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Sans dents : Pourquoi faut-il mordre quand même ?

LUNITERRE

Sans dents :

pourquoi faut-il

mordre quand même ?

( Mais pas à l’hameçon du social-fascisme ! )

La thématique du « mouvement des sans-dents » se développe à la fois sur l’indignation suscitée par l’humiliation que le « bon mot » cynique de Hollande engendre à juste titre, et sur la révolte liée à la crise et à la dégradation des conditions de vie, qu’elle implique tout aussi directement.

Elle a donc fondamentalement un contenu de classe très marqué, et même très unificateur, en globalisant toutes les couches sociales populaires défavorisées et directement victimes du système et de la crise.

Elle contient donc en germes tous les ingrédients d’une révolte sociale et politique profonde.

Dans le contexte actuel, avec la dégradation totale de l’image des partis et institutions politiques parlementaires, elle porte même tout naturellement une aspiration spontanée à un changement radical, sans que la nature de celui-ci soit possiblement définissable.

C’est donc la première alternative visiblement constituée qui remplira ce vide, dont la nature a nécessairement horreur... Sur le thème de « on a tout essayé, sauf... », il y a désormais un gagnant évident qui est le social-fascisme.

Son dernier tour de piste au pouvoir s’est effectué en 1944, dans les valises de l’armée nazie en déroute, et il fut particulièrement ignominieux. Mais 70 ans, c’est assez long pour qu’il lui soit possible de se présenter comme une force neuve. Il lui suffit de se séparer formellement et spectaculairement de ses quelques membres qui n’ont pas encore "tout compris" et continuent de manifester trop ouvertement un attachement fétichiste à la symbolique nazie.

Le fait qu’il ait été pratiquement exclu du jeu parlementaire pendant tout ce temps lui donne une aura supplémentaire de « nouveauté », sinon de virginité, et dont il sait habilement jouer, en se donnant des airs « révolutionnaires » qui lui rallie les sympathies de tous les exclus du système, indépendamment de toute autre considération.

Dans le contexte d’approfondissement de la crise et d’effondrement moral des institutions politiques parlementaires, ce n’est plus une vague, qui porte le social-fascisme au pouvoir, c’est carrément une lame de fond !

Face à cette vague, tous les partis liés de près ou de loin aux institutions parlementaires en voie de décrépitude sont totalement démunis.

Le parti communiste, longtemps considéré comme porteur d’une alternative radicale au système, n’a plus aucune prise réelle sur les aspirations populaires liées à la crise. Il n’a plus aucune crédibilité en termes d’alternative, et déjà depuis longtemps. Cela tient clairement au fait qu’il n’a jamais réellement cessé de faire alliance avec la social-démocratie pour préserver ses poches résiduelles d’implantation électorales locales.

Tout en émettant formellement un flot de critiques constantes de la politique sociale-démocrate, chaque fois qu’elle a pu s’exercer, afin de s’en distancer, électoralement, « sur la gauche », et de conserver un air de radicalité apparente.

Ayant ainsi rendu son projet politique tout à fait illisible, Le résultat évident est un double échec. Il perd inexorablement son électorat et son image de radicalité s’est évaporée dans la brume des compromis parlementaires.

Son capital de sympathie électoral, énorme en 1944-45, lui provenait essentiellement de la victoire héroïque de l’URSS sur le nazisme et de la lutte, également héroïque, des partisans de la Résistance populaire, en France.

En 70 ans, avec ses différentes stratégies, il n’a fait que tenter de conserver ce capital, sans être capable ni d’en faire une alternative réelle ni de le renouveler. 70 ans après, il achève d’en dilapider les restes...

Le rôle d’alternative « populaire » au système, qu’il était censé assumer, s’est trouvé totalement transféré au social-fascisme.

La stratégie du « front de gauche » qu’il a tenté comme un substitut est un échec total car elle n’apparait pas comme clairement démarquée du jeu parlementaire traditionnel.

Tout comme pour le reste de la « gauche de la gauche », où l’idée de « front » reste récurrente, et constamment liée à des projets d’alliances politiques qui les ramènent dans ce champ désormais stérile.

On pourrait en outre discuter de la faible validité et crédibilité des « programmes » des uns et des autres, mais ce sujet même, dans l’élan de la révolte qui nait, est déjà dépassé.

On a vu, de toute façon, qu’ils ne sont pas différents dans leur principe économique même, ni différents, sur ce point, de celui du social-fascisme :

http://www.legrandsoir.info/social-fascisme-social-democratie-obscurantisme-religieux-trois-alternatives-guerrieres-de-l-imperialisme-en-crise.html

Avec officiellement 13% de capital de sympathie encore à son actif, le pouvoir social-démocrate actuel ne peut plus être perçu autrement que comme une sorte d’ennemi public n°1, d’autant plus que ce chiffre reflète une réalité étrange : qui soutient encore ce reste d’autorité, sinon essentiellement une fraction de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie, dont il continue à servir les intérêts, à tel point qu’on peut supposer que ce « 13% » est encore un chiffre « arrangé » et largement surévalué...

La droite « classique » s’étant elle-même mise hors-jeu par ses abus de prévarication, on ne voit pas de force réellement susceptible de constituer une alternative au social-fascisme, dont l’avancée politique semble désormais inexorable.

En désespoir de cause, on voit bien que tout une frange de la petite bourgeoisie, faute de sauver son « poulain » Hollande, mise sur une roue de secours nommée Montebourg, mais sans y croire vraiment, et pour cause...

Face au social-fascisme galopant, faut-il tenter de sauver le soldat Hollande ? C’est d’autant plus manifestement inutile qu’il est en train lui-même de devenir un pion utile dans le jeu de Marine Le Pen, envisageant sérieusement et fort habilement une « cohabitation » qui lui assurerait un champ de manœuvre aussi vaste que possible.

Mais il n’est pas non plus utile d’en rajouter dans la démagogie populiste « anti-Hollande », qui ne fait qu’augmenter la vague social-fasciste montante.

Tenter de transformer la colère populaire en une alternative réelle au capitalisme doit rester, pour une gauche digne de ce nom, et pour les communistes marxistes-léninistes en particulier, l’objectif de toute campagne relayant la thématique des « sans-dents », qu’il reste vital de mener, en valorisant son contenu de classe, et en tentant de la faire déboucher sur des objectifs politiques réellement nouveaux et révolutionnaires dans leur démarche, dans la perspective qu’il peuvent ouvrir.

Même si les chances de redonner une dynamique progressiste à la colère populaire apparaissent aujourd’hui minimes, cela doit, en toute conscience et lucidité, être tenté.

C’est pourquoi il nous parait juste, sur Tribune Marxiste-Léniniste, de relayer la tentative de Solydairinfo, liant également ce sentiment de révolte contre l’humiliation et la misère aux luttes anti-impérialistes en cours, ailleurs dans le monde.

http://solydairinfo.wordpress.com/2014/09/05/203_sans_dents_mais_pas_sans_defenses/

Luniterre

SANS DENTS, MAIS PAS SANS DÉFENSES !!

 http://tribunemlreypa.wordpress.com/
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COMMENTAIRES  

12/09/2014 16:36 par Christophe

Les nazis s’étaient eux-mêmes nommés ’national socialiste’. Pour quoi nommer le FN de social-fachisme, puisque vous savez qu’il n’a rien de social. Cette appellation montrait les ennemis de classe pour la Troisième Internationale des années 30, conglomérat allant des fascistes aux socio-démocrates. Hors là vous parlez uniquement du FN...

A la rigueur, vous pourriez (comme Trotsky en son temps) agglomérer dans le social fachisme tous le spectre politique du FN à toutes les formations politiques qui par leur trahison tracent la route du FN (des fachistes aux européistes socio-démocrates).

14/09/2014 02:04 par Luniterre

L’évolution actuelle du FN, sous l’impulsion de Marine Le Pen, tend à le faire apparaitre comme une force neuve, avec une dimension "critique" du capitalisme. C’est ainsi qu’elle a pu conquérir un électorat populaire, qui a le sentiment d’y retrouver les préoccupations "sociales" qui étaient traditionnellement celles du PCF et de l’"extrême-gauche".

Avec un zeste de patriotisme "républicain", l’illusion que son mouvement aurait intégré le camp d’une démocratie quasiment "progressiste" fonctionne manifestement très bien. Pourtant, loin d’être une "nouveauté" idéologique qui la verrait se démarquer des postures ultra-réactionnaires de son père, il s’agit en réalité d’un véritable "retour aux sources" de l’idéologie du fascisme primitif, des années 20 du siècle dernier, et qui se présentait précisément comme un substitut de la gauche ouvrière et paysanne.

Cet aspect du problème est plus particulièrement abordé dans l’article :
http://www.legrandsoir.info/social-fascisme-social-democratie-obscurantisme-religieux-trois-alternatives-guerrieres-de-l-imperialisme-en-crise.html

Chaque article tente de conserver une démarche didactique sur un sujet précis, relativement délimité, et ne s’adresse pas qu’à des lecteurs qui ont déjà des notions d’histoire.

La réactivité et la rapidité avec lesquelles l’extrême-droite s’est accaparée le thème des Sans-Dents est un symptôme de la faillite de la gauche parlementaire, mais aussi de l’"extrême-gauche", qui n’a pas su s’en démarquer efficacement, sur le terrain social, précisément !!

16/09/2014 18:11 par RGT

Qui est le plus "social-fasciste" ?

N’oublions SURTOUT PAS que tous les grands décideurs politiques Français et leurs conseillers sont PRESQUE TOUS issus de la French-American Foundation. Il ne manque que Sarkôzy de Nagy-Bosca et BHL pour parfaire le tableau.

La première action "fasciste" consisterait à se débarrasser de tous ces parasites qui détournent le pouvoir au profit de multinationales et d’intérêts étrangers en trahissant le peuple Français.

Le meilleur exemple de cette mainmise se situe dans :
- Le scandale de l’Ukraine (SVOBODA et PRAVY SEKTOR, des VRAIS NAZIS à qui on fait des bisous-mouillés-sur-la-bouche-avec-la-langue, à côté desquels le FN fait figure de "baba-cool d’école maternelle").
 Le maintien de la France dans l’OTAN en tant que vassal servile aux ordres de l’Oncle SAM.
 Et surtout du TAFTA qui va nous livre pieds et poings liés aux multinationales sans aucune possibilité de recours.

Je ne soutiens pas du tout le FN, mais il me semble qu’il est actuellement le seul parti qui ne soit pas aux mains de ces traîtres et de ces opportunistes.

Il y a aussi L’UPR d’Asselineau qui défend une vision "Gaullienne" mais je me méfie presque autant des Enarques de des "Young Leaders"...

Ces articles sont intéressants, mais je ne vois JAMAIS RIEN sur la FAF ni sur les autres "associations de bienfaiteurs" qui veillent jalousement à notre "bien-être" et à notre "liberté".
Quelques articles permettant d’informer le peuple de toutes ces "sociétés secrètes" qui phagocytent le pouvoir seraient bien plus salvateurs pour le peuple qu’un "haro sur le baudet" à chaque évocation de l’étron national.

Il ne faut pas se tromper de cible, il ne faut pas nous détourner de notre principal ennemi.
Le FN ne fait que de la figuration dans ce jeu de dupes.

Le jour où il deviendra réellement important il sera noyauté par la FAF comme les autres partis.

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