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Pourquoi je me présente au Sénat Australien avec WikiLeaks aux côtés de Julian Assange

Le candidat du parti Wikileaks, Julian Assange, s’exprime depuis Lndres lors du coup d’envoi de leur campagne au Sénat Australien, à Melbourne le 25 Juillet 2013. Photo : Joe Castro/EPA

Oui, je suis féministe et candidate du parti WikiLeaks à Victoria pour le Sénat australien. Les deux ne sont pas incompatibles - voici pourquoi.

La semaine dernière, je me suis présentée comme seconde candidate du parti WikiLeaks à Victoria pour le sénat australien. Mon colistier - le type à la première place – est Julian Assange.

Je suis une autrice féministe, commentatrice et conférencière qui a dédié sa carrière à défendre les droits des femmes à disposer de leur corps. Cela signifie que je me suis battu pour le droit des femmes à choisir l’avortement et de décider de s’engager ou non dans une relation sexuelle, de quelle sorte et avec qui. J’ai été conseillère bénévole dans les agressions sexuelles et, des années auparavant, ma propre expérience du viol a été rendue publique.

Ce contexte a conduit certaines personnes à remettre en question ma décision de me présenter pour le parti de WikiLeaks. Les préoccupations soulevées n’avaient rien à voir avec le programme du parti d’apporter la transparence, la responsabilité et la justice au sénat australien. Au contraire, en me présentant aux côtés d’Assange, j’ai été accusée d’essayer de le blanchir des allégations sexuelles des deux femmes suédoises.

Je ne suis pas d’accord. Mais avant d’expliquer pourquoi, je veux faire part de mon respect pour les personnes qui ont exprimé leurs préoccupations. En dépit des divergences avec beaucoup de leurs prémisses et leurs conclusions, la plupart sont véritablement préoccupés par la façon dont les sociétés occidentales ont longtemps traité les victimes d’agression sexuelle et je les remercie sincèrement pour cela.

Mon opinion est que je n’étais pas présente lors des événements qui ont conduit aux allégations contre Assange. Personne n’était là, sauf lui et les femmes concernées. Cela veut dire que je ne sais pas ce qui est arrivé, pas plus que n’importe qui d’autre. Parce qu’aucun d’entre nous ne sait ce qui s’est passé, personne n’a de raisons de le juger ou de juger les deux femmes comme coupables ou innocentes. De tels jugements appartiennent aux tribunaux.

Les jurés, les juges et le système judiciaire sont les meilleurs moyens que nous avons découverts jusqu’à présent pour déterminer les faits d’une affaire et la culpabilité de personnes impliquées. Je m’inquiète du peu de signalements et des faibles taux de condamnations des agressions sexuelles et je soutiendrais les solutions pour aligner les chiffres avec ceux des crimes comparables. Cependant, ce point de vue ne justifie pas la présomption selon laquelle un homme est coupable dans un cas particulier.

Assange n’a pas été inculpé d’agression sexuelle ni de tout autre crime. Au contraire, les autorités suédoises veulent l’interroger. Il a déclaré à plusieurs reprises, y compris à moi personnellement, qu’il est prêt à répondre aux questions. En effet, de son point de vue, le plus tôt sera le mieux afin que l’affaire puisse être soit rejetée, soit portée devant la justice. Pour lui - et les deux femmes j’imagine – les retards de la justice dans cette affaire ont abouti à un déni de justice. Leurs réputations respectives sont en péril et leurs vies suspendues jusqu’à ce que l’affaire soit résolue.

Alors, qu’est-ce qui bloque ? La réponse réside dans l’attitude inflexible des Suédois. Ils n’interrogeront pas Assange à l’ambassade d’Equateur, ni par vidéo conférence, ils n’utiliseront pas non plus les solutions juridiques habituelles comme celles prévues par le traité d’assistance judiciaire mutuelle pour sortir de l’impasse. Malheureusement, le gouvernement australien a refusé de l’aider, alors qu’il y a moins de deux semaines, il a aidé six Australiens accusés de meurtre à témoigner par vidéo.

Que craint Assange de la Suède ? La même chose qu’il craint de la Grande-Bretagne - qu’au moment où il posera un pied hors de l’ambassade équatorienne, il sera extradé vers les Etat-Unis. Là-bas, il sera susceptible de répondre à des accusations en vertu de la loi sur l’espionnagepour avoir publié des informations sensibles – comprenant la vidéo Collateral Murder – que le lanceur d’alerte Bradley Manning a déclaré avoir transmise à WikiLeaks

Tous les doutes selon lesquels les Etats-Unis maintiennent fermement Assange dans leur ligne de mire ont été balayés lors des plaidoiries de l’accusation au procès de Manning qui l’a cité plus de 20 fois et a décrit WikiLeaks.org comme un groupe d’« anarchistes de l’information ».

La persécution des Etats-Unis explique pourquoi Assange a demandé et obtenu l’asile à l’ambassade d’Equateur. Ne pas vouloir répondre aux allégations suédoises n’avait rien à voir avec cela.

Pour les citoyens actifs et intéressés, c’est le nœud du dilemme. Comme peuvent-ils soutenir la persécution judiciaire par une super puissance d’un homme dont le seul crime est d’avoir publié des documents dans l’intérêt du public – une super puissance dont le dossier dans la poursuite de Manning pour ces fuites comprend la torture ? Pourtant, comment peuvent-ils élever la voix contre la persécution judiciaire de cet homme sans faire la lumière sur les allégations sexuelles contre lui ?

La solution est double. Tout d’abord, nous avons besoin de mettre la pression sur le gouvernement suédois pour qu’il cesse de traîner des pieds et qu’il mette en œuvre l’une des façons simples et évidentes pour interroger Assange. Dans l’intervalle, nous devons scrupuleusement préserver à la fois sa présomption d’innocence au regard des allégations d’agression sexuelle ainsi que celle des femmes accusées d’avoir menti.

Mais plus important encore, nous devons nou s rappeler que le mouvement mondial des personnes inspirées par la solution de WikiLeaks au problème du déclin des démocraties partout dans l’Ouest – un mouvement qui a donné naissance au parti australien WikiLeaks - est plus grand qu’un homme.

J’ai choisi de représenter le parti WikiLeaks parce que je veux apporter le désinfectant WikiLeaks de la transparence et de la responsabilité au Sénat australien.

Cette décision reflète ni plus ni moins mon respect pour la primauté du droit et le désir de faire à nouveau de l’Australie un pays sûr pour la démocratie.

Leslie Cannold

Traduction : Romane.

»» http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2013/jul/29/julian-assange-les...
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