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Mali - La voie de la paix réside dans la vraie démocratie qui s’exprime par le dialogue, (Entretien)

Sidylamine Bagayoko, anthropologue

Naguère un havre de paix abritant des hameaux dispersés et éloignés l’un de l’autre, où régnaient la concorde, la cordialité et la fraternité, conformément aux lois de la nature pure, vierge et primitive, cette vaste étendue du Sahel n’était seulement jusque-là fréquentée et uniquement contrôlée que par ses propres habitants à la fois nomades et sédentaires, en compagnie de leur bétail : une contrée toujours plus connue par son relief accidenté constitué de dunes de sable, d’oasis et surtout de monuments. Malgré en effet les apparences de ce primitivisme du désert littéralement soumis aux lois de la nature, il y existait une République au vrai sens hellénique du terme qui garantissait l’ordre et les principes élémentaires des libertés individuelles. Pourquoi donc aujourd’hui cette zone s’est-elle subitement retrouvée instable, voire devenue un théâtre de guerre inouï où ne cesse de planer la crainte de croiser de « barbares criminels » djihadistes persécutés par le crépitement des armes lourdes des fantassins autochtones et étrangers, et surtout par les déflagrations assourdissantes et terrifiantes des bombes larguées par les avions de combats de l’ancien colonisateur, répondant ainsi à l’appel de l’actuel président malien, Dioncounda Traoré, dépassé par la tournure des évènements. D’où cette interrogation : l’intervention française au Mali sera-t-elle gratuite, au regard du cynisme des multinationales étrangères qui exploitent déjà goulument et injustement les sous-sols riches en ressources minières, aux dépens des populations exsangues ?

C’est pourquoi, pour bien démêler l’écheveau, "Afrique Démocratie’ a choisi d’interpeller un anthropologue malien, Sidylamine Bagayoko, respectivement chercheur associé au laboratoire Interdisciplinaire de l’université de Nice Sophia-Antipolis (Lirces) et invité à l’université de Jyväskylä au centre de la Finlande, sur la guerre au Mali afin de proposer à nos lecteurs une analyse éloignée du storytelling aux relents mondialistes et alter-mondialistes. Bref, il s’agit d’un entretien qui nous plongera dans les racines profondes du conflit malien au travers des liens non seulement directs (la faillite de la démocratie malienne fondée sur le mensonge d’Etat, la corruption généralisée et la trahison, y compris les prises de décision solitaire et la gestion laxiste), mais encore indirects (la guerre en Libye, l’inexistence d’un partenariat gagnant-gagnant entre les multinationales étrangères et le Mali pourtant actuellement parmi le tiercé en tête de la production aurifère en Afrique, en compagnie de l’Afrique du Sud et du Ghana).

* * *

1) Afrique Démocratie : Le Mali est en train de reconquérir les régions occupées par la rébellion touarègue et ses alliés islamistes, grâce à l’aide de l’ancienne puissance coloniale, la France. Quelles sont vos premières impressions si l’on sait que la crise malienne est tantôt perçue comme la première conséquence de la guerre en Libye, tantôt comme le déclic, voire l’accélération de la partition du pays ?

Sydilamine Bagayoko : Tout d’abord, je vous remercie pour l’intérêt que vous portez pour le Mali et la crise politique qui y règne depuis plusieurs mois.

Aujourd’hui nous pouvons dire Dieu merci, grâce à l’intervention de l’armée française en soutien à la fois aérien et terrestre aux côtés de l’armée malienne : le Mali est entrain de reconquérir les régions occupées par les rebelles du MNLA et les islamistes depuis janvier 2012 lorsque les villes d’Aguelhok et de Menaka tombaient.

J’ai des sentiments de soulagement tout comme une très grande majorité du peuple malien. Cependant, je ne crois pas du tout que la guerre au Mali soit la première conséquence de la guerre en Libye. En effet, la guerre en Libye n’a été qu’une contingence. Faire un lien entre la crise politique résultant de l’occupation des régions nord du Mali comme conséquence directe de la guerre en Libye ne me semble pas crédible. Cela relève plutôt d’une analyse simpliste car le Mali n’a pas de frontière avec la Libye contrairement au Niger et au Tchad, qui sont des pays très pauvres comme le Mali, et qui avaient pourtant aussi des ressortissants Touarègues ou Arabes dans la légion étrangère de Kadhafi ; pourquoi ces pays n’ont-t-ils pas été occupés comme le Mali ? Je ne parlerai pas de l’Algérie quand on connait tous les moyens que ce pays déploie pour faire face au terrorisme depuis les années 1990. De plus, elle est habituée à faire face à l’invasion étrangère depuis la guerre d’Algérie (1956-1962).

C’est vrai que beaucoup de combattants du MNLA et d’Ançardine ont la double nationalité voire la triple nationalité (malienne, libyenne ou algérienne). Et par conséquent, ils ont servi dans les légions de Kadhafi comme mercenaires à l’intérieur et à l’extérieur de la Libye comme au nord Mali où ils faisaient tout le sale boulot lié au passage de la drogue ainsi que les armes destinées à certains pays de la sous-région, sous l’oeil complice de certaines autorités maliennes très corrompues, et tout cela au su de la présidence de la république du Mali sous l’ère du président Amadou Toumani Touré.

Si l’on met tout au compte de la chute de Kadhafi, cela veut dire que l’échéance de l’occupation du nord Mali serait seulement retardée avant la fin du régime de Kadhafi. De plus, si cette région du Mali était sous la tutelle de ce dernier grâce à son pétro-dinar qui faisait taire les autorités de Bamako d’alors, ce serait une bombe à retardement qui exploserait tôt ou tard quand on sait que Kadhafi ne serait pas éternel. C’est donc bien que tout s’est passé à temps, et non pas comme une bombe à retardement. En effet, l’occupation du Mali n’est ni plus ni moins que le résultat de la corruption généralisée qui s’est manifestée par les prises de décision solitaire et la gestion laxiste de l’Etat qui sont le résultat de la faillite de la démocratie malienne fondée sur le mensonge d’Etat et la trahison, rendant possible des décisions unilatérales qui violent la constitution comme les accords d’Alger en 2006.

2) AD : Que répondez-vous à ceux qui accusent la France de Néo-colonialisme, puisque le Sahel est une zone stratégique ? D’ailleurs, certains affirment que celui qui contrôle cette zone parvient à influencer l’ensemble de cette région riche en ressources naturelles telles que l’uranium au Niger, l’or et le pétrole récemment découvert au Mali.

S.B : Parler de néocolonialisme est vraiment dépassé et illustre un complexe qui n’a aucune raison d’être. S’il y a néocolonialisme, ce sont les dirigeants africains qui mettent en avant de tels propos pour mieux subjuguer leurs peuples. L’esclavage et la colonisation constituent des crimes certes abominables, mais ils sont derrière car nous depuis longtemps nous disposons de notre propre avenir : nous pouvons décider avec qui composer dans un monde ouvert et globalisé. C’est vrai qu’au lieu d’emprunter notre propre voie avec les indépendances, les dirigeants africains ont raté le coche en s’alignant soit avec le bloc socialiste, soit avec le bloc capitaliste. Du coup, un pays comme la France a été dernière le coup d’Etat de 1968 au Mali pour affaiblir le bloc socialiste ; elle serait aussi impliquée dans le coup d’Etat de 1991. C’est pourquoi au-delà d’une simple condamnation de principe, on n’a rien reproché au coup d’Etat du 22 mars 2012 car il n’y avait aucune main étrangère derrière, si ce n’est la défaillance d’un Etat en état de putréfaction avancée qui ne pouvait même plus garantir la sécurité de son premier responsable Amadou Toumani Touré.

Les uns et les autres aiment utiliser de gros mots comme « intérêt géostratégique » pour impressionner l’audience, mais est-ce qu’il peut exister une zone économiquement plus stratégique que la région sud (Sikasso) et celle de l’ouest (Kayes) qui font du Mali un véritable Eldorado au vrai sens du terme. Et cela grâce aux mines d’or de Sadiola, de Yatela, de Gounkoto, de Loulou, de Morila, etc. Le Mali est parmi le tiercé en tête de la production aurifère en Afrique, en compagnie de l’Afrique du Sud et du Ghana. Bien que les recettes issues de l’exploitation aurifère servent à maintenir les caisses de l’Etat stables, les sociétés multinationales qui exploitent l’or du Mali ne sont ni plus ni moins généreuses que celles de la France. Les mines appartiennent en effet aux multinationales sud-africaines parmi lesquelles on peut citer Rand-Gold, Pearl Gold, Anglo-Gold Ashanti, Avnel Gold pour ne citer que celles-ci, qui hélas engrangent d’énormes bénéfices au détriment des populations. Le Mali ne bénéficie que de 20% des revenus issus de l’exploitation aurifère ; donc les 80% appartiennent aux entreprises qui exploitent cet or.

Même si en revanche aucune entreprise française ne fait partie de celles qui exploitent l’or du Mali, le pays n’a pas non plus un partenariat gagnant, gagnant. Toutefois, le Mali n’est pas obligé de donner un quelconque marché à la France. Je ne vois d’ailleurs aucun mal à ce que les entreprises françaises interviennent au Mali si c’est dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Ce dont nous devrons combattre, c’est l’exploitation de nos ressources naturelles sans que le peuple n’en bénéficie des retombées.

Dans tous les cas, la France et le Mali sont des pays amis, profondément liés par l’histoire : le fait que le français soit la langue officielle du Mali confirme bien ce propos. Depuis plus d’un siècle maintenant, le français est une langue du Mali. De même le bambara est presque une langue de France, car on peut entendre parler le bambara-dioula partout en France où il y a une forte concentration des populations Diouala d’Afrique de l’Ouest.

Enfin, pour que la liberté et l’indépendance des peuples africains puissent être totales, nous devrons nous battre pour acquérir la technologie afin d’exploiter nous-mêmes notre or, notre pétrole, notre uranium, notre diamant, etc.

3) AD : Certains interprètent l’intervention militaire de la France comme une occasion pour contrer l’influence grandissante de la Chine en Afrique, dans le Sahel, y compris le Mali. Partagez-vous cet avis ? Et êtes-vous d’accord avec ceux qui pensent que la paix ne peut passer que par le retour à l’ordre constitutionnel ?

S.B : On ne peut jamais savoir avec exactitude les intentions économiques qui se cachent derrière une relation d’amitié entre les Etats. Je ne partage pas cet avis dans la mesure où je pense que la seule façon de contrer la Chine est d’aller dans le sens des investissements gagnant-gagnant. En tout cas, cette intervention peut faciliter beaucoup de choses entre la France et le Mali. Pour preuve, il y a moins de sentiment anti-français au Mali contrairement à un passé récent où ce sentiment était apparent, compte tenu des histoires de sans-papiers et surtout du soutien supposé de la France au MNLA.

Les gens profitent de la crise actuelle pour raconter beaucoup de bêtises sur le Mali : l’ordre constitutionnel est de retour depuis avril 2012 avec un président intérimaire conformément à la constitution de 1992 qui est toujours en vigueur en république du Mali. Organiser des élections propres, c’est ce qu’il y a de mieux. Mais il y a des risques que le nouveau président et sa nouvelle majorité ne puissent pas faire face à une opposition forte et la crise du nord en même temps. La culture démocratique a du chemin à faire au Mali, dans la mesure où aujourd’hui les partisans du FDR (Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et la République qui soutient la continuité des institutions en place) ne comprennent pas le comportement des organisations et partis politiques membres du MP22, tout comme les partisans du MP22 (Mouvement Populaire du 22 mars qui veut tout réformer et soutient la junte, c’est-à -dire le soulèvement du 22 mars 2012 qui a provoqué la chute du président Amadou Toumani Touré) n’acceptent pas les agissements des organisations et partis politiques membres du FDR. En réalité, c’est ça la démocratie, avec les divergences de point de vue même si ces divergences doivent être aplanies en temps de guerre. La paix va passer seulement par l’exemplarité de ceux qui détiennent le pouvoir maintenant et qui auront la chance de le détenir, en se rattrapant avec l’organisation d’élections crédibles. En réalité, il ne sert à rien ne de se précipiter pour retomber dans les mêmes erreurs du passé en élisant des responsables de manière frauduleuse avec la bénédiction d’une cour constitutionnelle, prête à valider l’ordre donné par le pouvoir exécutif.

4) AD : La France est éclaboussée par son double jeu par rapport à la question du MNLA et de l’AZAWAD dont elle est à l’origine selon des observateurs avertis. De plus, c’est cette même France libératrice qui s’est encore distinguée dans son rôle de pompier pyromane en imposant le dialogue au régime malien, juste après la libération de certaines villes ? Et pourquoi à votre avis la France a pris le soin de devancer l’armée malienne dans l’une des villes libérée, allant jusqu’à leur interdire d’y mettre les pieds, selon certaines sources ?

S.B : Je dirai plutôt que la France a été bluffée par le MNLA qui faisait croire qu’il est le dernier rempart pour la libération des otages français. En plus de cela, il faut ajouter le manque de discernement du ministre français des affaires étrangères de l’époque, M. Alain Jupé, qui avait plutôt la tête à la campagne présidentielle française de 2012 pour la réélection de Nicolas Sarkozy. Donc M. Jupé s’est permis de lancer des déclarations fallacieuses qui encourageaient le MNLA.

Lorsque les villes d’Aguelhok et de Menaka sont tombées en janvier 2012, le président Amadou Toumani Touré devrait solliciter de la France le même soutien que le président actuel du Mali Dioncounda Traoré a demandé en janvier 2013 pour sauver le Mali. C’est l’incompétence, et même la connivence du pouvoir d’Amadou Toumani Touré qui a fait que le MNLA brillait du côté de Paris. Pourquoi le pouvoir légitime de Bamako ne pouvait-il pas faire le même tapage médiatique envers Paris, si la solution se trouvait de ce côté, ne serait-ce que pour sauvegarder la souveraineté et faire moins de victimes dans les rangs de l’armée malienne, en évitant tous les réfugiés civils qui se retrouvent actuellement en Mauritanie, au Niger et au Burkina-Faso sans compter les déplacés au sud du Mali ?

Je ne crois pas que la France puisse imposer le dialogue, car le dialogue a des conditions que la France en tant que démocratie n’ignore point. Le dialogue est nécessaire et obligatoire en démocratie avec ceux qui ne sont pas armés, et qui reconnaissent l’intégrité du territoire du Mali comme étant incontestable ainsi que la laïcité, bref le dialogue doit être mené avec ceux qui n’ont pas commis de crimes.

Cependant, il n’y a pas eu d’interdiction de la part de l’armée française, n’exagérons pas, car l’armée malienne a le droit de se rendre partout sur le territoire malien, même au-delà de Kidal. L’armée française a voulu devancer l’armée malienne tout simplement pour préserver des vies humaines et éviter des affrontements sanglants qui pourraient survenir entre les militaires maliens et des combattants armés du MNLA qui ont déserté les rangs de l’armée nationale en un moment donné en trahissant la république. Il faut savoir que Kidal est le bastion du MNLA et la ville par excellence des Touarègues et des Arabes dont certains sont restés fidèles à l’armée malienne. Des familles parmi les Touarègues et Arabes qui sont restés fidèles à l’armée malienne ayant souffert des exactions de la part des rebelles du MNLA et Ançardine pouvaient avoir des tentations de régler des comptes au sein du même groupe ethnique (Touarègue-Arabe). Je ne parlerais pas à la place de l’armée française, mais il fallait être extrêmement prudent pour ne pas être accusée de génocide ou encore complice de génocide comme ce fut le cas au Rwanda.

5) AD : Pensez-vous opportune l’intervention militaire de la France qui a bénéficié d’un soutien à minima des États-Unis ? D’autant plus que Barack Obama s’est récemment demandé si la France a pensé à l’issue du conflit avant d’intervenir au Mali ?

S.B : La France est une puissance militaire mondiale. Elle n’a pas forcément besoin d’attendre des Etats-Unis d’un soutien pour aller se battre au Sahara. Malgré les énormes moyens matériel et technologique des Etats-Unis, l’armée française connait le désert du Sahara que quiconque grâce à sa base installée au Tchad et son service de renseignement très efficace. En plus, les Etats-Unis n’ont pas tardé à dépêcher des avions de ravitaillement et de transport, et d’autres soutiens en renseignements. Vous savez, le cauchemar du bourbier afghan continue à hanter beaucoup de puissances occidentales compte tenu des pertes en vies humaines. Donc Obama a bien raison de s’inquiéter pour la France à cause du précédent que son pays a connu et continue de connaître en Afghanistan.

6) AD : Qu’est-ce qui explique l’appel à la paix et à la dénonciation d’une frange des intellectuels maliens (Aminata Dramane Traoré, Seydou Badian Kouyaté, etc.), à la veille de l’intervention militaire de la France ?

S.B : C’est très normal, ils sont dans leur rôle, la politique doit suivre son cours tout comme les conflits idéologiques. Aminata Dramane Traoré est altermondialiste, donc par souci de cohérence avec son combat, elle s’oppose naturellement à toute intervention de type mondialiste même si elle peut avoir des raisons objectives à s’opposer à la guerre. Les troupes étrangères peuvent-être dangereuses pour la stabilité des familles, si leurs hommes ne seront pas exemplaires et correctes vis-à -vis des filles avec des grossesses qui peuvent s’en suivre dans un pays où le respect des moeurs est capital. Quant à Seydou Badian Kouyaté, il est l’un des premiers militants du Mali prosoviétique dont il est nostalgique, donc il n’est pas étonnant qu’il s’oppose à toute injonction de la France. Dans tous les cas, la paix est essentielle, même si elle doit passer par la guerre, nous devrons accepter cette guerre.

7) AD : La société malienne ne risque-t-elle pas d’être à jamais divisée, voire amputée, à cause des exactions de l’armée malienne envers la population touarègue dans les zones libérées ?

S.B : Il n’y a pas de risque d’exaction contre qui que ce soit en fonction de son appartenance ethnique, il y a forcément des bavures comme dans toutes les guerres qui sont entre autres des cas de tortures à l’encontre des combattants islamistes arrêtés. Ce que toutes les armées du monde commettent en général, mais c’est d’ailleurs regrettable et condamnable car c’est à la justice de sévir quels que soit les crimes commis. Parmi ces individus qui ont subi des tortures, il y a des hommes noirs comme des hommes à la peau claire. Il n’y a aucune exaction contre les Touarègues ou Arabes en représailles, ne nous fions pas aux spéculations des médias en quête d’audimat.

La population du Mali était toujours socialement soudée, elle l’est encore aujourd’hui et le restera toujours. Pour preuve, le colonel Gamou de l’armée malienne est arabe et beaucoup d’autres Touarègues sont restés dans l’armée malienne.

8) A.D : Quelle est selon vous la voie qui mènera à la paix, voire à la réconciliation entre les Touaregs et le reste de la population malienne ?

S.B:Il faut d’abord que les bandits qui ne reconnaissent pas la république soient punis, conformément aux lois de la république. La voie de la paix réside sans nul doute dans la vraie démocratie qui s’exprime par le dialogue, et la justice sociale pour tout le monde, sans oublier la gestion pluraliste des affaires publiques dans laquelle la vérité ne serait plus dissimilée. En terme de réconciliation, le Mali est réconcilié avec les Touarègues depuis toujours, il y a actuellement des Touarègues dans le gouvernement malien, le vice-président de l’actuelle assemblée nationale est Touarègue et le président du haut conseil des collectivités territoriales l’est aussi. Les médias prennent toujours l’exemple du cas nigérien où le premier ministre est Touarègue. En faisant de telle comparaison, personne ne mentionne le fait que le Mali a précédé le Niger dans ce cas en nommant un premier ministre Touarègue entre 2002-2004.

Propos recueillis par Dr Dame Diop, Afrique Démocratie

afriquedemocratie.net

Source:http://www.afriquedemocratie.net/mali-la-voie-de-la-paix-reside-dans-l...

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