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24 Rafale vendus à l’Égypte... Pour quoi faire ?

La question vaut sans doute son pesant de cacahuètes... Nous allons en chercher la réponse chez l'ancien premier ministre et actuel président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Jean-Pierre Raffarin. Ce qui nous reconduit à la séance publique qui a eu lieu le 14 janvier 2015 en présence du ministre des Affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius, venu demander, de la part du gouvernement, la prolongation de l'intervention militaire française en Irak.

Mais auparavant, lisons ce qui a été publié sur le site du journal Les Échos par Alain Ruello dès le 5 février, soit une vingtaine de jours après notre séance devant la Haute-Assemblée, sous le titre :

" Paris et Le Caire sont sur le point de boucler un plan de financement portant sur 24 Rafale et une frégate, et notamment la part garantie par l’Etat, via la Coface. Le paiement de l’acompte sera l’étape décisive ."

Voilà, tout est dit. Bonsoir, tout le monde !... Aurais-je vraiment besoin d’ajouter quoi que ce soit ? Non, tout le monde a parfaitement compris.

Je suis cependant tenté d’en dire plus.

C’est quoi, ça, la Coface ? Cette Coface qui va se faire un plaisir de garantir quelque chose ?...

En attendant, le journaliste ne peut manquer de s’esclaffer, et nous avec lui : "Le Rafale sur le point d’obtenir son premier contrat export ? L’information en fera sourire plus d’un tant elle a déjà été annoncée puis démentie."

Et le pire, c’est d’avoir à annoncer qui est l’heureux co-contractant... Alain Ruello lui-même n’en revient pas : "Mais pourtant, le bébé se présente plutôt très bien avec... l’Égypte."

Et nous non plus, nous n’en revenons pas.

Vivement Raffarin !

Restons tout de même polis avec Alain Ruello ; il a encore un petit truc à nous dire :

"Tout a démarré à l’automne, en marge de la dernière Assemblée générale des Nations unies quand le maréchal Abdel Fattah Al Sissi a approché François Hollande. L’homme fort de l’Égypte a alors fait part au président français de son souhait d’acquérir des Rafale et des Fremm. Et vite, puisque le maréchal souhaite faire défiler quelques appareils à l’occasion de l’inauguration en août de l’agrandissement du canal de Suez."

Eh oui, il est comme ça, le maréchal Sissi, il a ses soudaines petites envies... Et il aime par-dessus tout les grosses machines qui coûtent très-très cher. Un vrai pote à nous, donc. En effet, la note pourrait être salée : " Montant de l’opération : entre 5 et 6 milliards d’euros", ou à peu près.

La bonne affaire s’était précisée voici quelques semaines :

"Une délégation égyptienne est ensuite venue à Paris en fin d’année démarrer les négociations, puis ce sont les PDG de Dassault, DCNS (pour la partie maritime), et MBDA (missiles) qui se sont rendus au Caire il y a peu."

Mais qui vend quoi à qui ? serait-on ensuite en droit de se demander, puisque Alain Ruello a pu écrire ceci :

"Les demandes financières des Egyptiens ont également compliqué l’affaire dans la mesure où ces derniers voulaient que la France (donc le contribuable) garantisse entre 80 et 90 % du montant des contrats hors acompte. Réponse du Trésor : « D’accord pour vous aider à financer une partie, mais une partie seulement. À vous de compléter le financement »."

Et c’est alors que survient... la Coface, et pas toute seule, car elle ne suffirait pas à la tâche :

"Une fois le plan de financement bouclé (ainsi que des questions relatives à l’usage des Rafale), ce qui est possible cette semaine, un pool bancaire devra être constitué. Y figureront probablement BNP-Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole."

Il nous tarde vraiment d’entendre le sénateur Raffarin... D’autant que nous venons de croiser ce gros titre assez peu rassurant : «  L’État prend un risque   ».

D’où il nous faut déduire que... les fabricants des avions, par exemple (Dassault, tu m’entends ?), seront couverts...

Mais l’ont-ils déjà été, dans le passé ? Pour une affaire un peu semblable ?

Ouvrons le livre de Claude Serfati, L’industrie française de défense, à la page 199 :
"La guerre du Golfe (1990-1991), qui fait suite à l’invasion du Koweït par l’Irak et à laquelle la France a participé, conduit à la fin des ventes d’armes à ce dernier pays. La mobilisation de ressources publiques est alors nécessaire, afin de dédommager les industriels français auxquels Sadam Hussein refuse le paiement des armes achetées dans les années 1980. La Coface (Compagnie française d’assurances pour le commerce extérieur) a indemnisé les industriels français pour environ 19 milliards de francs (3 milliards d’euros) pour des livraisons d’armes de la France à l’Irak, soit un peu moins de 30 % des ventes d’armes réalisées vers ce pays au cours de la période 1970-1990."

Et c’est alors que Jean-Pierre Raffarin rapplique, pour nous donner ce qui est sans doute le fin mot de toute cette histoire :

"Nous avons devant nous d’autres sujets préoccupants qui nous inquiètent évidemment, comme le problème libyen qui reste entier. Qu’on le veuille ou non, la France sera forcément engagée dans la gestion de cette crise libyenne qui s’annonce, pour nous tous, considérable. Le vibrant appel au sommet de Dakar du président tchadien Idriss Déby en est une parfaite illustration. Le problème est donc devant nous. Il appelle une solution avant tout politique, mais sans doute aussi militaire. Sur quelles capacités, en Libye ? Et sur quelle alliance ? Sur quels partenaires, notamment régionaux, mais aussi européens reposerait une éventuelle intervention ?"

Ainsi est-il assez clair que, derrière une Égypte que la géographie accole à la Libye, c’est bien la France qui se vend des avions à elle-même... pour préparer, sous pavillon étranger, ses prochaines interventions... là où elle a déjà détruit 42 années d’efforts de tout un peuple.

Pour en recueillir toutes les preuves, consulter : http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr

»» http://www.micheljcunysitegeneral.sitew.fr
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Je définirais la mondialisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales.

P.Barnevick, ancien président de la multinationale ABB.

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