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Yachay, la cité nouvelle où l’on construit le futur de l’Equateur. (Granma)

Sergio G. Gallo

Paru dans le quotidien GRANMA le 24 juillet dernier (http://www.granma.cu/mundo/2014-08-02/yachay-la-ciudad-donde-se-construye-el-futuro-de-ecuador), quelques infos sur le futur qui se construit pas à pas en Amérique Latine. On peut toujours trouver que cela ne va pas assez vite, qu'on laisse un peu trop de positions à l'adversaire ou au contraire qu'on va trop loin (lois sur la presse en Equateur, Argentine etc), il reste que l'on a des tendances lourdes qui vont dans le sens de l'indépendance, la décolonisation totale et l'émancipation des peuples de la région. Granma insiste ici sur le rôle de l'Education dans ces processus et le projet décrit ci-après est gigantesque.

Voici l’un des paris les plus ambitieux de la Révolution citoyenne en Equateur : une ville que l’on sort de terre et deviendra un espace engendrant la connaissance et l’innovation technologique en vue d’un bond économique pour changer le modèle de production actuel dépendant de l’exploitation des ressources naturelles.

L’architecture et la planification se veulent également un exemple d’urbanisme. Le Plan-maître élaboré par la firme coréenne IFEZ inclus des éléments apportant un confort humain en harmonie avec la nature et tous l’espace adapté pour la génération du savoir.

Yachay est le terme quechua pour « savoir-connaissance ». La ville veut devenir le moteur d’un développement de type nouveau pour l’Equateur, une référence pour le reste de l’Amérique latine.

Les travaux ont déjà commencé dans le canton de San Miguel de Urcuquí, une vallée entourée de collines et montagnes andines au nord-ouest de la province Imbabura. Quatre mille quatre cent quatre vingt neuf hectares à une centaine de kilomètres de Quito.

Selon Rina Pazos, du ministère de l’Education Supérieure, des Sciences, Technologies et Recherche au cours de l’entrevue accordée à Granma, il s’agit pour le pays de matérialiser le « Bien Vivre » tel que le définit la Constitution de 2008.
« Nous pensons que la voie pour atteindre ce « bien vivre » passe par la construction d’un nouveau modèle économique basé sur le savoir » nous a-t-elle dit au cours d’une récente visite à Cuba avec la délégation du vice-président Jorge Glas.

Le cœur de la ville nouvelle sera précisément l’Université Scientifique et Expérimentale d’Equateur. Ce centre de hautes études sera la base d’un réseau d’instituts publics et privés de recherche, centre de transferts technologiques, d’entreprises de haute technologie de la communauté agricole et agro-industrielle.
Sciences de la Vie, Technologies de l’Information et de la Communication, Nanosciences, Energie et Pétrochimie seront à la base des études à Yachay qui sera un grand pôle d’innovation où se rencontreront l’académique avec la société, les secteur privé et public, souligne Pazos. La synergie entre ces éléments va créer un écosystème dans lequel les étudiants seront au cœur de projets réels pour y prendre part durant et après leur formation.

Selon notre interlocutrice, une des clés du succès réside dans l’ambition sociale : on recherche la création de biens et services à valeur ajoutée et une forte implication dans le marché mais qui en priorité sont tournés vers la solution aux problèmes de la population tels que le droit à la santé, l’éducation, une vie digne.

Sur des tels objectifs, l’état équatorien prévoit un investissement de un milliard de dollars jusqu’ en 2017, montant auquel il faudra ajouter celui apporté par le privé, aussi bien nationaux qu’étrangers, les technologies et les entreprises.

L’Amérique latine face à la société du savoir.

Au 21ème siècle, l’économie de la connaissance ne concerne plus seulelment les universitaires ou les futurologues mais la société réelle toute entière. Les économistes signalent que l’Amérique latine a basé son vertigineux développement de ces dernieres années par l’exportation de matières premières, de produits agro-industriels, dont les prix sur les marché internationaux sont toujours fluctuants.

La région, venue tardivement aux processus même de l’industrialisation qui générérent ces énormes sources de capitaux dans le « premier monde », doit relever le défi d’aujourd’hui des avancées scientifiques constantes. Les statistiques officielles confirment le retard : l’Amérique latine (8 % de la population du globe) ne dépose que 2.6 % des brevets pour des inventions surgies dans sa région.

Alors que la plupart des pays développés et ceux des pays émergents d’Asie investissent presque 3 % du PIB en Recherche et Développement, la moyenne de la région est sous les 1%.

Des projets comme Yachay prétendent changer cette réalité, effacer la fracture créée par des siècles de développement inégalitaire.

Investir dans l’être humain.

L’éducation, à tous les niveaux est au centre des objectifs de la Cité du Savoir. On a planifié des centres d’étude qui couvrent toutes les étapes du développement et qui puissent attirer de nouveaux talents. Les défis qu’affronte un pays pauvre tel l’Equateur sont immenses pour accroître son capital humain. Il faut toujours lutter contre l’analphabétisme total ou fonctionnel ou encore se battre contre des maladies dèjà érradiquées sur une bonne partie de la planète et qui tuent encore ici des milliers d’enfants. Ajoutons que les pays latinos et caraïbes ont souffert au long de l’histoire du vol de cerveaux de la part des pays développés et des multinationales.

« Il reste beaucoup à faire en peu de temps et le faire bien » ajoute Pazos sur le besoin d’attirer des professionnels innovants qui transmettent leurs connaissances aux nouvelles générations. C’est le but des bourses « Prométhée » au travers desquelles l’Equateur fait venir des experts de haut niveau mondial pour former nos professionnels et réalisent ici des recherches de haut niveau.

Il y a aussi le financement de l’Etat pour envoyer plus de huit mille étudiants équatoriens dans les meilleures universités du monde. « Des stratégies parallèles qui nous permettront de construire le système d’économie sociale du savoir ».
La meilleure définition du « boom » que l’Equateur est sur le point de vivre a été donnée par le président Rafael Correa en inaugurant en mars dernier le campus patrimonial et le cursus de mise à niveau de l’Université Yachay qui ouvrira officiellement ses portes en septembre.

« C’est ici, dans l’Urcuqui, que nait la patrie nouvelle, l’Equateur qui se projette dans le futur comme pays souverain qui a décidé de fondé son développement dans l’unique source intarissable de richesse qu’est le talent humain, le savoir ».

Sergio G. Gallo

Traduction non officielle par alfare pour LGS

 http://www.granma.cu/mundo/2014-08-02/yachay-la-ciudad-donde-se-construye-el-futuro-de-ecuador
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COMMENTAIRES  

10/08/2014 15:53 par Taliondachille

Navrant. On dirait du Ségolène Royal. La société extractiviste est au bout du rouleau, la technologie a anéanti la planète et la solution est : toujours plus de technologie ! C’est bien la peine de s’affranchir des ricains pour arriver aux mêmes fausses solutions mortifères. on a cru un moment que le « Buen Vivir » équatorien avait le goût de la décroissance. Il n’en est rien.
On en reparlera plus tard, et on verra si les nanotechnologies ça se mange. Rappelez vous le dicton indien : Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors, il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible.

10/08/2014 21:47 par JOHN

C’est impressionnant comme l’homme peut être aveugle. Faire du neuf avec du vieux ? Et oui, la technologie c’est pas d’aujourd’hui et les résultats sont là depuis un moment pour démontrer que c’est justement le meilleur moyen d’enfoncer d’avantage le bateau en train de couler. Miroir aux alouettes, l’homme est toujours aussi facile à séduire, grand petit enfant que la lumière des manèges enchante.
Peut-être qu’un jour il grandira où se réveillera. On peut toujours rêver.
 >http://jcjeveritas.canalblog.com/]

11/08/2014 00:33 par Dominique

Le problème de tous les gouvernement est le même, les gens, les citoyens, en veulent toujours plus. Et nous ne pouvons pas leur en vouloir car c’est nous qui leur montrons l’exemple. Même à Cuba, quand le cubain moyen veut augmenter son niveau de vie c’est pour pouvoir s’acheter une voiture et pouvoir voyager. Quand tu leur dit une voiture ça pollue, il te répond pour moi c’est un investissement parce que si j’ai une voiture je peux engager un chauffeur, faire payer les autres pour l’utiliser et gagner ma vie.

Ceci dit, je suis bien d’accord avec le dicton indien. Nous sommes dans un cercle vicieux et je n’ai pas de solution pour en sortir. Le capitalisme ne va faire qu’empirer les choses, mais toute notre société est lancé sur cette voie et l’accélérateur est coincé à fond, de plus personne ne veut lever le pied, les riches parce qu’ils ont peur de devenir pauvres, les pauvres parce qu’ils aimeraient bien devenir riches. C’est toute l’absurdité de la situation, comme dans la pub, tout le monde veut plus même ceux qui n’en ont pas besoin.

Parce qu’au fond tout le monde connaît la solution : arrêter le capitalisme. Pour cela il suffit, comme avec le problème israélien, de boycotter le système. Ne plus aller faire les courses chez Carefour etc, et les faire directement chez des paysans et chez des artisans.

11/08/2014 21:52 par Feufollet

Il y en a encore trop qui se réjouissent de la démesure
Des grands projets mégalomaniaques
R. Correa es-tu devenu fou comme les autres ?
Nous pouvions espérer autres choses de toi

11/08/2014 23:59 par Lionel

@Feufollet, salut, je crois que R. Correa ne s’est jamais prononcé en faveur d’une quelconque décroissance, bien au contraire...
Certains évoquent le principe de "réalité" en vertu duquel les pays pauvres auraient bien droit à leur part de gâteau pour parvenir à ce à quoi ils sont sensés aspirer : la démesure dans la consommation au nom du nouveau Dieu Progrès !
Chacun sait bien combien de souffrances sont engendrées par l’absence de technologie chez les pauvres...
Quand le bloc occidental lui a refusé des dédommagements contre la préservation des sites d’exploitation pétroliers à venir, il n’a pas hésité un instant et a fait débuter les prospections.
Correa n’est pas et n’a jamais été un Chavéz ( encore que lui non plus n’était pas décroissant ) et il a eu plusieurs fois maille à partir avec les natifs.
Il a été formaté par les ( prétendues ) sciences économiques qui je crois sont sans exception promotrices d’une économie de marché, c’est donc un économiste "réaliste" de gauche, point-barre.
Aucune différence en effet avec une S. Royal ou n’importe quel autre.
Mais que veut dire "avoir une politique de gauche" ???
Juste appliquer les lois du marché au nom des intérêts du peuple et ça, tout le monde sait faire...
Au Venezuela ( qui est en marche à mes yeux mais est encore loin du compte ) ils se caractérisent par l’ambition avouée et affichée de passer dans la réalité d’une version socialiste d’un État populaire tandis que l’ensemble des gouvernements de gauche à travers le monde collaborent avec les néo-nazis en Ukraine et forment des assassins en Afrique !
Il ne s’agit plus de dérives sémantiques dont on a parlé beaucoup, mais de ce qui a envahi notre espace de vie, nous prenons vraiment les vessies pour des lanternes, nous oublions le sens des mots, nous finissons par admettre que la violence est nécessaire, nous acceptons les échecs ( voulus ou réels ) comme des impasses et renonçons à voir ce qui génère la violence sociale, nous voudrions bien éteindre la télé mais les enfants, vous savez ce que c’est...
Oui, la presse est vendue mais il faut bien se tenir au courant !
Etc...
Donc ce que fait Correa est perçu comme une immense révérence au Dieu Progrès, "vous voyez que c’est possible, le tout est de savoir attendre".
Qui dans la salle perçoit les ( nouvelles ) technologies comme les manifestations d’un nouveau fascisme ?
Allons, n’hésitez pas, levez la main...

12/08/2014 03:09 par legrandsoir

Aucune différence en effet avec une S. Royal ou n’importe quel autre.

Je ne savais pas que S. Royal avait offert l’asile à Assange ni qu’un coup d’état avait été tenté contre elle. Ni qu’une loi sur la démocratisation des médias, ni...

Ah. Les indigènes. Ca revient souvent. A voir qui ils sont et ce qu’ils représentent, parce que le coup des "indiens qui protestent et qui souffrent", on nous le fait régulièrement dès qu’un gouvernement un tant soit peu progressiste émerge en Amérique latine.

Correa n’est pas et n’a jamais été un Chavéz

Et pourtant ils étaient proches.
S. Allende n’a jamais été un F. Castro non plus. Et pourtant Dieu sait s’ils étaient proches.
A croire qu’ils se reconnaissent des proximités qui apparemment nous échappent, ici.

12/08/2014 14:22 par T 34

Certains critiques le fait de vouloir de la croissance et de la technologie. Pourtant c’est ce qu’a fait Cuba : investir dans l’éducation, et au bout de 50 ans on voit le résultat : des médicaments uniques, des milliers de médecins. Et parler de décroissance pour un pays d’Amérique Latine, il faudrait déjà qu’ils assurent leurs besoins basiques : nourriture, santé, logement, éducation, etc.

12/08/2014 14:54 par Lionel

Ok, j’ai dérapé en comparant ce qui n’est pas comparable.
Cependant les questions liées aux peuples indigènes ne sont pas l’exclusive des opposants aux "régimes de gauche", la question du respect des minorités se pose partout et ce néocolonialisme qui prétend parler au nom de l’intérêt collectif ( autrement dit des habitants des métropoles pris comme modèle de vie sur lequel tout le monde doit se calquer ) est commun aux deux bords politiques droite/gauche et principalement dans les pays occidentalisés.
Je ne prends donc pas cette ironie "des indiens qui protestent et qui souffrent" qui ne sert qu’à détourner le vrai débat sur l’avenir de nos sociétés et les espoirs de changements : La Croissance au prix du suicide ou la décroissance démocratique et choisie ???
Correa est un économiste "réaliste" pur produit de l’Occident, formé par lui et ne se réclame pas d’être révolutionnaire, il a du charisme, est d’une grande intelligence et semble avoir la carrure d’un chef d’État, certes il a fait face à de multiples agressions dont certaines ont failli lui coûter la vie.
Son amitié avec Chavéz ne me semble pas avoir de rapport avec ses intentions économico-politiques et la situation des deux pays est très distincte, les choix aussi !
Mais cet aspect pour lequel on doit lui reconnaître un grand mérite et qui le fait sortir du champ des comparaisons n’enlève rien au fait qu’il pratique une économie qui n’a rien de très différent de la nôtre ( je veux dire "la leur" ), il est productiviste et prône l’évolution du PIB, donc l’accès de son peuple au confort moderniste et technologique.
Je ne crois pas que l’on puisse s’amender de réflexions sur le fait que le PS a eu la même attitude en construisant Minatec et ses satellites qui sont la fierté et le fleuron technologique Français et que d’autres Nations nous envient...
La réalisation du pôle technologique de Saclay est un autre exemple de choix que ce type de socialisme nous impose comme notre avenir et ce n’est pas vraiment ce que je nous souhaite de mieux.
Des débats ont eu lieu sur LGS à propos de la définition du fascisme et de ce que laisse présager cette course folle à la technologisation comme unique avenir.
Certains ( dont moi ) pensent qu’elle conduit de façon certaine à un nouveau fascisme, un totalitarisme sans retour où l’Humain n’a plus sa place, un Monde-Machine où le savoir-faire n’existe plus puisque non créateur de plus-value.
Tout ça a déjà été dit, développé par de bons auteurs ( pour l’actualité, PMO dont la critique des technologies est une référence, Anselme Jappe dans sa "Critique radicale de la valeur" ( http://www.palim-psao.fr/ )... ) et je pense que les conclusions sont sans appel.
Alors la question du changement en Équateur ne peut pas ne pas être critiquée puisqu’elle fait appel à toutes les ressources de l’économie néolibérale.
Et ça me semble beaucoup plus important que des polémiques à propos d’un personnage.
Si je suis mal informé, proposez moi des lectures sur des parallèles entre ce qui est en marche au Venezuela qui est un authentique phénomène populaire et la lutte d’un Correa pour faire accepter sa politique par le peuple ( il reste très contesté et s’il a réchappé à des attentas, il n’est pas passé sous les fourches d’élections à répétitions ).
Je serais très intéressé par l’avis des habitants des pauvres quartiers de Quito à propos de ce pôle techno, ça va leur permettre de vivre dans la dignité ( je veux dire avoir des choses autres que la propriété de biens matériels ) ?

12/08/2014 16:19 par Dominique

Ce qui unis les pays de l’Amérique latine sont les idées de leurs révolutionnaires comme José Marti et Simon Bolivar. Ces idées mettent l’accent sur une appartenance continentale commune, respecte les différentes nationalités et les différents peuples, et mettent en garde contre l’impérialisme yankee. Aujourd’hui, c’est cette appartenance commune et ce désir d’indépendance qui unis tous les gouvernements de l’Amérique latine.

Les idées de José Marti et de Simon Bolivar sont des idées de leur temps qui furent fortement influencée par l’humanisme de Rousseau et le marxisme de Marx. Les latinos-américains réussissent donc à conjuguer ensemble les idées de Rousseau et de Marx, alors qu’en occident bien des marxistes les considèrent comme incompatibles. Après c’est sur que Chez n’est pas Lula ou Vilma, et que l’Équateur n’est pas la Bolivie. Même à Cuba, Raul n’est pas Fidel, le premier est plus marxiste qu’humaniste, alors que Fidel est sans doute plus humaniste. Après la chute du mur, ils ont su aussi incorporer l’écologie, ce sous des formes très diverses allant comme chez nous du scientisme à une authentique réflexion sur la finalité de la nature, la place de l’être humain et le rapport nature-être humain.

Chacun de ces pays à des projets qui lui sont propres, projets qui s’inscrivent dans au moins 3 différentes tendances. Des gouvernements de droite comme la Colombie, des gouvernements "sociaux-démocrates" comme au Brésil, et des gouvernements progressistes comme au Venezuela. Il est difficile de dire quelle tendance va l’emporter, surtout que dans aucun de ces pays les citoyens sont unanimes sur les solutions à apporter.

Vu de chez nous, il est facile de les juger, mais quand on est sur place, on se rend vite compte, pour peu que l’on prenne le temps de partager la vie des gens, que les priorités ne sont pas les mêmes que chez nous, que la réalité est aussi complexe que chez nous, et que par conséquent c’est à eux de décider. Ce qui implique que plutôt que de critiquer leurs choix, sans forcément en connaitre tous les aspects, nous avons beaucoup mieux à faire en dénonçant ceux chez nous qui s’érigent en donneurs de leçon et qui conditionnent leur support à des exigences coloniales (comme vous ne pouvez pas faire du commerce avec la Chine ou l’Iran), quand ils ne supportent pas simplement l’effort de guerre de l’axe du mal USrael-Otan contre tous les peuples du monde, et que l’on a jamais entendu supporter la demande d’aide de Correa pour sauvegarder l’Amazonie.

12/08/2014 19:05 par alfare

quelques mots avec un peu de retard sur les commentaires

C’est sur, les réalisations et les projets de la Révolution citoyenne en Équateur ne font pas l’unanimité. Ils rencontrent surtout l’hostilité permanente des anciens maîtres du monde qui cherchent à se débarrasser de Rafael Correa et de son mouvement (pas Alianza pais mais la Révolution citoyenne) par tous les moyens. Ils attaquent sur la droite, sur la gauche, de la médisance et le mensonge des médias jusqu’aux tentatives de coup d’état et de magnicide (la première femme ministre de la défense en 2006 victime d’un accident d’hélicoptère opportun quelques jours après sa nomination, un fumeux coup d’état policier manqua de peu son but en 2009...).

On comprend les regrets ou les sourires en coin de ceux qui préféraient de beaucoup le pays d’avant 2006. Depuis les années 70, on a vu à la tête du pays des militaires (dictatures), des présidents élus (par de grands électeurs et depuis peu au suffrage universel) qui ont saccagé le pays ou laissé saccager le pays au profit de l’étranger, qui n’ont duré que quelques mois (2-3 ans pour les plus chanceux) voire quelques jours (pour Rosalia Arteaga en 97) et toujours une démocratie plus que limitée, une misère endémique pour la majeure partie de la population aggravée quand il s’agit des paysans amérindiens des Andes ou de l’Amazonie ou des afro-descendants de la côte pacifique.

On a préféré un président clown et multimillionnaire, un président fou, un militaire à côté de ses pompes ou même pas de président du tout mais on n’aime pas dans certains milieux la stabilité à la tête du pays depuis 8 ans. On n’apprécie pas que l’on prenne les problèmes cruciaux à bras le corps, que la pauvreté diminue régulièrement, que l’analphabétisme régresse à grands pas, que la santé ne soit plus une marchandise inaccessible pour une bonne partie du pays et que les couches populaires puissent s’impliquer dans leur diversité et leurs différences dans toutes les instances du pays. On n’apprécie pas qu’on entende la voix de ce petit pays dans le concert des nations, qu’il prenne sa part dans tous les mouvements du futur tels ALBA, UNASUR, CELAC, etc. et développe effectivement de grands projets pour le pays et pour son peuple.

Qu’il était doux le temps où pour la formation des classes supérieures, on envoyait ses rejetons à Madrid, puis à Paris ou à Londres suivant les siècles et encore récemment dans les meilleures universités du nord de l’Amérique. Que cela fait mal (aux riches et aux puissants) de découvrir un peuple de plus en plus conscient, impliqué, éduqué, qui vise à réunir et à former chez lui de bons scientifiques, de bons enseignants, de bons médecins à Yachay justement.

On ne sera pas d’accord ou l’on ne comprendra pas toutes les mesures, décisions et projets du président et de la révolution citoyenne mais d’ici, on ne peut que soutenir l’orientation générale donnée au pays. L’extractivisme, qui ne gênait pas grand monde quand les cies us et UE polluaient l’Amazonie, emportaient son pétrole à bas prix et lui revendaient leur essence, quand l’empire tenait les militaires locaux à sa botte et les perfectionnait dans la fameuse l’école des Amériques à la répression et la torture, quand d’autres puissances maritimes épuisaient impunément les eaux du pays, prospectaient en eaux profondes aux Galapagos, quand des dizaines de milliers d’équatoriens prenaient les routes de l’exil, aux Amériques mais aussi en Espagne et dans toute l’Europe.
Aujourd’hui, l’Equateur dépense des millions et se mobilise pour défendre ses ressortissants victimes de la crise espagnole. L’Equateur dépense des millions pour l’aide au retour de ses émigrés et le flux des départs s’est beaucoup ralenti et la tendance au retour est bien amorcée. Aujourd’hui, l’Équateur dépense beaucoup pour que son armée qui suffisait largement à la répression (et une petite guéguerre avec le Pérou tous les dix ans) maîtrise mieux ses frontières maritimes et terrestres et ne se laisse plus piller impunément. Aujourd’hui, l’Équateur vend de l’électricité au Chili ! Des accords de coopération dans tous les domaines sont passés avec le monde entier.
Aujourd’hui, l’Équateur recrute des instituteurs, des médecins, des techniciens, des scientifiques, des universitaires notamment pour le projet Yachay qui s’inscrit dans le développement global du pays.
Et tout cela avec l’argent du pétrole, la construction de nombreuses centrales hydroélectriques, l’exploitation de mines, le développement de la pêche, de l’agriculture dans des formes et des règles débattues et décidées (oh, pas dans l’unanimité) par les élus du peuple à tous les niveaux.
Envisager la décroissance pour l’ensemble de la planète, c’est peut-être bien, mais pour de très nombreux humains auxquels on propose décroissance, il n’y a jamais eu de croissance préalable. La décroissance c’est ce qu’on vit déjà ici, elle s’applique uniquement aux pauvres quand les riches sont toujours plus riches.

Alors oui, réjouissons-nous si le président Correa fait le tour des universités européennes pour recevoir ses doctorats « honoris causa » et y discourir sur les réalisations et les projets de son pays, mais aussi pour y signer des accords de coopération y compris pour Yachay. Saluons le premier pays qui a osé inventer le projet Yasuni c’est-à-dire renoncer à l’exploitation de gisements fabuleux en échange d’une participation internationale*. Réjouissons-nous si l’Equateur, recherche, réfléchi, débat, invente et surtout construit, participe au développement d’un monde différent dans l’ALBA, avec l’UNASUR et la CELAC dont il sera la prochain président, avec les BRICS.

Et puis essayons de comprendre que les latinos construisent chacun CHEZ EUX le présent et l’avenir qu’ils veulent et qu’ils peuvent et pas d’appliquer le monde idéal de l’un ou l’autre d’entre nous. Quand au terme d’indigène, d’amérindien etc, on ne peut recommander qu’un petit séjour à Cuba pour savoir que tout un peuple peut se sentir indien alors qu’il n’y en a plus un seul sur l’île, peut se sentir africain et aller combattre en afrique et revendiquer ses racines espagnoles quand ce fut le dernier pays à se débarrasser du vieux colonisateur avant d’être le premier pays libre des Amériques.

* il aurait pu commencer immédiatement l’exploitation des gisements même sur une petite partie du Yasuni, sans rien dire, sans débattre, et ce n’est qu’au bout de plusieurs années qu’il soit se résoudre à abandonner le projet et commencer l’exploitation de un pour cent des terres concernées. Justifiant ainsi les cris d’orfraie de ceux qui se taisaient quand les cies épuisaient les terres d’amazonie, en provoquant un désastre écologique qu’elles refusent de payer aujourd’hui.

12/08/2014 19:22 par mon nom obligatoire

@Taliondachille
« Navrant. On dirait du Ségolène Royal. »
>>>
NE SERONT PAS PUBLIES NON PLUS :
les attaques contre les pays en état de résistance.
"Des Révolutions et des révolutionnaires : il faut les examiner de très près et les critiquer de très loin." Simon Bolivar

>>>
Vous devez surement vous trouver au fin fonds de la Colombie en train de vous battre avec les paysans du coin contre les grands propriétaires terriens et leurs milices privées, non ?
En fait les révolutionnaires latino-américains s’ils n’ont pas un chapeau de paille sur la tête et qu’ils ont l’eau chaude et l’électricité ce sont des... des gens navrant.

Au contraire je pense que l’important dans cet article c’est :

« Nous pensons que la voie pour atteindre ce « bien vivre » passe par la construction d’un nouveau modèle économique basé sur le savoir »

Alors oui pour décroitre il faut d’abord croitre un peu non ? Quand on voit l’état dans lequel les prédécesseurs de Correa lui ont laissé la pays, on devrait se dire que oui un peu de "croissance" ça ne lui ferait pas de mal à l’Equateur - "croissance" dans le bon sens, avec une orientation socialiste c’est à dire qui vise à remplir les premières nécessités de toute la population en général et des plus pauvres en particulier.

J’aime bien les décroissants quand ils parlent des pays du Nord, mais pour les pays du Sud ou en développement parler de décroissance c’est de l’égoïsme-assassin, car là-bas encore les gens crèvent de faim, que je sache c’est pas aussi courant au pays de Ségolène Royale.

12/08/2014 23:05 par Lionel

@T34 ( je me trompe ou c’est un modèle ancien de char Russe ? ) Le bien-être d’une population ne passe pas par la technologie mais par les techniques, c’est à dire le savoir-faire des Humains et aussi en effet par l’apprentissage et la connaissance ( qui ne passe pas forcément par les universités, bien heureusement pour ce vaste monde de manuels... ).
Ce qui a été réalisé à Cuba est surtout remarquable par le fait de l’avoir été sous embargo mais encore une fois les technologies n’y sont pour rien.
Les médicaments et la formation des médecins n’y ont pas été pensés pour augmenter le PIB ( sinon ce serait ballot puisqu’ils ont près de 50 000 personnels médicaux un peu partout et ça doit coûter même s’il est question d’échanges réciproques dans de nombreux cas.
Et ce ne sont pas les seuls mérites de ce pays, notamment la permaculture urbaine et rurale qui ont permis de survivre au blocus sans connaître la famine et se sont totalement émancipées de toute technologie ( par nécessité mais du coup ça fait tache d’huile ).
Ils n’ont que de vieilles bagnoles ? Eh bien justement grâce au savoir-faire et à la débrouille ( génie créateur ) ils ont appris à fabriquer des pièces de rechange, c’est-à-dire l’opposé absolu de ce qu’exigent et entraînent les technologies, soit l’abandon de l’expression des savoir-faire !
Il existe à travers le monde de nombreuses habitations plusieurs fois centenaires faites très simplement de bois, de paille, de chaux... et qui n’ont pas l’intention de s’écrouler tout de suite, en plus elles font faire de sacrées économies à leurs propriétaires, on s’y chauffe avec le journal du jour ! Toujours pas trace de techno...
Les véhicules les plus sophistiqués et durables étaient fabriqués par des ouvriers très hautement qualifiés, pas par des robots auxquels on ne demande que d’aller vite pour produire plus, ce qu’un Humain ne peut faire, il a ses limites.

@Dominique, émettre des critiques même sévères n’est pas forcément tirer sur l’ambulance, c’est justement l’éternel débat à propos de la critique de la gauche et de la pensée de gauche, la pratiquer n’est pas se déclarer de droite !
Quand à savoir choisir ( s’il y a à choisir ) de quelle manière un peuple est libre de décider de ses choix, c’est une toute autre histoire, une grande partie des Étasuniens choisit de répandre la terreur à travers le monde, est-ce juste ?
De la même manière est-il juste de considérer qu’un pays très pauvre comme l’Équateur puisse utiliser les besoins du peuple pour achever ce qui reste de bien commun, à savoir les ultimes parcelles de forêts-ancêtre ( forêts primaires comme il n’en existe quasiment plus avec ce que cela entend comme richesse potentielle pour justement les médicaments ) ?
Posée de cette façon, la question est choquante, mais il faut considérer que ce ne sont pas des solutions de long terme, oui ça leur permettra de financer des programmes sociaux, éducatifs... et ils créeront bien des emplois dans le secteur pétrolier, mais encore une fois où donc sont les savoir-faire dont nous avons surtout besoin ?
Que sait faire un manut’ qui passe sa vie à boulonner des tuyaux ?
D’accord il nourrit sa famille mais ce ne me semble pas ce vers quoi nous avons des ambitions pour le bien-être authentique, ce que en Amérique Latine on nomme le "buen-vivir" qui est une autre dimension que le simple apport de nourriture.
Pour finir, je ne pense pas qu’il soit opportun de mettre en opposition le monde occidental dont nous savons qu’il n’y a rien à attendre, il est clair que ce pays est sur la planète Terre et qu’il ne peut pas se marginaliser à outrance, "on" se chargerait vite de le remettre sur le droit chemin et ces critiques ne sont pas exclusives contre Correa, sauf que ça m’intéresse infiniment plus que d’implorer un quelconque Fabius dont nous savons depuis longtemps qu’il est un ennemi de classe.
Je ne perds donc pas mon temps à récriminer contre la gauche Française et les politiques néocoloniales, c’est un autre sujet, en Europe nulle part il n’est question de révolution et ça me déchirerait le cœur que l’Amérique Latine s’occidentalise !

@ alfare, en effet "certains" se réjouissent des erreurs ou échecs des expériences démocratiques, mais merci je crois qu’il est inutile de faire des allusions, il n’y a pas de troll, ni de personnes exprimant des opinions de droite ou d’extrême-droite.
Même remarque que précédemment, la critique n’est pas un jeu de massacre et je ne vois rien de constructif à amender d’éventuelles graves erreurs sous prétexte de parvenir à un niveau de vie dont nous sommes ( nous occidentaux ) les références alors que justement la critique porte sur le fait que nous consommons beaucoup ( vraiment très-beaucoup... ) trop aux dépens des pays pauvres et hypocritement nous les regardons tenter de nous imiter alors qu’il y a certainement d’autres voies à inventer.
Nous on préfère le réchauffé, ça nous rassure.
Anecdote : en 1970 au retour d’un séjour en Bulgarie ( dont je rappelle pour les plus jeunes que le gouvernement était parmi les plus autoritaires et répressifs de l’ensemble du bloc soviétique ) les camarades ont été rigoureusement sourds à mes récits sous le prétexte qu’il ne fallait pas écorner l’image d’un "pays-frère"...
Le moins pire ne me satisfait que moyennement !

@mon nom oblig... il faut procéder à quelques préalables avant de parler de décroissance !
La décroissance n’est pas le chemin de croix de notre avenir, ce n’est pas l’appauvrissement, le croire c’est être bien mal informé.
D’abord il faut dire que ce mot est contesté par les décroissants eux-mêmes, "acroissance" est parfois préféré.
La décroissance est une démarche novatrice vers un monde vraiment démocratique, où chacun satisfait à ses besoins en considérant que les besoins vont au delà de la simple survie, ce qui entend aussitôt la fin de l’enrichissement individuel et une juste répartition des bien produits et des vraies richesses qui sont elles aussi bien au delà du prix d’une voiture ou d’un smartphone.
C’est aussi la production de biens dont la durée sera optimisée, juste histoire de cesser enfin le gâchis qui ôte aux pauvres ce dont nous nous repaissons, c’est la fin des voyages de milliers de km pour les denrées alimentaires que l’on produit parfaitement à domicile, c’est la fin du productivisme criminel et irresponsable puisque nous ne voulons surtout pas savoir que cette chose que nous avons entre les mains, nous pouvons l’obtenir puisque fabriquée par des pauvres, sans quoi nous nous en passerions !
Donc non, il n’est pas utile de "croître avant de décroître", il est surtout question de supprimer, éradiquer cette base de pensée du "Progrès" par la croissance économique et l’augmentation du PIB.
Nourrir sa population et la scolariser n’est pas créateur de plus-value et donc pas de croissance à la clé, ce pôle technologique est rigoureusement étranger et le restera au bien-être de la population et c’est cela le débat, pas de savoir si sur ce fil il y a de mauvaises intentions !
Et un pays comme l’ Équateur à le potentiel pour nourrir sa population et bien plus, il faut seulement inciter les jeunes à se former dans les métiers de l’agriculture et ça, ça n’est pas du tout à la mode en Occident où toutes ces professions sont totalement dévaluées et méprisées, les agriculteurs Français sont très fiers que leurs enfants n’exercent pas leur métier "au moins ils ne feront pas ce métier de merde !" ( entendu sur le terrain ).
En attendant la technologie ça ne nourrit pas son Homme.
Le bonheur des peuples ne passe pas par la possession d’objets plus ou moins inutiles voire néfastes ou nocifs ( la télé ? ) et l’utilisation des tablettes ne fera pas qu’un paysan saura comment cultiver.
Ce sont nos choix que nous faisons pour eux, alors pas de donneurs de leçons, c’est nous qui estimons ce qui devrait être leur nécessaire, je vis dans un pays Caraïbe ou le nombre de pauvres est important ( pauvres pour de vrai ) et au cours des discussions il n’apparaît pas que leurs revendications soient l’accès aux biens matériels et ils sont ravis de voir que par choix pas par obligation, je n’ai pas non plus la télé...
Et ils parlent des choses de la vie avec délice, ils ont des idées étonnantes sur l’avenir qu’ils aimeraient contribuer à construire, mais ils ne parlent pas de nanotechnologies !
C’est sans doute parce qu’ils ne sont pas allés à l’école...

13/08/2014 16:11 par Emilio

Ah. Les indigènes. Ca revient souvent. A voir qui ils sont et ce qu’ils représentent, parce que le coup des "indiens qui protestent et qui souffrent", on nous le fait régulièrement dès qu’un gouvernement un tant soit peu progressiste émerge en Amérique latine.

Ouais mais la visión des medias occidentaux , c est celle du monde premier , a usage interne du “capitalisme qui rend libre “ mais tres loin des realites du terrain . Le glyphosate de Monsanto en epandage aerien massif sur les populations indigenes et afro descendantes de la Colombie, avec la benediction d Uribe est occulte. 25% des enfants indigenes en meurent avant l age de 5 ans. C est evident que les pays allies ideologiques de ce monde premier du continent repriment bien plus .
Parce qu aucun frein n est mis en place aux multinationales predatrices.
Chavez a prouve que c est possible . Une necessite revee est nee avec lui. Le reste suit, plus ou moins vite. La Colombie suit aussi pour ne pas perdre la face et montrer l echec du neo liberalisme. Sauf que le fric n est pas pompe sur les mutinationales mais sur l augmentation des impots et l aide du Fmi .. on sait tres bien ce que cela donne a court et moyen terme. Le progressisme est de faire payer ceux qui tirent les richesses. Logique et viable pour les latinos et innaceptable pour les pays colonisateurs europeens et us. Les journalistes occidentaux defendent leurs interets (ceux du capital occidental) par tous les moyens , mensonges etc.. mais la pauvrete massive latina ne les preoccupent pas, du normal acceptable , une fatalite de domines . Ben justement les domines n acceptent plus et veulent changer la donne. D autant plus facile que l Europe ou les USA ne sont plus si indispensables et qu ils plongent a grande vitesse.

Le probleme des souffrances des peuples indigenes autochtones et aussi des peuples soumis hier a l esclavage occidental, afro descendants ,c est qu ils vivent la ou ou sont les matieres premieres et leurs extractions. Le Chili des Mapuche , le Perou ,le Bresil et bien sur la Colombie. La ou ce sont les multinationales etrangeres , US ou europeenes qui font leurs lois.

Progressistes ,aujourd hui , tous les pays latinos le sont , a une vitesse acceleree avec une croissance a la chinoise . Croissance economique indispensable qui doit s accompagner de croissance sociale. La priorite est de sortir le plus rapidement possible des millions de latinos , environ 30% de populations de chaque pays , de l extreme pauvrete et de la pauvrete. La dessus, et oui c est nouveau et decisif , tout les dirigeants sont d accord. Voir la Celac.

Ta vision LGS est tres ideologique, la vision des medias occidentaux est aussi une position ideologique, mais tres tres eloigne de ce qui se met en place en Amerique Latine. Et de toutes façons , de la part de pays colonisateurs et en banqueroute, comme des donneurs de leçons avec des cliches sur les latinos mais qui se sont toujours bien moques des populations latinas, seul le pillage des ressources et l exploitation de main d oeuvre immigree avaient de l importance .

Oui , la donne change , parce que la conscience latina s eveille. Partout et dans tous les pays du continent sauf en Amerique centrale , toujours cadenassee par les multinationales US qui decident de ce que rien ne doit changer. (250 000 victimes , assassinees , la plupart indigenes, pour le Guatemala et l absolution du dictateur aux ordres de Washington et de son empire de multinationales , responsable mais pas coupable…)

Cette volonte de developpement pour tous est unanime et depasse les clivages ideologiques. Pour la Colombie , vous dites tous ..”ah un pays de droite”. C est ignore que le centralisme gouvernemental est tres dilue dans les federalismes regionaux. Ce n est pas la France. Comment expliquer (et ça ,aucun media mainstream français le fait , d une part parce que les journalistes ne connaissent pas et viennent avec leurs propres visions ..ideologiques et de droite neo liberale). Ces journalistes la, notent les propos anti castro chavistes de Uribe et son candidat Zuluaga. Oui , certes et evidemment mais son programme de viviendas (maisons ) gratis pour les extremes pauvres , il est bien reprís et copier a l identique sur ce que fait la revolution bolivarienne du Venezuela. Preuve que cette idee n est pas si mauvaise, malgre les discours. C est d ailleurs la seule façon rapide, de lutter contre l exclusión sociale. Idem pour l education, les universites prosperent . Les centres sportifs et culturels gratis pour tous , les parcs ecologiques accessibles directement des quartiers populaires , les transports publics metro bus taxis collectifs , bon marche , modernes et tres bien organises pour toute la región etc…. Bien sur Medellin n est pas toute la Colombie et de tres loin. L accesibilite a l education superieure est par contre tres variable d un pays a l autre. Tres cher et donc elitiste pour le Chili , relativement accessible pour la Colombie et gratuite pour le Venezuela. Mais sur le fond , tous sont d accord. Apres , sur la forme , ce sont les luttes sociales qui font la difference.

La croissance economique est un tremplin , et le developpement social , c est pour ne plus exclure. La , c est du tout nouveau pour le continent. La problematique des marches, fortement lies aux economies US surtout et europeenes est valable pour tous, progressistes ou pas. Pour la Colombie et en quelques mois le marche US a chute de 30% . Alors il faut bien trouve d autres debouches pour chaque economie latina. Intra continentale et extra continentale avec des pays qui sont demandeurs , des Brics. La Chine pour tous et aussi la Russie . L immigration chinoise est visible en Colombie et aussi d investisseurs. Une entreprise de fleurs pres de chez moi dans la región de Medellin avec une banderoles a l entree .. bienvenue wei machin .. la Chine a besoin de l economie latina, de ses ressources et de son developpement, win win pour tous. C est du concret et ce n est qu un debut. Et tous les latinos l acceptent et l encouragent . seule option .
Et franchement entre l imperialisme arrogant europeen ou US , qui ne developpent que ce qui les interessent , pour eux. Ben , je prefere les chinois qui developpent les infrastructures et ne se melent pas de politique interne. Le developpement social suit et suivra , c est certain parce que, la encore ,pas d autres options. La misere n est pas une fatalite . Reprendre le controle , passer de l ere coloniale a l ere des independances nationalistes de divisions et coloniales d arriere cour des empires ….et le jour nouveau d aujourd hui , des souverainetes alliees et qui ont les memes but . Un “yes we can” latino et en actes . D ailleurs la courbe de migration s inverse. Les migrants reviennent massivement au pays et aussi des europeens .. qui a leur tout fuient la misere economique.

C est inadmissible que des pays d Amerique latine , si riches, avec 55% des ressources mondiales, comptent autant d exclus , par millions. Chavez a ete un detonateur , une prise de conscience qui est devenu unanime , une fierte latina retrouvee. Pas un modele , un exemple de ..oui c est possible. Une confiance dans nos possibilites . Les faits sont la , et tous les pays du continent sont en chemin. J y crois et j y participe . J y ai cru depuis le debut que je vis en Colombia , en 2007 ou la situation etait tres perilleuse pour moi a cause de la guerre. Tout le monde etait tres protecteur avec moi , admirait mon courage de vivre la ou aucun etranger , meme journaliste en courte vadrouille ne se risquait. Trop dangereux disaient ils. Certes , mais abandonner des gens humbles ,d une generosite et d une amabilite sans limites, en valait la peine, un devoir d humain pour moi. Aujourd hui la paix est revenue dans ce coin la , et l economie est florissante (presque 20% annuel de boom de construction pour la región de Medellin, et en plus joli , moderne et en accord avec le milieu ambiant ..parce que nous aimons notre pays )et ce n est qu un debut . Et le developpement social aussi en parallele. Il reste beaucoup a faire , chacun a sa part mais… vamos pa delante ,compay , c est certain.
Personne ne souhaite un retour a la servilite d hier. Eliminer la pauvrete , c est pour tous retrouver sa dignite. Et pour l Amerique Latine , ça passe forcement par un controle des ressources et une maitrise de sa destinee. Une independance reelle dont Simon Bolivar avait reve. A nous d agir , enfin . Pas de Liberte quand il y a exclusión.

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