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Eau, transports, restauration scolaire, santé, éducation, culture, logement social, services funéraires...

Participez à la fondation de l’Observatoire international de la gratuité !

Nous sommes nombreux à penser dans le champ de l’écologie sociale que la défense et l’extension de la sphère de la gratuité est un combat essentiel.
De Jean-Louis Sagot Duvauroux à Pierre Zarka en passant par Jean-Michel Drevon ou Gabriel Amard, nombreux sont les acteurs de la transformation sociale à prôner la gratuité en prenant appui sur des centaines d’expérimentations qui prouvent que « la gratuité c’est possible » et que « ça marche » : gratuité de l’eau vitale, des transports en commun, de la restauration scolaire et demain sociale, de la santé, de l’éducation, des services culturels, du logement social, des services funéraires, etc…

Raoul Vaneigem qualifie même la gratuité « d’arme absolue » contre le capitalisme et le productivisme, bref contre tout ce qui nous fait crever. On comprend mieux dès lors que les élites tentent de délégitimer la gratuité et de la rendre invisible, comme si plus rien de gratuit n’existait dans nos existences. La fondation en septembre 2014 de cet Observatoire International de la Gratuité (OIG) a une histoire. Non seulement nous sommes les héritiers des combats multiséculaires pour défendre les biens communs et leur libre accès contre l’appropriation privée et la marchandisation mais nous sommes amoureux du service public et de toutes les écologies qui donnent envie de changer de société.

Pourquoi la gratuité ? Parce que c’est la meilleure réponse à la crise économique, sociale, politique, écologique et anthropologique. Réponse économique car elle rompt avec la logique du « toujours plus », avec celles de la marchandisation et de privatisation des biens communs. Réponse sociale car elle permet de satisfaire les besoins sociaux sans avoir besoin d’attendre un retour illusoire à la croissance économique....dévastatrice. Réponse écologique car elle oblige à faire des choix démocratiques entre ce qui doit être gratuit ou renchérit. Réponse politique parce qu’elle mise sur le désir et le partage face aux marchands de peur et de haine. Réponse anthropologique car elle tire toutes les conséquences du fait que la gratuité est ce qu’il y a de plus fondamentalement humain. La gratuité dont nous parlons est bien sûr une gratuité construite. Economiquement construite ce qui permet de re-légitimer l’impôt. Politiquement construite. Socialement construite. Culturellement construite. La gratuité ce n’est pas le service débarrassé du coût mais du prix. Pourquoi le service public ? Le service public c’est beaucoup plus que la somme des services publics, c’est toute une conception de la société, du pacte social.

Le service public c’est la construction de "communs" comme condition de l’humanisation. Pourquoi un Observatoire ? La gratuité n’a pas disparu contrairement aux « globalivernes ». La gratuité du service public et des biens communs résiste et se développe même. La force du système capitaliste n’est pas seulement de l’insulter mais de la rendre invisible. Rimbaud appelait déjà au 19e siècle à (re)devenir des voyants. Il y a urgence de nouveau au 21e siècle à rendre visible l’invisible.

Mutualisons donc toutes les expériences de gratuité. Pourquoi un Observatoire International ? La gratuité du service public ce n’est pas une lubie de gosses de riches. Ceux qui parlent le mieux de gratuité ce sont les milieux populaires, les pays pauvres. L’Observatoire international de la gratuité entend travailler à la convergence des expériences de gratuité, par delà les différences de vocabulaires, de cultures, de cadre juridique. Nous ne voulons surtout pas rendre gratuit ce qui existe si ce qui existe est mauvais socialement et dangereux écologiquement. La gratuité c’est l’occasion à la fois de démocratiser le service public, de le rendre enfin aux usagers et de transformer le contenu des services et des produits. Nous ne rendrons pas gratuit la malbouffe, le gaspillage de l’eau, les pétro-médicaments… Comment participer à la fondation de l’OIG ? Rendez-vous sur notre site participatif. http://vivelagratuite.canalblog.com.

Partagez vos expériences de gratuité. Quels sont les services publics gratuits dans votre territoire ? Devenez correspondant de l’OIG !

Paul Ariès

Animateur de l’OIG
Rédacteur en chef du mensuel les Z’indigné-e-s

 http://vivelagratuite.canalblog.com/
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COMMENTAIRES  

22/09/2014 20:46 par toto

Principe écologique de base, nous n’avons qu’une planète ce qui implique que les ressources sont limitées et rares... et que par conséquent tout à un coût, car il faut faire un effort pour optimiser au mieux l’usage des ressources que l’on a.... Sans visibilité sur les coûts, comment veux tu savoir ce qui est rare et ce qui l’est moins ? Tu fait tout gratuit et résultat, les gens ne seront pas content et vont te demander toujours plus.... qui va payer, la planète ? Tout à un coût et il faut faire de notre mieux pour rendre ses ressources accessibles au moindre coûts pour tous, mais parler de gratuité veut dire que quleque part, quelqu’un va travailler et payer pour ce que les autres auront gratuitement, de quel droit ? Il y aurai des gens plus nobles qui auraient plus de droits, dont celui, comme nos politiques de prendre aux autres ? Oui, pour rendre les maximum de services accessibles à tous, mais je refuse stigmatiser ceux qui ont moins, de les mettre à part, sous la fausse excuse de les aider avec plus de droits que d’autres.. C’est un discours démagogique et crétin qui creuse la tombe de la gauche...

22/09/2014 21:18 par Lionel

Voilà qui devrait mettre en veilleuse certains beaux parleurs, les initiatives concrètes de ce genre sont bien rares dans le champ des idées politiques, pourtant l’écho est sensible en dehors des prétendues "élites" ( forcément dans la ligne et bien pensantes ) qui défendent à tout crin une certaine vision de notre avenir et en jetant tout ce qui n’est pas conforme !
Ça bouge chez les décroissants ou plutôt dans la catégorie « de gauche »...
Entendez par là que hélas nous ne le sommes pas tous !
Longue vie à cette OIG !

23/09/2014 08:14 par Cunégonde Godot

M. Ariès :
Raoul Vaneigem qualifie même la gratuité « d’arme absolue » contre le capitalisme et le productivisme, bref contre tout ce qui nous fait crever.

(…) tout ce qui nous fait crever (sic)…
Aux dernières nouvelles, pourtant, l’impayable Raoul Vaneigem vit toujours...

23/09/2014 13:00 par Lionel

Bien Cunégonde !... Ce doit être une tentative d’humour et ce n’est pas habituel, qualifier "d’impayable" un penseur qui prône la gratuité...
Mais en dehors du cynisme, savez-vous que l’on peut même aller jusqu’à lire cet auteur et qu’il dit un tas de choses fort passionnantes à propos de futurs choix de société, ce dont peu de gens aujourd’hui peuvent se vanter ???
Chacun son dada n’est-ce pas ?

24/09/2014 07:42 par Cunégonde Godot

Il existe déjà un "observatoire de la gratuité", c’est Pôle Emploi ! Ça ferait doublon, non ?... Les Restos du cœur sont pas mal non plus dans le genre "gratuité", etc., organismes à même de « satisfaire les besoins sociaux sans avoir besoin d’attendre un retour illusoire à la croissance économique....dévastatrice ».
La décroissance est tendance. Avec ses délocalisations européo-low cost à bas coûts-bas salaires, M. de Juniac n’a qu’une seule idée en tête : la gratuité du transport aérien. Pourquoi ne pas le croire au lieu d’en faire, comme les pilotes, tout un plat (de lentilles) ?

24/09/2014 09:54 par Archer Gabrielle

Ce qui rend l’humain extrêmement dangereux c’est le fait de se prendre pour Dieu et d’avoir oublié qu’il n’est qu’un prédateur un peu plus éveillé que les autres qui essaye toujours de péter plus haut que son cul sans jamais y arriver, (domination) , alors il devient "menteur, voleur, agresseur et pour être le plus fort il s’accapare le bien commun ou public..... ! "
C.C.S....

24/09/2014 14:26 par JOHN

Tout ce qui peut malmener le système techno-économique néolibérale est le bienvenue. Le don (ou la gratuité) fait sans doute parti de l’arsenal de résistance. Le coeur du problème est bien entre autre, la surenchère dans l’appât du gain et la complicité que les citoyens peuvent plus ou moins lui donné (consommation superflue, conditionnement accepté...).
Je reprendrais la fameuse ritournelle de J.Ellul : penser global agir local. A chacun de bricoler dans la créativité ses armes de défense. Et pourquoi pas les partager :
.http://jcjeveritas.canalblog.com/a...
La révolution commence par soi même. Ne jamais baisser les bras et toujours résister pour pouvoir exister en tant qu’individu et peut-être devenir un exemple. Surtout pour les jeunes qui en ont besoin pour leur formation.

05/11/2014 14:56 par RomainDesbois

La gratuité n’existe pas, c’est soi du don , soit du vol (particulièrement quand on se sert dans la nature).
Parlons du don, pas de gratuité.

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