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Leçons vénézuéliennes

La déstabilisation à grande échelle subie par le Vénézuela - dernier épisode d’une guerre larvée contre cet empêcheur de tourner en rond dans “l’arrière cour” impérialiste - vient administrer quelques leçons que les partisans d’un changement radical - c’est-à-dire tout autre que cosmétique - gagneraient à méditer. La première leçon, c’est qu’on ne peut construire une alternative politique sans prendre le risque d’un affrontement décisif avec les détenteurs du capital, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières. Par alternative politique, on entendra exactement l’opposé de ce que l’on nomme “alternance”, c’est-à-dire la simple permutation des équipes au pouvoir. C’est un processus beaucoup plus profond, qui ne se contente pas de quelques modifications de surface, mais qui met explicitement en jeu les structures déterminant la répartition des richesses.

Cette alternative politique s’identifie donc avec la reprise expresse, par le peuple, des attributs de la souveraineté. Elle suppose la rupture des liens qui rattachent le pays au capital étranger dominant et au capital local “compradore” qui en dépend. Mais c’est une tâche colossale. A peine entreprise, la pesanteur objective des structures s’y conjugue avec la guerre acharnée que mènent les nantis pour conserver leurs privilèges de classe. La presse internationale décrit le Vénézuela comme un pays en faillite, mais elle oublie de préciser que cette faillite est celle d’un pays capitaliste latino-américain. Ce pays a accompli des progrès significatifs jusqu’en 2014, mais l’absence de transformation structurelle l’a laissé dans l’ornière de la dépendance économique. Ruiné par la chute des cours du pétrole, il n’a pas su - ou pu - bâtir un modèle alternatif.

Si les nervis de la droite vénézuélienne se déchaînent dans les rues de Caracas sous les vivats de la presse bourgeoise et des chancelleries occidentales, c’est parce que Maduro n’est ni Castro ni Tsipras. S’il était Castro, c’est-à-dire si le Vénézuéla avait pleinement restauré sa souveraineté et s’était engagé dans un processus de développement autonome non capitaliste, il n’y aurait pas de nervis à Caracas. Mais c’est de la politique fiction : Maduro n’est pas Castro, et le Vénézuela n’est pas Cuba. Inversement, Maduro n’est pas non plus de la graine d’un Tsipras. Il n’entend pas rendre les armes et céder à l’opposition malgré la crise économique gravissime que connaît le pays. Résolu - ou résigné - à occuper cet entre-deux, Maduro ne peut ni renier un chavisme dont il est l’héritier ni pousser les feux d’une “révolution bolivarienne” que la paralysie économique du pays et la victoire électorale de l’opposition ont suspendue de facto.

La crise qui sévit depuis 2014 a tendance à le faire oublier, mais le chavisme fut porté par un puissant mouvement social qui est loin d’avoir disparu - comme en témoigne la grande manifestation chaviste du 19 avril 2017 -. Depuis la première élection de Chavez en 1998, il a combattu les préjugés de race et de classe. Il a fait reculer de manière spectaculaire la pauvreté et l’analphabétisme. Nationalisant le pétrole, il a restitué à la nation la maîtrise de ses ressources naturelles. Bouleversant la politique étrangère du pays, il a rompu avec Israël, inventé l’alliance bolivarienne et défié l’Oncle Sam au coeur de son “arrière-cour” sud-américaine. Approuvé par le peuple vénézuélien, le chavisme a bousculé le désordre établi de manière séculaire en Amérique latine au profit des firmes multinationales nord-américaines et de la bourgeoisie raciste qui leur sert de VRP.

Bien sûr, la “révolution bolivarienne” n’a pas supprimé du jour au lendemain tous les maux de la société vénézuélienne, et elle traîna avec elle son lot d’erreurs et d’imperfections. Elle a utilisé la manne pétrolière pour sortir de la misère les couches sociales les plus déshéritées, mais elle a renoncé à transformer les structures sociales profondes du pays. Au Vénézuela, l’économie est toujours entre les mains d’une bourgeoisie réactionnaire qui en organise le sabotage pour exaspérer la crise et chasser Maduro du pouvoir. Ce n’est pas le gouvernement qui crée une inflation à trois chiffres, et l’immobilisme auquel le condamne une majorité parlementaire hostile devrait au moins tempérer les jugements hâtifs portés sur les responsabilités de l’exécutif.

Depuis l’élection de cette majorité réactionnaire, en décembre 2015, la droite vénézuélienne ouvertement appuyée par Washington et relayée par des médias locaux affidés rêve d’abattre Maduro et de liquider le chavisme. La “révolution bolivarienne” eut beau n’avoir de révolution que le nom, elle ne pouvait que déchaîner la haine revancharde des nantis et susciter l’hostilité mortifère des USA. Lorsqu’elle s’indigne des victimes - présumées - de la répression policière plutôt que des sanglantes opérations de l’ultra-droite, la gauche bien-pensante oublie qu’une protestation de rue n’est pas toujours progressiste, qu’une revendication démocratique peut servir de paravent à la réaction, et qu’une grève peut contribuer à la déstabilisation d’un gouvernement de gauche, comme le mouvement des camionneurs chiliens en fit la démonstration en 1973.

La leçon a été oubliée par les progressistes boboïsés des pays riches, mais les vrais progressistes latino-américains le savent : si l’on veut changer le cours des choses, il faut agir sur les structures. La nationalisation des secteurs-clé, la protection contre la mondialisation libérale, la restauration de l’indépendance nationale, la consolidation d’une alliance internationale des Etats souverains, la mobilisation populaire pour une meilleure répartition des richesses, l’alphabétisation, l’éducation et la santé pour tous sont les différentes facettes d’un même projet progressiste. Contrairement à ce que prétend une idéologie qui recycle les vieilles lunes social-démocrates, ce n’est pas sa radicalité qui condamne un tel projet à la défaite, mais la peur de l’assumer.

Dès qu’il s’attaque aux intérêts géopolitiques et géo-économiques des puissances dominantes, le projet progressiste franchit la ligne rouge. Ce cap une fois passé, toute imprudence peut devenir fatale. L’impérialisme et ses exécutants locaux ne font pas de cadeaux. Pourquoi faudrait-il leur en faire ? Franco n’a laissé aucune chance à la République espagnole (1936), ni la CIA à Mossadegh (1953), ni Mobutu à Lumumba (1961), ni Suharto à Soekarno (1965). Allende commit l’erreur tragique de nommer Pinochet au ministère de la Défense, et Chavez dut son salut en 2002 à la fidélité de la garde présidentielle. Il ne suffit pas d’être du côté du peuple, il faut se donner les moyens de ne pas le perdre en laissant ses ennemis prendre le dessus. Comme disait Pascal, il ne suffit pas que la justice soit juste, il faut aussi qu’elle soit forte.

Comme d’habitude, la majeure partie de la “gauche” occidentale ne comprend rien et elle hurle avec les loups. Comme si sa seule source d’information était “Le Monde”, elle exige de Maduro qu’il renonce au pouvoir pour mettre fin à la crise. Face à la rébellion de quelques milliers de fils de famille et d’une masse de lumpen-prolétaires manipulés, le président élu du Vénézuela devrait aller à Canossa. Capitulant devant la rue, il devrait renoncer à la convocation d’une Assemblée constituante (le 30 juillet) dont le mérite est pourtant, comme son nom l’indique, de remettre le pouvoir entre les mains du peuple. Faute d’avoir pu lui infliger le sort d’Allende, cette gauche “humaniste” se réjouirait, sans doute, de le voir finir comme Tsipras. Ce n’est pas gagné d’avance, et le peuple vénézuélien tranchera.

Bruno GUIGUE

COMMENTAIRES  

26/07/2017 16:31 par Autrement

Article lumineux tous azimuts et à méditer pour tout pays !

26/07/2017 19:26 par Palamède Singouin

Le mérite de ces évènements, c’est qu’il devient de plus en plus évident que contrairement à ce que nous rabâche la propagande socialo-libérale, la bourgeoisie capitaliste n’a que mépris pour la démocratie dès qu’elle prétend, un tant soit peu, s’attaquer à ses privilèges.

En France, il a suffit que FI présente un programme typiquement keynésien (assez fortement repeint en vert) pour que la caste éditorialo-politicienne, financée par les barons du CAC40, se mette à hurler à l’unisson au péril "rouge-brun" !!!!
Rappelons que jusque dans les années 70 Keynes était présenté dans nos universités comme l’économiste sauveteur du capitalisme face aux sanguinaires adeptes du marxisme-léninisme. Autre temps, autre pensée unique.

Le seul petit reproche que je ferais à cet excellent article c’est de ne pas aller jusqu’au bout de la pensée de l’auteur : ce dont-il s’agit en fait n’est ce pas de la notion de dictature du prolétariat et de son corollaire, la violence révolutionnaire ?

27/07/2017 03:53 par depassage

Article lumineux tous azimuts et à méditer pour tout pays !

Ce que rapporte l’article dont j’apprécie l’auteur dans son aisance à présenter une pensée simple et bien articulée sans nuire à l’essentiel. de son contenu est lumineux. Quant à le méditer ou à méditer sur son contenu, je crois que notre monde ou du moins celui des peuples l’a déjà assez fait depuis bien longtemps.

Ce qu’il faut, c’est surtout donner espoir aux peuples, car le désespoir mène à tout, à toutes les folies. Les peuples acceptent bien des sacrifices inutiles, pourquoi ne le feront-ils pas pour quelque chose de supérieur qui ne soit pas une lubie : un monde plus équilibré et juste ou la conscience n’obéit pas à des intérêts fallacieux aux finalités incontrôlable mais à des intérêts qui comblent nos penchants les plus nobles sans lesquels la survie humaine n’aurait jamais été possible. quoique notre époque paraisse comme celle qui en a plus besoin. sans aucune relativité, parce que si différente de toutes les époques plus au moins connues.

27/07/2017 07:27 par alain harrison

Bonjour.
26/07/2017 à 19:26 par Palamède Singouin
« « Le seul petit reproche que je ferais à cet excellent article c’est de ne pas aller jusqu’au bout de la pensée de l’auteur : ce dont il s’agit en fait n’est ce pas de la notion de dictature du prolétariat et de son corollaire, la violence révolutionnaire ? » »

Je crois, qu’il faut se rappeler, comme il est souligné dans un article (http://bolivarinfos.over-blog.com/tag/venezuela/) que Chavez avait prévu bien des choses, et elles sont inscrites dans la Constitution Vénézuélienne : La Constituante en est une.
Chavez savait les limites des organismes sociaux, de même les limites des syndicats qui sont des entités dont l’efficacité dépend avant tout de la conscience des travailleurs (on a les représentants qu’on mérite, qui sont à l’image et à la ressemblance des travailleurs qu’ils représentent, donc de la conscience des travailleurs), il savait, il devait savoir clairement, que c’est le peuple organisé qui peut, seul, atteindre le niveau de la Démocratie Socialiste, et que la voie royale est la Constituante-prolétarienne, la Constituante Citoyenne-Travailleur.
Mais, quand initier la Constituante pour qu’elle se déploie dans toute sa force ? Pour qu’elle soit le souffle du Peuple ?
Le nouveau Paradigme Révolutionnaire face à l’ancien Paradigme Révolutionnaire (1917 a été le deuxième choc mondial du réveil, le premier étant celui de la Révolution Française qui a raisonné à travers le Monde de l’Époque).
Le Vénézuéla est le 5e chocs mondial, malgré les médiats-menteurs occidentaux . Cuba fut le 3e choc mondial. Le Vénézuéla fait en sorte que le 4e choc, le Chili d’Allende n’est pas mort, mais bien vivant et couve partout en Amérique latine. La droite fasciste stupide et dangereuse, son temps est compté.

Voici mon dernier email (ce soir) à l’intention des députés, évêchés et certains groupes de femmes (si vous le permettez, je vais livrer ma liste, dans le commentaire suivant celui-ci. Ce sont des adresses publiques, donc parfaitement à mettre en ligne. Mais c’est pour souligner que les dures d’oreilles ne fonctionnent et ne se réveille que sous la pression, n’est-ce pas. Comment dire, ce sont des oui mais qui acculé vont dire : Je n’étais pas au courant, moi jamais, personne me la dit, Ha si j’avais su et bla bla......les oui mais.

Mon Email
Objet : Mais qui agresse qui ?
 
Il faudrait que vous cessiez votre hypocrisie, votre silence sur la situation au Vénézuéla. La violence avec laquelle la droite, qui n’est autre que la digne héritière du fascisme du siècle dernier, s’applique contre les avancés d’un peuple (au bas mot 50% du Peuple) dont les 50% autres ont profité aussi, pendant que le prix du pétrole était haut. Mais, il y a des gens qui profitent du courage d’autres, puis participent au lynchage organisé par la droite fasciste.
Revoyez donc, ayez le courage, l’honnêteté, l’histoire de l’Amérique latine sous le despotisme US-Européen, leur complexe militaro-industriel-bancaire.
Mais je crois que vous n’avez pas ce courage là. 

« « Le financement et le soutien logistique des États-Unis d’Amérique à l’opposition vénézuélienne comme élément central de ses efforts pour déstabiliser la démocratie au Venezuela, et pour la promotion de la violence à des fins politiques. 
L’adoption et le renouvellement de l’Ordre Exécutif qui considère le Venezuela comme une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale des États-Unis et sa politique étrangère. » »
http://bolivarinfos.over-blog.com/2017/07/venezuela-communique-officiel-du-ministere-du-pouvoir-populaire-pour-les-relations-exterieures.html

Ce sont les Peuples qui sont en danger.
Et les prédateurs sont nombreux, ils ont pour pseudonym tous les incorporés, mais ce sont bien des hommes et les femmes qui orchestrent les crimes, ho ! c’est vrai, on appelle ça les dommages collatéraux, et les populations touchées sont les malheureux touchés par le hazard.
Quelle absurdité. Les prédateurs qui se cachent derrière les incorporations (ExxonMobil INC., Boldman Sachs INC...............
Comme les :
Mais Rubio ne représente pas seulement le lobby d’ExxonMobil au Congrès yankee, il le représente aussi à la banque de Wall Street avec Goldman Sachs et d’autres multimillionnaires comme principaux « donateurs » pour sa carrière politique.

Le Peuple US, j’ai honte pour eux. En plus ils sont ignorants de leur histoire US qui brille, une foi le masque tombé, un des plus grands exterminateurs de l’humanité. Lisez dont l’histoire.
https://www.legrandsoir.info/dans-les-profondeurs-historiques-de-l-etat-profond-etasunien.html

L’ignorance est le meilleur garant de la lâcheté qui s’ignore.

Je suis écoeuré de voir toute cette fausse élite canadienne, québécoise et ci. Les biens pensants, Trudeau en tête avec l’AECG, le vendeur à rabais des grandes multinationales.
Macron, le vendeur à rabais du système d’affaire UE-BCE-OMC...

Pendant ce temps des hells s’en vont au Nouveau Brunswick étendre leurs affaires.
Le néo-con Harper durcissait les lois contre les jeunes contrevenants mais NIET contre les vrais criminels qui eux s’incorporent dans l’économie dite normal. Harper le néo-con par excellence.

Le vrai problème structurel, ce ne sont pas les avancés sociétales (santé, éducation....) le problème structurel c’est l’économie libérale.

M. Maduro, un travailleur au pouvoir, chef d’état comme M. Morales, un travailleur, chef d’état. Mais ça vous l’avez de travers tous autant que vous êtes. Non, décidément vous ne faites pas parti de la solution, vous êtes comme ceux qui attendent qui l’emportera, et là, bien hypocritement, vous vous ralliez au gagnant.

Heureusement , il y a la Constituante, le nouveau pacte social, le nouveau paradigme économique.
L’état de droit couve le fascisme, mais vous vous êtes au-dessus de la mêlé, le bas peuple, et pourtant vous ne manquez pas une occasion de faire l’image. D’ailleurs, je crois que vous n’êtes rien d’autres, qu’une pancarte derrière laquelle sont bien assis les prédateurs exploiteurs, pour quelque dollar de plus. Macron en est le dernier digne représentant pour la France, bien sûr, dans la mesure que la population française ne se réveillera pas, au suivant.
Ici, au Québec, 90% dorment au gaz. Il y a un phénomène intéressant qui s’est développé au file des ans : le clientélisme de tout et de rien, en passant par le marché de la croyance ,qui elle est dans la compétitivité depuis au moins deux bons millénaires.
En espérant que vous ne lirez pas ceci.
Personne.

27/07/2017 07:30 par alain harrison

En tout cas bravo LGS pour les excellents articles. Continuer votre bon travail.

Merci encore.

27/07/2017 08:03 par CN46400

Article exellent, mais toujours des problèmes de vocabulaire qui, à mon avis, peuvent en détourner la compréhension. Tant qu’on usera et abusera des mots "décaféinés" pour parler de la lutte des classes, on introduira dans le raisonnement des lecteurs de la confusion. Ainsi, le mot "progressisme" est souvent galvaudé, pro-capitaliste ici (Macron..), anti-capitaliste là (cet article), écolo ailleurs...etc. Dans ce jeu seuls les intérêts bourgeois y trouvent leurs comptes, c’est d’ailleurs pour cela que les médias bourgeois en raffolent et parviennent à les imposer contre ceux, infiniment plus précis, du marxisme.
Au Vénézuela, comme partout, il y a des prolos, majoritaires, qui doivent travailler pour vivre, en lutte de classe contre la minorité bourgeoise qui veut, par divers moyens, maintenir ses rentes et ses privilèges.

27/07/2017 18:05 par Autrement

Il me semble qu’un certain fétichisme du vocabulaire (théorique ou non) n’est pas un brevet de marxisme, ni non plus la meilleure manière de s’adresser à nos concitoyens : beaucoup plus vivante, instructive et immédiatement convaincante, est l’analyse concrète d’une situation concrète, comme le fait (sans le dire) l’auteur de l’article !

27/07/2017 21:15 par CN46400

@ autrement
Qui trouve son compte dans l’"anti-fétichisme" des mots, la bourgeoisie ou le prolétariat ?

28/07/2017 02:31 par Geb.

Il n’y a aucun "fétichisme" à employer le "mot juste" pour désigner le "concept précis".

Si le pilote de l’aéronef ou tu te trouves ne définissait pas un objet précis par un mot aussi précis que ce même mot tu n’aurais que peu de chance d’atterrir sain et sauf quelque part, si tant est que tu arrives quelque part.

C’est la force de nos ennemis de nous avoir fait imaginer que l’imprécision c’était la créativité et la liberté.

Ne pas savoir définir un concept par un ou des mots précis c’est le début de l’esclavage consenti. Les fourgons du Capitalisme ne peuvent continuer à rouler que parce qu’ils sont pleins à ras bord d’imprécis, d’indécis, et d’ignares.

Et il n’y a pas besoin d’être Karl Marx pour le constater.

28/07/2017 10:40 par Autrement

@Geb.
Comme le montre très bien ton exemple du pilote de ligne, ce qui peut rendre un mot "juste" (et non fétiche), c’est seulement son rapport (pratique) à l’objet : si un pilote de la Compagnie des Indes proclame qu’il va à Calcutta, mais ne fait pas ce qu’il faut pour cela, jamais il n’atterrira à Calcutta.

28/07/2017 12:48 par CN46400

Par exemple, quand on dit : les gens pensent que... au lieu de : les prolos pensent que... on fait l’impasse sur la lutte des classes sous entendue par la 2° formule. Et çà arrange bien la bourgeoisie, et ce même si c’est involontaire ! etc....

29/07/2017 03:42 par alain harrison

Tien, le fumisme des mots. Il y a des trolls qui s’ignorent ou quoi ?
Le mot prolétaire* est lié aux dérives communistes. Les peuples du début du siècle dernier travaillaient dure, et leur promettre la libération dans le travail....... Je ne sais ce que vous en pensez, mais tant qu’à moi, à moins que je ne me trompe, Marx fut l’un des premiers à montrer clairement la supercherie historique : exploiteurs versus exploités ; le propriétaire prend la plus value produite par ses esclaves point barre. Faut-il s’écorner pour continuer à passer à côté des évidences pour mieux aller nulle part. La gauche depuis nombre d’années ne fait-elle pas justement cela. Le CNR avait commencé à mettre en place son programme, puis, il s’est passé quelque chose. Aujourd’hui, les avancés de la Cotisation sont mises en pièce. Des faits. OUI NON.
Alors les joueurs de mots.........
* les citoyennes travailleurs versus l’individu-entrepreneur.
Une bonne à RDI économie sur les startups.
Un ptit géni qui a décidé, attention pas n’importe quel mot, de CRÉER, c’est un créateur, même pas un poil de barbe au menton, donc créer un coca cola, mais avec un produit miracle, après tout nous sommes dans la court des nouveaux petits dieux de pic. Mais avec du sirop d’érable. Il devrait passer à l’émission les MILLIONAIRES ou quelque chose comme ça.
Ou encore au hit parade des réussites libérales.
Le mot néo-con-lib..... tient bien la route, il sent même la valeur ajoutée.

29/07/2017 04:14 par T 34

Pendant que Macron vole 5 euros d’APL aux pauvres, que les terroristes de la droite venezuelienne incendient pour la troisième fois le siège du ministère du logement à Maracaibo (seulement deux fois pour le siège central du ministère du logement à Caracas), Maduro livre aux pauvres le logement numéro 1 700 000 !

Les terroristes ont aussi incendié deux policiers.

08/08/2017 22:33 par alain harrison

Laisser sur
http://patrick-le-hyaric.fr/hommage-jaures/#comment-181669
Voici un texte qui rejoint Jean Jaurès
À vous de juger.
Nous sommes le Pouvoir – Discours de John Trudell, poète et activiste
par christophecroshouplon (son site) 
 samedi 5 août 2017
Aussi longtemps que nous tolérerons ses mensonges, aussi longtemps que nous tolérerons sa brutalité, aussi longtemps que nous lui permettrons de nous manipuler, de nous maltraiter, nous serons responsables.
Regardez bien, ils n’ont pas de vrais pouvoirs, ils utilisent la peur, l’illusion, l’oppression, ils manipulent la vie et exploitent le vivant, ils déforment et inversent les sens, dénaturent le vivant. Ils appellent cela être fort, être puissant. Mais ce ne sont que des faiblesses, des bassesses et des illusions.Ils ne peuvent pas arrêter le vent, ils ne peuvent pas arrêter la pluie, ils ne peuvent pas arrêter les tremblements de terre ni les volcans ni les tornades.
Nous devons être prêts dans notre vie à faire face à la réalité. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est la libération. Il y a eu beaucoup de révolutions sociales en Amérique et en Europe, il y a eu de nombreuses organisations sociales, il y a eu des mouvements des droits des femmes, il y a eu des mouvements de défense des droits égaux, il y a eu des mouvements syndicaux, et pourtant regardez qui contrôle encore nos vies aujourd’hui. Nous avons à faire face à cette réalité.
Beaucoup sont passés avant, beaucoup ont parlé avant, beaucoup ont essayé avant, mais ils n’ont pas réussi à rassembler, la raison étant qu’ils ont toujours tenté de changer les conditions sociales sans aborder la vrai question de notre relation primordiale à la Vie, à la Terre, au Vivant. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est La Libération.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nous-sommes-le-pouvoir-discours-de-195578?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%

09/08/2017 10:28 par Assimbonanga

Regardez bien, ils n’ont pas de vrais pouvoirs, ils utilisent la peur, l’illusion, l’oppression, ils manipulent la vie et exploitent le vivant, ils déforment et inversent les sens, dénaturent le vivant.

Le problème, c’est qu’il se passe la même chose au niveau le plus basique dans des petites communes rurales où les élus prélevés dans la base de la population seraient censés être plus vertueux. Ben non. Aucun discernement, potins et rivalités, et recel d’avantages personnels comme de se faire goudronner son chemin par la collectivité...

14/08/2017 21:37 par alain harrison

D’accord avec vous, nous avons un sérieux boulots à propos de ce que nous nommons la condition humaine.
Y a pas grand monde au-dessus de leur égo.
Et je fais parti de la condition humaine. Les Ghandi sont rarissimes.

Mais nous pouvons faire des avancés en mettant en place les conditions pour la prochaine génération. Les nouvelles "valeurs"*, ce sont les générations suivantes qui les intègres. Nous, tout aux mieux, pouvons raisonnablement et rationnellement concevoir les bonnes conditions pour leur réalisation à travers la génération qui vient. Nous sommes conditionnés et eux le seront. Comment dire , notre verre est plein et le leur est à remplir.
Alors, faisons attention à ce que nous mettons en place : les conditions pour réaliser la Démocratie.
En tout cas c’est pas en reportant le système économique actuel que nous allons poser les conditions pour un monde nouveau. L’économie libérale est le problème structurel.
En tout cas, pour moi, la Constituante est la condition pour initier un nouveau pacte social, et concevoir le nouveau paragigme économique.
Rien ne se fait en un jour. Tout dépend du choix des solutions et de leur effet synergique sur l’ensemble, leur potentiel comme levier
de changement cohérent et...............

* les qualités humaines

15/08/2017 09:52 par babelouest

Je ne peux manquer de faire un parallèle.

Au Venezuela, comme à Washington, le parlement veut destituer le président. Le président qui a tout de même été élu sur un certain programme.

En revanche :

– le président vénézuélien a gardé toute son autorité, alors que celle du potus a été confisquée de fait par le congrès

il est vrai que :

– le président US a été élu avec bien moins de légitimité que celui de Caracas (dans un système particulièrement tordu, face à un processus électoral vénézuélien particulièrement exemplaire)

– la situation économique du Venezuela, dans les faits, est comparativement incroyablement meilleure que celle d’un agrégat d’États complètement aux abois.

– l’armée vénézuélienne est restée fidèle à la République, alors que les forces US ne sont que les jouets de financiers particulièrement vicieux.

Pour le Vénézuéla, nous pouvons donc être plutôt optimistes malgré les coups de boutoir des capitalistes. Pour son grand voisin tôt ou tard il va falloir faire intervenir Veolia™ CAT™ et Bouygues™ pour faire le ménage et transformer le siège de la CIA en musée de la crétinerie humaine.

16/08/2017 09:39 par Assimbonanga

@Babelouest. J’aurais envie de vous dire que comparaison n’est pas raison. L’état électoral US n’a rien de comparable avec celui du Venezuela car

le chavisme fut porté par un puissant mouvement social qui est loin d’avoir disparu - comme en témoigne la grande manifestation chaviste du 19 avril 2017 -.

Hors, aux USA, l’abstention est massive dans les couches populaires. Chavez a eu la masse pour lui. Aux USA, aucun mouvement socialiste n’est envisageable. Le fond culturel des étasuniens est foncièrement anti-communiste primaire. Il me semble qu’aucun étasunien ne place ses espoirs dans la révolution...
Trump s’est fait élire par des moyens de marketing et de publicité. Envahir l’espace médiatique est la parade au suffrage universel . C’est avoir trouvé le moyen de subvertir l’idée de démocratie. Acheter ce qui ne devrait ne pas pouvoir l’être.

17/08/2017 09:39 par Assimbonanga

erratum : Acheter ce qui [ne] devrait ne pas pouvoir l’être.
Si LGS voulait bien retirer la négation en trop... Merci ! Et bonne journée.

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