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« Une partie de l’opinion palestinienne pourrait se retourner contre le Hamas »

Après la stupeur des attaques meurtrières du Hamas et alors que l’armée israélienne assiège Gaza, l’historien Dominique Vidal analyse pour basta ! la genèse et les suites possibles de ce nouvel et dramatique épisode du conflit israélo-palestinien.

basta ! : Quels sont les objectifs du Hamas ? Pourquoi s’attaquer à des kibboutz ou tuer systématiquement les civils israéliens rencontrés sur le passage de leurs commandos ? Pourquoi ne pas avoir ciblé spécifiquement des objectifs militaires ?

Dominique Vidal : En préambule, quiconque s’en prend à des civils, qu’ils soient israéliens ou palestiniens, que ce soit dans les kibboutz dont les habitants ont été massacrés ou sous les bombes israéliennes à Gaza, commet des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. Quand on dit qu’il ne faut pas deux poids deux mesures, cela s’applique dans les deux sens.

C’est la première fois depuis 1948 que des combattants armés étrangers pénètrent sur le sol israélien. Cela ne s’était jamais produit, même en 1973 avec la guerre du Kippour – car c’est cette date, 50 ans après, que le Hamas a choisi pour déclencher son attaque. À l’époque, des soldats syriens et égyptiens ont attaqué le plateau du Golan [territoire syrien à l’époque occupé par Israël après la guerre de 1967, ndlr], et le canal de Suez, mais aucun n’a pénétré sur le territoire israélien en tant que tel. Donc ce qui s’est passé ce 7 octobre est vraiment sans précédent.

Cette opération aussi préparée, massive, brutale et sanglante répond à trois motivations. La première est de traumatiser les Israéliens. C’est à mon avis un raisonnement absurde, qui ne tient pas compte des leçons de l’histoire, y compris de celle du Hamas. Lorsque, pendant la seconde intifada (de 2000 à 2005), le Hamas a mené des attentats kamikazes – environ 600 à 700 Israéliens sont morts dans ces attentats –, cela a contribué à faire basculer une partie de la population israélienne, y compris celle plutôt favorable au « processus de paix », vers la droite et l’extrême droite.

La deuxième motivation du Hamas, c’est enfoncer l’Autorité palestinienne, son président Mahmoud Abbas et la direction du Fatah [le parti politique incarnant historiquement la lutte pour la libération de la Palestine, au pouvoir en Cisjordanie ndlr], déjà largement rejetée par l’opinion palestinienne, en particulier par les jeunes qui constituent plus de la moitié des Palestiniens. Comme en 2021, quand le Hamas avait tiré des missiles sur Jérusalem et Tel-Aviv, le but est de devenir le héros – et le héraut – des Palestiniens. Cela me paraît un objectif essentiel.

Le troisième objectif est d’empêcher l’Arabie Saoudite de se rallier aux accords d’Abraham [traité de paix entre les Émirats arabes unis et Israël, qu’ont rejoint le Bahreïn et le Maroc, ndlr]. On sait que Mohammed Ben Salmane, prince héritier et Premier ministre saoudien, hésitait encore, malgré la pression de Joe Biden. Dans le contexte d’un bain de sang en Israël et en Palestine, il est peu probable qu’il se décide à rejoindre ces accords.

Enfin, quand le Hamas a pris en otage le soldat Gilad Shalit [de juin 2006 à octobre 2011, ndlr], il a obtenu en échange la libération de centaines de prisonniers palestiniens. Donc, peut-être les dirigeants du Hamas se sont-ils dit que s’ils détenaient entre 100 et 150 otages israéliens – on ne connaît pas encore le nombre exact – Netanyahou sera obligé de négocier.

Quelle est la légitimité du Hamas auprès des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ? Cette légitimité peut-elle être remise en cause par la violence aveugle et les massacres de civils, et par le fait de sacrifier la population de Gaza aux représailles israéliennes ?

Après 75 ans de malheur, de persécutions, de guerres et de colonisation, beaucoup de Palestiniens n’ont pas manifesté d’émotions particulières à ce qui s’est passé ce 7 octobre. Et il est trop tôt pour en mesurer les répercussions sur l’image du Hamas. Tout dépend de ce que les dirigeants israéliens feront : une répétition des guerres de bombardement sur la bande de Gaza [cinq campagnes de bombardements entre 2008 et 2021, ndlr] ou lancer Tsahal, l’armée israélienne, dans une offensive terrestre, avec le risque d’affronter une guérilla urbaine.

Dans ce cas, la situation peut virer au bain de sang, au-delà des bombardements dans lesquels des centaines de civils palestiniens, dont des femmes et enfants, vont probablement périr. Le Hamas ayant fait fi du sort des Gazaouis, une partie de l’opinion palestinienne pourrait se retourner contre ses dirigeants. Tout dépend donc de ce qui va se passer dans les jours et semaines qui viennent.

Il ne faut pas oublier qu’il existe aussi un rejet du Hamas à Gaza. L’administration de Gaza par le Hamas prend la forme d’une dictature ultrareligieuse, ultranationaliste et extrêmement brutale. Le bilan de ce qu’a fait le Hamas pour les Gazaouis, depuis sa victoire électorale en 2006, est assez maigre.

Des élections devaient avoir lieu en 2021, mais le Fatah et le Hamas ont, d’un commun accord, décidé de leur report en prétextant le refus des Israéliens d’installer des urnes à Jérusalem-Est. Si ces élections s’étaient déroulées, on aurait peut-être assisté, selon certains sondeurs palestiniens, à une victoire électorale du Fatah à Gaza et du Hamas en Cisjordanie. Les deux mouvements sont décrédibilisés dans les territoires qu’ils administrent.

Pourquoi le Hamas ne s’est-il pas contenté d’obtenir des avancées en négociant avec Israël ?

C’est ce qu’il a fait jusqu’à ce 7 octobre. De bombardement en bombardement, d’attentat en attentat, on a quand même assisté à une forme d’alliance entre ces deux meilleurs ennemis que sont le Hamas et Israël. Les autorités israéliennes ont facilité la constitution du Hamas dès 1987 puis son développement pour qu’il puisse devenir un concurrent sérieux du Fatah, comme le raconte Charles Enderlin [correspondant de France 2 au Proche-Orient pendant plus de trente ans, ndlr] dans son livre Le grand aveuglement : Israël et l’irrésistible ascension de l’islam radical. L’objectif à l’époque était de diviser les Palestiniens pour les maîtriser plus facilement. Ce jeu s’est poursuivi avec Netanyahou pour affaiblir l’Autorité palestinienne.

Ce 7 octobre, c’est en quelque sorte le « Munich » du Hamas, en référence à la prise d’otages et à l’assassinat d’athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972. L’OLP (Organisation de libération de la Palestine) avait ensuite payé pendant des années l’horreur de Munich. Chaque fois que le mot « palestinien » était prononcé ressortait l’image de la tuerie des athlètes israéliens. Cela sera identique pour le Hamas. Beaucoup de gens auront en tête le carnage du 7 octobre et pas les morts palestiniens sous les bombes.

Entre le Hamas, avec sa dimension ultrareligieuse et sa stratégie terroriste aveugle, et le Fatah, décrédibilisé par la corruption et la bureaucratisation, des mouvements politiques alternatifs peuvent-ils émerger en Palestine ?

Je crois qu’il y a depuis quelque temps une majorité, aussi bien à Gaza ou en Cisjordanie, pour une autre voix. Pour l’instant, cette voix ne s’est pas structurée sous la forme d’un mouvement politique. En Cisjordanie et à Jérusalem, une majorité très nette des jeunes ne croit plus à une solution à deux États : ils prônent un seul État dans lequel Juifs et Arabes auraient les mêmes droits politiques et individuels. Cela peut paraître utopique, mais la solution à deux États est aujourd’hui tout aussi utopique. Deux millions de Palestiniens vivent en Israël et 700 000 colons juifs en Palestine.

Les colonies occupent à peu près 45 % du territoire de la Cisjordanie. Où faire passer une frontière dans ces conditions ? Il faudra bien un jour ou l’autre que cette évolution de l’opinion palestinienne trouve une traduction politique. C’est aussi la raison pour laquelle le Fatah comme le Hamas n’ont pas voulu organiser d’élections en 2021. Ils ont eu peur que se structure un mouvement alternatif autour, entre autres, de Marwan Barghouti [ancien dirigeant du Fatah, incarcéré depuis 2002 dans une prison israélienne, très critique envers la corruption au sein de l’Autorité palestinienne, et attaché à la relance d’un véritable processus de paix, ndlr].

C’est le gouvernement israélien le plus à droite, le plus sécuritaire et autoritaire, le plus anti-palestinien, qui s’est laissé surprendre de cette manière. Comment expliquer ce paradoxe ?

Sur la question de la surprise, ce n’est pas aussi évident. Le Hamas savait très bien que l’armée israélienne était essentiellement déployée en Cisjordanie pour protéger les colons, voire les aider dans leurs exactions contre les Palestiniens. La zone autour de Gaza était donc dégarnie, ce qui explique la facilité avec laquelle le Hamas a pu pénétrer dans les kibboutz et les villes et y commettre le carnage que l’on sait.

Il faut aussi regarder la politique que mène depuis janvier 2023 ce gouvernement de droite et d’extrême droite : avant ce 7 octobre, 250 palestiniens ont trouvé la mort dans de grosses opérations militaires en Cisjordanie, à Jénine ou Naplouse, ou dans des attaques organisées par les colons que l’armée laisse faire ; ajoutons les provocations du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade des mosquées [Itamar Ben Gvir et son parti Otzmah Yehudit (« Force juive ») représentent une extrême droite religieuse, identitaire, raciste, homophobe et anti-palestinienne, ndlr]. Les dirigeants israéliens ne sont pas stupides, il était évident que cela entraînerait des réactions. D’autant qu’on sait désormais que les renseignements égyptiens ont prévenu leurs homologues israéliens, plusieurs jours avant le 7 octobre, que quelque chose d’énorme se préparait. Netanyahou n’en a tenu aucun compte.

Le mouvement de contestation contre Netanyahou et de défense de la démocratie israélienne est-il mort avec l’attaque du Hamas ?

Je ne dirais pas qu’il est mort, il est mis en pause le temps de la vengeance. Une fois la guerre terminée, il n’y aura plus de bouton pause. En plus de la contestation contre la réforme de la justice et le « coup d’État » de Netanyahou, il sera mis en cause pour n’avoir pas vu venir ce qui s’est passé. Après la guerre du Kippour de 1973, il y a eu deux temps. Les citoyens israéliens ont d’abord fait corps derrière leur armée. Ensuite, ils ont réfléchi à la manière dont elle avait été bousculée sur le canal de Suez et le Golan, et ont pointé du doigt la politique de la Première ministre de l’époque, Golda Meir, qui démissionnera. Quatre ans plus tard, pour la première fois depuis 1948, la droite gagne les élections et Menahem Begin accède au pouvoir[C’est lui qui négociera les accords de paix de Camp David avec l’Égypte en 1978, ndlr].

Je n’exclus pas que les Israéliens d’aujourd’hui, après un temps de réflexion, se retournent vers Netanyahou, qu’ils ont déjà fortement contesté dans les rues, et qu’ils mettent fin à sa carrière politique. Reste un immense point d’interrogation : quel type de guerre va se dérouler, une campagne de bombardements suivie d’un cessez-le-feu et d’un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, ou une guérilla urbaine de plusieurs mois qui serait un carnage ?

Des voix s’élèvent-elles en Israël contre une riposte aveugle qui causera des milliers de morts civils palestiniens à Gaza ? Ainsi que pour un règlement sur le fond du conflit ?

Cette question n’était pas absente du mouvement de contestation contre Netanyahou. Quand la guerre sera terminée, le problème est de savoir si la gauche israélienne sera capable ou non de formuler une alternative qui inclue la question palestinienne. Le Parti travailliste et le Meretz [les deux principaux partis de gauche israéliens, ndlr] ont oublié la Palestine depuis des années, alors qu’ils avaient longtemps incarné l’idée du dialogue et de création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. Cette gauche n’a pas été capable d’incarner une alternative et a été régulièrement happée par des gouvernements d’union nationale.

La débâcle de la gauche israélienne est aussi celle de la gauche arabe israélienne, totalement désunie, et concurrencée par Mansour Abbas, une sorte d’islamiste populiste de droite très proche des ultraorthodoxes juifs. Tout cela n’est pas spécifique à Israël. Partout où la gauche n’offre pas d’alternatives, ce sont les forces populistes et d’extrême droite qui l’emportent.

Quel rôle la communauté internationale peut-elle jouer, alors que les États-Unis ont annoncé le déploiement de deux porte-avions en Méditerranée et que l’Iran est accusé d’avoir joué un rôle important dans la préparation de l’attaque du Hamas ?

Les États-Unis ne veulent pas d’embrasement, leur principal « front » restant la Chine. C’est la même logique à Téhéran, l’Iran étant en train de normaliser ses relations avec l’Arabie Saoudite. Si les Iraniens ont vraiment coordonné l’opération du 7 octobre avec le Hamas, je ne comprends pas pourquoi le Hezbollah [mouvement politique et militaire libanais, soutenu par l’Iran, ndlr] ne bouge quasiment pas, excepté l’envoi de quelques missiles sur un territoire disputé entre Israël, la Syrie et le Liban.

Dans les pays arabes, contrairement à ce qui se dit ou s’écrit, il y a un soutien très fort des opinions à l’égard des Palestiniens. Une enquête de l’Arab Center for Research and Policy Studies [menée dans 14 pays arabes, de la Mauritanie aux monarchies du Golfe, auprès de 33 000 citoyens, ndlr] montre que sur le sujet de la Palestine, une très grande majorité des opinions (92 %) refusent la normalisation avec Israël tant qu’il n’y a pas de solution pour les Palestiniens [1]. Ce n’est pas refuser la normalisation tout court, c’est refuser s’il n’y a pas d’acquis pour les Palestiniens. Que des gouvernements de ces pays normalisent sans condition leur relation avec Israël dans ce contexte devrait faire réfléchir.

Quant à l’Europe, elle n’existe pas. Cela s’est pour l’instant résumé à une bataille entre le commissaire européen hongrois Oliver Varhelyi qui voulait couper les aides européennes à la société civile palestinienne, face à la France, l’Allemagne et l’Espagne qui ont finalement obtenu que cette aide soit poursuivie. Pour le reste, je n’ai pas entendu un mot qui permette à l’Europe de jouer son rôle.

Dominique Vidal est historien et journaliste, spécialiste des relations internationales et du Proche-Orient, collaborateur du Monde diplomatique, membre de l’Institut de Recherches et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo

 https://basta.media/Israel-Palestine-objectifs-des-attaques-du-Hamas-riposte-israelienne-bombardements-Gaza-processus-de
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COMMENTAIRES  

16/10/2023 18:19 par Tardieu

Du premier au dernier mot, c’est le discours officiel commenté, cautionné en somme, aucun intérêt. Basta !

17/10/2023 00:00 par bostephbesac

Face à un gouvernement Israélien comme nous le connaissons depuis au moins les 17 dernières années ("ère Netanyahou"), les Palestiniens n’ ont plus rien à espérer.............et aucune raison de se retourner contre le Hamas.

17/10/2023 14:34 par Geb.

J’ai lu un, (et même plusieurs), copiés-collés du discours ci-dessus au sujet de Poutine lors du début de l’Opération spéciale en Ukraine...

" Une partie de l’Opinion russe pourrait se tourner contre Poutine"...

Depuis qu’ils ont écrit ça, Poutine a pris environ 30 points dans les sondages et l’Opinion russe trouve qu’il y va trop lentement. ((- :

On va pas être méchants. Chacun pense ce qu’il veut et ce ne sont pas les incantations,( pieuses ou négatives), qui changent les situations, en Palestine comme en Russie : Les jugements réels se font aux résultats dans l’Espace et dans le Temps.

En plus comme ces abrutis de criminels sionistes ont coupé le courant à Gaza ça évitera aux habitants qui en auraient envie pour oublier les bombes de subir la propagande d’état israélienne à la TV. ((- :

18/10/2023 02:07 par D.Vanhove

> Tardieu : je vous rejoins... mais quand on suit un peu D.Vidal, rien d’étonnant... si certaines de ses positions sont claires, d’autres le sont moins, comme p.ex. son appartenance ou non à un certain courant du sionisme qu’il ne me semble pas condamner de manière irrévocable, d’où un certain trouble

18/10/2023 09:44 par CAZA

<<< tuer systématiquement les civils israéliens >>>
Humm
Depuis le début je doute des accusations sionistes .
Je pensait possible des combats entre les "civils " du kibboutz et les combattants du Hamas .
C’est plutôt tuez les tous El reconnaitra les siens .
Des ordres ont été donné dans le but d’une victoire rapide évitant des poches de résistances palestiniennes avec des prisonniers israéliens suivis de négociations interminables avec interventions internationales .
C’est la façon de faire des israéliens .
Des légistes suisses sont arrivés en Israël ? : <<< Ils soutiendront les autorités locales dans l’identification des victimes décédées suite à l’attaque terroriste du Hamas.>>>

Il serait temps que l’opinion internationale se retourne contre les terroristes sionistes qui tuent systématiquement des civils palestiniens
https://www.rts.ch/info/monde/14396268-le-hamas-fait-etat-de-plusieurs-centaines-de-morts-dans-un-raid-israelien-sur-un-hopital-de-gaza-israel-dement.html#timeline-anchor-1697565677976

05/11/2023 13:20 par Michel Gourmel

Hamas. L’hallucinant document du Monde : La rave party
Le Monde contre la propagande sioniste, à l’insu de son plein gré !
Si on écoute sans la regarder la vidéo du Monde, la bande audio correspond à tout ce qu’on a déjà entendu depuis le 7/10 en boucle dans tous les médias. Mais si on regarde les images, on ne voit pas grand-chose, c’est le moins qu’on puisse dire, on peut même interpréter tout autrement la vidéo du Monde, et il faut se frotter les yeux, pour voir le sigle du Monde et toute la liste impressionnante des journalistes qui ont travaillé sur ce bout de vidéo de 5 min 35 s. On comprend pourquoi ils sont aussi nombreux, quand il faut arriver à mettre en accord leurs vidéos et le commentaire de propagande sioniste.

Ce document du Monde fait tellement théorie complotiste et fake news, que j’ai attendu longtemps avant de le sortir ! ! !

On y estime au total à un millier le nombre de victimes : 260 morts, environ 750 blessés, et des dizaines d’enlèvements !

On s’attend à voir quelque chose comme la Somme (1916) ou Sedan (1870) :
Suite aux tirs de roquettes en quantité industrielle, les bâtiments en miettes et ou incendiés, les 1.000 victimes (des roquettes et des fusils des djihadistes) jonchant le sol ou se mêlent incendies, du sang, des débris de chaire humaine, de roquettes et de bâtiments ; enfin, c’est ce qu’on nous décrit depuis 2 semaines… Comme au soir des batailles napoléoniennes ou au moyen-âge, les blessés agonisants criants…
https://www.youtube.com/watch?v=JLCvw6t2rlY /// https://youtu.be/JLCvw6t2rlY
Je vous laisse regarder la vidéo…
Puis lire quelques remarques non limitatives ! ! ! Hélas ! ! !
On ne voit rien de particulier. Sauf à croire le commentaire !

Des gens qui jouent ou marchent à 4 pattes et se relèvent aussitôt !

Les journalistes précisent, sur l’écran et en audio, qu’ils ont authentifié les documents ! Comment ? Mystère ! Ils sont parfois très précis, parfois très imprécis, les heures sont approximatives, alors qu’ils devraient avoir l’heure exacte sur les documents vidéo récupérés ; et même, à un moment, ils utilisent un document censé représenter les assaillants du Hamas à moto et qui ne pourrait logiquement qu’avoir été filmé par le Hamas, sauf à être un faux émanant du Mossad ou d’un de ses espions… certifié comme authentique par le Monde. Comment l’ont-ils obtenu ? Ils devraient le dire. Ils sont en contact avec le Hamas ou le Mossad ? Et en plus ils précisent que ces vidéos ont été filmées sur place ! FAUX, au moins en ce qui concerne le Hamas ! Étrange !

6 h au moment où les 1ères roquettes sont tirées
« La confusion s’installe » dit et écrit Le Monde, pourtant on ne voit pas de confusion, et seuls les policiers / ou services d’ordre courent, ce qui serait une sottise en cas d’attaque car susceptible de créer la panique et que la foule fasse n’importe quoi ! On notera que la police est déjà là, ce qui est logique, donc s’il y a le moindre problème, l’alerte doit être donnée très vite et très haut dans la hiérarchie, puisque l’on « entend » les bruits de roquette, et cela dès 6 h du matin.
6 h toujours selon Le Monde « l’ordre est donné, il faut quitter immédiatement les lieux »… mais 2 h après des milliers de festivaliers seraient toujours là ! ? OR, si l’on en croit TF1, voir en toute fin, ils n’étaient à 6 h du matin que 3.000, si on compare à un stade de foot, rugby, arène, etc… des dizaines de milliers de personnes partent en ½ h ¾ h, donc seulement 3.000 en quelques minutes, sachant qu’il n’y a pas de clôture, de sortie, tout le monde peut partir très vite, même les dormeurs et les ivrognes israéliens avec le Hamas au cul n’auraient pas mis plus d’¼ h.
Aux alentours de 8 h, les 3.000 spectateurs devraient être partis depuis près de 2 h ! ! ! Et en toute logique le Hamas n’aurait trouvé personne !

Aux alentours 8 h des combattants du Hamas se trouvent à moins de 2 km du festival ; comment l’authentifier ? (source de cette vidéo-là Hamas ? Espion du Mossad infiltré mais qui a laissé faire ?) Les journaleux devraient avoir l’heure exacte sur la vidéo « authentifiée » !

Char israélien Merkava, mais le Monde ne précise pas l’heure d’arrivée pourtant absolument essentielle (arrivé après 8 h d’après la bande son)
« Il n’est d’aucune utilité face à la mobilité des assaillants ». Le Monde
Le Monde dit « des dizaines de participants s’abritent derrière », en réalité tout au plus une 12aine, au maximum une 15aine… dont les force de police et gardes déjà une 12aine ! Sur des milliers de festivaliers !
« Les balles claquent, les assaillants sont là »… Mais Le Monde ne s’étonne pas que les servants du char ne sortent pas pour protéger les gens, Le Monde fait comme si c’était une machine automatique, il ne se pose pas de questions … ni pourquoi il n’y a pas d’autres militaires ? ! Mais pourtant : il n’y a ni mort ni blessé ! ! !

Les servants du char doivent être casqués et armés mieux que les flics et les vigiles… et alors que les journaleux ont insisté lourdement sur ces derniers. On ne voit pas les soldats ; Le Monde ne s’en émeut pas ! Complice !

Aucune Jeep, aucun camion, aucun autre char n’est venu de la bande de Gaza extrêmement proche, pourtant, elle est une enclave, une prison à ciel ouvert de 40 km sur 6 à 12 km. Il y a tout autour, l’armée de Tsahal omniprésente, des militaires geôliers ultra-violents qui la gardent tout autour, avec des milliers de soldats et un matériel énorme !
La bande de Gaza n’est à qu’à 5 km de cette rave-party, si on en croit la carte du Monde… et même si Le Monde évite de le préciser explicitement « quelques » ! Il suffit pourtant de mesurer, en tenant compte de l’échelle donnée par Le Monde, pour trouver la réponse !
Il n’y aura aucun autre véhicule militaire d’ici le soir alors qu’ils pourraient être très nombreux à volonté en quelques minutes.

Plus tard, un homme « couvert de sang » (il ne semble pas du tout blessé) authentifié par le Monde ! ? sans que l’on sache si c’est du sang à lui ou à d’autres,… ou des taches de vins ou autre peinture, de vomis, reçue pendant la méga teuf ? ! Impossible à … authentifier ! ! !

On remarque sur le bas de l’écran à droite qu’il est 9 h 23 min, (on reverra les images identiques à 12 h 09 !)…il n’y a absolument aucun dégât ! ni sur les véhicules, ni sur toiles plastiques, pas de trou, pas d’incendie, pas de casse, pas de mort, pas de blessé, pas de débris ! Nickel ! Les tirs de roquettes ont pourtant commencé à 6 h et l’attaque à moto à 8 h ! Il y a juste un peu de fumée au loin ! et la plaque l’auto effacée... par Le Monde ou autre !

Dans la vidéo du Monde : Présentés comme combattants du Hamas, ils ne sont pas masqués ni peints, ils ne portent même pas le turban distinctif !
Le Hamas sort toujours masqué ou au moins avec le visage peint pour rendre plus difficile la reconnaissance de leur tête par Israël ; dans le document authentifié par Le Monde rien de tout cela ! ! ! ? ? ?

Il n’y a que sur la dernière image, beaucoup plus tard le soir, « quand les secours arrivent, ils ne peuvent que constater le massacre » dit Le Monde ? ? ? ! ! ! on ne voit pas un mort, pas un blessé, juste certaines voitures cassées et des traces de feu. Tsahal n’a même pas nettoyé le terrain avant l’arrivée des secours pour s’assurer qu’il ne restait pas des membres du Hamas cachés !

Conclusion : Tsahal est complice, le 7/10, il y a eu 20 fois ou 100 fois moins de victimes israéliennes que l’on nous dit… et peut-être même pas une seule, les témoignages sont donc faux ! ! !

Un seul char « d’aucune utilité » a été envoyé par Tsahal de toute la journée, alors qu’ils disposent de transports de troupe sophistiqués (et bien sûr de camions et de jeeps tout proche) quand il s’agit d’attaquer le peuple palestinien ! ! ! ? ? ?
L’armée israélienne utilise chaque jour des véhicules impressionnants pour maintenir l’insécurité des palestiniens, sauf le 7/10/23 ! !

Ci-dessous TF1, en plus court, mais aucun dégât sur la vidéo non plus :
https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/le-petit-q-lhorreur-en-plein-festival-dans-le-desert-du-neguev-92828269.html

05/11/2023 17:26 par Xiao Pignouf

Michel Gourmel,

Il n’est jamais facile de remettre en question une information de cette teneur sans qu’en résulte des cris d’indignation. C’est d’ailleurs une de ses fonctions : faire pleurer dans les chaumières et provoquer un consensus contre l’action du Hamas ce 7 octobre.

S’il y a bien eu des meurtres de civils ce jour-là commis par le Hamas, il n’en reste pas moins que les images que l’on a de l’après sont peu parlantes en comparaison du massacre qu’on nous annonce. On a vu des corps de civils dans les kibboutz, certes, comme on a vu les visages des morts du Bataclan, les corps des massacrés de la tuerie d’Utoya ou les photos de ceux d’Odessa, mais on a rien vu des morts de la rave-party qui s’est déroulée à portée des roquettes du Hamas. On voit certes des gens courir, tomber et se relever, on voit des gens s’enfuir, on a des témoignages de rescapés et des vues aériennes du site, mais on ne voit pas de morts ou d’enfilades de corps dans des sacs, comme ailleurs. Pourtant, 260 morts, ça ne se cache pas comme ça.

Alors, non, on ne doute pas que le Hamas a tué des civils, mais cette histoire de rave-party laisse un arrière-goût d’incomplétude dans le narratif. Comme s’il avait fallu coûte que coûte donner à ce jour-là la même saveur que le 13 novembre 2015 à Paris, celui du massacre de jeunes innocents qui s’amusent. Sauf qu’à Paris, ces jeunes fauchés ne s’amusaient pas à 8 kilomètres d’une prison à ciel ouvert où l’espérance de vie chute de 10 ans et où les habitants subissent un apartheid. Qu’on danse à Tel-Aviv ou dans les discothèques de Jérusalem, soit, mais si le Hamas n’avait pas choisi ce jour-là pour son coup d’éclat, j’aurais jugé cette fête comme ce qu’elle est : un crachat au visage des Gazaouis.

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