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Seif al Islam Kadhafi sera-t-il assassiné ou jugé ? (Countercurrents)

Le 20 octobre 2011 au soir, la Maison Blanche, le bureau du Secrétariat d’Etat, le Comité aux relations étrangères du Sénat étasunien et l’ambassade libyenne à Washington ont reçu un fax envoyé par une équipe légale internationale constituée aux USA qui se préparait à partir pour la Libye.

Ces hommes de loi internationaux contactés par des amis et des membres de la famille de Kadhafi ont accepté de représenter le second fils de Kadhafi, Seif al Islam Kadhafi, pour le défendre contre l’inculpation lancée contre lui par la Cour Pénale Internationale le 26 juin 2011 et contre toute procédure judiciaire que le gouvernement du Conseil National de Transition pourrait entamer contre lui en Libye. Ils ont été informés par les supporters de Kadhafi en Libye et par les pays voisins que le CNT et les dirigeants de l’OTAN avaient l’intention d’assassiner Seif al Islam pour l’empêcher de parler aux médias internationaux et à ceux qui le soutiennent depuis que son père lui a transmis le pouvoir en août 2011. Seif projette d’annoncer sa candidature aux prochaines élections. Des sondages en Libye montrent qu’il récolterait près de 70% des voix si on l’autorisait à se présenter dans le pays désormais contrôlé par l’OTAN.

L’auteur de cet article fait partie de ce groupe d’hommes de lois internationaux qui veulent obtenir justice pour leur client, Seif al Islam.

Voici un extrait du fax que nous avons envoyé à Washington :

"Nous exigeons que si notre client, Seif al Islam al Kadhafi, était arrêté, il soit protégé tout de suite et que, s’il était blessé, il soit confié à la garde constante du Comité international de la Croix Rouge jusqu’à ce que nous puissions le rencontrer et mettre la dernière main aux mesures provisoires de protection que nous prenons pour garantir sa sécurité.

Nous insistons pour que notre client ne soit ni interrogé ni questionné par des représentants de l’actuel gouvernement libyen ni par des enquêteurs de la Cour Pénale Internationale avant qu’il ait pu rencontrer ses avocats ou avant d’être remis d’éventuelles blessures.

Les droits de Seif al Islam doivent être respectés en vertu du droit international et nous demandons au Conseil de Sécurité de l’ONU et aux organisations des droits de l’homme de faire le nécessaire pour protéger notre client.

Nous demandons respectueusement à la Cour Pénale Internationale de mettre sous bonne garde les restes humains de Mouammar et Moutassim Kadhafi et de mener une enquête médicolégale préliminaire dans le but de poursuivre les responsables de ces assassinats extrajudiciaires.

Selon les informations fournies par les amis et les membres de la famille de notre client Seif al Islam, il ne fait aucun doute que l’OTAN a ordonné son assassinat. Son meurtre a été planifié, avec sans doute l’approbation de la Maison Blanche, pour épargner à l’OTAN d’avoir à rendre des comptes à la communauté internationale si les récits des témoins et les preuves solides et documentées, concrètes et circonstanciées rassemblées au cours des six derniers mois mettaient en lumière la nature exacte des ravages infligés par l’OTAN à la Libye et à sa population civile.

Nous ferons bientôt parvenir à la Cour Pénale Internationale une requête officielle pour demander la protection de notre client et son transfert, s’il était capturé, dans une résidence hors de Libye afin qu’il ne soit pas assassiné comme l’a été aujourd’hui son père, le colonel Mouammar Kadhafi.

Nous avons l’intention de tenir le gouvernement actuel de la Libye, les USA et l’OTAN pour pleinement responsables du meurtre brutal du père de notre client et de son frère, Moutassim, et de tout abus ou dommage dont pourrait souffrir notre client, Seif al Islam.

Nous avons l’intention de démontrer à la Cour que depuis le passage de la Résolution votée par le Conseil de Sécurité de l’ONU le 17 mars 2011, l’OTAN a ciblé de manière répétée des objectifs civils au cours de 9000 bombardements de la Libye dans le but d’assassiner le leader libyen, le colonel Kadhafi, ses conseillers et ses assistants les plus proches.

Nous avons l’intention de démontrer à la Cour que l’OTAN a, de manière répétée, causé des dommages à d’autres personnes pour aboutir à l’assassinat de Mouammar Kadhafi et que ses meurtriers savaient qu’ils recevraient de grosses sommes d’argent s’ils tuaient le colonel Kadhafi pour l’empêcher de témoigner contre les officiels de l’OTAN et les leaders occidentaux qui ont dirigé les huit mois de destruction de la Libye."

Les jours qui viennent seront un test pour la communauté internationale et on verra si le droit international prévaut en ce qui concerne la Libye. Sinon, il est possible que la Libye ne s’enfonce encore davantage dans une guerre civile qui pourrait impliquer au moins six pays africains qui, selon les rapports, prépareraient des troupes pour les envoyer en Libye protéger les civils contre les forces de l’OTAN qui arrivent pour aider à la reconstruction du pays que l’OTAN a criminellement et inutilement largement détruit.

Franklin Lamb

Franklin Lamb fait partie de l’équipe d’avocats étasuniens qui ont l’intention de défendre Seif al Islam contre les accusations lancées contre lui par la Cour Pénale Internationale.

Pour consulter l’original : http://countercurrents.org/lamb211011.htm

Traduction : Dominique Muselet pour LGS

URL de cet article 14927
  

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