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Les assertions fielleuses de Jean Leymarie concernant Jean-Luc Mélenchon

Jean Leymarie est un journaliste brillant qui a excellé dans divers domaines, culture, économie, entre autres. Mais Mélenchon n’a aucune grâce à ses yeux et est l’homme à abattre. Jean Leymarie, de France Culture, vient de proférer, avec nos impôts, une sortie ignoble contre Mélenchon à propos de la guerre en Ukraine.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-billet-politique/ukraine-jean-luc-melenchon-est-il-trumpiste-3022310

Ci-dessous un développement récent de Jean-Luc Mélenchon sur l’Ukraine (que, peut-être, Leymarie lira) :

UKRAINE. Je renoue déjà avec les joies de la télévision française et de ses chaînes en continu. Aujourd’hui est jour de bavardages où toute la droite occupe les plateaux. Pas une voix de gauche n’est là et surtout aucune voix insoumise. Banal. La machine à cirer les pompes de Macron tourne à plein régime. Reste que déjà pointent ici et là des voix fondées sur une pensée. Ça ne durera pas. Profitons-en ! Entendre Jean-Pierre Raffarin proposer la sortie de l’OTAN et l’accord avec le Sud global est un moment précieux. Je fais le pari que notre point de vue ne tardera pas à être majoritaire sur ce point. Je m’exprimerai jeudi à l’occasion du « Moment politique » avec le temps de l’explication et des détails.

Le sommet européen de ce dimanche aura signalé jusqu’au-delà de l’absurde l’impasse européenne face à la guerre en Ukraine. Passons sur l’indignation morale des muets du sérail à propos du génocide en Palestine. La réunion a lieu dans le seul État, la Grande-Bretagne, qui a quitté l’Union et qui reste l’allié privilégié, pour ne pas dire le cheval de Troie, des EU. L’invitant lui-même, le premier ministre socialiste britannique Keith Starmer, dit qu’il n’aurait pas organisé cette réunion s’il n’était pas sûr d’avoir l’agrément des EU. Les commentateurs ont passé leur temps à célébrer un songe creux de pseudo souveraineté européenne dans le seul but de justifier le passage à l’économie de guerre en Europe. Le reste ne voulait absolument rien dire de concret ni de sérieux. En toute hypothèse, il n’existe aucune possibilité militaire (dissuasion nucléaire mise à part) de conduire une guerre si peu que ce soit victorieuse contre la Russie ou qui que ce soit. D’abord compte tenu du niveau de capacité de production militaire européenne, et d’autre part du niveau de dépendance matérielle des armées européennes vis-à-vis des EUet toute « interopérabilité » entre les armées de l’Union du fait de ce matériel.

Sauf provocation, la suite sera un arrêt de la guerre (ni guerre, ni paix), la convocation d’une nouvelle élection présidentielle en Ukraine, un nouveau venu qui signera l’accord demandé par les EU mâtiné de sucreries pour les Européens. Les garanties mutuelles qui seront établies seront peut-être placées « sous la surveillance » des Européens, peut-être sous forme militaire. Style déjà vu au Liban. On sait. Donc on peut s’organiser et faire mieux que sur ce qui a produit le désastre actuel.

Cette rencontre Trump, Vance. Zelensky a fait beaucoup parler et beaucoup écrire. Comme souvent tout est réduit à une confrontation manichéenne venant confirmer nos aprioris.
À la vision première de cette séquence j’ai eu le même jugement que tout le monde et plus précisément d’assister au spectacle d’une humiliation. En y réfléchissant ce jugement peut s’expliquer par ce que sont réellement ces personnages mais aussi par les caricatures que la doxa en a fait, oubliant au passage la part non négligeable de la responsabilité de Zelensky dans le déclenchement de cette guerre et sa poursuite.

Il faut ajouter l’amnésie que l’on cultive et qui aboutit à commencer les récits des événements selon l’actualité du jour gommant les périodes antérieures.
L’erreur originelle de cette discussion et qui a conditionné toute la suite c’est d’avoir décidé de la tenir sur la place publique contrairement à la pratique habituelle. Autant le compromis est susceptible d’être accepté lorsque le débat se déroule dans un lieu privé autant il ne l’est plus sous le regard de la Terre entière car une concession devient inévitablement une infamie ou un déshonneur.
Il faut rappeler que l’entretien a duré 50 minutes et que le clash s’est produit dans les dernières minutes.
Comme le but de Zelensky est de poursuivre la guerre quel qu’en soit le coût humain et financier il lui était impossible devant les caméras d’accepter la demande de Trump sans perdre selon lui la face.

Les faits :
contrairement au récit qu’on nous sert depuis, le dérapage est venu en premier de Zelensky.
Trump propose un cessez-le-feu immédiat avec la mise en place d’une conférence de paix.
Zelensky propose de continuer une guerre que de toute évidence la Russie ne peut pas perdre. Donc encore des milliers de morts
Trump a dit textuellement :
« Vous jouez avec la vie de millions de personnes
Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale »
Et même si le choix de Trump n’est sans doute pas sans arrières pensées et qu’il n’oublie pas ses intérêts et ceux des EU, il est urgent d’arrêter le plus tôt possible l’hécatombe et le malheur d’un peuple.
Par conséquent oui la demande de Trump est recevable d’autant que dans la foulée il est convenu d’engager des négociations de paix pour garantir l’avenir des parties en cause.
Qu’elle peut être l’alternative à ce cessez-le-feu si ce n’est la continuation de cette guerre avec ses centaines de morts.
Il y a de plus le principe de réalité qui veut que même dans l’hypothèse d’ une guerre de basse intensité, la Russie ne renoncera jamais et ne sera jamais à bout de souffle.
C’est toujours un objet curieux que de voir nos médias et nos hommes et femmes politiques demander la guerre en toute déraison. J’ai entendu Hollande déclarer au Salon de l’ Agriculture : « nous devons faire très mal à Trump ». Déjà s’exprimer sur un sujet aussi grave au Salon de l’Agriculture au milieu des ânes et des bovins est en soi pas très sérieux. Mais à vrai dire on n’attend pas moins d’un capitaine de pédalo qui s’en va à l’abordage avec un pistolet à bouchon et une épée en bois comme disait un député LFI à La Tribune de l’Assemblée. A propos d’un autre sujet. C’est vraiment du grand Guignol (pardon à Guignol) quand on connaît le CV de cet individu. Tous ces gens pourraient y compris ce Tartarin chanter La Marseillaise comme ceux décrits par Gabriel Chevallier dans La Peur :(page 24)
« Dans l’après-midi du 3 août, en compagnie de Fontan, un camarade de
mon âge, je parcours la ville.
À la terrasse d’un café du centre, un orchestre attaque La Marseillaise.
Tout le monde l’entend debout et se découvre. Sauf un petit homme chétif, de mise modeste, au visage triste sous son chapeau de paille, qui se tient seul dans un coin. Un assistant l’aperçoit, se précipite sur lui, et, d’un revers de main, fait voler le chapeau. L’homme pâle, hausse les épaules et riposte :
« Bravo ! courageux citoyen ! » L’autre le somme de se lever. Il refuse. Des passants s’approchent, les entourent. L’agresseur continue : « Vous insultez le pays, je ne le supporterai pas ! » Le petit homme, très blanc maintenant, mais obstiné, répond : « Je trouve bien que vous offensez la raison et je ne dis rien. Je suis un homme libre, et refuse de saluer la guerre ! » Une voix crie : « Cassez-lui la gueule à ce lâche ! » Une bousculade se produit de l’arrière, des cannes se lèvent, des tables sont renversées, des verres brisés.
L’attroupement, en un instant, devient énorme. Ceux des derniers rangs, qui n’ont rien vu, renseignent les nouveaux arrivants : « C’est un espion. Il a crié : Vive l’Allemagne ! » L’indignation soulève la foule, la précipite en avant. On entend des bruits de coups sur un corps, des cris de haine et de douleur. Enfin, le gérant accourt, sa serviette sous le bras, et écarte les gens.
Le petit homme, tombé de sa chaise, est étendu à travers les crachats et les méconnaissable, avec un œil fermé et noir ; un filet de sang coule de son front et un autre de sa bouche ouverte et enflée ; il respire difficilement et ne peut se lever. Le gérant appelle deux garçons et leur commande :
« Enlevez-le de là ! » Ils le traînent plus loin sur le trottoir ou ils l’abandonnent. Mais un des garçons revient, se penche et le secoue d’un air menaçant : « Dis donc, et ta consommation ? » Comme le malheureux ne répond pas, il le fouille, retire de la poche de son gilet une poignée de monnaie dans laquelle il choisit, en prenant la foule à témoin : « Ce salaud serait parti sans payer ! » On l’approuve : « Ces individus sont capables de tout ! - Heureusement qu’on l’a désarmé ! - Il était armé ? - Il a menacé les gens de son revolver. - Aussi, nous sommes trop bons en France ! - Les socialistes font le jeu de l’Allemagne, pas de pitié pour ces cocos-là ! - Les prétendus pacifistes sont des coquins. Ça ne se passera pas comme en 70, cette fois ! »
Pour fêter cette victoire, on réclame à nouveau La Marseillaise. On l’écoute en regardant le petit homme sanglant et souillé, qui geint faiblement. Je remarque près de moi une femme pâle et belle, qui murmure à son compagnon : « Ce spectacle est horrible. Ce pauvre homme a eu du courage... » Il lui répond : « Un courage d’idiot. On ne s’avise pas de résister à l’opinion publique. »
Je dis à Fontan :
— Voilà la première victime de la guerre que nous voyons.
— Oui, fait-il rêveusement, il y a beaucoup d’enthousiasme ! »
Pour terminer il est difficile de ne pas s’étouffer d’indignation devant les gesticulations ridicules de notre chef de guerre national qui s’était échappé par une porte dérobée d’un théâtre pour fuir des manifestants.
Il faudrait dire aussi quelques mots sur Poutine présenté comme le monstre des Carpates et comme si approuver un cessez-le-feu serait une approbation générale de sa politique.

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