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Le corollaire Trump - L’impérialisme américain en Amérique latine, de la doctrine Monroe à Maduro

Eric ROSS

Au cours des derniers mois, l’administration Trump a intensifié sa campagne menée depuis des décennies contre le gouvernement et le peuple vénézuéliens. Les menaces renouvelées et intensifiées de changement de régime, justifiées par des allégations fausses ou exagérées selon lesquelles Nicolás Maduro, son président, dirigerait un narco-terrorisme contre les États-Unis, servent de prétexte commode à une intervention plus profonde et plus directe.

La récente vague d'exécutions extrajudiciaires en mer, la décision de la CIA de lancer des opérations secrètes à l'intérieur du Venezuela, l'afflux de troupes américaines dans les Caraïbes, la réouverture d'une base navale longtemps fermée à Porto Rico et le déploiement du porte-avions USS Gerald Ford dans la région constituent des développements frappants mais pas surprenants. Il ne s'agit là que de la dernière manifestation d'un projet idéologique à travers lequel Washington cherche depuis longtemps à façonner l'hémisphère de manière à renforcer davantage la puissance américaine et à protéger les profits des multinationales occidentales. Ce projet officiel remonte au moins à la doctrine Monroe de 1823, lorsque les États-Unis ont unilatéralement revendiqué l'Amérique latine comme leur sphère d'influence exclusive. Sa renaissance aujourd'hui est indéniable et clairement dangereuse. Comme l'a déclaré le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, reprenant les termes de cette politique (…)

Au Honduras, les dessous du coup d’Etat électoral

Maurice LEMOINE
Première présidente de gauche du Honduras, élue en 2021 sous les couleurs du Parti Liberté et refondation (LIBRE), Xiomara Castro verra son mandat s’achever le 27 janvier 2026. L’élection présidentielle, à laquelle la Constitution lui interdit de se représenter, a eu lieu le 30 novembre dernier (en même temps que les scrutins législatifs et municipaux). D’après le système de « résultats préliminaires » et donc non officiels du Conseil national électoral (CNE), deux candidats de droite, Nasry Asfura (Parti national ; PN) et Salvador Nasralla (Parti libéral ; PL) se sont trouvés pendant neuf longs jours au coude à coude (avec chacun environ 40 % des voix). Au terme d’un processus particulièrement chaotique, du fait de supposées « défaillances techniques », une victoire quasi certaine (mais toujours « préliminaire ») d’Afura, avec 40,52 % des suffrages, a été annoncée le 9 décembre, Nasralla n’en recueillant que 39,20 %. Le scrutin été souillé et manipulé par la grossière ingérence (…)
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Où va l’Europe ?

Alvaro Garcia Linera

Les élites réclament le libre marché et appliquent le protectionnisme. Elles demandent un Conseil européen doté de plus de pouvoirs, mais elles sont terrifiées à l'idée de le soumettre à une élection populaire qui légitimerait cette autorité.

Une sensation générale de malaise et d'abattement s'empare de l'Europe. La social-démocratie et les droites cosmopolites qui se sont relayées routinièrement au pouvoir pendant 40 ans sont, depuis des années, évincées par des droites autoritaires, anti-immigration, nationalistes et anti-égalitaires. Ce n'est pas une erreur des « cordons sanitaires politiques ». C'est le symptôme d'un état de la société. Ou d'une partie de celle-ci. Si l'on observe l'évolution générale du revenu par habitant de l'Union européenne au cours des 20 dernières années, on ne constate pas de chutes prononcées. Au contraire, elle présente une pente de croissance stable et soutenue (BM, Statistiques 2025). De même, les dépenses publiques se sont maintenues entre 45 et 55 % du PIB tout au long de ces 25 dernières années (OurWorldinData) ; ce qui explique que, si le néolibéralisme a démantelé certaines composantes de l'État-providence, le cœur du régime de protection sociale est resté intact. En général, les (…)

La Biélorussie à l’ONU : une minorité occidentale présente les sanctions illégales comme une « bonne action ».

Belta.
MINSK, 5 décembre (BelTA) - La Biélorussie réaffirme son soutien aux efforts de la communauté internationale dans la lutte contre les sanctions illégales, a déclaré Anna Grishchenko, Première Secrétaire de la Mission permanente de la Biélorussie auprès des Nations Unies, lors d'une réunion plénière informelle de l'Assemblée générale marquant la Journée internationale contre les mesures coercitives unilatérales, rapporte BelTA. "Nous réaffirmons notre soutien aux efforts de la communauté internationale sur ce front. Nous soulignons que les mesures coercitives unilatérales sont un outil illégal et destructeur, utilisé activement et en toute impunité par certains États membres de l'ONU, en violation du droit international. Permettez-moi de rappeler que la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies instituant la 'Journée internationale contre les mesures coercitives unilatérales' a été soutenue par 116 États membres. Cela signifie que l'écrasante majorité des États ne (…)
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Agression imminente contre le Venezuela.

Valerio Arcary

L'offensive militaire et politique des États-Unis contre le Venezuela a atteint des niveaux inédits depuis la Guerre froide. Entre les menaces d'intervention, les opérations clandestines et un siège économique dévastateur, la stratégie de Washington sous Trump redéfinit l'échiquier latino-américain. Ce qui se produira au Venezuela établira un précédent pour toute la région.

L'objectif déclaré de l'offensive militaire américaine contre le Venezuela est de renverser le gouvernement de Nicolás Maduro. La clé de l'équation latino-américaine réside aujourd'hui au Venezuela. Une intervention des États-Unis semble imminente. Trump n'a fait au gouvernement vénézuélien aucune offre autre que la reddition. Il n'est pas en mesure d'envahir le Venezuela avec son armée, comme ce fut le cas en Irak ou en Afghanistan, mais il ne va pas non plus reculer face à un dispositif militaire aussi puissant. Plusieurs scénarios sont possibles : a) une vague de bombardements contre des objectifs militaires et économiques ; b) des opérations clandestines pour éliminer les leaders chavistes, en commençant par Maduro lui-même ; c) ces deux options simultanément, combinées à d'autres. Il serait donc d'une imprudence impardonnable de ne pas comprendre ou de sous-estimer le drame que représente pour le Venezuela la présence à ses frontières d'une force militaire d'une (…)