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Ordonnances SNCF : l’occasion

« Glass Brick Wall » cc Alistair Hamilton

Si ceux qui ont quelque responsabilité dans la « conduite » des mobilisations qui s’annoncent ne comprennent pas que le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » ou le « mouvement contre les ordonnances SNCF », alors le mouvement échouera – une fois de plus. Que le mouvement doive aussi être cela – mouvement des et pour les cheminots –, la chose est tellement évidente qu’elle devrait aller sans dire. Mais si le mouvement n’est que cela, il est perdu d’avance.

Contre l’offensive générale, le débordement général

C’est que, comme on disait jadis, toutes les conditions objectives sont réunies pour que le mouvement déborde de partout – quand, précisément, tout l’enjeu est de le faire déborder. Rarement si grand nombre de secteurs de la société sont arrivés ensemble à un tel point d’épuisement, d’exaspération même, ni n’ont été maltraités avec une telle brutalité par un gouvernement qui, en effet, a décrété l’« offensive générale » (1). C’est bien simple : ça craque d’absolument partout. Ehpad, hôpitaux, postiers, inspecteurs du travail, retraités, paysans, profs, étudiants, fonctionnaires bientôt, et surtout l’immense iceberg des salariés brutalisés du privé, dont la pointe a été sortie des eaux glacées par le désormais mémorable Cash Investigation spécial Lidl&Free – et le tout, c’est là l’esthétique particulière de l’époque, pendant que les plus riches sont invités à se goinfrer dans des proportions sans précédent sur le dos de tous ceux-là !

Serge Halimi rappelle cette stratégie vieille comme le néolibéralisme du blitzkrieg généralisé, attaque simultanée sur tous les fronts visant à produire un effet de sidération qui laisse les opposants, totalement désorientés, courir dans tous les sens, avoir toujours un train de retard, pour finir défaits dans tous les compartiments du jeu. À l’évidence Macron en est là. Ce qui est étonnant avec tous ces « modernes », c’est combien ils pensent vieux (2). Macron croit dur comme fer à la théorie du ruissellement – Reagan. Faux. Il veut privatiser les chemins de fer – Thatcher. Désastreux (mais c’est également le propre de ce « réalisme », et de ce « pragmatisme », d’ignorer jusqu’aux enseignements les plus élémentaires et du réel et de l’expérience). Le voilà maintenant tenté d’émuler la brillante stratégie d’un ministre des finances néo-zélandais des années 1980. Il n’est pas exclu qu’il se trompe.

Il faut toute la médiocrité intellectuelle des gens de presse pour avoir fait de Macron un « président intellectuel ». Hormis être capable de penser autrement que par recettes et de reproduire mécaniquement un passé disqualifié, un président « intellectuel », disons machiavélien (ce qui n’a rien à voir avec « machiavélique »), prêterait attention au fait que des procédés politiques ne valent que dans les conjonctures qui leur ont donné leurs conditions de possibilité. 2018 n’est pas le 1984 de Margaret Thatcher, ni le 1989 de Roger Douglas, le ministre des finances néo-zélandais. Pas non plus le 1995 des grandes grèves (3). Tout a changé et, dans un environnement différent, les mêmes causes ne produisent pas nécessairement les mêmes effets. Ce qui a changé pour l’essentiel tient à dix ans de crise « financière » qui ont produit de sérieux ébranlements dans les têtes, et jusque dans les couches de la population qu’on croyait résistantes, fidèlement acquises au système : les cadres.

Il s’en faut pourtant que des esprits ébranlés deviennent des corps en mouvement. Toutes sortes de choses les retiennent, matérielles notamment. Mais d’une autre nature aussi, une en particulier : l’absence d’une parole assez forte qui saurait les rassembler. Que l’éparpillement soit la première ressource du pouvoir, c’est vieux comme la politique. En 2017, Jacques Chastaing qui, pour le Front Social, surveille le front des luttes invisibles, comptabilisait plus d’un million de journées de grève sur deux mois (4) – toutes, ou presque, passées sous les écrans radars. Mais ce million n’est que de la poussière de grève. Il faut le compacter pour en faire une grève générale. Dont en réalité tous les éléments sont là – mais pas le principe unificateur.

À qui reviendrait-il normalement de le fournir ? Aux confédérations syndicales évidemment. Il suffit d’énoncer la réponse pour se voir au bord du désespoir. Faisons un tri rapide : on ne parlera pas de la CFDT (« Yellow is the hottest colour ») ; non plus de FO qui rivalise avec elle au jeu idiot de « l’interlocuteur privilégié ». Des plus grosses confédérations, reste la CGT. Écartons d’emblée tout malentendu : il n’est question ici que des directions, et non des bases. Ce que les bases, spécialement celles de la CGT, recèlent d’admirable combativité, nul ne l’ignore. Si la CGT était un alambic, les vapeurs s’élèveraient. Or ici tout reste à fond de cuve – où d’ailleurs ça glougloute méchamment. Mais dans les tortillons à Montreuil : rien.

L’enlisement institutionnel

Ou plutôt si : un mélange de dégénérescence bureaucratique (prévisible dans n’importe quelle organisation de cette taille) et, plus encore, d’incrustation dans le système institutionnel d’ensemble, mélange qui a fini par produire une sorte de passion de l’échec. Retraites 2010 : échec. Loi El Khomri 2016 : échec. Ordonnances « code du travail » 2017 : échec. Si l’on se contente d’extrapoler à partir de la tendance, l’épisode « SNCF 2018 » ne s’annonce pas au mieux… Mais, précisément, il s’agirait que quelque chose d’autre se passe. Ce qui suppose de déjouer la tendance – donc de commencer par s’en faire une idée.

Il y a d’abord la force de phagocytose propre à tout système institutionnel. C’est d’ailleurs une vérité très générale : tous les malins qui se la racontent en imaginant qu’ils vont courageusement rentrer dans le système pour le « changer de l’intérieur » finissent Gros-Jean comme devant – ou plutôt attablés avec leurs nouveaux amis, serviette autour du cou. Sauf rarissimes exceptions, on ne change pas le système de l’intérieur, c’est lui qui vous change de l’extérieur. On dira que les confédérations n’ont pas le choix et qu’elles doivent bien participer au jeu. On dira ça. Et puis, en longue période, on observera les effets.

Il faut situer convenablement cet argument : que les sections et les délégués d’entreprise aient, eux, à se battre, donc d’abord à négocier, c’est-à-dire à « jouer le jeu », la chose est évidente – pour le coup, pas trop de choix… Mais ça n’est pas de ça qu’il est question ici. Il est question de savoir ce que signifie vraiment « jouer le jeu », au niveau confédéral, quand le jeu, depuis tant d’années, a pris la tournure qu’on lui connait. Soyons coulants et cherchons une position de compromis : il y a des systèmes avec lesquels il peut rester du sens à jouer le jeu institutionnel « de l’intérieur ». Celui auquel nous avons affaire a cessé depuis belle lurette d’appartenir à cette catégorie. À un moment, il s’agit de s’en rendre compte.

La direction de la CGT a d’autant plus de mal à y venir que le système institutionnel ne la tient pas seulement par toutes les pernicieuses onctuosités de la sociabilité des « décideurs », mais aussi par les parties financières. Sur 46 millions de recettes (comptes 2016), 13,5 viennent des cotisations (30 %), le reste de « subventions d’exploitation », de mystérieuses « contributions », et « autres produits » aussi clairement identifiés – en fait, pour l’essentiel, des subsides d’État. Dont on comprend qu’on y regarde à deux fois avant de lui mordre la main.

Sans doute, ce qu’on nomme par facilité « la direction » est-elle en fait un objet bien plus composite, agrégeant dans des rapports en partie conflictuels la confédération proprement dite, les fédérations-baronnies et des structures locales. Paradoxalement, la CGT n’a rien du monolithisme qui lui est prêté par les clichés médiatiques – et il n’y a pas de « bouton rouge » de la mobilisation dans le bureau du secrétaire général à Montreuil. Le pouvoir de mobiliser est assez largement décentralisé, dans les fédérations, parfois plus bas, mais à des niveaux où la chaîne de la dépendance financière n’est pas moins réelle, ni serrée… sachant que la direction proprement confédérale dépend de ces soutiens-là pour se faire élire, et pour se maintenir.

En tout cas, l’habitus institutionnel, que contractent immanquablement ceux qui entrent dans les jeux institutionnels, et qui efface des esprits jusqu’à la possibilité d’attenter au jeu lui-même, se joint à la dépendance financière aggravée pour exclure toute épreuve de force significative qui, au-delà de la gêne pour tel ou tel gouvernement, conduirait non seulement à une modification du rapport de force avec l’État – en général –, mais, plus gravement encore, à la possibilité d’une contestation sérieuse de l’ordre social, dont cet État est le gardien. Rien de cela n’arrivera – « on gère ». Par conséquent on gère l’échec. Et l’on sait parfaitement situer les points critiques, ceux dont il ne faut surtout pas s’approcher, ou desquels il faudrait organiser la déviation dans les sables, ou le reflux, si d’aventure une dynamique « mal maîtrisée » conduisait à les envisager de trop près.

Voilà déjà de quoi revenir à la question des conditions matérielles. Tous les délégués de site ne disent-ils pas la même chose : « on a du mal à mobiliser » ? Et les fédérations s’enveloppent de rationalité : on ne prendra pas le risque de mobiliser si c’est pour faire petit – et échouer. Ici, ne pas céder aux apories de l’œuf et de la poule. Les bases y regardent à deux fois avant de sortir parce qu’elles voient comme tout le monde la série des râteaux. Et qu’elles en sont affectées au premier chef. C’est que dans les stratégies qui servent les passions de l’échec, il entre en particulier de ne jamais appeler pour une journée de week-end, et d’imposer aux salariés de poser un jour de grève qui, pour certains, fait mal dans l’entreprise, pour ne rien dire du salaire perdu. Et à la fin, pour rien. On accordera que ça ne fait pas un système d’incitations formidable. Aussi le million de journées de grève reste-t-il bien comme on veut qu’il reste : à l’état pulvérulent.

Misère du syndicalo-syndicalisme

Il a d’autant moins de chance de se compacter qu’il lui manque plus cruellement encore son liant. Or le liant, c’est une signification d’ensemble – bien sûr sous condition que la conjoncture ne prive pas de sens l’idée même d’une telle liaison. Il y a tout lieu de penser que la condition est remplie aujourd’hui : les ordonnances SNCF ont à voir avec les lois travail qui ont à voir avec la managérialisation de l’université qui a à voir avec la sélection des étudiants qui a à voir avec l’emprisonnement des agriculteurs dans le glyphosate qui a à voir avec les suicidés de l’hôpital de Toulouse, avec ceux de Lidl, de Free, avec tous les fracassés de l’entreprise, et avec l’immense cohorte de ceux qui sont à bout. Qu’il y ait toujours eu, dans tout état du monde social, des mécontents, la chose va de soi. Qu’il y ait aujourd’hui, et dans des couches aussi nombreuses, aussi variées, de la population, autant de poussés à bout, c’est peut-être une nouveauté, qu’il reviendrait à une épidémiologie sociologique et historique de documenter – que des DRH se mettent à écrire des livres pour libérer leur conscience des immondices que leur fonction leur a fait faire (5), que des médecins, peu connus pour leurs propensions séditieuses, en soient à se jeter par la fenêtre, n’est-ce pas quand même l’indice de quelque chose ?

En tout cas, tout ça sort du même « lieu », de la même matrice – qu’on appelle usuellement « néolibéralisme » pour faire sténographique (6). Ce n’est pas parce que ce lieu est abstrait que ces contours ne sont pas nets. Ils sont très bien identifiés même – on ne compte plus les travaux qui se sont attachés à les cerner. Ce sont des idées qui infestent toutes les têtes dirigeantes, dans tous les secteurs où l’on prétend diriger : gouvernement, haute et moyenne administration, universités, entreprises, chefferies médiatiques.

Pour notre malheur, il semble qu’il n’y ait qu’un secteur du système institutionnel où l’on n’accède pas à la généralité de la chose : les directions confédérales (on parle bien sûr de celles qui n’ont pas trouvé enthousiasmant ce nouvel ordre du monde). Qui sait, peut-être qu’on y accède. Mais alors on se retient bien de le dire, et de construire avec le moindre discours – qui précisément, viendrait lier ensemble des fractions du salariat autrement abandonnées à leurs antagonisme catégoriels : « les privilèges des cheminots », éructeront les cadres qui sont devenus eux aussi candidats à la défenestration ! et, en dernière analyse, pour les mêmes raisons qui vont mettre les cheminots à l’arrêt !

Mais, de cette dernière analyse, on ne trouvera trace dans aucune grande confédération. La certitude de la démission intellectuelle et politique a été définitivement acquise avec les très grosses manifestations de janvier et mars 2009. Sans aucune raison « institutionnelle » particulière, aucun projet de loi, aucune attaque gouvernementale vicieuse, des millions de personnes étaient descendues dans la rue, révulsées du désastre bancaire de l’automne 2008 et des conditions dans lesquelles on s’apprêtait à l’éponger. Si l’on peut au moins reconnaître aux confédérations le mérite d’avoir « appelé », elles n’avaient rien trouvé d’autre, pour donner sens à cette colère profondément politique, que de lui adjoindre quelques indigents mots d’ordre à base de « conditions de travail » et « d’augmentation des salaires ». Des mots d’ordre de conventions collectives face à rien de moins que l’ébranlement du capitalisme financiarisé. Des mots d’ordre auxquels, du reste, les gens n’ont prêté aucune attention : eux savaient bien pourquoi ils étaient dans la rue et quel était l’objet réel de leurs écumantes colères. Voilà cependant où conduit immanquablement la pauvreté des appels du syndicalo-syndicalisme : à la volatilisation en deux coups d’une formidable énergie politique qui s’était levée, et qui avait tout pour faire du chemin. À la condition évidemment d’être reconnue et encouragée dans ce qui l’intéressait. Deux mois plus tard, tout était retombé, et le 1er mai 2009 fut atone – comme d’habitude.

Il faut en effet appeler syndicalo-syndicalisme cette incurable maladie confédérale qui fait mettre la tête dans le sable aussitôt qu’apparaît de la politique. Même pas seulement la politique au sens institutionnel du terme – la politique des partis et des élections –, celle dont la charte d’Amiens prohibe le contact. Mais la vraie politique, la politique au plus haut sens du terme, celle des idées qui interrogent dans sa globalité le monde où l’on vit, et qui porte le désir d’en changer – une politique, et cela fait partie de ces nouveautés que Macron, Machiavel de sous-préfecture, ignore complètement, une politique qui depuis 2008 s’est répandue dans les têtes comme jamais. Car, à part les ravis de la « classe nuisible » (7), il n’est plus une personne qui ne voie pas que le monde comme il va, va très mal. Mais trouver que le monde va mal, trouver même qu’il est odieux, c’est demander de la vraie politique, c’est vouloir prendre la rue pour de la vraie politique, et pas pour des histoires de tickets-restaurants. Disons-le au cas où : c’est très important les « histoires de tickets-restaurants » (généralement comprises). Il y a un nombre affolant de salariés pour qui ça revêt une importance dramatique. Mais à force de ne vouloir sauvegarder que les tickets-restaurants, en se refusant à parler de quoi que ce soit d’autre, les confédérations arriveront par nous faire perdre jusqu’aux tickets-restaurants.

Or, « quoi que ce soit d’autre », c’est la politique. Et nous y sommes. L’affaire de la SNCF est une affaire de politique : il y est question des principes d’un ordre entier. La racaille éditorialiste, qui n’a pas désarmé depuis 1995 (8), est déjà sur les dents. Le tir de barrage va être immonde, phénoménal. Auprès de la population, il mettra dans le mille à chaque fois qu’on tentera de tenir la crête « des cheminots », si entièrement légitime soit-elle. Il est assez évident que nous ne réussirons qu’à la condition de faire entrer les non-cheminots dans le conflit des cheminots. C’est-à-dire qu’à la condition de lier les cheminots à tout ce à quoi ils doivent être liés, et de les lier politiquement. En produisant les preuves : ce qui agresse les cheminots et ce qui pousse des agriculteurs au désespoir et ce qui transforme des petits chefs en tortionnaires et ce qui suicide des salariés et ce qui réduit l’université à la misère et ce qui brise le cœur de soignants se voyant mal soigner, est la même chose : le même monde. Or : des agriculteurs sont désespérés, des petits chefs sont dans un devenir tortionnaire, des salariés passent par les fenêtres, de l’eau de pluie coule dans les salles de classe, des soignants ont le cœur brisé, etc. Beaucoup de gens souffrent, terriblement même. Beaucoup trouvent ce monde haïssable et en passe d’être déserté par toute signification humaine. Ils le sentent. Là est la ressource du combat. Une ressource politique. Mais qui ne jouera qu’à la condition de rencontrer un discours politique.

Pour un syndicalisme politique

Que la direction de la CGT soit disposée à tenir ce discours, c’est ce dont il y a tout lieu de douter. Dans la situation actuelle, c’est pourtant la seule ligne capable de succès.

On se tromperait beaucoup si on pensait qu’ici l’organisation est prise comme « ennemie ». Il n’en est rien, d’abord parce qu’à la CGT, il y a la base, et que la base n’a jamais démérité – il suffit de se repasser l’histoire des Contis, des Goodyear, des PSA et de toutes les luttes que la postérité a inégalement reconnues, pour savoir ce que l’organisation compte de personnes décidées à se battre. Mais même en la prenant tout d’un bloc, direction comprise, la CGT reste une puissance de mise en mouvement à nulle autre pareille, et c’est là une donnée qu’un minimum de réalisme ne peut en aucun cas négliger. Sauf dans les fantasmes horizontalistes, ou bien en quelques circonstances proprement historiques, donc rares, les mobilisations ne naissent pas par génération spontanée : il y a fallu un germe, quelque chose qui fasse pôle, et autour duquel les gens se rassemblent, parce qu’ils savent alors où aller pour se rassembler – on ne se rassemble pas si on n’a pas un « lieu ».

Lors des lois El Khomri, il y a d’abord eu une pétition qui, sortie de nulle part, a fait deux millions de signatures, et puis un hashtag « On vaut mieux que ça » à 500 000 vues – c’est bien qu’ils avaient touché un nerf et, par-là, la preuve qu’il y avait un nerf à toucher. Et qui oserait nier que le nerf est toujours là, plus à vif que jamais ? Encore faut-il que se fasse connaître quelqu’un pour le toucher de nouveau.</p

Tout le monde sait très bien qu’après une pétition et un hashtag, il faut du plus lourd pour que ça continue dans la rue. Il y avait la CGT. Le problème, c’est que la CGT nous met dans la rue, et puis nous fait rentrer aussi sec. Si le réalisme commande de ne pas faire l’impasse sur son pouvoir de mobilisation, il commande aussi de regarder la manière dont il est utilisé. Ou retenu. Quand la rétention, déterminée par toutes sortes de mauvaises raisons, fait enquiller les défaites, on a le droit de poser des questions. Spécialement à la veille d’un grand combat.

Or, on ne fait pas le même syndicalisme en 2018, après dix années de crise structurelle mondiale, que dans les années fordiennes. Voilà un moment que le syndicalo-syndicalisme a rencontré, et même dépassé, sa limite. S’il n’est pas capable de faire de la politique, c’est-à-dire de tenir un discours général, où d’ailleurs toutes les luttes peuvent venir prendre un sens d’ensemble, il ne sortira plus vainqueur d’aucun grand affrontement, précisément parce que les grands affrontements emportent des enjeux essentiellement politiques, s’ils sont masqués par la particularité du front attaqué (ici la SNCF).

Mais alors une politique des idées ne détermine-t-elle pas de nouvelles relations avec la politique des partis ? Si. Inutile ici de brandir la charte d’Amiens comme un fétiche. Du reste, sur cette question, elle est aussi brève que ses intentions étaient datées, on en fait donc exactement ce qu’on veut. Dans une situation d’offensive générale, tout est à revoir. Si l’intervention de Jean-Luc Mélenchon lors du mouvement contre les ordonnances « code du travail » a été, dans sa forme, bien faite pour braquer le monde syndical, il n’est pas sûr qu’elle ait été dans le faux quant au fond de l’affaire. D’abord parce que le constat de l’impuissance volontaire du syndicalisme institutionnel commence à se répandre après tant d’échecs. Et qu’il est dans la logique des choses qu’une autre organisation, ici politique, donc, précisément, capable de tenir le discours global que le syndicalo-syndicalisme ne veut pas tenir, fasse mouvement. À plus forte raison quand elle dispose, comme c’est le cas avec la France Insoumise, d’une réelle capacité propre de mobilisation – appelant par conséquent le même regard de réalisme que sur la CGT.

Prenons le risque de l’exercice un peu oiseux de la prédiction rétrospective : un appel conjoint et paritaire CGT-FI (ou tout autre groupement de forces politiques) à manifester un jour de week end contre la réforme « Code du travail » avait de très grandes chances de taper le million : salariés du privé faits aux pattes en semaine, cadres qui n’en pensent pas moins, familles à poussettes, tout ce monde-là serait venu rejoindre les camionnettes sonos et les ballons gonflables. À un million dans la rue, la donne change. Car un million met en joie, et ne demande qu’à recommencer, pour revenir encore plus nombreux le coup d’après. Au lieu de quoi nous avons eu les manifs saute-mouton de semaine vouées à finir à quelques dizaines de milliers. La presse dit « le mouvement s’essouffle ». Les confédérations disent « le mouvement s’essouffle ». Et se pressent de tirer l’échelle. Moyennant quoi, nous avons le nouveau Code du travail.

L’occasion de ne plus être seuls

Or, une occasion se présente. Pour tous ceux qui voient dans leurs vies mêmes ce monde rendu à ses extrémités, le minimum est de la leur confirmer comme telle, c’est-à-dire comme lutte d’intérêt commun, pour qu’ils cessent de souffrir chacun par devers soi. Que peut être la politique sinon la production d’affects communs et de causes communes ? Les pouvoirs eux le savent bien, si c’est de connaissance pratique, qui travaillent en permanence à produire de l’isolement. Mais de temps en temps une fusée vient trouer la chape. Même la presse du capital finit par s’en apercevoir – ou laisse passer entre les mailles un article de dédouanement. Une journaliste du Monde enregistre ainsi l’onde de choc du Cash Investigation sur Free et Lidl (9). Dans tous les supermarchés de la région, on commence à parler : « Tu as vu France 2 hier soir ? » s’interrogent des employés d’un Leader Price. Et l’un deux commente : « C’était comme un mot de passe pour dire : tu as vu, on n’est pas les seuls ». Voilà exactement résumée toute l’affaire : n’être pas seuls, arrêter de se sentir seuls. C’est peut-être le paradoxe le plus spectaculaire, et la performance la plus remarquable, du néolibéralisme que d’avoir produit à ce point le sentiment de la solitude quand il maltraite identiquement un si grand nombre de gens. Faire de la politique, c’est défaire la solitude. Et comme elle ne se défait pas toute seule, c’est produire la cause commune – depuis un pôle de rassemblement. C’est ce que le syndicalo-syndicalisme a abandonné de faire – s’il l’a jamais pratiqué. Il est vrai que dans l’état présent de l’ordre social, la politique de la cause commune est nécessairement une déclaration de guerre à l’ordre social…

Redisons que rien de ceci n’enlève de leur importance aux luttes concrètes, pour les avantages matériels, sur le terrain – les luttes bread and butter comme disent les anglais. Un syndicalisme qui l’oublierait se vouerait simplement à la disparition par inutilité, et aussi du fait que – tous les délégués le disent – le syndicalisme commence à la base, dans le contact assidu avec les collègues, donc autour de ce qui les intéresse au premier chef. Mais ça n’est pas de ce côté que se tient le plus grand risque, c’est de l’autre : du côté de la production de la cause commune, qui n’est nullement la prérogative « des partis », mais échoit par le fait à toutes les organisations dont le pouvoir de mobilisation est important – dans cette hiérarchie, la CGT tient évidemment le premier rang –, et en fait comme une condition même de réussite de leurs propres combats. Par définition, d’ailleurs, une lutte dans laquelle la confédération elle-même se trouve engagée est une lutte qui emporte des enjeux globaux – c’est-à-dire politiques. Et demande donc de parler de la politique, like it or not.

Moment

On hésite, forcément, à dire tout ça, à la veille d’un mouvement social où la CGT, pour le meilleur ou pour le pire, tiendra un rôle décisif. Mais alors quand faut-il parler ? Avant, ça n’est pas opportun. Après, c’est trop tard. Bref, ça n’est jamais le bon moment. Donc maintenant. Sans doute, nul n’a-t-il à s’arroger le droit (ou le ridicule) de penser la stratégie de la CGT à la place de la CGT. Cependant, il se trouve que notre intérêt bien compris, et ces derniers temps bien douché, passe par elle. Ce qui nous autorise à dire une ou deux choses. D’abord que, si d’aventure la mobilisation du 22 mars est importante, alors il sera de la responsabilité de la CGT de veiller sur elle. Ensuite qu’il est l’heure pour l’organisation de mesurer combien les temps ont changé. Le déchaînement néolibéral ne se connait plus de limite, il va tout emporter, et notamment les centrales qui seront restées les deux pieds dans le même sabot à jouer le jeu idiot sans comprendre qu’une contre-révolution s’apprête à les renvoyer au néant (si elles ne sont pas passées à la franche collaboration) – car, après la SNCF, il y aura la fonction publique, le SMIC, la Sécu, tout ! Après tant de défaites majeures depuis 2010, il se pourrait que la CGT soit rendue à un point de décision : ou bien s’enfoncer dans l’insignifiance, ou bien se porter la hauteur de l’époque, c’est-à-dire à la hauteur d’une crise historique, et du rôle qu’elle peut y tenir. Mais à la condition de devenir capable de dire les choses que l’époque appelle. Si elle y parvient, elle peut devenir le lieu de convergence de toutes les forces qui n’en peuvent plus de ce monde. Et sinon, adieu Berthe — ou le coma institutionnel.

En fait, les syndicats des années fordiennes avaient un assistant politique, un assistant très puissant, qui faisait la politique à leur place et semblait les en dispenser : le Mur. Le Mur, c’était la figure de la différence, c’est-à-dire la figure politique par excellence, le rappel de ce qu’il n’y avait pas qu’une seule forme possible pour l’ordre social (et si calamiteuse fut celle de « l’autre côté du Mur »). Formellement parlant, la possibilité d’une alternative pesait considérablement dans tous les esprits, à commencer par ceux du patronat. Aussi cette pression venue du dehors des syndicats permettait-elle aux syndicats de rester dans le syndicalo-syndicalisme, et d’affecter ne s’occuper que de hausses de salaires et de conventions collectives. Mais cette époque est révolue. Et surtout, le capitalisme, débarrassé des saines régulations de la peur, est devenu fou de violence. Il en est arrivé à un point où sa brutalité globale n’appelle plus que des réponses globales. Les temps ont changé. Il est possible qu’il n’y ait plus de place, et d’espoir, que pour un syndicalisme politique. Et pourquoi pas révolutionnaire.

Frédéric Lordon

20 mars 2018

(1) Serge Halimi, « L’offensive générale », Le Monde Diplomatique, mars 2018.

(2) Lire Martine Bulard, « Les recettes du vieux monde en échec », « Travail. Combats et utopies », Manière de voir, no 156, décembre 2017 - janvier 2018.

(3) Voir le dossier « La grande révolte française contre l’Europe libérale » dans Le Monde diplomatique de janvier 1996.

(4) Jacques Chastaing, « Un tournant dans la situation sociale », Blog Mediapart, 27 mars 2017.

(5) Didier Bille, DRH, la machine à broyer. Recruter, casser, jeter, Cherche Midi, 2018.

(6) Lire Pierre Bourdieu, « L’essence du néolibéralisme », Le Monde diplomatique, mars 1998.

(7) Voir « Situation », Lundimatin, 13 juin 2017.

(8) Lire Serge Halimi, « Les médias et les gueux », Le Monde diplomatique, janvier 1996.

(9) Charlotte Chabas, « Dans la grande distribution, “Cash Investigation” a fait “l’effet d’une bombe” », Le Monde, 5 octobre 2017.

A A A
 https://blog.mondediplo.net/2018-03-20-Ordonnances-SNCF-l-occasion
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COMMENTAIRES  

24/03/2018 15:34 par Assimbonanga

LGS aura sûrement à cœur de publier cet article : http://www.revolutionpermanente.fr/Attaque-de-l-extreme-droite-a-la-fac-de-Montpellier-J-ai-vu-l-administration-applaudir-face-au-sang
L’information a filtré sur France Inter, mais avec un certain retard à l’allumage. Bon, heureusement, ils n’en sont pas encore au stade de pouvoir retenir une telle nouvelle et aujourd’hui, ils ont repris l’information plusieurs fois.

24/03/2018 17:20 par Georges SPORRI

Excellent ! Juste une petite remarque qui me paraît importante : lorsqu’il s’agit de nous forcer à voter pour Chirac ( 2002 ) ou pour Macron ( 2017 ) Thibaud et Martinez n’ont pas peur de "faire de la politique". Ils vont même jusqu’à présenter ça comme de l’antifascisme héroïque et à froncer les sourcils contre ceux qui ne marchent pas dans la combine .
Autre remarque : Macron a une chance plus qu’incroyable / Si la lutte commence le 22, Patatra ! Crac ! Boum ! Hue ! Un attentat "islamiste" débile mais providentiel advient dès le 23 / Ce qui permet de parler d’autre chose que des problèmes économiques et sociaux . Depuis 2015 la société spectaculaire-marchande nous fait vivre entre 2 épouvantails, le FN et le terrorisme, dont l’utilité contre-révolutionnaire devrait troubler les adeptes .

24/03/2018 17:24 par Danael

Lordon, un de nos rares intellectuels à rester lucide. Je ne sais pas s’il est un peu à l’avance, chaque fois, mais, nous, nous ne sommes pas toujours à la même heure pour résister. J’approuve sa proposition de fin de semaine pour commencer un bras de fer contre Macron qui encouragerait l’ensemble des citoyens et citoyennes à se réjouir de leur force et à s’impliquer.

24/03/2018 18:11 par depassage

Un discours lucide, mais je me demande souvent à quoi peut nous servir notre lucidité quand c’est toujours la confusion et le mensonge qui l’emporte. Restons lucide dans la mesure du possible qu’advienne que pourra.

24/03/2018 18:30 par irae

Si la SNCF tombe je tombe nous tombons vous tombez.

24/03/2018 19:59 par JC

Moui. Ok sur le constat, mais c’est long et on n’apprend rien, et en plus on omet l’exemple de la Manif pour Tous, ces manifs le dimanche avec son million de personnes, qui là aussi s’est soldé par un cuisant échec, avec la même éditocratie contre etc. Sauf que M. Lordon est partisan et non démocrate, mais moi lecteur, je ne le suis pas et je prends chaque question individuellement pour m’en faire un avis propre.

Il y a tout lieu de penser que la condition est remplie aujourd’hui : les ordonnances SNCF ont à voir avec les lois travail qui ont à voir avec la managérialisation de l’université qui a à voir avec la sélection des étudiants qui a à voir avec l’emprisonnement des agriculteurs dans le glyphosate qui a à voir avec les suicidés de l’hôpital de Toulouse, avec ceux de Lidl, de Free, avec tous les fracassés de l’entreprise, et avec l’immense cohorte de ceux qui sont à bout.

(et il le répète plusieurs fois, les problèmes sont liés)

Oui mais concrètement ça se passe comment ? Deux liens :
https://www.upr.fr/actualite/ne-trompons-de-combat-mise-concurrence-destruction-de-sncf-consequence-directe-de-appartenance-a-lunion-europeenne
http://www.cgt.fr/Ni-nulle-part-ailleurs.html

On a donc :
 des directives à appliquer obligatoirement sous peine de très lourdes amendes, poussant à la destruction de nos services publics
 une manifestation contre cette application des directives
 ceux qui l’organisent au sommet expliquent que tout volonté de se défaire de ces obligations, donc d’arriver à un résultat à l’issu de ces manifestations, sont d’extrême-droite et à écarter. Du coup ils proposent quoi ? On fait semblant et on encaisse une nouvelle défaite, et on attend la suivante ? Le programme est détaillé donc ça va aller vite.

Résultat, défaite sur défaite, l’épée de Damoclès des sanctions européennes étant plus crainte que les manifestations bien encadrées. Et bien sûr, les gouverneurs de la région France sont idéologiquement collaborant, c’est vrai, mais même s’ils ne l’étaient pas ça ne changerait pas grand chose concrètement ! Or, ça suffit, on veut du concret.

24/03/2018 21:16 par Georges SPORRI

@JC / Ce que tu dis est faible ! Très faible ! Entre 3 et 5 semaines de grève générale + manifestations monstrueuses + multiplication des subversions non violentes et on enterre le gouvernement Philippe et les GOPE dans le même cercueil / D’autre part ils ont pris la précaution de ne pas abroger le traité de Maastricht qui prévoyait de dispenser un pays confronté à de graves troubles de l’application des directives pour résoudre le problème !

24/03/2018 21:30 par Dominique

Sur http://www.mai68.org/spip2/spip.php?article1425 nous pouvons lire :

GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE !

Tout le monde en grève totale !

C’est la seule façon de gagner !

Ne vous occupez pas des syndicats !

Les directions syndicales font partie du pouvoir et sont nos ennemis autant que les patrons !

CGT - et Bernard Thibault devint chef :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1170

Dès aujourd’hui, vous qui êtes en train de lire ce texte, parlez vous-même à vos collègues de travail (ou à vos camarades de classe ou de FAC ou d’école, etc.), et dites-leur qu’il faut se mettre en grève. Qu’il faut faire grève tous ensemble pour gagner. Que maintenant il y en a ras le bol et qu’il faut une réaction forte et immédiate.

Dès aujourd’hui, sans demander la permission ni même l’avis des grands chefs syndicaux, ni du patron bien sûr, organisez vous-même une Assemblée Générale, et faites voter la grève.

Puis, faites des piquets de grève durs.

Puis, envoyez immédiatement une très grosse délégation dans l’entreprise publique ou privée (ou école ou lycée, ou fac, etc.) la plus proche de la votre pour demander qu’ils se mettent en grève au moins par solidarité.

Quand c’est fait (et s’ils veulent pas ou s’ils ont peur, allez en voir une autre) demandez-leur de l’aide pour aller mettre en grève une autre entreprise juste à côté, etc.

Il n’y a que comme ça qu’on pourra gagner. Prenons-nous nous-mêmes par la main !

Argument utile : dans une usine ou une fac en grève 15 jours de suite, les esprits se libèrent de leurs conditionnements hypnotiques. Les gens deviennent intelligents, ils apprennent à vivre ensemble, à réfléchir ensemble ; puis ils ne peuvent plus s’en passer. C’est comme ça que se crée la conscience de classe. Et c’est notamment pour ça, mais pas seulement, qu’il faut éviter à tout prix les mouvements saute-mouton où l’on fait un jour de grève ou de manif une fois par mois, ou même seulement deux jours pas semaines !

En 1986, il y avait une coordination ! En 1995, il y avait manif tous les jours !

Dès le début de ce mouvement, montez une coordination, c’est la seule solution. Voici comment procéder :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

L’UNION FAIT LA FORCE !

Toutes les grèves doivent s’unir au sein de la même coordination.

GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE !

Faites circuler ce message partout où vous pourrez !

24/03/2018 23:32 par JC

@Georges SPORRI
Je veux bien un lien pour vérifier ta dernière phrase.
Et je ne comprends pas comment se concrétise "l’enterrement du gouvernement Philippe et des GOPE" en fait, autrement que par un Frexit. Peut-être que la réponse sera dans ton lien, mais en pratique, de ce que j’en sais, notre pays a signé avec d’autres 2 traités, et les articles des traités cités par Charles-Henri Gallois font partie de nos engagements, ceux-ci imposant la mise en concurrence des services publics et le respect des GOPÉ. Si on ne veut plus de ça, alors dans les traités signés, les différents pays se sont mis d’accord sur une clause de sortie. Voilà, concrètement, ce que l’on peut revendiquer comme premier acte d’un volte-face politique pour à nouveau servir l’intérêt général. Tu penses à autre chose ?
Quant aux "Entre 3 et 5 semaines de grève générale", déjà faut avoir quelques économies de côté pour se passer de tout ce revenu, et "manifestations monstrueuses" oui mais y’a des groupes violents qui sèment la terreur (et qui ne sont pas tous de la police), donc visiblement tout le monde ne peut pas aller manifester en sécurité, on n’a pas forcément envie de se retrouver dans le cercueil en question. Moi personnellement j’ai peur de la foule, de la psychologie de foule, du mouvement de foule, d’être entrainé à faire des choses que je ne me pardonnerais pas par exemple... Y’a rien de plus bête et manipulable qu’une foule, où le conformisme règne, et souvent la violence. En fait je n’ai pas cette culture, elle ne m’a pas été transmise (parents se foutant de la politique), et je n’arrive pas à comprendre quel est le but d’une manifestation, sur quoi est-ce que ça devrait aboutir et par quel moyen de pression exactement (et l’expérience montre qu’une manifestation n’aboutit que lorsqu’elle va dans le sens du pouvoir - autrement si on veut faire une manifestation qui réussit, manifestons pour la construction européenne et la libre concurrence, on aura l’illusion d’avoir fait quelque chose en enfonçant des portes ouvertes).

25/03/2018 01:07 par Georges SPORRI

Au lieu de lire ce que monsieur Asselineau ( flic idéologique au service des institutions de la 5ème république ) te demande de lire je te propose de lire d’abord la loi fondamentale = DUDDH qui stipule que "lorsque le gouvernement viole les droits du peuple ou d’une portion du peuple, l’insurrection devient, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des DEVOIRS" ... L’ UE n’a pas osé abolir la DUDDH ... Je te propose aussi de lire intégralement le traité de Maastricht pour vérifier ce que je raconte et surtout pour cesser de te contenter des blabla-abracadabra d’Asselineau qui croit que la politique consiste à appliquer des textes paisiblement.
Pour le reste : une grève générale suppose effectivement, comme l’exprime Dominique, la création de coordinations locales et d’une coordination nationale / Lorsque la grève générale devient insupportable pour les populations les plus fragiles la coordination nationale peut décider une reprise partielle du travail SOUS CONTROLE des coordinations locales en échange d’un paiement des jours de grève, mais ça c’est de la cuisine ou, si tu préfères, un détail technique.

25/03/2018 06:25 par babelouest

Il y a des choses qu’on peut faire : il est clair que justement il faut les faire, d’abord, et en parler, ensuite. Un secret partagé par deux personnes n’est plus un secret.

25/03/2018 09:21 par CN46400

"D’abord que, si d’aventure la mobilisation du 22 mars est importante, alors il sera de la responsabilité de la CGT de veiller sur elle. "

J’extraie une ligne d’un texte qui en contient bien d’autres qui mériteraient qu’on s’y arrête. Si Lordon avait passé quelques années dans une taule il ne négligerait pas, comme il le fait, FO et la CFDT, qui déclinent partout, en résignation systématique, l’influence médiatique de la classe bourgeoise dominante. Il saurait aussi que le fonctionnement d’une section d’entreprise de la CGT suppose que des travailleurs doivent sacrifier pas mal de temps libre, leur avancement éventuel, faire une croix sur les postes le moins pénibles, sans parler des menaces de licenciement etc... Il saurait aussi que les postes de travail sont , maintenant et partout, disposés, et organisés, pour limiter au strict minimum les contacts entre prolos. En 68 les patrons ont dû concéder la section d’entreprise, mais depuis, ils ont tout fait, logiquement, c’est aussi cela la lutte des classes, pour entraver son influence dès qu’elle est jugée négative pour eux.
Reste la solution "mélenchoniste" de la "grève" en dehors des jours de travail, du samedi ou du dimanche. Mais est-ce vraiment nouveau ? Combien de ces manifs avons-nous au compteur ? avec quels résultats ? Mais qui peut nous démontrer que cela peut remplacer la mobilisation des prolos devant le bureau du DRH ? En vertu de quoi la CGT serait-elle la seule à pouvoir convoquer une telle action ? Si le "peuple" est chaud, pourquoi le feu vert de la CGT serait-il nécessaire ?

25/03/2018 09:57 par Cecile

Rompre l’isolement, faire corps, faire réellement sentir que "s’ils ont les millions nous sommes des millions". Oui il faudrait pouvoir se rassembler en grand nombre, encore faut-il donner les moyens de nous faire venir , n’ y a t-il pas possibilité de contourner les procédés juridiques les jours de grandes manif pour rendre accessible de façon gratuite les transports en commun pour se rendre aux grands rassemblements.
C’est peut-être anecdotique mais si je prends mon exemple, je vis dans un petit village je n’ai pas de voiture et je touche un peu moins du SMIC, pour venir sur Paris en train je débourse plus de 40 euros, ça n’a l’air de rien mais sur des petits salaires c’est énorme.

25/03/2018 10:12 par François

" C’est peut-être le paradoxe le plus spectaculaire, et la performance la plus remarquable, du néolibéralisme que d’avoir produit à ce point le sentiment de la solitude quand il maltraite identiquement un si grand nombre de gens".
Ce n’est en rien un exploit. Les "gens" ne veulent pas élever collectivement la qualité de vie, ils veulent individuellement accrocher le wagon de l’ultralibéralisme pour en collecter quelques fruits. Ils veulent être le moins nombreux possible à partager le peu de fruits disponibles. L’ultralibéralisme, c’est l’égoïsme des riches qui prospère sur celui des pauvres.
Quant-au constat sur le syndicalisme, que F Lordon a su dresser sans trop aller au clash, je le partage à 100 %. Le syndicalisme, là ou je bosse, c’est pas beau à voir. C’est la base et la centrale dans le même bâtiment, alors pas besoin d’avoir un esprit de synthèse hors du commun pour comprendre.
L’élection, qu’il s’agisse des représentants des centrales syndicales, de l’exécutif ou du législatif, c’est LA tromperie de plusieurs siècles. On choisi ceux qui vont nous trahir.

25/03/2018 10:28 par monde indien

Merci Frédéric pour ce très bon texte - il nous faut le continuer -
Ce qu ’ on doit reprocher aux syndicats , on doit le reprocher aussi aux partis - ne pas se fédérer ... quel manque de solidarité - on doit aussi sans doute le reprocher à la base - chacun prêche pour sa chapelle - quels curés !
Ce que tu dis du manque de politique est tout à fait vrai pour ces 3 groupes : la politique étant simplement l ’ organisation de la vie de la collectivité - c ’ est ce qui fit défaut aux grandes révolutions qui se rebellèrent contre des ordres oppresseurs , mais le moment venu eurent à improviser une nouvelle organisation qu ’ ils n ’ avaient jamais envisagée - c ’ est à nous tous de la faire , syndicats , partis , et base , nous tous , de le faire . Ce que 1968 avait appelé l ’ an 01 . Et le faisant , nous nous apercevrons de que nos convergences sont innombrables - Nous en apercevant nous aurons moins de mal à nous organiser pour virer le libéralisme - ( à ce propos , pourquoi parler de néo-libéralisme ? Libéralisme ne suffit-il pas ? ) - A ce propos , la solidarité dont nous parlons doit aussi s ’ exercer au niveau international : nos sorts sont liés - nous ne devrions pas oublier les délocalisations , et nous bénéficions en permanence de ce qui est produit dans les pays + pauvres , où la condition des travailleurs est encore pire qu ’ ici . Le treizième forum international vient de se terminer au Brésil et personne n ’ en a parlé . Valeur négligeable ? Continuons donc de lutter chacun pour sa petite assiette ........
Amicalement ,
http://mondeindien.centerblog.net/

25/03/2018 10:59 par Paulo

Des leçons encore des leçons.
Comme l’a écrit Geoffroy De Lagasnerie dans Politis : "Je pense par exemple que notre manière d’hériter de mai 68 réinstalle une mythologie de la politique en vertu de laquelle un moment politique parfait serait un moment "total", au cours duquel toutes les luttes se dérouleraient en même temps. Nous vivons sous la domination de cette norme, ce qui se voit dans notre question à "rassembler" les luttes et dans notre rêve de "refaire Mai 68". Mais l’ampleur du projet engendre le sentiment que l’on ne fait rien - ou rien d’assez radical - si l’on ne refait pas Mai 68. C’est un peu cette mythologie qu’à voulu réactiver Nuit debout. - sans succès comme on l’a vu... Il faudra d’ailleurs un jour se poser la question de la responsabilité de Nuit debout dans l’échec de la mobilisation conter la loi El Khomri sur le travail." - (extraits - Politis hors série n°67 fer-mars 2018)

25/03/2018 11:00 par Assimbonanga

@JC. Je crains que de n’avoir comme idée fixe que le frexit soit la manifestation d’un suivisme de foule, à votre insu bien entendu. Cela ressemble fort à un leurre intellectuel, un appeau, une consigne hypnotique, une croyance supérieure. Cet objectif fixé étant tellement lointain il économise le sujet de devoir agir dans son environnement proche. C’est un peu comme la croyance en un paradis. Vos parents ne vous ont pas transmis la fibre manifestante et cette façon de ne pas faire vous a été transmise, bon, c’est comme ça. Pour autant, ne croyez pas que le fait de défiler dans les rues soient un phénomène de foule : c’est le contraire. Le gros des foules, il reste chez lui.
Vous utilisez tous les arguments : j’ai pas de sous pour me permettre de faire grève, il y a des casseurs dans les manifs, c’est risqué. Ben oui. Maintenant, puisque vous vous penchez sur vous-même, je crois que vous vous situez plutôt dans la masse inquiète et passive. Ce n’est pas un crime.
Ici, on est tous un peu des vieux schnock, globalement, imprégnés d’habitudes anciennes et de littérature et d’histoire du XXè siècle . Regardons ce qui se passe parmi la jeunesse. Regardons la fac de Montpellier, toutes les facs, les zad, toutes les expérimentations agricoles, organisations collectives, les idéaux (j’ai pas dit idéologie)...
Dans le monde du travail subalterne, celui qui fait vivre la société, que va-t-il se passer ? Quelle prise de conscience ? Quelle rébellion ?
C’est le suspense. Et nous, on écrit nos commentaires.
(C’est 50€ la consultation. Faire passer par le comptable de LGS. Merci.)

25/03/2018 11:03 par Assimbonanga

Oui @Cécile. Nous on n’a pas les dollars de Kadhafi pour se payer des locations de trains. L’auto-stop ? Le blablacarisme auto-géré ? S’organiser quoi...

25/03/2018 11:14 par Roland011

Au point ou nous voilà rendu, perso et en accord avec F L, j’irais même plus loin, il n’y a strictement rien à attendre de ce gouvernement, ils et elles ne changeront rien à leurs délires. Ce sont des illuminés croyants à ce qu’ils pensent profondément, émules de F Hayek, Les Chicago-Boys (Friedman) à la française et tellement ‘moderne’ (Thatcher/Reagan) Ils sont persuadés d’avoir raison malgré l’échec patent enregistré depuis plus de 30 ans. Ce sont une partie de ces « éduqués nuisibles » (Lordon) gavés dans les élevages en batteries type ENA ou écoles de commerce a pensée unique, soutenus par la partie en dessous, plus proche du poujadisme que de la réflexion (les 24% et députés LREM) Et ce n’est pas les promenades de printemps qui changerons quoi que ce soit (certes ça permet de se retrouver, de prendre l’air, etc. Mais !)

25/03/2018 11:27 par irae

Juste une petite remarque qui me paraît importante : lorsqu’il s’agit de nous forcer à voter pour Chirac ( 2002 ) ou pour Macron ( 2017 ) Thibaud et Martinez n’ont pas peur de "faire de la politique". Ils vont même jusqu’à présenter ça comme

Très juste et raison pour laquelle je me suis promis de ne plus jamais faire grève.
J’ai vu ce qu’a donné lutter contre les ordonnances travail en manifestant et en perdant des jours de salaire, lutter sur les réseaux pour convaincre les mal-comprenants du premier tour que le seul vote utile c’est la FI, me faire traiter de tout entre les 2 tours en appelant à l’abstention pour ne pas entendre ce que les journaleux pontifient aujourd’hui : "il a été élu et bien élu" (mensonge éhonté mais bon l’amnésie aidant...) et voir des figures de "gôche" se précipiter une 2è fois dans le très commode piège FN qui leur a retiré toute crédibilté à moins qu’ils ne soient un tantinet complices (version complotiste).
Le sommet de l’art dans la duplicité absurde ayant été dépassé pour longtemps par l’affirmation d’un certain p. l. fustigeant la FI pour sa non participation au concert de pleureuses de l’entre 2 tours appelant à (accrochez-vous) "voter macron pour mieux le combattre". Que ce soit lui qui a soutenu tardivement et en traînant des pieds la candidature FI ou le petit benoit qui lui a très clairement contribué au résultat du 1er tour ou les syndicats jaunards ou oranges FO et cgt lesquels se sont massivement inscrits dans cette logique folle dont on mesure à présent les conséquence, je suis devenue totalement hermétique à ce qu’ils disent.
Attendre une impulsion à l’insurrection de quelque corps constitué parti politique ou syndicat que ce soit ne contribuera qu’à nous figer.

25/03/2018 13:07 par JC

@Georges SPORRI : Le "abracadabra paisible", a priori c’est ce qu’ils font outre-Manche, et ça se passe très bien. L’insurrection et la tentative de bras de fer, on l’a vue en Grèce, plein de gens ont probablement été blessés, mutilés, pour quel résultat. La France étant un pays malheureusement très polarisé politiquement, avec une haine de part et d’autre, de la part des groupes les plus idiots-fanatiques, si on commence à faire n’importe quoi ça pourrait bien vite finir en désordre général et guerre civile. Ça ne fait peut-être pas peur à des jeunes, des célibataires etc., en revanche des parents, des personnes âgées, des gens soucieux de leur sécurité se dresseront rapidement pour le retour de l’ordre. Cette belle expression de la DUDDH comme tu dis, je n’en vois aucun exemple possible d’application réussie, déjà parce que "le peuple" n’a pas encore faim, n’est pas une entité homogène en terme de conscience et de sens commun, il faut en passer par de l’éducation populaire et du débat, comme ce qu’on fait là.
C’est vrai qu’Asselineau veut agir dans le cadre existant, vu qu’il le permet, et c’est vrai qu’il n’a pas de fond révolutionnaire (outre remettre en cause notre abandon de souveraineté, ce qui n’est pas rien). Et dans l’idéal je ne crois pas qu’il ait tort, et si on agit sans réfléchir au préalable, menés par de mauvais bergers, ça ne peut que mal finir. Après peut-être que tu as raison, qu’on en est déjà là, moi en tout cas je suis entouré de gens qui ne sont pas à plaindre et ne voient pas le problème (sauf quand ils subissent une grève), c’est là que je me dis qu’on n’est pas rendu...

25/03/2018 13:16 par Danael

Paris a ses lieux de résistance qui peuvent être amplifiés, les transports gratuits aidant effectivement, et nous avons les nôtres qu’il faut aussi renforcer si nous parlons de faire participer un maximum de Français à la lutte présente et future. Le 22 mars , j’avais encouragé mes voisins à participer à la manifestation et ils en sont ressortis un peu plus convaincus, les discussions aidant. Ils n’iraient pas chaque fois prendre presque deux jours pour se rendre jusqu’à Paris (et même une fois suffit-il ?). Eux ils veulent voir des progrès sur leur lieu de proximité et ils ont raison. Le mouvement populaire (syndical, associatif, politique, etc.) doit s’exprimer et s’organiser surtout là où il est, s’il veut prendre un jour le pouvoir.

25/03/2018 13:16 par ATP

@Georges SPORRI
_La Déclaration Universelle des droits de l’Homme est une déclaration, elle n’a donc aucune valeur juridique, l’abroger n’aurait donc pas vraiment de sens.
Et le traité de Maastricht a été abrogé par le traité de Lisbonne qui, dés son entrée en vigueur le 1er décembre 2009, remplace tout les traités précédents par 3 traités( TUE,TFUE,Charte européenne des droits de l’Homme).

25/03/2018 15:03 par Assimbonanga

Michelle Tirone raconte comment la SNCF s’est arrangée pour dissuader les voyageurs de monter manifester à Paris : https://www.youtube.com/watch?v=QqKeYres7o8

25/03/2018 15:11 par Georges SPORRI

@JC / ça te plait l’Angleterre ? Le sadisme légal et officiel contre les chômeurs ? Les hôpitaux qui refusent de soigner certains cas ? Les salaires de 450 LS et les loyers de 600LS pour 24 m2 ? Les personnes âgées 81ans qui travaillent encore ? Le lien amoureux avec les USA quoiqu’ils fassent ? Population abrutie et aliénée prête à se suicider pour défendre la "liberté du commerce ? Je ne vois pas ce que le brexit a changé ...il me semble même que la situation des ouvriers-employés-chômeurs s’est aggravée .

25/03/2018 19:00 par juan

je salut IRAE
Le sommet de l’art dans la duplicité absurde ayant été dépassé pour longtemps par l’affirmation d’un certain p. l. fustigeant la FI pour sa non participation au concert de pleureuses de l’entre 2 tours appelant à (accrochez-vous) "voter macron pour mieux le combattre".
c’est tellement vrai ce que dit IRAE qu’au tour de moi des purs et durs de la gauche m’ont exactement dit ça , un concert de pleureuses ni plus ni moins , si on ne vote pas Macron le FN passera et on ne pourra plus manifester ect..
j’ai pourtant pris le temps de leur expliquer ce que signifier les projets Macron mais rien n’y a fait ils sont allés voter Macron au 2 ème tour , que Macron ne reculerait devant rien et tout le démontre aujourd’hui , les journalistes choisis, des économistes vertueux passent leur temps à la télé pour démontrer que les cheminots sont des nantis par rapport à ceux qui sont aux RSA , ou par rapport à des retraités percevant 500 ou 600 euro par mois , quelle différence entre Wauquiez Macron ou le FN ? je cherche mais je ne trouve pas
Hamon un fumigène , un écran de fumer pour les bobos de gôche
ma question à Frédéric Lordon c’est qui veut passer au socialisme en France ? , je vais à des rassemblement pour la défense du Venezuela je ne vois pas la présence des leaders de la gauche ! ou peut être n’ont ils pas encore fini de théoriser sur la question du socialisme ? ou autres choses , ça fait fait bien de parler du capital de Karl Marx , de Che Guevara , certes , au moins au Venezuela ils sont passés aux travaux pratiques , combien de ceux cela sont allés à Cuba pour donner des leçons j’en ai encore les oreilles qui sifflent ; ces peuples luttent même si l’empire ne leur fait pas de cadeau !!

25/03/2018 22:17 par Méc-créant

Toujours intéressant Lordon. Peut-être peut-on reconnaître que l’action syndicale, consciemment ou non, a toujours véhiculé une dimension politique mais il est certain qu’aujourd’hui, plus que jamais, elle doit l’assumer clairement. Ne serait-ce que pour retrouver un espace de lutte en reconquérant souverainetés populaire et nationale, ce qui implique de remettre frontalement en cause la soumission à l’UE et à l’euro, et donc, envisager d’en sortir.
Méc-créant.
(Blog :Immondialisation : peuples en solde ! )

25/03/2018 23:25 par JC

@Georges SPORRI
Mais pas du tout ! On n’a pas à se comparer, c’est un autre peuple !
C’est simplement qu’ils ont retrouvé leur souveraineté de la façon que tu qualifies d’abracadabrantesque et au final on ne voit pas bien en quoi. Ne me fais pas de procès d’intention, la discussion portait sur le moyen de retrouver la souveraineté nationale, ce qui ne résout rien de plus, c’est juste un préalable (sortir de l’européisme). Mais peut-être qu’on sortira de l’européisme pour se jeter dans l’eurasisme ou pire, le mondialisme directement, auquel cas on ne gagnera pas forcément au change à long terme.

26/03/2018 12:01 par IMBERT Olivier

ceci me paraît tout simplement lamentable comme exercice de style et comme façon au fond proletaro-organisé-phobe de cette gente négriste devenue pouvoir constituant phantasmatique.et au fond comme Arendt sur la survalorisation du fantasme en latin de la vita activa à propos d’un animal homo laborans...aux vertus platoniciennes envoilées dans sa toge de pseudopenseur et de phraséologue renégat et même plus révisionniste...de plus comme il se doit rien sur le fait que les défaites sur le fond dates pour la plupart depuis 1982...et donc de leur gauche en critique déjà du vieux mouvement ouvrier par exemple qu’en 2002-2003 pour les retaites et notamment dasn le mouvement enseignant qui ne dit mot de la fsu en phase lecteur captif du monde diplo échouant sur le bac philo d’une grève de longue durée ou des praticiens de la fonction symbolique d’alternative économique, mais aussi pour le mouvement des fonctionnaires en 1995 et pas des cheminots et encore d’autres fois sur la désindustrialisation à répétition mais à chaque fois que la gauche autant que la droite pratique la politique de l’union européenne et ds grand groupe il ne dit rien...mais mettre le caractère atone de la mobilisation qui n’en est qu’au commencement pour ne s’en tenir au fond qu’à la fonction de voyageur et du remerciement de son service comme dans la modification de Butor interpellant le lecteur comme un vous ou un toi, montre l’absolue vacuité de ce qu’est cette engeance du monde diplomatique au fond bien nécessaire à Macron et à son consensus europhile, contrairement au luttes de classes économiques au sens le plus matérialiste mais organisées du terme et de cela c’est par son bas instinct que nous expliquerons la hauteur de sa phrase...et nous rappellerons que le mouvement syndical très organisé disons la FSM se réuni parfois à Pyong Yang ou l’intelligence collective du mouvement ouvrier et paysan lui ne s’en laisse pas compter de l’ordre impérialiste euroatlantiste et en même temps conquière année après année du terrain pour l’homo laborans et sur l’homo économicus mais par le développement militaire et civile des forces productives et d’autres rapports de productions.

26/03/2018 14:29 par Geb.

Je suis d’accord avec un bon nombre des idées exprimées dans ce texte, (Mêm si effectivement i manque un peu de réalisme acqus sur le tas.

Mais ça n’est qu’une analyse parmi tant d’autres plus ou moins affinées. L’article pointe les élemants qui ont failli et els causes des échecs. assez brillamment je dois le dire.

Il manque trois éléments essentiels, "essentiels" parce qu’lsi sont les trois pieds structurant toute action réussie :

Premièrement définir le but commun à atteindre à minima. Même si on le fixe très haut il sera toujours nécessaire de lui fixer une limite haute et une limite basse. Celle de son plein accomplissement et celle du moment ou il deviendra un acte manqué.

Deuxièmement définir les structures à mettre en place avant même de débuter l’action afin de la rendre pérenne. pour cela recréer les structures que le Mouvement révolutionnaire avait imaginées et mobilisées avant qu’elles ne soient récupérées par le Système. Aucun combat ne se gagne s’il n’est pas soutenu par un service logistique, un service de commandement et un service d’information et de liaison. Et si on refuse de raisonner en terme de "combat" il vaut mieux rester couché à attendre ce qui n’arrivera jamais, tout en rêvant à un avenir meilleur. Pas la peine de conduire des innocents dans le mur sans avoir pris les responsabilités de mettre en place les moyens de la réussite.

Troisièmement définir avec qui et contre qui le mouvement sera mis en oeuvre. Et pour cela sortir du carcan idéologique que nous a forgé le Système en redéfinissant qui a intérêt, sur une base de classe, à être avec nous plutôt que de "choisir" nos ennemis sur les critères de tri du Système ou une idéologie fumeuse et partisane.

Si un vrai mouvement doit se mettre en branle ça sera probablement le dernier, du moins dans la partie du Monde ou nous vivons, ou il pourrait aboutir. Et s’il échoue il y en aura pour des décennies avant que l’occasion ne se représente. Ce qu implique qu’il faut sortir des revendications catégorielles et salariales, (même si elles doivent servir de base de réflexion et de mobilisation), pour pousser vers des revendications systémiques fondamentales.

Et enfin une autre donnée essentielle :

Tous ces partis et syndicats plus ou moins anti-système, dotés de têtes "pensantes" ou de "gourous" comme dirigeants, (NPA, PCF, PS, et même UPR et même les autres partis de droite d’ailleurs), qui prétendent "gérer" le bien des populations en en particulier des travailleurs, (Et détournent leur colère et leurs voix), comment peut-on croire en la sincérité ou la capacité de leurs dirigeants alors que nous en sommes à un stade plus que mortifère ou d’eux-même ils devraient prendre l’initiative de se rassembler et rassembler leurs bases, pour mettre un grand coup de boutoir dans le mur ? On n’en est plus à des revendications idéologiques ou catégorielles. On en est au stade ou ceux qui dirigent le service d’assèchement refusent de s’entendre entre eux pour pomper. S’ils ont peur de la prison, de sanctions financières, ou pire, qu’ils dégagent.

Comment expliquer aux travailleurs qu’ils doivent accepter d’être sanctionnés pour leurs luttes quand ceux qui sont à leur tête refusent de l’être eux-mêmes ?

Et de toute façon la solution viendra de la base. Quand elle sera complètement dos au mur.

Mais je crains aussi que si on n’y prend garde ça ne soit pas la solution que nous espérons ici. L’eau coule toujours de source naturellement vers le niveau le plus bas.

26/03/2018 23:02 par François

Est ce que quelqu’un a pigé quoi que ce soit au charabia de Olivier Imbert ?
Ça me fait l’effet d’un delire pychédélique sans aucune signification.

27/03/2018 01:43 par depassage

@IMBERT Olivier
Je vais être franc avec vous. Je me suis toujours considéré comme quelqu’un de capable de donner un sens à n’importe quel baragouinage tout en étant conscient du fait que donner un sens et comprendre le sens sont deux choses différentes. Avec vous, les bras m’en tombent.

Ceci me paraît tout simplement lamentable comme exercice de style et comme façon au fond proletaro-organisé-phobe de cette gente négriste devenue pouvoir constituant phantasmatique.et au fond comme Arendt sur la survalorisation du fantasme en latin de la vita activa à propos d’un animal homo laborans...

Qu’une chose nous paraisse lamentable, ça se comprend probablement en toutes les langues.
On comprend aussi : ceci, comme un pronom démonstratif désignant le texte qu’on est en train de commenter.

1) Ce texte est lamentable. Il peut être en soi ou en quelque chose d’autres. Chez vous, il est lamentable en tant qu’exercice de style. Mais rien ne nous indique que ce texte est un exercice de style, mais le style d’un auteur qui ne change pas de style comme on change de chemise. Donc, la critique doit porter sur la personne et non sur son style qui est une part de sa personnalité. Ne faisons pas de différence entre le style et la personne ! En critiquant, le style, c’est comme si on critique la personne :

Frédéric Lordon est lamentable.

2) Comme Frédéric Lordon est lamentable en tant que style, il est aussi lamentable en tant que façon avec un fond. Façon vient de façonner, ce qui revient à donner une forme à quelque chose. La façon peut facilement s’apparenter à un style qui est une manière, une façon de donner forme à quelque chose qui est, quant à elle, le contenu ou bien le fond. Distinguer le style de la façon, c’est faire dans la finesse, une grande finesse. Si on est capable, pourquoi pas ? On a vu le style, la façon, il nous reste maintenant le fond à interpréter. Il nous est dit que le fond, non pas le vrai fond, mais le fond de la façon, est proletaro-organisé-phobe. Prolétaire, organisation et phobie= peur. Proletaro-organisé-phobe= la peur du prolétariat organisé.

Lordon est lamentable parce qu’il a la phobie du prolitariat organisé.

3) Jusque-là, tout va bien. Être atteint d’une anomalie psychologique, ça peut arriver à n’importe qui. Mais malheureusement rien de cette phobie ne transparaît dans le discours de Frédéric Lordon qu’on peut apprécier, ne pas apprécier ou le rejeter d’un bloc. Par contre, transformer la haine des classes en phobie, c’est obéir à l’idéologie dominante qui a tendance à faire des comportements humains des pathologies. Si la haine des classes supérieures (au pluriel pour apporter des nuances) est sans équivoque, la haine des classes inférieures balance entre le rejet et l’envie d’être l’autre. L’ envie d’être l’autre rend les mules fécondables, dit un proverbe qu’importe son origine !

4) Il est faux de parler du prolétariat organisé. Ce n’est qu’une aspiration à ne pas transformer en réalité tant que ce prolétariat n’a pas de pouvoir ou organisé pour l’obtenir. Il répond aux besoins de la classe qui le domine et c’est elle qui l’organise et le forme selon ses besoins.

Pour le reste, il y a à dire.

27/03/2018 06:19 par alain harrison

Bonjour.

Frederic LORDON

Si ceux qui ont quelque responsabilité dans la « conduite » des mobilisations qui s’annoncent ne comprennent pas que le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » ou le « mouvement contre les ordonnances SNCF », alors le mouvement échouera – une fois de plus.

Exactement.

27/03/2018 10:13 par Assimbonanga

Et vlan ! Encore une victime du changement horaire ! IMBERT Olivier, horloge biologique fracassée, est passé en mode écriture automatique, hallucinaï. Tous ne mourraient pas, mais tous étaient frappés.

28/03/2018 09:35 par eris

@assimbonanga trop bon !!!mdrrrr........
Juste n’y a t-il pas eu à une époque la question de savoir si les cheminots allaient soutenir les fonctionnaires ???
En fait c’est hallucinant,ça boucle,ça boote,ça reboote une mise à jour permanente là dedans que de la sémantique ?
S’agit-il de faire de la politique ?d’appliquer une politique ?de faire sa gloire avec la politique ?de faire du fric avec la politique ?
Les acteurs du CNR au final y compris ceux des plus anonymes n,ont-ils pas défini les aspirations les plus matérielles,les plus sécurisantes (secu,retraite,salaire minimum,indemnités chômage) ils étaient résistants mais encore citoyens selon les principes de liberté égalité fraternité ceux même issus de la déclaration des droits de l’homme ;de l’intérêt général était question.
Ce sont bien évidemment ces questions d’intérêt particulier qui a fait réagir la réaction qui en spéculant sur le fait que ce qui appartenait à tout le monde devrait lui profiter à lui seul car lui saurait quoi en faire,cette acceptation dénote la méconnaissance du processus qui a abouti à ces acquis.
Ici de nos jours cela serait qualifié de propagande,ailleurs c’est aussi qualifié de propagande par les médias d’ici ;quant les dirigeants cubains déclament les valeurs du processus révolutionnaire qui a viré batista,renforcé l’indépendance de l’ile,amélioré la vie en général,il s’agit d’apporter à la connaissance de tous le processus de ce qui a abouti et peut être amélioré d’un état de cohésion dans le respect de chacun.
Alors jusqu’à où les gens devront-ils être acculés une nouvelle fois(faut que ça boucle)

28/03/2018 16:53 par depassage

@eris

Les acteurs du CNR au final y compris ceux des plus anonymes n,ont-ils pas défini les aspirations les plus matérielles,les plus sécurisantes (secu,retraite,salaire minimum,indemnités chômage) ils étaient résistants mais encore citoyens selon les principes de liberté égalité fraternité ceux même issus de la déclaration des droits de l’homme ;de l’intérêt général était question.

Tout obéit à des processus, et tout processus est complexe, ce qui rend sa lecture et sa compréhension difficile. Des facteurs exogènes d’importance divers nous permettent de les saisir en partie, mais jamais au complet, sinon la connaissance serait devenue un objet fini, alors qu’elle-même est un processus complexe.

Les acteurs CNR n’ont pas agi comme vous les présenter, pas du tout même. Mais avant de continuer à expliquer pourquoi, je dois faire un passage par le dogme religieux dans lequel vous avez cherché à les insérer comme si leur état, posture, attitude, position, de résistants ne pouvait suffire à expliquer ce qu’ils étaient et expliquer aussi leurs agissements. Il fallait ajouter qu’ils étaient des croyants en Dieu La République conformément à la loi divine qu’il a décrétée : tous les croyant en Dieu La République sont égaux. Par ce principe d’égalité ils sont aussi libres et Dieu La République veillera sur leur fraternité comme Dieu tout-puissant qu’il est.

Maintenant, tombons sur terre. Les acteurs du CNR étaient des résistants à un ordre qui a mis le monde entier à feu et à sang. Ce courant de résistants était dominé par les communistes qui luttait pour l’instauration d’un ordre qui libérera le prolétariat de ses chaines et de son aliénation pour en faire des citoyens responsables et producteurs des biens nécessaires à leur survie et leur bien-être et ainsi qu’à ceux de toute la société qui en découlera par besoin de s’organiser et se répartir les tâches.

Ce qu’on considère comme un résultat des acteurs du CNR, n’est pas un résultat des acteurs des CNR, mais un compromis historique qui ne risque pas de se répéter deux fois. D’un côté, il y avait des capitalistes qui se frottaient les mains devant un si grand désastre qui leur offrait une opportunité inestimable, tout en étant sidérés, de reconstruire ce qu’il avait détruit et d’un autre côté, il y avait un besoin urgent d’une main-d’oeuvre docile, qu’il fallait soustraire à l’influence communiste, d’autant plus que l’Ex-URSS était sortie victorieuse et renforcée de cette Guerre.

29/03/2018 12:38 par AUBERT

Je réagis à cet article en tant que militant CGT.
Article percutant qui mériterait que les militants de la CGT, dans les syndicats, s’en emparent et en discutent, mais cela ne se fera pas.
La dénonciation de la structuration syndicale de la Direction confédérale s’appuyant d’abord sur les chiffres du financement, démontre en effet que la CGT n’appartient plus aux militants. Et cette situation pèse surement sur la définition de la ligne politique générale.
Ce que nous dit quelque part le camarade Lordon, c’est que le deuxième objectif de la charte d’Amiens visant « l’abolition du capitalisme, car source de l’exploitation de l’Homme par l’Homme » a été mis de plus en plus de côté. Comme militant de la CGT, ceci est vrai, nous ne sommes plus que dans une logique d’adaptation revendicative, teinté parfois de « gauchisme » littéraire incantatoire.

L’affaiblissement quantitatif s’est accompagné d’un recul politique (idéologique), à l’image d’ailleurs du P.C.F qui subit aussi les conséquences de son Institutionnalisation à la Vème République.

Il y a fondamentalement un recul de l’analyse politique dans toutes les structures de la CGT et dès qu’un camarade ose développer ces analyses théoriques, il est vite rappelé à l’ordre du « réel ». En fait la première défaite de la CGT, c’est une défaite idéologique qui se traduit par le fait que nous utilisons, désormais de plus en plus les mots du Capital, là ou auparavant nous utilisions les concepts marxistes, pour désigner et dénoncer l’exploitation. Cette défaite idéologique a aussi à voir avec l’implosion du rapport de forces international issu de la seconde guerre mondiale. Le Capitalisme domine toute la planète, ce qui induit un recul des idées révolutionnaires à tous les niveaux.

Les limites de l’analyse faites par Lordon, se situent dans le constat même de ce recul. Le niveau de formation politique des adhérents s’est affaibli et si la C.G.T insiste sur la formation, celle-ci se limite souvent à un objet précis. Il n’existe plus de formation politique globale sur le capitalisme en tant que tel, or celui-ci est de moins en moins parcellisé et de fait de plus en plus global (Capitalisme mondialisé). De fait aujourd’hui, "nous sommes tous cheminots".

Et encore je parle des adhérents, car dès lors que l’on sort de cette sphère pour aller vers les salariés (publics ou privé) la connaissance effective des droits sociaux, y compris chez les cadres est des plus limité.

Il m’est souvent arrivé en militant contre la réforme du code du travail (tour des bureaux) de commencer par poser des questions aux cadres…. « En quel année le code du travail, les congés payés, le SMIC, le statut » ??? Qu’existait-il auparavant ??? Le plaisir militant était de voir leur profonde ignorance, là où ils se prétendent « grand manager ».

Ceci montre le niveau d’abêtissement auquel notre société est parvenue et le Capitalisme, pour dominer a besoin de cet abêtissement… qu’il présente comme la modernité des temps : « À toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes ; autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante.” K.Marx / L’idéologie allemande.

Je pourrai continuer longtemps sur cette question. L’art du militant n’est pas de convaincre (impossible sous la pression médiatique actuelle), mais de poser les questions dérangeantes, fondement d’une démarche philosophique révolutionnaire. Introduire le doute dans les certitudes actuelles est l’équivalent de l’eau qui perce le rocher. C’est devant l’ignorance que l’on se mets à réfléchir, et non en assénant des tracts se présentant sous la forme d’assertions non démontrées.

Pour finir cette contribution, je pense que Fréderic LORDON devrait réserver 50 % de son temps d’interventions dans les entreprises, en étant invité, c’est possible, par les organisations syndicales où en partant de thématiques précises, il puisse dévoiler la globalité du projet politique libéral.

Je dis Frédéric LORDON, car sachez-le depuis que je propose de réaliser ce genre d’initiatives à mon syndicat, ce qui fonctionnait avec succès il y a 10 ans… désormais, je n’ai plus comme réponse que le silence du désert…Telle est aussi la réalité de la CGT d’aujourd’hui.

Syndicalement, Fabrice

31/03/2018 16:14 par juan

Pour répondre à Fabrice Aubert , dans sa contribution il manque des explications importantes lesquelles par exemple la loi de 2008 de Sarkozy qui fait que dans une entreprise une organisation qui n’atteint pas 10% disparaît c’est ce qui se passe pour la CGT dans de grands groupes
il faut expliquer que les organisations syndicales réformistes se sont lancées dans la course des constitutions des conseil économiques et sociales (ordonnances Macron) seul la CGT voir SUD dans les entreprises privées se battent contre , les jaunes comme dit Lordon ont fait semblant de lutter contre les ordonnances
à travers les CSE beaucoup d’élues et mandatés vont perdre leurs responsabilité syndicales ... certains sont même en train de se positionner pour garder leurs mandats , les entreprises ont depuis plusieurs mois mis leur conseillers juridique sur le pied de guerre
c’est une impatience pour les entreprises , les réorganisations fusions restructurations se feront plus rapidement les CHSCT disparaissant au passage ainsi que les délégués du personnel
Fabrice tu parles des cadres certains mercenaires , je dirais que l’ensemble des salariés se fichent complètement de la disparition de ces instances , d’autre part combien de salariés se syndiquent à la CGT ? très peu de peur d ’être discriminer sans augmentation salariale jusqu’à l’usure ...
un grand nombre de salariés moutonnent par peur (’ya pas le choix ) 7 millions de chômeurs , d’autres disent les syndicats ne servent plus à rien , le patron lui a maintenant par contre un code du travail à sa main , en fin d’année les CSE seront mis en place
que va t’il se passer ? c’est la question
pour l’instant c’est Macron serviteur du capital qui gagne et qui divise à fonds les manettes y compris à gauche , je pense que certains qui ont voté pour Macron contre le Pen sont même dépassés par la situation , par la vitesse de la mise en place des ordonnances ..

31/03/2018 20:39 par François de Marseille

"pour l’instant c’est Macron serviteur du capital qui gagne et qui divise à fonds les manettes y compris à gauche , je pense que certains qui ont voté pour Macron contre le Pen sont même dépassés par la situation , par la vitesse de la mise en place des ordonnances .."
Ne parlons pas de ceux qui ont voté macron au premier tour contre fillon.
C’est la première fois que les dominants utilisent un épouvantail bicéphale

01/04/2018 11:47 par Assimbonanga

Nous ne mesurons pas assez l’ampleur de la prise pour des cons qui nous domine... Revoir cette courte et indiscrète vidéo où tout était prévu par la classe dirigeante. Fillon a failli ? Qu’importe, il se trouve toujours un guignol pour mener la jolie guerre éclair. Macron aura-t-il le toupet de lancer un référendum démagogique ( syn : qui prend les gens pour des cons) sur la réduction du nombre des parlementaires ? Il a, en tout cas, lancé le chantier. https://www.youtube.com/watch?v=2quMnH0tUEY
Ce n’est pas un épouvantail bicéphale mais à tête interchangeable. Que je suis bien aise de n’avoir pas voté Macron, à aucun tour. Mon vote nul ne l’était absolument pas ! Surtout que Macron a fait appliquer illico une mesure promise par le FN : suppression des cotisations salariales ouvrières afin d’augmenter le salaire sans que les patrons déboursent 1 centime.

01/04/2018 13:24 par François de Marseille

Assimbonanga : "Que je suis bien aise de n’avoir pas voté Macron, à aucun tour"
C’est une bien maigre consolation.
Quant-à Martinez qui a appeler à voter macron pour mieux le combattre, il est servi.
On va voir si son petit doigt et sa grosse moustache ont eut raison de lui souffler ce choix.

Tout ça ne rime tout de même pas à grand chose, la majorité des Français n’a pas attendu macron ou les medias modernes. pour pester contre les fonctionnaires et la SNCF, j’entend ce son de cloche depuis que je suis tout petit. 50 % des Français souhaitent mener à bien la reforme qui va detruire le service public du train. Ce serait intéressant de faire ce sondage auprès de ceux qui utilisent le train car les français sont très fort pour donner leur avis (à la con) sur tout et en particulier sur ce qui ne les concerne pas.

Ceux qui votent intelligemment (pour le bien commun ou au minimum pour leur intérêt) ne sont tout simplement pas la majorité et les dominants ont raison de prendre statistiquement les français pour des cons, et ça aussi c’est pas nouveau : https://www.bing.com/videos/search?q=coluche+quand+je+s%27rai+grand&&view=detail&mid=1E07F3B589328281A9F91E07F3B589328281A9F9&&FORM=VRDGAR

01/04/2018 15:05 par juan

Merci Assimbonanga
j’ai voulu écrire sur Macron exactement ça , d’autre part les entreprises ont la possibilité d’organiser des référundums pour remplacer les négociations d’entreprise
le véritable candidat du PS était Macron , devenu le candidat du MODEM , des LR , UDI des verts officiel ou officieux comme on le voudra
exemple Cecile Duflot , De Rugy ont quitté les verts Manuel Valls quitte le PS pour ? Edouard Philippe LR devient Macroniste ECT. , maintenant c’est au tour de Stéphane Gatignon qui avait quitté le PCF pour les verts , qui quitte les verts ...
Assimbonanga à complètement raison ceux qui à gauche ont ne serais que prêter leurs voix , ou appeler à voter Macron contre le FN
participent indirectement à la casse du code travail , le peu de liberté en entreprise et je pèse mes mots est en train de disparaître
c’est 1984 d’Orwell dans les entreprises soyons clair
le FN quant à lui se dégonfle depuis l’arriver de Macron
le gouvernement Macron n’à que 11 mois ....

03/04/2018 09:09 par joel

Mélenchon qui soutient les régionalistes corses (arabi fora) ; un candidats France insoumise de haute garonne qui envisage l’alliance avec le front national, etc. On comprend que l ’éventualité de l’arrivée au pouvoir des néofascistes n’ait pas pour vous d’importance. Apres tout le pen et Mélenchon perlent au nom du meme peuple.

03/04/2018 10:43 par legrandsoir

un candidats France insoumise de haute garonne qui envisage l’alliance avec le front national, etc

Le nom et la source exacte SVP. Le modérateur ne va pas aller chercher. Etayez votre affirmation ou adieu.

03/04/2018 09:23 par joel

Je rappelle que la mise en concurrence et la privatisation de la sncf (et plus généralement de tous les réseaux) a été décidée au niveau européen, dans des traités (Maastricht, Amsterdam, Barcelone, Lisbonne) ; que tous ces traités ont été approuvés par Mélenchon, alors sénateur puis ministre socialiste. Que vient il aujourd’hui condamner ce qu’il a lui même voulu ? Ce monsieur doit des comptes à ceux qui se battent contre la trahison de jospin/melenchon.

03/04/2018 10:32 par legrandsoir

...traités (Maastricht, Amsterdam, Barcelone, Lisbonne) ; que tous ces traités ont été approuvés par Mélenchon...

JLM a voté contre le traité d’Amsterdam en 1997, le traité de Nice en 2000, le référendum sur la TCE et contre le traité de Lisbonne.
Les trolls balancent des paquets de mensonges et le modérateur perd son temps à aller vérifier, les lecteurs vont aller vérifier si le modérateur a bien vérifié et on oublie le sujet de l’article : la SNCF.
Pis, si LGS veut éviter ces diversions chronophages en ne les publiant pas, le troll va couiner à la censure.
Que faire ? Il advient que le modérateur traite comme des spams, sans même les lire désormais, des commentaires d’intervenants connus pour abîmer la bonne tenue des forums.

03/04/2018 10:56 par Assimbonanga

Joël est un colporteur de ragots et j’attends toujours la source de son ragot sur le salaire de Raquel Garrido pour sa pige dans l’émission de TV Salut les Terriens.

03/04/2018 11:00 par Assimbonanga

"les français sont très fort pour donner leur avis (à la con) sur tout et en particulier sur ce qui ne les concerne pas." TOUT A FAIT FRANÇOIS ! Et D’ailleurs merci de ne pas soupeser l’effet de bien-être sur moi de n’avoir pas voté Macron au second tour. Il m’appartient. Mais vous pouvez parler pour vous en revanche !

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