Clairement, la FI, c’est comme l’équipe de France de football : si elle manque de stratèges, elle peut recruter dans les canapés.
D’ailleurs, l’analyse est-elle tout à fait pertinente au regard des faits quand on la dit « dans l’erreur » en dépit de scores électoraux toujours en hausse à chaque nouvelle échéance depuis 2012 ?
On devrait poser deux conditions préalables à tout étalage d’opinion à ce propos :
1/ Arrêter de prendre pour des débiles des personnes qui en dépit de campagnes médiatiques calomnieuses massives font de tels scores.
2/ Prendre acte de l’orientation politique de la FI — la ligne Coquerel — consistant à considérer le racisme comme l’obstacle principal à l’union des classes populaires.
La première condition évitera de parler pour ne rien dire, la seconde permettra, que l’on soit d’accord ou pas avec, d’expliquer les choix stratégiques récents, certes non dénués de contraintes contextuelles et d’en débattre.
Il ne fait aucun doute que le NFP, autant qu’avant lui la NUPES, n’a aucun avenir. La NUPES était l’union de la dernière chance autant de circonstances qu’incapable sans la dissolution de durer jusqu’en 2027. Elle aurait dû mourir de sa belle mort, corrompue de l’intérieur par les trahisons des uns et des autres. Mais voilà, c’était sans compter sur l’imprévisible Macron.
Tout porte à croire que la revitalisation de la NUPES sous sa forme actuelle — le NFP — est autant le motif de luttes intestines à gauche que la volonté d’opposer un front uni au RN. Je rappelle quand même quelques faits : l’idée de ce « nouveau front populaire » est d’abord venue de Ruffin, tout juste en rupture de ban avec la FI en compagnie de quelques camarades comploteurs. Elle a été soutenue par une pétition de plus de 100 000 signatures. C’est donc contrainte et forcée que la FI a remis le couvert et gageons, si on leur accorde un minimum d’intelligence politique, qu’ils savaient très bien où ils mettaient les pieds. Je pense que la FI avait deux raisons principales de s’y résoudre : faire la démonstration à son électorat jeune et à celui des quartiers populaires de sa vocation à être en première ligne contre le racisme et couper l’herbe sous le pied aux velléités d’OPA sur le leadership à gauche. De ce point de vue, on peut considérer que c’est une réussite : le NFP est le vainqueur technique des élections législatives et le RN s’est vu privé d’une victoire que beaucoup croyaient assurée.
Mélenchon et la FI gardent la main et renforce la mainmise du mouvement sur la gauche. Le PS et EELV se contentant de suivre comme des poissons-pilotes. Évidemment, c’est au prix d’un renforcement du groupe PS à l’assemblée et du retour de certaines de ses figures qu’on préférerait voir enterrées définitivement. Mais c’est aussi anecdotique que symbolique. Pour exister politiquement, il ne reste plus à ces nullités que le spectacle de leurs bassesses en allant ramper devant Macron sans pour autant obtenir la moindre miette.
Certains ici surjouent l’indignation comme d’autres ressortent la ZFE de 2023. Parce qu’ils n’ont que ça à se mettre sous la dent.
C’est beaucoup de bruit pour rien et c’est dommage : j’aimerais sincèrement qu’on m’expose de façon aussi détaillée que possible ce qu’aurait entraîné pour la France de juillet 2024 le non-désistement des candidats du NFP et la victoire du RN à la majorité absolue qui en aurait résulté. À part la satisfaction court-termiste de mettre une claque électorale à Macron...