L’armée syrienne n’avait pas besoin d’armes chimiques, ses armes conventionnelles étant suffisantes et plus précises. Elle savait que le franchissement de la ligne rouge l’exposerait immédiatement à une intervention occidentale. C’est juste ridicule (plus c’est gros...) d’affirmer qu’elle a utilisé du sarin, précisément à l’arrivée des experts de l’ONU que la Syrie avait elle-même sollicités pour enquêter sur une précédente attaque chimique !
La question pertinente n’est donc pas tant « Les terroristes ont-ils poussé la violence jusqu’à utiliser des ADM ? », que : « Comment les "Amis de la Syrie", via services secrets de l’OTAN et de la Ligue arabe, ont-ils aidé à mettre en place cette provocation, pour permettre malgré tout la victoire des opposants armés au "régime" (L. Fabius dit "ré équilibrer") ? »
Pour que cette question-là reste tabou, il importe de dépeindre les putschistes comme des gens globalement démocrates, mal équipés, abandonnés par l’ONU, et bien sûr de diaboliser à l’extrême leur adversaire le « boucher ». Ce qui a été fait jusqu’à l’écoeurement en France, depuis que les énormes manifestations de Damas contre le putsch ont été présentées comme négligeables en comparaison de celles des jihadistes.
La coalition réduite mais bornée relance la fourniture d’armes... aux terroristes qui, de l’aveu de notre ministre Fabius, « font du bon boulot ». Vu la politique intérieure du P$, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il soutienne une authentique révolution populaire.
C del Ponte va à contre courant, un peu moins isolée depuis l’imposture heureusement repoussée d’un bombardement humanitaro démocratique, un de plus.