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Les médias rongés par des taupes de sites-alternatifs-libres-et-non-payants.

La presse archaïque est-elle manipulée par des sous-marins radicaux des sites-alternatifs-libres-et-non-payants ? On ne compte plus, dans les organes de presse traditionnels, les barbons qui prétendent fallacieusement avoir rompu avec le trotskisme et le maoïsme.

Il ne nous appartient pas d’alerter Lagardère, Dassault et Bouygues, mais ils devraient regarder d’où viennent Etienne Mougeotte, Alexandre Adler, Edwy Plenel, Robert Ménard, Serge July, Michel Field, Bernard Guetta et bien d’autres qui déconsidèrent les médias avec une telle force que l’hypothèse de l’arrogance inconsciente cède devant celle de l’entrisme comme outil d’un complot gauchiste.

Certes, un de ces tigres de papier a déjà été obligé de fuir à l’étranger (au Qatar), mais, dans une sournoise impunité, les autres continuent leur travail de sape des intérêts de nos plus prestigieux marchands d’armes, entrepreneurs des travaux publics, voire du MEDEF tout entier (1).

Les faux charniers.

Les charniers de Timisoara en décembre 1989 démontrèrent au monde entier la férocité du régime communiste roumain.

Charniers intéressants de Timisoara La presse unanime nous parla d’une dizaine de milliers de morts. En vérité, les cadavres avaient été sortis de la morgue d’un hôpital local et leur nombre était inférieur à 200.

 

Les fausses armes de destruction massives.

Depuis cet exploit, les médias n’ont cessé de récidiver dans la manipulation.

Celle qui restera dans l’Histoire récente comme la plus meurtrière est celle de la diffusion des images prouvant que Saddam Hussein possédait des ADM.

L’une d’elle nous montre le secrétaire d’État américain, Colin Powell qui dévoile ses « preuves » devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 5 février 2003. Son mensonge fut partout préféré aux vérités des équipes d’enquêteurs de l’ONU.

 

Cachez ces médecins cubains…

Sous le titre « Les médecins étrangers en grève », le Nouvel-Obs.com du 23 décembre 2005 a publié un article sur la grève des 6000 médecins étrangers qui exercent en France.

L’article était illustré par une photo de médecins au teint mat dans un amphithéâtre. En vérité, il s’agissait de médecins cubains prêts à partir aux USA lors du cyclone Katrina (aide refusée par Bush). Membres de la brigade « Henry Reeve » (qui répond à des situations d’urgence dans le monde), ils étaient réunis dans la salle de réunions plénières du palais des Congrès de La Havane.

« L’erreur » lui ayant été signalée le Nouvel-Obs, a simplement fait disparaître la photo. Les lecteurs ignoreront toujours « l’erreur » qui ne pouvait être corrigée qu’en parlant de l’existence de la brigade Henry Reeve.

 

Lire entre les lignes et à l’envers.

Le 9 mai 2007, le quotidien gratuit 20 Minutes (N° 1189) publiait un récit de manifestations anti-sarkozistes faisant suite à son élection : « L’élection passe avec de la casse ». Une photo intitulée : « A Lyon, lundi soir » l’illustre.

A gauche, la photo publiée par 20 minutes. A droite la même inversée.

Il n’est nullement question des médias dans l’article. Par son inadéquation et son caractère accusateur, la photo méritait deux fois de devenir illisible.

 

Les poignées d’amour du Président.

Les photos de Match et de Reuters

Août 2007 : le vacancier Nicolas Sarkozy pagayait torse nu sur une barque à Wolfeboro, aux Etats-Unis. Une photo fixa un vilain bourrelet. Paris Match du 9 Août 2007 a publié la photo après affinement de la silhouette. Justification : « La position sur le bateau exagérait cette protubérance » et « en allégeant les ombres, la correction a été exagérée en photogravure ».

Notons bien que ce n’est pas le physique de Nicolas Sarkozy qui a été embelli, mais que sa mauvaise position (temporaire) a été rectifiée (maladroitement, par un photograveur) pour nous le présenter dans sa beauté habituelle. Sous entendu : comprendre que la taille de Sarkozy est plus fine quand il est debout est un exercice intellectuel à la portée des gens de Paris Match, pas de ses lecteurs.

Cet hebdomadaire n’a pas oublié, qu’en 2006, son directeur de la rédaction, Alain Genestar, avait été congédié pour avoir publié une photo de Cécilia Sarkozy avec son amant. Le plus gros actionnaire de Paris Match est Arnaud Lagardère, un ami de Sarkozy.

 

Les policiers chinois d’Arlette Chabot.

photo France Soir, 9 juin 2008.

Le 27 mars 2008, dans l’émission de France 2 « A vous de juger », Arlette Chabot prouve la violence policière chinoise au Tibet par un reportage montrant des policiers népalais (en uniformes bleus) réprimant des bonzes à Katmandou et à Bodnath.

 

 

 

Le film disparu après diffusion.

France 2 est spécialisée dans les entorses à la déontologie : le 7 novembre 2005, France 2 filme des violences policières contre un jeune homme à La Courneuve. Le reportage n’est diffusé que le 10 à 20 heures, juste quelques heures avant que Nicolas Sarkozy annonce, dans l’émission d’Arlette Chabot « A vous de juger », une enquête de l’IGS. Puis, le film disparaît du site Internet de la chaîne. Explication d’Arlette Chabot : « Nous ne voulons pas que ces images tournent en boucle et soient utilisées n’importe comment, au risque d’envenimer les choses ». (Le Canard enchaîné, 16 novembre 2005). Chabot décide de ce que peuvent voir les téléspectateurs et les Internautes.

 

Le film disparu avant diffusion.

Le 11 avril 2008, trois journalistes de France 2 enregistrent pour « Complément d’enquête » deux heures de reportage avec Maxime Vivas à propos de son livre « La face cachée de Reporters sans frontières ». Lors de la diffusion de l’émission, la totalité du reportage, sauf deux images du livre, est censuré. Seul Robert Ménard aura la parole.

 

Les moines soldats.

Au mois de mars 2008, des images attribuées au GCHQ, l’agence gouvernementale britannique de communications qui surveille électroniquement la terre depuis le ciel, révèlent que des militaires chinois s’étaient déguisés en moine pour provoquer des émeutes au Tibet. Elles fournissaient la preuve photographique de cette accusation lancée par le Dalaï Lama.

On y voit des militaires chinois en train de revêtir des habits de bonzes. En vérité, ces policiers sont revêtus de l’ancien uniforme qui n’est plus en usage depuis des années dans la police chinoise. Il s’agissait de la préparation d’une scène de figuration lors du tournage d’un film en 2001

Cette photo a circulé sur tant de sites Internet clonés avec les grands médias à travers le monde qu’elle n’a pu échapper à ces derniers. L’occasion était belle pour eux de démontrer enfin que, Internet, c’est n’importe quoi.

Pourtant, il s’est trouvé un seul journal, à ma connaissance, Politis du 24 avril 2008, pour informer de la supercherie sous la plume de Bernard Langlois (lequel confondit au passage Le Grand Soir et Michel Collon mais il rectifia ensuite et, de toute façon, il n’y avait d’offense pour quiconque).

 

La bague de Rachida Dati.

La photo originale et le trucage en Une du Figaro le 19/11/2008.

Le trucage étant révélé, Etienne Mougeotte le directeur des rédactions du Figaro s’est fendu d’un communiqué ajoutant le mensonge au mensonge :

« Ceci est une erreur dont nous nous excusons auprès de nos lecteurs », écrit-il.

« Dorénavant une règle simple sera observée au Figaro : aucune modification ne pourra être apportée à une photo d’actualité, à l’exclusion du cadrage et à la condition que cela ne modifie en rien l’esprit de la photo ».

« C’est en appliquant cette règle, simple et impérative, que nous éviterons le renouvellement de ce type d’erreur ».

Remarquons que, pour qualifier un travail minutieux, réfléchi, délibéré, de trucage, Mougeotte utilise deux fois le mot « erreur » terme qui désigne une étourderie, une maladresse, une inadvertance. Le mot exact est plutôt « faute ». Il ajoute ainsi le mensonge de ses mots à ceux de la photo.

Remarquons aussi qu’il promet que, hormis des recadrages techniques, aucune photo ne sera «  dorénavant », retouchée. Pas même pour effacer des rides ou des défauts de peau ? Prenons le pari.

Si aucune photo ne sera plus retouchée, nous concluons a contrario que la règle antérieure était de s’accommoder de ces pratiques, alors même que le plaidoyer éternel des directeurs des médias porte sur la presse porteuse de vérité.

Sur les motivations du trucage, Mougeotte s’est expliqué devant la société des rédacteurs, en colère. « La photo choisie ne me convenait pas, car on ne voyait que la bague ». Faux ! Personnellement, le détail m’aurait échappé. Mougeotte : « J’ai demandé qu’on trouve une autre solution, au lieu de réclamer explicitement une autre photo ». Puis il a validé la nouvelle photo sans réaliser la disparition de l’objet à 15 600 euros serti de diamant. C’est donc bien lui qui a décidé que la bague qu’il avait vue (et trop vue) devait être cachée aux lecteurs du Figaro.

Ses motivations découlent en fait d’un raisonnement élitaire qui pourrait s’écrire ainsi : « Nous, les journalistes, ainsi que les politiques, nous pouvons savoir ce que les lecteurs, ces grands enfants, doivent ignorer ». L’information, ça s’appelle.

Mougeotte ne dit rien de la sanction prise contre l’auteur et le décideur. Cela risquerait de le pousser à la démission ?

 

L’irrésistible ascension des sites-alternatifs-libres-et-non-payants.

La raison pour laquelle les vieux médias multiplient (et multiplieront) allègrement ces mensonges photographiques et s’accommoderont avec gourmandise de ceux que leurs pareils propagent sur des sites Internet de la pensée unique tient à l’impossibilité pour leurs lecteurs de réagir. Quand les trucages favorables au discours dominant sont imputables à Internet, les organes de presse traditionnels se taisent. Quand un bobard d’Internet met en cause l’idéologie dominante, ils s’égosillent en le dénonçant. Quand il s’agit de leurs propres supercheries, ils baragouinent un galimatias emberlificoteur et s’empressent de poubelliser les protestations de leurs clients.

Sur les sites-alternatifs-libres-et-non-payants, une erreur, un mensonge, un trucage, une approximation, suscitent immédiatement des réactions de lecteurs. Là est leur supériorité sur la presse archaïque, méprisée par les non-lecteurs et même par nombre de ses lecteurs.

La vieille presse de la pensée unique, non contente d’ajuster l’information aux nécessités politiques, refoule autant que possible celle qui dérange. On ne compte plus le nombre de documents publiés sur Internet avant que la presse orthodoxe se résolve à les montrer (souvent quand ils ont été vus par des centaines de milliers d’Internautes). Mais parfois jamais, même quand ils seraient providentiels pour l’Audimat. Exemple : la désopilante imitation de la gestuelle sarkozienne par le président russe Medvedev lors d’une conférence de presse. Tous les journalistes présents étaient pliés de rire. Mais ils ne nous invitent pas à partager leur hilarité. Autre exemple, la démarche zigzagante (hips !) de Rachida Dati dans les jardins de l’Elysée.

Dans ces cas, la vérité officielle est que notre président est admiré dans le monde entier et que nos ministres sont plus dignes que les Français d’en bas dont le sens de l’équilibre peut occasionnellement être perturbé par des excès festifs.

Même si les médias de papa se mettent désormais à créer leur site Internet, ils sont suspects aux yeux même de ceux qui les font vivre en les achetant ou en payant les surcoûts des produits (publicité) ou en acquittant leurs impôts.

Ces rétentions d’information, ces photos menteuses, ces censures, l’absence de rectification ou les bafouillages qui ajoutent le mensonge au mensonge, participent à la montée des médias alternatifs respectés par les lecteurs jeunes, toujours plus nombreux.

Nos armuriers et bétonneurs ne pourront longtemps laisser faire. Il faut donc s’attendre à de nouvelles fuites (expulsions ?) de journalistes (sic) vers des oasis où, quand les rotatives et les consciences se taisent, s’élève le crissement des billets verts.

Vladimir MARCIAC
http://www.legrandsoir.info

(1) A l’attention des lecteurs distraits ou malintentionnés : cette introduction est du second degré. De même, ne sont pas mises en cause des organisations proches des idées de Trotski ou du Grand-Timonier, mais ceux qui font carrière de les avoir reniées.

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