RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Thème : Guantanamo

Droits humains version étasunienne à Guantanamo

Rayan FRESCHI
Les derniers hommes de Guantanamo Plus de deux décennies après leur arrivée, ils sont toujours là, abandonnés du monde entier ou presque. « Ils », ce sont les trente prisonniers à Cuba que les États-Unis laissent enfermés dans le camp d’emprisonnement et de torture qu’ils dirigent. Certains réussissent à en sortir, tels ces deux hommes envoyés à Oman, avant de rentrer en Afghanistan à la mi-février. Mais les autres croupissent. Dès qu’il est prononcé, le nom Guantanamo sonne comme un sombre souvenir aux contours troubles. Dans la mémoire collective, c’est d’abord l’étrange orange des uniformes asphyxiants des prisonniers qui s’immisce. Lorsque les 20 premiers détenus font leur entrée dans le Camp X-Ray de la base navale étasunienne le 11 janvier 2002, peu d’observateurs se demandent qui ils sont vraiment. On se lave les mains de leurs souffrances. Des mâles musulmans, bestialement violents et colériques. Leur portrait fantasmé suffit amplement à les rendre coupables. Leurs traits incarnent un monde dont (...) Lire la suite »

11 janvier 2019, dix-sept ans de non-droit à Guantanamo

Luk VERVAET

ll y a 17 ans, le 11 janvier 2002, une base militaire américaine à Cuba fut transformée en la prison la plus controversée au monde.

Cette prison, à Guantanamo Bay, fut établie géographiquement hors du territoire des États-Unis, dans une zone coloniale. Le but était de bien montrer au monde entier que l’état de droit ou les conventions humanitaires internationales ou nationales ne s’y appliqueraient pas. Depuis 2002, 779 terroristes présumés y ont été détenus dans le cadre de la Global War on Terror (GWT) que les USA ont déchaînée après les attentats du 11 septembre 2001. La grande majorité de ces 779 détenus - suspects d’appartenir à Al-Qaeda ou aux Talibans- ont été arrêtés, achetés à un prix de 5 000 dollars en moyenne ou kidnappés après l’attaque américaine contre l’Afghanistan. L’enfermement de ces prisonniers enchaînés, aux yeux bandés, à genoux, dans leur costume orange, au sein de cages d’acier, entourés de chiens et de soldats américains, devait être la démonstration de la force de l’Occident et le témoin de la capacité d’humiliation de l’ennemi par le vainqueur dans la Global War on Terror. En avril 2004, le scandale des abus et tortures (...) Lire la suite »

"Vous êtes complètement détruit" : témoignage sur la torture, extrait du rapport médical de Shaker Aamer à Guantanamo (Dissenter)

Jeff KAYE

Le 7 avril 2014, Shaker Aamer, le dernier résident britannique toujours maintenu à Guantanamo et ses avocats ont déposé une requête d’habeas corpus (PDF) demandant sa libération en raison de problèmes de santé qui ne peuvent être traités à Guantanamo. Le pire de ces problèmes est d’origine post-traumatique (PTSD) suite aux tortures que Shaker a endurées depuis qu’il a été capturé par l’Alliance du Nord puis remis aux Américains la veille de Noël 2001.

Les détails de ses tortures à Bagram, à Kandahar et à Guantanamo sont décrites dans de longs extraits d’un rapport médical psychiatrique rédigé par la Dr Emily Keram le 2 février 2014, une psychiatre qui a examiné un certain nombre de détenus de Guantanamo à la demande de tribunaux étasuniens, de commissions militaires et divers avocats habeas corpus. Le rapport est annexé au dossier de l’habeas corpus. Ce qui suit est une longue partie de son rapport (cf lien PDF ci-dessus – NDT), où la Dr Keram cite le récit des expériences de Shaker sous la torture après sa capture. D’après mon expérience, c’est l’un des documents les plus remarquables et inquiétants à avoir été sorti de Guantanamo, dans la mesure où Shaker Aamer est un homme sensible, intelligent qui parle anglais. Il nous a laissé un récit de ses tortures qui mérite d’être lu. Je reproduis des parties du témoignage de Shaker ici avec l’espoir de mobiliser des soutiens pour le libérer de Guantanamo (il a été « déclaré libérable » depuis des années (...) Lire la suite »

Guantanamo : « Personne ne peut vraiment comprendre notre souffrance » (AVN)

Hernán Mena Cifuentes
Par dessus la clôture électrifiée qui entoure la prison de Guantanamo, elle s'est envolée comme une alouette blessée. Elle, c'est la lettre de dénonciation écrite par un homme devenu physiquement une épave mais moralement un géant en résistant avec dignité et courage, avec ses compagnons d'infortune, aux tortures et humiliations quotidiennes subies entre les mains de leurs geôliers. La lettre est écrite par Moath al-Alwi, l'un des premiers prisonniers à arriver il y a 12 ans dans cet ancien paradis tropical que les Etats-Unis ont transformé en enfer après l'avoir arraché à Cuba il y a plus d'un siècle pour en faire une enclave coloniale et militaire puissante et un camp de concentration où une horde de bourreaux impitoyables violent les droits humains fondamentaux de leurs victimes. Ils vivent dans des limbes juridiques créées par le gouvernement US, pour éviter qu'ils soient jugés et pouvoir ainsi maintenir enfermés indéfiniment les derniers survivants des nombreux prisonniers d'Afghanistan, du (...) Lire la suite »

Face à la guantanamisation, mes vœux d’unité pour 2014

Luk VERVAET

Face au monde carcéral, nous luttons en ordre dispersé. Il n’est pas rare d’entendre des propos très durs, plaidant pour des peines plus lourdes ou incompressibles pour « les vrais criminels » ou « les délinquants sexuels » de la part d’une gauche qui prétend s’occuper du social. Mais on peut les entendre aussi dans les rangs des militants, engagés dans la solidarité pour les détenus politiques. L’absence de solidarité avec les prisonniers politiques ou accusés de terrorisme de la part de ceux qui s’occupent de l’humanitaire dans nos prisons, est aussi un fait marquant. La plupart du temps, le lien entre la situation dans nos prisons et la situation mondiale échappe à la réflexion.

Les syndicats du personnel pénitentiaire ne se préoccupent que de leurs intérêts professionnels. Les intervenants sociaux dans les prisons préfèrent se taire, justifiant leur silence par « mieux vaut notre présence en prison que rien du tout ». La plupart du temps, les six centres fermés pour les réfugiés, où environ chaque année quelque 7000 personnes sont détenues, ne sont même pas considérés comme faisant partie du monde des prisons. Et pourtant, tous ces morceaux, les détenus de droit commun, les prisonniers politiques, les réfugiés enfermés font partie du même puzzle, le monde carcéral, plus exactement ce que j’appellerai sa guantanamisation , selon le modèle américain. La prison a de multiples fonctions. Par définition c’est un monde isolé et secret, un lieu d'exclusion pour exécuter la peine. Elle occupe en même temps une place de plus en plus centrale dans nos sociétés en faillite au niveau économique et social. Elle est l'indicateur précis du glissement d'une société de soins et d'aide vers une société (...) Lire la suite »

Statut quo à Guantanamo : la torture sans fin.

Jeffrey St Clair
Peu après cinq heures du matin, un samedi d’avril de cette année, les prisonniers d’un bloc du camp 6 de la prison de Guantanamo s’étaient réunis pour la prière du matin quand tout à coup, les lumières se sont éteintes, les portes se sont ouvertes à grand bruit et des grenades de gaz lacrymogènes ont explosé dans la salle. Les gardiens tirèrent des balles en caoutchouc sur un groupe de prisonniers. Trois hommes tombèrent au sol en gémissant de douleur après avoir été touchés par ces projectiles « non létaux ». Les autres prisonniers, dont la majorité figurent sur la liste des « recommandés pour une libération », ont été obligés de se coucher sur le sol et sont restés ainsi, sur le ventre, une arme posée sur la tète, pendant trois heures. Selon les autorités de Guantanamo, l’action était destinée à écraser les protestations des détenus qui avaient recouvert les caméras de surveillance avec des couvertures. Mais, plus probablement, la charge des matons visait les prisonniers en grève de la faim. Le dissident politique (...) Lire la suite »

Pour la restitution à Cuba du territoire occupé par la base militaire US de Guantanamo (Granma)

Granma

Des pacifistes du monde entier se sont donnés rendez-vous dans la province de Guantanamo pour exiger la restitution à Cuba du territoire illégalement occupé depuis plus d’un siècle par la base navale des États-Unis.

Cette revendication était au centre du 3e Séminaire pour la paix et pour l’élimination des bases militaires étrangères, qui a tenu séance pendant trois jours dans la province de l’est de l’île. Prenant la parole à ce séminaire, Silvio Platero, président du Mouvement cubain pour la paix et la souveraineté, a souligné que cette revendication est une question de principes. Pour sa part, René Gonzalez, président de l’Institut d’Histoire de Cuba, a qualifié la présence de la base navale des États-Unis à Guantanamo d’absurdité stratégique, militaire et politique. Selon Gonzalez, l’enclave que les États-Unis occupent contre la volonté du gouvernement et du peuple cubains constitue un foyer de tension susceptible de servir de prétexte à une agression. « Cette base est d’autant plus absurde que plusieurs hauts responsables militaires étasuniens ont signalé que Cuba ne constitue aucune menace pour la sécurité nationale des États-Unis », a-t-il rappelé. Parmi les personnalités présentes à ce séminaire figuraient la (...) Lire la suite »

Guantanamo : les États-Unis avaient tout faux, mais personne n’est capable de l’avouer (The Guardian)

John GRISHAM

Lorsque John Grisham entendit parler de prisonniers qui réclamaient ses livres, il voulut en savoir plus. Ce qu’il découvrit de l’histoire de Nabil Hadjarab, détenu depuis 11 ans, l’horrifia.

Il y a environ deux mois, j’appris que certains de mes livres étaient interdits dans la Baie de Guantanamo. À ce qu’il paraît, certains détenus les réclamaient, leurs avocats les apportaient donc à la prison, mais ils ne pouvaient franchir la porte d’entrée, en raison de leur « contenu inacceptable ». Ma curiosité était éveillée, je finis donc par retrouver un détenu qui apprécie mes livres. Il s’appelle Nabil Hadjarab, c’est un Algérien, âgé de 34 ans, qui a grandi en France. Il savait parler français, avant de savoir parler arabe. Il a de la famille proche, ainsi que des amis, en France, pas en Algérie. Lorsqu’il n’était encore qu’un gamin, qui grandissait dans la banlieue de Lyon, c’était un excellent joueur de foot, qui rêvait de jouer pour le PSG, ou à défaut pour un autre club de premier plan. Mais c’est une tragédie que Nabil a vécue au cours des onze dernières années, celle d’un prisonnier à Guantanamo, maintenu la plupart du temps en isolement cellulaire. À partir du mois de Février, il s’est joint à (...) Lire la suite »

Royaume-Uni/États-Unis : un ancien du MI6 en grève de la faim pour un prisonnier de Guantanamo

Courrier international
Harry Ferguson, un ancien agent du MI6 (les services secrets britanniques), a commencé ce lundi 12 août une grève de la faim d'une semaine en solidarité avec Shaker Aamer, un citoyen britannique prisonnier du camp de Guantanamo Bay depuis plus de onze ans. En grève de la faim depuis 170 jours, la situation physique de ce dernier est considérée comme critique. L’ancien espion a justifié son geste par la honte qu’il ressent face au comportement des services britanniques qu’il a auparavant servi. Bien qu’ayant participé à combattre le terrorisme, il a déclaré regretter que "l’organisation dont [il] était fier auparavant d’appartenir soutienne aujourd’hui des politiques incluant assassinats, torture et détention sans procès"', explique-t-il dans The Observer. Ferguson accuse en outre le MI6 de faire obstruction au retour de Aamer de peur qu’il ne révèle la présence d'officiers des services britanniques lors de séances de torture. Refusant de s’alimenter depuis mars 2013 aux côtés de 60 autres prisonniers, (...) Lire la suite »

Ai-je perdu l’espoir en étant à Guantanamo ? (Huffington post)

Sawad Al-Madany
Je m’appelle Shaker. On m’appelle aussi Sawad Al-Madany, parce que je suis né dans la ville sainte de Médina. S’il vous plait, pouvez-vous vous souvenir de ces noms pour moi ? Parce que moi, je n’y arrive presque plus. Ici, on m'appelle 239. En fait, pour moi aussi mon nom est 239. C'est si étrange de voir comment mon nom m'échappe. Je n'y peux rien. Je me demande combien de temps il faudra à nous qui sommes ici à Guantanamo pour disparaître de la mémoire du monde. Je n’ai pas perdu espoir. Non, je ne l’ai pas perdu. Peut-être que oui ? Je n'en suis pas sûr. Mais j’écris encore ; n’est-ce pas un signe d’espoir ? Oui, nous avons perdu des années de nos vies ici - et certains (trois fois plus que ceux qui ont été condamnés) sont morts. Nous avons perdu notre santé mentale et physique, notre humanité et notre dignité. Oui, il semble que nous ayons tout perdu. Mais je crois que peu à peu, nous découvrons l’espoir, et avec l’espoir, nous resituerons nos vies et tout ce qui est important. Pendant ce temps, (...) Lire la suite »
afficher la suite 0 | 10 | 20 | 30