auteur Michel J. CUNY

De Gaulle (1931-1937) parmi les 50 scribes du Secrétariat général du Conseil supérieur de la Défense nationale (4)

Michel J. CUNY

Militaire de carrière gravement entravé par ses vingt-huit mois d’emprisonnement en Allemagne durant la seconde moitié de la plus grande guerre de tous les temps antérieurs, De Gaulle n’aura que très peu « commandé »… comme si cette tâche avait été décidément au-dessus de ses capacités.

En Pologne, il ne s’agissait pas d’un « commandement », mais d’un « enseignement », quant à sa présence en Syrie (novembre 1929 - novembre 1931), elle ne semble pas l’avoir aidé à sortir de l’ornière du mépris de ses supérieurs. C’est donc le maréchal Pétain qui l’aura aidé à se raccrocher aux branches alors qu’il avait déjà 41 ans. Ce serait le Secrétariat général du Conseil supérieur de la Défense nationale... C’est-à-dire – et tout simplement – le sommet militaire et gouvernemental de la France républicaine, rien de moins. Merci, monsieur le Maréchal... et à charge de revanche... sans doute. Pour l’occasion – et pour comprendre la surprise allemande de découvrir en 1934 que, par sa position, l’auteur de Vers l’armée de métier (ouvrage presque immédiatement traduit en allemand à la demande d'Adolf Hitler) ouvrait de très étranges perspectives -, il faut tout de suite dire qu’une présence permanente dans les services de l’organisme en question permettait d’accéder à toutes (…)

Le commandant de Gaule entre les chaussures Pillot et les robes du Bon Marché… (3)

Michel J. CUNY

Avec Jean-Paul Thomas, nous en étions arrivés à cette liste nominative des articles publiés par l’équipe Pironneau-De Gaulle entre 1932 et 1937… Cela se passait à la page 114 d’un livre qui en compte 315.

S’agissant de la masse la plus importante d’inédits du grand homme, nous pouvions avoir la tentation de croire que les deux cents pages suivantes allaient être parsemées de très larges extraits. À bien y regarder, c’est tout le contraire. Nous ne voyons que quelques mots, glanés ici ou là... Mais rien que des bribes... tellement réduites que c’est à n’y pas croire ! Dans tout ce qui ne nous est pas dit, y aurait-il quelque chose de suprêmement désagréable pour la renommée de notre grand homme ? Ne perdons pas courage, et laissons-nous porter par les indications que nous fournit Jean-Paul Thomas, l’un des auteurs de Charles de Gaulle et l’irruption hitlérienne - Le Gaullisme Précurseur, 1932-1940 : « Nous avons évoqué plus haut la publication dès mars 1932 dans L’Écho de Paris d’une conférence de De Gaulle, intégrée peu après dans Le fil de l’épée. » (page 58) Je livre une reproduction de cette page 8 (la dernière de ce grand quotidien nationaliste). Entre deux publicités (…)

André Pironneau : « inventeur » de Charles De Gaulle, ou bien rien que son « perroquet » ? (2)

Michel J. CUNY

Tout n’aurait-il fait que commencer le 18 juin 1940 à la B.B.C. ? Une sorte de création divine pour sauver la France ?...

Autre façon de poser la même question : devrions-nous immédiatement passer par pertes et profits l’étrange André Pironneau, secrétaire général du journal L’Écho de Paris durant les deux décennies 1920 et 1930 ? Cette affaire-là va nous mener très loin, beaucoup plus loin que quiconque aurait pu oser le penser, puisqu’il s’agit d’aller aux sources d’une légende apparemment intouchable pour la faire voler en éclats, et même bien au-delà. Commençons tout doucettement en nous tournant vers ce livre publié en 2020 aux Presses universitaires de Rennes sous le titre Charles de Gaulle et l’irruption hitlérienne – Le gaullisme précurseur, 1932-1940, par Gilles Le Béguec, Jean-Paul Thomas et Jean Vavasseur-Desperriers. Cela ne nous fera d’abord aucun mal, puisque les auteurs se gardent bien de dévoiler le "pot aux roses" : ils ne font que tourner autour, pour ne surtout rien nous en dire. Mais ils ne nous en auront pas moins montré le chemin, et c’est là un bien grand mérite. (…)
10 

Les responsabilités de Charles De Gaulle et de ses complices dans la défaite de 1940 (1)

Michel J. CUNY

Mais d’où venait donc ce deus ex machina qu’on aura vu surgir le 18 juin 1940, pour bientôt finir par mettre tout le monde d’accord, à travers une légende qui a cloué le bec du peuple de France au long de plusieurs décennies, à moins qu’il ne s’agisse de quelques siècles ?

Bien plus français que n’importe quel Français, ce failli de la Première Guerre mondiale aura d’abord tenté de vendre ses services de futur grand homme à l’armée polonaise en guerre contre la jeune Union soviétique. C’est ce qu’a découvert un ancien directeur d’études au Service historique de l’Armée de Terre (SHAT), le colonel Frédéric Guelton. Il en a trouvé la trace officielle dans les archives de l’ambassade de France à Varsovie. C’est ce qu’il rapporte dans un texte intitulé “ Le capitaine de Gaulle et la Pologne ” : « Deux théâtres d’opérations dans lesquels l’armée française est particulièrement impliquée, la Pologne et les Balkans, retiennent son attention. Charles De Gaulle porte d’abord son dévolu sur la Pologne. Il adresse, au début de 1919, une « demande d’engagement dans l’armée polonaise » au bureau slave de l’EMA. Il a, ce faisant, eu le malheur de s’affranchir d’une voie hiérarchique de tous temps aussi impitoyable que tatillonne. Sa demande est rejetée. C’est ce (…)

Aux sources de cette Cinquième République qui nous étrangle…

Michel J. CUNY

Il y a, tout d’abord, les émeutes du 6 février 1934… Il y a, ensuite, la défaite organisée de juin 1940… Il y a l’élimination physique de Jean Moulin en juin-juillet 1943. Il y a les manœuvres de Jules Jeanneney et de Charles De Gaulle en 1944-1945… Il y a, bien sûr, le coup d’État de mai-juin 1958.

Il y a surtout cette nécessité impérieuse de soumettre le travail au capital. Si nous remontons le temps, nous pouvons passer du De Gaulle de 1958 à Michel Debré. Celui-ci nous mènera jusqu’à André Tardieu qui a tellement fait défaut à l’extrême droite de 1934, tout en décevant les attentes de Jacques Bardoux, le grand-père de Valéry Giscard d’Estaing. Lisons tout d’abord André Tardieu en 1936 : « J’ai cessé de croire à la possibilité, soit pour la France de tolérer, soit pour les Chambres de corriger le régime sous lequel vit la France. » Et ceci encore : « Je crois que, s’il reste une chance de corriger ce régime, c’est – en s’adressant au pays, et non pas à ses élus – de persuader le pays que cette correction est urgente. Je crois que, pour l’en persuader, il faut n’être pas parlementaire. » Il ne faudrait pas être un élu de base... Mais qui, alors ? Et agissant selon quelles modalités ? Dans le numéro 31 daté de décembre 1934 de La Victoire, l’ancien anarchiste et (…)