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« La face cachée du dalaï-lama »

Ce livre est une enquête sur le bouddhisme du dalaï-lama au Tibet et hors du Tibet. Hier, théocratie esclavagiste d’une incroyable cruauté où l’analphabétisme était institutionnalisé, la misère généralisée et l’espérance de vie inférieure à 40 ans, le Tibet sans dalaï-lama a rejoint le niveau des autres régions chinoises.

Mais « Sa Sainteté » à robe safran et au sourire bienveillant reste nostalgique de ce temps passé où les serfs indociles (« des animaux parlant ») étaient énucléés et amputés dans « le pays le plus heureux qui soit » (sic). Depuis son exil indien à Dharamsala, croulant sous les éloges dévots de la classe politique et médiatique occidentale, le despote gère une des quatre branches du bouddhisme tibétain en couvrant par un silence complice les actes avérés de viols et de pédophilie dans les temples et monastères.

Au retour d’un reportage au Tibet en 2010 en compagnie de deux grands-reporters de la presse quotidienne (Le Monde, Le Figaro) Maxime Vivas (1) a écrit « Dalaï-lama pas si zen » (Editions Max Milo) dont le présent ouvrage est une version enrichie. En particulier, les scandales avérés d’agressions sexuelles, viols, pédophilie dans la branche dalaï-lamiste du bouddhisme font l’objet de nouveaux chapitres, méticuleusement étayés.

Tout le livre a été actualisé et agrémenté d’informations et anecdotes inédites. Par exemple celle où l’auteur raconte comment, sur intervention des dalaï-lamistes, il a été expulsé d’un plateau de FR3. Par exemple, il donne au dollar près les sommes versées (en 2021, derniers chiffres connus) à des organisations tibetaines par la National Endowment for democracy (NED) officine écran de la CIA.

L’auteur donne aussi, avec leur accord, des extraits des articles publiés à leur retour du Tibet par Renaud Girard dans le Figaro et Rémy Ourdan dans Le Monde. Surprise, pas plus que Maxime Vivas, ils n’ont voulu corroborer les fake news sur le Tibet martyr, la religion opprimée, la langue interdite, la culture éradiquée, les femmes stérilisées (2).

La principale nouveauté de ce livre est dans les chapitres XIV, XV et XVI où l’auteur, preuves à l’appui, révèle que le dalaï-lama et son interprète, Matthieu Ricard (fils de feu le philosophe Jean-François Revel) protègent les agresseurs sexuels bouddhistes depuis des décennies.

L’auteur déplore que les maîtres bouddhistes violeurs et pédophiles, rompus à la pratique de « L’éveil spirituel par le viol », dès lors que les faits sont avérés et avoués, ne soient pas traduits en justice pour non dénonciation de crimes. La loi les y oblige. Maxime Vivas rapporte des cas précis de viols, il dévoile les méthodes, les manipulations, il livre les noms de violeurs, il déplore que le dalaï-lama, dans une réunion filmée, ait promis de signer un courrier pour que cessent ces pratiques dans les temples et les monastères et ait finalement choisi de n’en rien faire.

Suce-moi la langue
L’auteur écrit : « Les agressions sexuelles commises par des maîtres bouddhistes qui ont sur les victimes une autorité conférée par leurs fonctions étant impunies, pourquoi le big boss se gênerait-il ? D’où une tentative publique du dalaï-lama d’un attouchement lingual sur un enfant. En effet, une vidéo tournée le 28 février 2023 près de Dharamsala montre le dalaï-lama qui sort sa langue et demande à un enfant de la sucer. Devant l’indignation mondiale suscitée par ce geste, les dalaï-lamistes ont fouillé les mœurs tibétaines et ont trouvé un piètre argument qui prétend absoudre l’invite du gourou à un enfant. Selon eux, il existe un salut tibétain où la langue intervient. « Tirer la langue pour se dire bonjour est traditionnellement un signe de respect dans la culture tibétaine ».

Personnellement, ironise l’auteur, « je n’ai jamais vu au Tibet des Tibétains se dire bonjour en se tirant la langue, mais au demeurant, ce n’est pas cela qui est reproché au dalaï-lama. Le monde entier ne se serait pas ému si le chef bouddhiste avait simplement tiré la langue. Albert Einstein l’a fait avant lui et la photo, célèbre, l’a rendu sympathique, mais le savant n’a jamais demandé à un enfant un suçage public en marque de respect. Au demeurant, nul n’a jamais vu le dalaï-lama tirer la langue aux chefs d’État qu’il rencontre et leur demander de la sucer. On suppose qu’il n’est pas pour autant irrespectueux à leur égard. Il savait, tout le monde sait, que la mise en contact de deux langues est un geste sexuel fort. Souvent un prélude. Mais, comme il advient aux puissants, aux idoles, le dalaï-lama a eu le sentiment d’être intouchable, ce qui n’était pas idiot puisque, jusqu’à présent, il l’était, quoi qu’il fît  ». Et il le reste.

Et l’auteur de conclure sur ce point :  « Il serait temps que les associations féministes et celles qui se préoccupent de la maltraitance des enfants fassent comparaître les prédateurs sexuels bouddhistes et leurs complices devant les tribunaux. Le monde en sera meilleur ».

Vladimir MARCIAC

Découpé en XVI chapitres, le livre compte 176 pages . Il est édité par Max Milo et on le trouve en librairie depuis le 31 octobre 2023.

Notes
(1) : Maxime Vivas est romancier (prix Roger Vailland 1997), essayiste et administrateur du site Le Grand Soir ( https://www.legrandsoir.info/). Il est traduit en treize langues (dont l’espéranto) et publié dans de nombreux pays, dont la Chine et les Etats-Unis.

(2) C’est exactement ce que subissent les Ouïghours, si l’on en croit le campagne mondiale contre le Xinjiang. Parfois, les menteurs radotent

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