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Une constitution pour l’économie.

Paul Jorion suggère depuis quelques temps l’idée d’une « constitution pour l’économie ». Il a d’ailleurs lui-même précisé sa pensée : « Lorsque je défends l’idée d’une « constitution pour l’économie », j’explique que quand la démocratie s’est mise en place, elle s’est arrêtée au bord de l’économie, laissant celle-ci dans un « état de nature » au sens hobbesien du terme, c’est-à -dire où l’homme est un loup pour l’homme. Les événements actuels soulignent la nécessité de sauver l’économie de la loi de la jungle qui y règne en la faisant rentrer dans le giron de la démocratie, ce qui ne peut se faire qu’en la dotant - elle et la finance qui constitue son système sanguin - d’une constitution. »
Nous sommes d’ailleurs quelques-uns (de plus en plus nombreux) à soutenir cette idée qui doit maintenant dépasser le stade de la théorie. Vous êtes nombreux à m’écrire et me dire que ce projet est irréalisable. Je ne le crois pas et voici pourquoi.

Peu de personnes connaissent l’origine du réseau informatique mondial, internet. A l’origine, c’est un projet militaire US qui avait pour but de constituer un réseau d’ordinateurs pour améliorer les communications entre chercheurs au sein du DARPA (Defense Advanced Reseach Projects Agency). Ce projet a réellement abouti en 1966 lorsque Lawrence J. Roberts (chercheur au MIT puis au DARPA), le National Physical Laboratory et surtout la Rand Corporation ont mis au point le réseau Arpanet. Plus tard, en 1989, Tim Berners-Lee, informaticien au CERN développe un lien hypertexte. Le World Wide Web est né. Nous connaissons la suite.

Peu d’intellectuels ont compris alors qu’un révolution majeure était en cours et qui verrait l’apparition de ce qu’Howard Bloom nomme « le cerveau global » et que je préfère appeler « le cerveau collectif » (les mots ont un sens).

L’information, la communication qui ont toujours été fondamentales se sont retrouvées au coeur même de nos vies. Or, un parallèle essentiel doit être développé. La science nous apprend par exemple que les bactéries communiquent entre elles (communiqué de presse du CNRS du 5.12.2007) mais surtout, sont capables de se modifier lorsqu’elles sont soumises à un danger.

Il en est de même pour les arbres, et ceci a été prouvé en étudiant les raisons inexpliquées de la mort de « koudous » (des gazelles africaines). On a ainsi retrouvé dans leur estomac des feuilles à la teneur anormale en tanin. En fait lorsque la gazelle dévore les feuilles d’un arbuste (acacias), celui-ci transmet l’information aux autres arbres grâce à une substance chimique volatile : l’éthylène. Une fois informés, ils peuvent se défendre en produisant du tanin qui finit par empoisonner la gazelle. Ted Turlings, chercheur à l’institut de zoologie de Neuchâtel étudie actuellement ce système de défense des plantes.

Quel rapport avec notre sujet me direz-vous ? J’y viens.

Face à la crise systémique actuelle, nous nous retrouvons démunis. Hommes politiques, presse écrite et télévision ne communiquent pas sur les causes et surtout les conséquences réelles du krach actuel. Quatre points fondamentaux se dégagent pourtant :

- le chômage de masse.

- la destruction des retraites.

- la spéculation qui va devenir insoutenable sur les matières premières (nourriture).

- La perte de notre liberté

Heureusement, une information de plus en plus riche et de qualité existe sur le net. Il est vrai, il faut chercher et surtout vérifier (il faudrait d’ailleurs que ceux qui interviennent sur la toile citent systématiquement leurs sources). Nous sommes actuellement dans la situation de l’acacia face aux Koudous, car, il ne s’agit pas d’une crise comme les autres. Paul Jorion a situé le problème, il s’agit de « survie de l’espèce humaine ». Je ne reviendrai pas sur mes différentes analyses qui avaient essentiellement pour but de décrypter ce que l’on vous cache et surtout de démontrer que la réponse « monétariste » qui va être trouvée est un leurre. Nous sommes à la fin d’un système, basé sur la consommation à partir de dettes qui envoie la planète et donc nous-mêmes droit dans le mur. Ce monde, qui permet à quelques-uns de s’enrichir de façon outrancière nous à fait perdre l’essentiel : notre spiritualité. Nous avons fini par croire que la possession d’objets était une fin en soi, ce que Chuck Palahniuk, auteur du roman « Fight Club » (film culte) illustre à la perfection : « nous croyons posséder les objets mais ce sont eux qui nous possèdent ».

Nous devons donc trouver une solution, produire notre « tanin » qui finira par détruire nos prédateurs qui dirigent ce monde et qui tels des virus, « ne savent pas qu’ils seront brûlés vifs ou enterrés profondément dans le sol avec le corps humain qu’ils font mourir. » (Andrew M. Lobaczewski).

La question du comment se pose donc et elle est essentielle. Je l’ai démontré ci-dessus, seule l’information peut créer le terreau propice à une réaction. Il n’y a que 2 solutions possibles :

- une révolution classique, par la violence.

- une révolution pacifique.

Analysons la solution numéro 1.

Nous entendons, nous lisons un peu partout « qu’il faut tout faire péter ! » A ceux qui pensent cela, je désire répondre par une analyse (que j’avais déjà faite).

Au cours de l’histoire nous avons eu une multitude de révolutions et elles se sont toutes terminées en dictatures car, au final, l’ordre l’emporte sur le chaos (Ordo ab Chao pour les initiés). 1789 a eu pour résultat Napoléon, la révolution Russe, Staline, la révolution Spartakiste (de novembre 1918 à Berlin), Hitler, l’expérience anarchiste de Barcelone, Franco, la révolution chinoise, Mao.

Je viens de résumer, la révolte nous pousse dans les bras de monstres car comme le dit Jean-François Revel au final « tous les courants révolutionnaires (…) présentent cette caractéristique qu’une fraction des bénéficiaires de l’ordre régnant se détache de l’ensemble de sa classe et la trahit de l’intérieur. » [ références et conclusions qui n’engagent que l’auteur. On peut trouver mieux, en cherchant bien - Le Grand Soir ]

Cependant, deux révolutions majeures ont réussi, celle de Mohandas Karamchand Gandhi et de Martin Luther King. [ affirmation et références qui n’engagent que l’auteur. On peut trouver mieux, en cherchant bien - Le Grand Soir ] Je vous ferai remarquer qu’elles ont été toutes deux réalisées sans violence. Cependant, il existe une critique évidente. Comment modifier notre système économique en organisant comme Gandhi ou Luther King des marches de contestation ou des meetings ? Sur quelle base ?

En effet, le problème est planétaire, il faut donc organiser une riposte planétaire et le seul outil existant pour cela est le web.

Nous avons beaucoup réfléchi au problème. La solution doit être trouvée au sein d’une plate-forme mondiale de réflexion. Cette réflexion doit aboutir à la réalisation d’une « constitution pour l’économie » qui ne doit appartenir à personne mais à nous tous.
Chacun doit pouvoir s’exprimer librement (ce que je fais ici, car je ne donne que mon opinion) et participer aux Etats Généraux du net.

Pour ma part, il ne sera pas question de « rafistoler » le système. Il s’agit de réfléchir à une autre façon de vivre ensemble, à un autre monde qui place l’homme au coeur de l’économie et qui préserve notre planète. Capitalisme et communisme sont renvoyés dos à dos, ils ont échoué, ce que résume la célèbre blague russe : « Tout ce qu’on nous a dit sur le communisme était faux, mais tout ce qu’on nous a dit sur le capitalisme était vrai. »
Il est temps de nous prendre en charge et de trouver ensemble, une troisième voie, qui préserve ce que nous avons de plus précieux : la liberté.

Jean Guéhenno : « La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d’employer l’esprit à le justifier. »

Gilles Bonafi

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