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Les Palestiniens, voyant leur espoir d’avoir un état s’amenuiser, craignent de plus en plus pour leur vie (Sydney Morning Herald)

Les constructions dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem Est ont augmenté de 20% au cours de l’année dernière et l’annexion de terres nécessaires à la création d’un état palestinien a rendu la solution de deux états encore plus illusoire, selon un rapport.

La construction d’au moins 1850 logements a commencé faisant suite à 3500 logements déjà en construction, selon Peace Now, un mouvement qui documente la construction dans les colonies.

11 nouvelles colonies -qui abritent 2300 colons dans 680 structures- ont été reconnues par Israël l’année dernière par la légalisation de 11 avant-postes (les avant-postes sont créés par les colonies en s’agrandissant sur de nouveaux territoires).

1577 unités supplémentaires font partie de la liste officielle des appels d’offres en instance du Ministère du logement, selon le rapport.

"Le gouvernement de Netanyahu a plusieurs projets de construction justement sur des territoires litigieux qui empêcheraient la création d’un état palestinien le long d’Israël, selon Peace Now. Le gouvernement israélien affirme avoir fait preuve de "beaucoup de modération" en ce qui concerne les colonies et prétend que les chiffres de Peace Now sont exagérés.

Par ailleurs, selon une fuite d’un rapport de l’Union Européenne sur la zone C de Cisjordanie où 62% du territoire est sous contrôle civil et sécuritaire israélien, "la possibilité d’une solution de deux états s’évanouit rapidement".

"Israël, la puissance occupante, s’est efforcé continuellement de décourager les Palestiniens de rester dans la zone C par des tracasseries administratives diverses, des lois de planification et d’autres méthodes".

"Si la tendance actuelle n’est pas stoppée ou renversée, la chance qu’un état palestinien voit le jour dans les frontières d’avant 1967 est quasiment nulle" selon le rapport qui n’a pas encore été publié.

A cause de la croissance rapide des colonies -considérées comme illégales selon le droit international- les colons juifs (310 000) sont aujourd’hui beaucoup plus nombreux que les Palestiniens (150 000) dans la zone C.

En plus de l’expansion des colonies, selon le rapport de l’UE, le régime de prohibition israélien -qui interdit aux Palestiniens d’agrandir leurs maisons ou d’en construire de nouvelles, qui restreint leur accès à l’eau, à l’électricité, aux égouts, et à la terre cultivable et qui les empêche de circuler librement dans leur pays à cause des barrages israéliens et du mur de séparation militaire israélien- rend la vie des Palestiniens de cette zone de plus en plus impossible.

Israël n’a pas voulu commenter le rapport de l’UE. Un porte parole du ministère des affaires étrangères a dit : "Le rapport ne nous a pas été remis... nous ne savions pas qu’il avait été fait et à ma connaissance, nous n’avons pas été consultés pour le faire".

Une troisième série de pourparlers "d’exploration" entre les officiels palestiniens et israéliens a commencé en Jordanie samedi soir et doit se terminer le 26 janvier, comme cela a été décidé par le Quartette pour le Moyen Orient en octobre, mais la porte parole palestinienne, Hanan Ashrawi, a précisé qu’elle n’en attendait rien.

Elle a ajouté que le refus d’Israël d’arrêter la construction dans les colonies est un sérieux obstacle au progrès.

Le village cisjordanien de Asira, au sud de Naplouse, ne sait que trop ce que cela signifie de vivre sous occupation militaire israélienne à l’ombre d’une colonie. Les villageois disent qu’ils sont attaqués par les colons de la colonie voisine de Yizhar au moins une fois par semaine. Mais la maison qui souffre le plus est celle de la famille Maklouf, c’est la dernière du village et la plus proche de la colonie.

La famille détient une collection extraordinaire de films amateurs filmés par la mère sur un caméra vidéo qui témoigne de ce que c’est de subir la violence des colons en première ligne.

Vidéo après vidéo, le Herald a pu voir des colons armés, le visage masqué, charger en descendant la colline vers la maison des Maklouf, en tirant des coups de feu, jetant des pierres, brandissant des barres de fer et hurlant des insultes contre le prophète Mahomet, la famille et le village. Un raid des colons qui a commencé à 12H15 le 12 décembre a duré au moins une demi-heure selon la famille.

La famille -la mère Khadra, le père Ibrahim et leurs six enfants- nous ont dit qu’ils ont cru qu’ils allaient mourir. Encerclés par une centaine colons qui jetaient des pierres et des briques sur leur maison et tapaient dessus avec des barres de fer, Ils ont passé des coups de fils désespérés aux soldats de l’armée israélienne qui se trouvaient à quelques km de là mais l’armée n’a pas bougé.

"Vous ne pouvez pas vous imaginer comme nous avons eu peur" nous a dit Khadra Maklouf. "Les filles criaient... J’étais terrifiée à l’idée que quelqu’un ne reçoive une balle et ne soit tué."

Son mari, Ibrahim, nous a dit ; "Maintenant nos jeunes garçons ont peur d’aller aux toilettes et les filles ne veulent plus aller chercher un verre d’eau dans la cuisine. Nous n’osons plus les laisser jouer dehors de peur que les colons ne leur fassent du mal."

Comme le dit Gerard Horton, de Defence for Children International : "Les colonies coûtent cher aux Palestiniens. Ils sont attaqués, les enfants sont arrêtés, ils perdent leurs terres, ils n’ont pas d’accès suffisant à l’eau et leur vie entière est ravagée".

Ruth Pollard

Pour consulter l’original : http://www.smh.com.au/world/palestinians-live-in-fear-for-their-lives-as-twostate-solution-hopes-fade-20120115-1q1gl.html#ixzz1jeSbnUNS

Traduction : Dominique Muselet

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