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Nicaragua et les limites de la tolérance (Tortilla con sal)

Les autorités nicaraguayennes ont fait preuve d’une retenue remarquable face à l’assaut permanent des médias et ONG locaux, ce qui contraste nettement avec des cas aux États-Unis, tels que les attaques notoires perpétrées dans les années 1980 contre des organisations noires et autochtones, ou plus récentes contre Wikileaks et Julian Assange.

Pendant trois mois à compter du 18 avril de cette année, l’opposition politique nicaraguayenne et ses alliés ont terrorisé la population à travers le pays. Lors d’attaques bien coordonnées, utilisant des armes à feu et des incendies criminels, ils ont détruit ou gravement endommagé les bureaux du gouvernement central et des autorités locales dans plus d’une douzaine de villes. Ils ont attaqué des ambulances, envahi des hôpitaux et des écoles et détruit des centaines d’entreprises et de maisons privées. Ils ont tué au moins deux cents personnes. Leurs militants armés et leurs délinquants rémunérés ont extorqué ou intimidé quiconque tentait de franchir les centaines de barrages routiers et barricades qu’ils avaient érigés. Ils ont abusé et torturé des centaines de personnes identifiées comme des partisans du gouvernement.

Les dégâts et les destructions ont coûté plus de 200 millions de dollars US. Les 21 et 22 avril, le gouvernement a immédiatement réagi en appelant au dialogue avec la médiation de la hiérarchie de l’Église catholique. Par la suite, les évêques catholiques ont posé comme condition préalable le retrait de la police de la rue, ce que le gouvernement a accepté début mai. Les dirigeants de l’opposition ont exigé la démission du gouvernement et ont intensifié leur campagne de terreur à partir de début mai. Cela a amené les citoyens des principales régions touchées à s’organiser en légitime défense. Lorsque l’opposition a refusé de mettre un terme à sa campagne terroriste, le gouvernement a ordonné à la mi-juin à la police d’éliminer tous les obstacles et toutes les barricades.

À ce moment-là, la grande majorité de la population nicaraguayenne, malade du terrorisme d’opposition et de l’extorsion de fonds, appuyait la décision du gouvernement de rétablir l’ordre public. À la fin du mois de juillet, la tentative de coup d’État de l’opposition était complètement vaincue. Les autorités nicaraguayennes ont alors commencé à rechercher, à arrêter et à traduire en justice les personnes coupables des terribles crimes commis à la fois contre des partisans sandinistes et des personnes sans aucune affiliation politique. Ces crimes comprenaient le meurtre de 22 policiers et 400 autres blessés par balle. Parmi les autres crimes graves figurent des centaines de meurtres ou de lésions corporelles importantes, de viols, de tortures, d’incendies volontaires, d’extorsions, de vols et des destructions criminelles. Environ 300 personnes ont été arrêtées pour de telles accusations en raison de l’échec de la tentative de coup d’État. Plus de 200 autres sont des fugitifs.

Pratiquement aucun de ces événements incontestablement bien corroborés n’a été fidèlement relaté par les médias étrangers, les organisations non gouvernementales ou des organismes tels que les Nations Unies. Les informations fournies par le gouvernement ont été systématiquement ignorées, tandis que la propagande de l’opposition nicaraguayenne a été systématiquement répétée sans pratiquement aucune enquête ou vérification responsable. Le principal mensonge initial, dont on a longtemps démontré la véritable nature, était que la police nicaraguayenne avait massacré des étudiants les 18 et 19 avril. En fait, personne n’est décédé le 18 avril et les trois premiers, le 19 avril, étaient tous des personnes tuées par des militants de l’opposition et des délinquants comptant parmi ses alliés. Après le succès de ce grand mensonge initial, l’opposition a continué à inonder sans cesse les réseaux sociaux de mensonges similaires, affirmant surtout que les manifestations étaient pacifiques, alors que les militants de l’opposition utilisaient de manière persistante ces manifestations légitimes pour dissimuler leurs attaques.

À la mi-juin, la plupart des habitants du Nicaragua avaient subi les effets dévastateurs de la campagne de terreur menée par l’opposition et la propagation massive de mensonges de l’opposition via les réseaux sociaux avait perdu son effet. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, à l’intérieur du Nicaragua, très peu de gens prennent au sérieux les déclarations de l’opposition sur une répression généralisée, sur des prisonniers politiques ou des atteintes à la liberté d’expression. Tout le monde sait que l’opposition politique contrôle tous les principaux journaux, la plupart des stations de radio et de télévision par câble locales et au moins la moitié des chaînes de télévision du pays. La plupart des gens ne sont pas non plus préoccupés par la décision prise par le gouvernement, la semaine dernière, de retirer à neuf agences non gouvernementales principalement financées par les États-Unis leur statut à but non lucratif. Le Nicaragua compte plus de 4.000 organisations à but non lucratif enregistrées auprès des autorités gouvernementales.

Les organisations concernées par l’annulation de leur statut sont les suivantes : Cisas, Ieepp, Hagamos Democracia, Cenidh, Institut de justice de Ségovie, Ipade, Fundación del Rio, CINCO et Fundación Popol Na. Le gouvernement a déclaré :

« Cette annulation est due au fait que ces organisations ne respectaient pas les exigences légales pour leur fonctionnement et violaient la nature de leurs fonctions en participant activement à la tentative de coup d’État râtée, en promouvant le terrorisme, les crimes de haine, en encourageant et en célébrant la destruction de la propriété privée et publique, des résidences domestiques et des entreprises, l’atteinte à la dignité de milliers de personnes et de familles victimes de traitements inhumains, d’humiliations, de détention illégale, de tortures et de toutes sortes, de menaces à leur vie, dans un mépris absolu pour les droits humains de tous les Nicaraguayens.

« Jusqu’à leur fermeture, ces organisations ont agencé et canalisé leurs fonds et ressources de manière à commettre ces très graves violations des droits humains et troubles à l’ordre public, portant atteinte au droit à la sécurité et à la vie des personnes et des familles au Nicaragua. Toutes ces actions irrégulières, de promotion de la haine et du terrorisme et des crimes qui en découlent, constituent une violation totale des objectifs et des buts justifiant de donner à ces organisations leur personnalité juridique. ”

Cette réalité est omise des informations relayées par les médias occidentaux, les ONG, des organismes tels que l’ONU ou les États-Unis et les gouvernements alliés. Le propagandiste de l’opposition financé par les États-Unis, Carlos Fernando Chamorro, fait partie de la minuscule minorité touchée par le gouvernement. Les médias occidentaux et les ONG décrivent invariablement Carlos Fernando Chamorro comme un journaliste indépendant. Mais Chamorro a reçu un financement des autorités américaines via USAID pendant plus de 10 ans, durant lesquels il a été le principal porte-parole de l’opposition politique de droite du pays. Alors que son organisation à but non lucratif CINCO a été fermée, son média de l’opposition, Confidencial, continue de fonctionner avec sa couverture de presse mensongère anti-sandiniste habituelle.

Il en va de même pour Miguel Mora, le militant de droite agressif qui dirige le journal de propagande 100% Noticias. S’adressant à l’écrivain américain Max Blumenthal en juillet de cette année, Miguel Mora a invoqué une invasion du type panaméen en 1989 : « Ce que je vois, c’est les États-Unis menant une opération de type Noriega comme au Panama. Ils arrivent, attrapent la famille (Ortega), les enlèvent sans que l’armée ait à intervenir ici. En quelques jours ou 24 heures, tout serait résolu ». Malgré cette déclaration, Miguel Mora et son équipe, comme ils le font depuis de nombreuses années, continuent de produire leur propagande d’opposition vénéneuse et dénuée de faits sans l’intervention du gouvernement.

En fait, Chamorro, Mora et les dirigeants du secteur à but non lucratif du Nicaragua, alignés sur une opposition politique non représentative, travaillent dans de nombreux cas depuis plus de 10 ans en tant qu’agents de puissances étrangères, principalement, mais pas uniquement, des États-Unis. Les autorités nicaraguayennes ont fait preuve d’une retenue remarquable face à l’assaut permanent de ces médias et ONG locaux, ce qui contraste nettement avec des cas aux États-Unis, tels que les attaques notoires perpétrées dans les années 1980 contre des organisations noires et autochtones, ou plus récentes contre Wikileaks et Julian Assange. Une autre affaire en cours est celle de Maria Butina, présentée par les autorités américaines comme un agent de la Fédération de Russie.

Maria Butina, en violation flagrante de ses droits, est maintenue à l’isolement cellulaire 22 heures par jour, faussement accusée de complot en vue de servir d’agent d’influence étrangère. En revanche, au Nicaragua, des personnes comme Carlos Fernando Chamorro sont ouvertement financées par les États-Unis afin de faire progresser leurs objectifs de politique étrangère au Nicaragua. Mais tout ce qui lui est arrivé à lui et à ses collègues agents de la politique étrangère américaine, c’est que leurs organisations à but non lucratif ont été fermées, alors qu’ils continuent à attaquer librement le gouvernement nicaraguayen plus vicieusement que jamais. Et encore, c’est sans tenir compte du décret du président Trump citant le Nicaragua comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, ce qui revient en réalité à une déclaration d’agression pratiquement illimitée.

Stephen Sefton

Traduit de l’espagnol par J.A. pour le Journal Notre Amérique

Source : Tortilla con sal

»» https://www.investigaction.net/fr/nicaragua-et-les-limites-de-la-tolerance/
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