, attrayants pour des puritains frustrés (tout ce qui tourne autour de la sexualité ou des enfants) ou autres prêtres façon Bétharram...

15/07/2025 19:24 par legrandsoir

Ecrivez un article sur le sujet, ou proposez un article sur le sujet, et avec un peu de chance, les questions et les réponses ne seront pas hors sujet. Avez-vous affiché, lu (et mémorisé) les règles du forum ?

16/07/2025 09:59 par Emmanuel Kosadinos

L’intersectionnalité indiqué que les discriminations s’accumulent pour certaines personnes ou groupes.
Le projet de la bourgeoisie est de fractionner/ diviser le nouveau prolétariat contemporain pour renforcer sa domination et affaiblir les résistances.
L’article prône la convergence des luttes des opprimés sans gommer ni nier la diversité de ces groupes.
Ces diversités sont souvent le point de départ et le levier d’amples mobilisations populaires et de mouvements qui font, ou peuvent faire, vaciller l’ordre établi.

16/07/2025 13:12 par GC45

" Historiquement, les révolutions s’appuyaient sur des partis centralisés, inspirés du modèle léniniste : discipline, hiérarchie, avant-garde. Ce modèle, bien qu’efficace en certaines circonstances, a aussi produit des dérives bureaucratiques et autoritaires. "

Premier problème : une révolution n’est pas intrinsèquement bénéfique, et l’histoire l’a prouvé. Il suffit de se souvenir des effets dévastateurs de la loi Le Chapelier, et du fait que la Révolution a retiré le droit de vote aux femmes.
Une réforme " progressiste ", comme l’imposition séparée des époux en Suède (qui va de pair avec la suppression des pensions de réversion), qui oblige les femmes à donner la priorité à leur gagne-pain, a un effet délétère - entre autres - sur la natalité en dépit d’une flopée de mesures compensatoires. Or pour pouvoir manger des carottes ou du lapin il faut des agriculteurs, quel que soit le régime de retraite et son mode de financement. Itou pour l’hôpital, pas de soin sans soignants, et idem pour les transports en commun puisque rien ne roule sans personnel.

Si en plus on réforme l’école selon les préceptes fumeux d’idéologues à la mode on se retrouve avec des bacheliers QCM qui ne savent ni lire ni compter et qui ne pourront devenir ni ingénieur ni toubib et même pas carreleur car ils ne savent rien faire de leurs dix doigts à par pianoter sur un écran.

Trop souvent les débats font l’impasse sur l’avenir, comme les fervents des centrales nucléaires qui ne veulent pas entendre parler de la durée de la demie-vie, par exemple, du plutonium. Après nous, le déluge...

Donc réforme ou révolution, pour quoi faire, au final ?

20/07/2025 21:09 par alain harrison

En attendant la Révolution, tous les recules se mettent en place (droit à l’avortement ...... à cesser d’empoisonner les sols). Dans la gauhe, la guerre des clochers et non penser à une stratégie de mise en place de l’alternative révolutionnaire (voir Vénézuéla). Inspiration et adapté selon.

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