auteur Maurizio MATTEUZZI

LIBYE : USA et « Groupe de contact » : pleins pouvoirs au CNT de Benghazi (Il Manifesto)

Maurizio MATTEUZZI
La quatrième tentative du Groupe de contact de se débarrasser de Kadhafi et résoudre l'embêtante crise libyenne a commencé hier à Istanbul. Présents : les représentants d'une quarantaine de pays et organisations, parmi lesquels se distinguaient le secrétaire d'Etat étasunienne Hillary Clinton, le secrétaire de l'OTAN Rasmussen et la responsable des affaires étrangères de l'Union européenne, la britannique Catherine Ashton (alors elle existe !). Absents par contre la Russie et la Chine qui bien qu'invitées ont décliné l'offre, étant extrêmement critiques sur l'interprétation donnée à la résolution 1973 du Conseil de sécurité. Le Groupe de contact et Clinton ont franchi le pas annoncé depuis pas mal de temps : la reconnaissance du Cnt, le Conseil national de transition de Benghazi, comme unique représentant légitime de la nouvelle Libye qui va être (mais n'est pas encore), un pas formel aux effets concrets très consistants en tant qu'il va consentir le déblocage des fonds souverains (…)

La colère de Kerry et l’indignation de Miami. (Il Manifesto)

Maurizio MATTEUZZI
Selon une enquête du journaliste étasunien Tracey Eaton, correspondant pendant de nombreuses années du Dallas Morning News depuis La Havane, les administrations étasuniennes de 2007 à 2011, c'est-à -dire celles de Georges W. Bush et de Barack Obama, ont attribué 94 millions de dollars pour « promouvoir la démocratie à Cuba » ; ou pour « fomenter la subversion à Cuba », selon La Havane ; ou, troisième version incontestable, pour « financer la dissidence ». En avril dernier le sénateur démocrate John Kerry, président de la Commission des Affaires étrangères au Sénat a annoncé qu'il allait bloquer le financement des 20 millions de dollars de « fonds réservés » et destinés à l'opposition cubaine. Non pas que le démocrate Kerry ait enfin reconnu, après plus d'un demi siècle, que financer (d'ailleurs sans succès) la déstabilisation d'un autre pays est une activité illégale. Il n'exige que d'avantage de clarté et transparence dans l'utilisation des fonds, après les malversations de ces (…)

Guerres étasuniennes : le coût (Il Manifesto)

Maurizio MATTEUZZI
Première question : les Etats-Unis d'Amérique pourraient-ils vivre sans que quelque guerre n'alimentât, surtout en temps de crise économique, leur puissant système militaro-industriel ? Seconde question (ingénument rhétorique) : que pourraient faire les Etats-Unis d'Amérique s'ils destinaient les colossales ressources économiques utilisées pour les guerres à leurs problèmes sociaux ? Questions qui surgissent à la lecture de l'étude produite par l'Université Brown de Providence, dans le Rhode Island, de la prestigieuse chaîne universitaire Ivy-league. On peut se reporter pour ce faire au site de l'université : « Cost of war, 250.000 lives and up to £4 trillion » et sur le site du quotidien londonien The Independant, qui y a consacré hier un article, synthétisé ainsi : « La guerre au terrorisme s'apprête à dépasser le coût de la seconde guerre mondiale ». Le coût total pour l'Amérique ( !? pour les Etats-Unis d'Amérique, NdT), des guerres post-11 septembre contre l'Irak et (…)

Stefano Chiarini : Sa passion pour les causes perdues (Il Manifesto)

Maurizio MATTEUZZI

Le bateau Italie Hollande Allemagne Suisse Malaisie a été nommé Stefano Chiarini, du nom du journaliste italien (salarié au manifesto), mort en février 2007, spécialiste du Moyen-Orient, qui a écrit des centaines d’articles (d’informations et analyses autrement plus fiables que ceux de certains journalistes qui partent maintenant), grâce à son engagement politique et à un véritable réseau qu’il avait constitué sur le terrain, y compris en pleines guerres du Liban et Irak. Il avait aussi fondé à Beyrouth l’association "Per non dimenticare Sabra e Chatyla" ("Pour ne pas oublier Sabra et Chatyla"), toujours active aujourd’hui (et dont certains membres sont sur le bateau).

Une mule. Stefano était une adorable, inamovible, irritante, inflexible mule. Je me souviens de quand il est arrivé au Manifesto, ça devait être entre la fin des années 70 et les premières années 80, il s'occupait de l'Ira irlandaise qui voulait détacher l'Ulster de l'Angleterre et de je ne sais plus quels rebelles philippins qui se battaient pour renverser Marcos. A cette époque déjà , il était irrésistiblement attiré par les causes perdues. Son attraction fatale pour la Palestine et pour le Moyen-Orient plus généralement, fut quasiment naturelle. Une passion qui n'allait plus le quitter. Il commença à voyager, à recouper, à écrire et aussi, comme éditeur, à publier des livres, en général sur des arguments moyen-orientaux. Mais, comme ce fut inévitable, sa Gamberetti editore (Editions Crevettes) eut une vie misérable et courte, qui lui laissa, en plus des dettes, le pseudonyme avec lequel il signait parfois sur notre journal : Steve Shrimps, Stefano Crevettes. Dans sa vision et (…)

Issue de secours pour Kadhafi (Il Manifesto)

Maurizio MATTEUZZI
TRIPOLI : "No massacres, no bombing, no violence" contre les civils. C'est par ces paroles que le porte-parole du gouvernement Moussa Ibrahim a commencé hier matin son briefing quotidien pour la presse étrangère (qui maintenant arrive en foule, journalistes et media étasuniens en tête, conduits par la superstar de CNN Christiane Amanpour). Pour lui, la tentative de « regime change style Irak » est pilotée par les « puissances impérialistes occidentales », qui veulent « le pétrole », et par les islamistes, qui veulent faire de la Libye « une Somalie méditerranéenne ou un Afghanistan » ; l' « Occident » et « al Qaeda » se sont emparé « des protestations pacifiques et légitimes » en faveur des réformes pour semer « le chaos » en Libye et provoquer déjà « des centaines » de morts, mais « des deux côtés ». Quant à la résolution punitive n° 1970 approuvée par le Conseil de sécurité, pour le porte-parole, il est inconcevable qu'elle se soit fondée exclusivement sur des « media (…)