« Mes deux derniers enfants fréquentent une école maternelle - de quartier, comme on dit - à Toulouse. La majorité des gosses n’y est pas - comme on dit aussi - française de souche (est-ce le cas de mes filles, dans les veines desquelles coule 28% de sang italien ?). Le personnel de cette école est remarquable. Les enfants sont heureux, ils travaillent bien, mangent bien et ont des histoires à raconter le soir. Lorsque les vacances scolaires se terminent, ils ont hâte de retrouver leur établissement. Je sais qu’en France des milliers d’autres écoles donnent la même satisfaction aux enfants et aux parents, et que ce type d’institution n’existe pas dans la plupart des pays européens. Bref, nous sommes en présence d’un service public de grande qualité. En bonne logique sarkozyenne, il est condamné. »
J’écrivais cela dans mon blog en janvier 2008.
Depuis, Xavier Darcos a lancé son crachat à la figure des enseignants de maternelle qui, après cinq années d’enseignement supérieur, changent les couches des enfants.
Darcos est un personnage très contradictoire : fils de trésorier-payeur général, professeur de classes préparatoires, inspecteur général de l’Éducation nationale, membre de l’Institut, c’est un notable dans toute la splendeur de la respectabilité. Mais Wikipédia souligne des aspects plus sulfureux de sa personnalité. Ses tendances fortement machistes : « Le 23 février 2004, Xavier Darcos a eu publiquement des propos considérés comme insultants et sexistes à l’égard de Véronique Fayet (« Que Mme Fayet cesse de mettre en avant sa "fidélité" à Alain Juppé. Ce n’est tout de même pas à la femme adultère de donner des leçons de fidélité conjugale ! »). Il a par la suite maintenu ses propos devant la presse avant de présenter ses excuses à Véronique Fayet, sur la pression notamment des Chiennes de garde. » Et, avant cela, sa capacité à , peut-être, frôler certaines limites : « Alors jeune professeur de lettres agrégé du lycée Laure-Gatet de Périgueux, le futur ministre était à l’époque également membre de la commission académique qui choisissait les sujets des examens. Mais peu après la tenue des Épreuves Anticipées de Français du mois de juin 1982, des accusations de fuites qui auraient bénéficié à certains candidats de la ville furent rapidement portées à l’encontre du professeur. Saisi de l’affaire, le recteur de l’académie de Bordeaux prononça l’annulation de l’épreuve dans la ville, ordonna une enquête administrative et déposa plainte contre Xavier Darcos. Il apparut que Xavier Darcos avait effectivement fait travailler ses élèves, quelques jours avant le bac, sur un sujet très voisin de l’un des trois proposés aux candidats. Le futur ministre fut inculpé et cité à comparaître le 30 mai 1983 devant le tribunal de grande instance de Périgueux. La justice a estimé que, les sujets ayant été choisis finalement sur plusieurs listes de propositions, personne ne pouvait prévoir de manière certaine quels seraient les trois sujets finalement proposés aux candidats et a prononcé la relaxe de Xavier Darcos. Quelque 670 candidats avaient, quant à eux, reçu une nouvelle convocation pour une nouvelle épreuve en octobre. »
Sa saillie contre des professeurs des écoles ne fut pas une bavure (même s’il bava). Elle ne venait pas de nulle part. Elle était préméditée. L’objectif de la clique sarkozyste est de détruire l’école maternelle publique et de ne laisser subsister qu’un enseignement privé pour les enfants de familles favorisées. Cela peut être réalisé en deux quinquennats.