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Le traitement médiatique et politique des prisonniers d’opinion

A la prisonnière 650.

Quelle différence y a-t-il entre des opposants politiques emprisonnés aux Etats-Unis, en Iran ou en Chine ? Entre des prisonniers condamnés à mort, soumis à la torture, incarcérés sans procès et internés en institution psychiatrique en Norvège, aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite, en Iran ou en Chine ?

Entre Aafia Siddiqui, Lynne Stewart, Synnove Fjellbakk Tafto et Liu Xiaobo (Prix Nobel de la paix 2010), Farah Vazehan [1], Hossein Derakhshan [2] ?

Le traitement médiatique et politique de ces prisonniers d’opinion n’est pas du tout le même selon qu’ils servent ou desservent les intérêts de l’impérialisme des Etats-Unis et de leurs alliés.

Les prisonniers politiques dont nos médias ne parlent pas

Aafia Siddiqui, une femme pakistanaise de 36 ans, fut amenée le 5 août 2008 enchaînée, blessée aux épaules par deux coups d’armes à feu, squelettique, tremblante et en état de choc, dans une salle de tribunal de « la plus grande » démocratie occidentale, à New York.

Cette femme est diplômée en neurologie du Massachusetts Institute of Technology et de l’Université de Brandeis [3] aux USA, mère de trois enfants, elle a vécu de nombreuses années tranquilles aux Etats-Unis.

Elle a été accusée de tentative d’assassinat sur des officiers de l’armée et des agents du FBI, après avoir été interpelée puis emprisonnée au Pakistan dans des circonstances obscures, accusée de complicité avec le terrorisme à l’issue d’un simulacre d’enquête dans laquelle les simples déclarations des militaires US ont eu force de preuve.

Aafia Siddiqui avait été enlevée en mars 2003 avec ses trois enfants, à Karachi, par les services secrets pakistanais (ISI), et remise au personnel militaire étasunien qui l’avait transférée dans la terrible prison à l’intérieur de la base de Bagram, en Afghanistan.
Aafia, c’était la « prisonnière 650 » dans ce qui est devenu le tristement célèbre « département tortures » de la prison de Bagram.

Sa soeur Fawzia, qui habite à Karachi, a déclaré : « Elle a été violée et torturée pendant 5 ans, nous ne savons rien de ce qui a pu arriver à ses trois fils. »

Siddiqui et d’autres femmes ont été, et sont toujours, incarcérées à Bagram et dans d’autres prisons qui pratiquent la torture pour le compte des Etats-Unis. Les déclarations des témoins selon lesquels elle aurait tiré sur des militaires avec un fusil d’assaut, laissé, on ne sait pourquoi, à portée de main, sont peu crédibles, mais furent retenues comme des preuves irréfutables.

Aafia fut la seule atteinte par une balle. Aucun des militaires n’a été blessé.

Imaginez cette histoire en Iran ou en Chine, avec une opposante politique au régime !
Ensuite, « on » l’a retrouvée en 2008 en Afghanistan, désorientée et ayant sur elle des plans pour faire sauter des édifices à New York…Digne de la série 24 heures chrono.
Lady Al-Qaeda [sic !], surnom donné par le NY Daily New, a été condamnée en janvier dernier.

Pendant tout le procès, le Ministère public n’a pas cessé d’utiliser le terme de terroriste en se référant à elle.

Il n’y avait aucune preuve formelle attestant qu’elle avait tiré sur des militaires ou qu’elle s’était livrée à des activités terroristes. Au cours du procès, les témoins ont décrit Siddiqui comme « une femme complètement brisée ».

Elizabeth M. Fink, l’avocate d’Aafia Siddiqui a déclaré : « C’est une femme profondément traumatisée par les tortures qu’on lui a fait subir pendant les 5 années de sa détention, et par l’angoisse de ne pas savoir ce que ses fils sont devenus. On lui a seulement bandé ses blessures, alors qu’elle aurait eu besoin de bien d’autres soins dans un hôpital.
A cause de la lutte contre le terrorisme la justice des Etats-Unis est devenue arbitraire, aveuglément féroce, infâmante pour le nom de notre pays dans le monde entier. » [4]
Aafia Siddiqui, la « prisonnière 650 » de Bagram, n’est même pas une opposante politique mais plus probablement une victime anonyme sacrifiée sur l’autel de la lutte contre le prétendu terrorisme.

Elle fait partie de ces méchants inventés par l’Occident pour accréditer ses thèses afin que ses populations croient à sa fable de la guerre contre le mal.

« Lady Al-Qaeda » ! Un alibi fabriqué de plus pour justifier l’injustifiable.

Aafia Siddiqui a été condamnée à une peine de prison incompressible de 86 ans [5].

L’article « Triumph Of Evil » (Le Triomphe du Mal) [6], écrit par John Kozy, ancien professeur à l’université en philosophie et logique, témoigne de la corruption et de la dégradation de toutes les strates du système juridique et policier US : Cours locales et fédérales, Cour Suprême, Bureaux de procureurs, laboratoires d’« expertise ».

Les preuves sont manipulées, des témoignages partiaux sont pris comme faits avérés, les informateurs et les policiers sont crus sur parole, des aveux sont extorqués par la force et pris au sérieux par les juges.

Nous sommes très éloignés des séries télévisées (« Les Experts ») qui nous font prendre la mythologie pour la réalité.

Sur le terrain, révélée grâce à des témoignages de lanceurs d’alerte courageux et intègres, c’est bien à la criminalisation de toute une société que nous assistons.
Le crime devient la règle, et la loi ne protège plus les gens mais est utilisée par le gouvernement étasunien pour nuire à sa population et protéger les dirigeants [7].
Cela s’observe également dans d’autres gouvernements occidentaux comme la France [8] ou l’Italie.

Comme le dit le professeur John Kozy,

« Les sociétés modernes ont justifié leur utilisation de méthodes criminelles en argumentant que de telles techniques étaient nécessaires pour combattre le mal. Mais la guerre menée par le bien contre le mal ne peut être gagnée en utilisant les armes du mal. Le mal n’apporte jamais de bien, et en usant de ces viles pratiques, la somme de mal augmente en quantité et qualité.

Tenter de sauver la nation en devenant ce dont vous essayez de sauver cette nation est suicidaire. [9] »

Contredisant la pensée malfaisante de Richard Dick Cheney [10], et de beaucoup de moralisateurs occidentaux, chaque fois que nous voulons combattre le mal en utilisant ses armes, torture, mensonges, sacrifices d’innocents, meurtres, massacres, jugements sans preuves, plutôt que le réduire, nous augmentons la quantité, et la qualité du mal dans nos sociétés.

C’est exactement ce cycle de violence progressive, degré par degré, avec son cortège de banalisations et de cynisme, d’arrogance et de mauvaise foi qui finalement conduit aux massacres de masse et aux comportements inhumains comme ceux de la période nazie.
La complicité des médias et des « experts » y joue un rôle important.

« La fin justifie les moyens » est un slogan populaire dans nos pays qui cultivent et s’arrogent la bonne conscience.

Pourtant cela n’est pas vrai. N’importe quelle fin ne justifie jamais n’importe quel moyen.
Les moyens utilisés déterminent la fin qui nous attend.

Même pour nous défendre du mal, user de moyens vils nous rend vil à notre tour, sans retour en arrière possible.

Le 19 novembre 2009, Lynne Stewart, âgée de 70 ans, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, condamnée à 28 mois de prison, a été incarcérée pour conspiration et soutien matériel au terrorisme.

Lynne Stewart a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d’un avocat pouvaient frapper à sa porte [11].

« Sa seule faute est d’avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnels : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L’Administration Clinton n’a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et un traître. A l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était un traître à la nation. [12] »

Lynne Stewart, de même qu’Aafia Siddiqui, n’est pas une héroïne, pas plus qu’une terroriste.

C’est une victime d’un système odieux qui dit combattre le mal mais qui pour cela, en commet bien plus, sans que les médias, prompts à fustiger l’Iran, la Chine, Cuba ou le Venezuela au moindre écart de conduite, ne trouvent rien à y redire, quand c’est l’Occident.

« C’est une femme de 70 ans avec des années d’expérience de vie en tant que mère, grand-mère, activiste et avocate. Jeune femme blanche, elle s’est engagée et a lutté pour la cause de ses compatriotes noirs, parce qu’elle croyait dans la justice. Des décennies plus tard, elle a défendu le Cheik Omar-Abdel Rahman, parce qu’elle croyait toujours dans la justice. [13] »

Lynne a mis en garde les autres avocats de la défense : « C’est un avertissement pour les autres avocats. [Le gouvernement leur envoie le message] Ne défendez pas vos clients avec trop de vigueur, ne faites pas de zèle ».

Synnove Fjellbakk Tafto, ancienne avocate du ministère des Affaires étrangères en Norvège, et dissidente politique, a été hospitalisée de force pour la cinquième fois et s’est vue administrer un traitement psychiatrique quelques jours après la publication d’un article subversif [14].

Un article subversif ?

Internée et obligée de prendre un « traitement » psychiatrique pour un article subversif ?
Imaginez si madame Tafto était chinoise ou iranienne.

Depuis 1994, comme le rapporte Ron Paul, le député républicain US, madame Tafto accuse les dirigeants de son pays d’avoir trahi la nation en adoptant des accords anticonstitutionnels visant à contourner l’opposition de la population.

Ce mépris des acquis constitutionnels est devenu la règle en Occident, depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Il n’est pas propre à la Norvège, mais gangrène tous nos pays qui se targuent malgré tout de représenter des valeurs qu’ils bafouent tous les jours : égalité, vérité, liberté, honneur.

Comme les Irlandais en 2008 [15], les Norvégiens ont refusé à deux reprises, par référendum, de rejoindre l’Union Européenne, en 1972 [16] et en 1994 [17].
La militante a dénoncé notamment l’accord qui a malgré tout fait rentrer le pays dans l’Espace économique européen.

Dans son dernier article « subversif », elle accuse le ministre des Affaires étrangères norvégien, Jonas Gahr Störe, d’être un agent au service des intérêts mondialistes.
La sanction est l’internement psychiatrique.

Terroriste. Traître qui mérite la pire punition. Ennemi antipatriotique.

Nos médias et nos gouvernants ont leurs formules pour salir, diaboliser toute résistance à l’autorité.

Des référendums bafoués, des votes et opinions populaires ignorés, des « terroristes » fabriqués, des emprisonnements et jugements arbitraires, des médias partisans, des films et séries TV propagandistes.

Des dissidents, des résistants internés, torturés, incarcérés après en avoir faits nos ennemis, des « terroristes », après avoir diabolisé, sali leur image ou plus simplement fait en sorte que personne n’en entende parler.

C’est ainsi que se comportent nos démocraties occidentales, qui parviennent à tirer l’oreille à des pays comme la Chine ou l’Iran.

L’attribution de médailles et de prix, comme le Prix Nobel de la Paix, ou la Médaille de la Liberté, participe de cet endoctrinement des populations occidentales et plus généralement de celles des Etats-Unis et de leurs alliés de la Coalition.

Certains de ces alliés (Arabie Saoudite, Egypte, Colombie) le sont parce que, pragmatiques, ils y trouvent leur intérêt (financier, armements, permissions d’opprimer leur propre population) mais la plupart, dont les peuples européens, se persuadent eux-mêmes qu’ils se trouvent dans le camp du Bien et de la Justice.

Le Prix Nobel de la paix fait partie des « jouets », des artifices leur permettant de flatter leur bonne conscience.

Ainsi après Henry Kissinger, Al Gore, Barack Obama, voilà le « valeureux » dissident chinois Liu Xiaobo [18] décoré de la prestigieuse médaille.

Car à condition d’être de Chine ou d’Iran, les opposants politiques ont bonne presse en Occident.

Ces Prix et Médailles sont des instruments politiques utilisés par le système occidental et ses alliés, dans le but d’envahir le monde entier et de lui imposer ses doctrines, le capitalisme inégalitaire et la domination par une minorité, la légitimité d’une micro-caste de riches amoraux s’arrogeant le droit inné d’occuper le sommet de l’échelle sociale et de dominer tous les peuples du monde.

Cela est fait par la force (les guerres, les coups d’état, les assassinats) et surtout par la ruse (la moralisation démocratique, les prix et médailles, les fondations « philanthropes » et les organes « mondiaux » de régulation, FMI, Banque Mondiale, OMC, OMS, ONU).

Plusieurs auteurs et chercheurs indépendants, dont le Réseau Voltaire (« Le prix Nobel de la paix au service de l’impérialisme ») [19], Thierry Meyssan (« Le dessous du prix Nobel de la paix 2009 ») [20], le professeur Domenico Losurdo (« Le Nobel de la guerre aux Messieurs du « Nobel de la paix ») [21], le professeur Chems Eddine Chitour (L’ordre occidental impérial : Stratégie d’attribution des prix Nobel) [22], nous révèlent toute la corruption qui règne au coeur de cette institution soumise, le Nobel, asservie comme toutes les autres institutions officielles aux mondialistes occidentaux, appuyés aujourd’hui sur les Etats-Unis et leurs alliés de la Coalition.

Ceux-ci nous gouvernent au moyen de leurres et instrumentalisent sans cesse notre bonne conscience, avec l’aide des médias et des institutions dans lesquelles nous avons naturellement confiance.

Sans risquer l’internement, l’incarcération ni la torture, vous pouvez toujours parler autour de vous de la « prisonnière 650 », en lui rendant son nom : Aafia Siddiqui et en rétablissant sa véritable histoire, voire signer la pétition réclamant sa libération, http://www.gopetition.com/petitions/dr-aafia-siddiqui.html, parler de Lynne Stewart, de Synnove Fjellbakk Tafto et afficher leurs photos, leurs calvaires, partout où vous pouvez.

Pascal Sacré

Sources :

[1] http://www.gopetition.com/petition/38342.html

[2] http://www.guardian.co.uk/media/pda/2010/sep/21/hossein-derakhshan-hoder-iran-blogger

[3] L’Université de Brandeis (Brandeis University) est une université privée américaine située à Waltham dans le Massachusetts, à 16 km à l’ouest de Boston. http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_Brandeis

[4] Aafia, un spectre au tribunal, http://www.legrandsoir.info/Le-versant-sombre-des-USA.html

[5] http://blog.emceebeulogue.fr/post/2010/09/26/%22Piti%C3%A9-pour-Aafia%22

[6] The Triumph of Evil, by Prof. John Kozy
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=20876

[7] Le projet diabolique et criminel appelé États-Unis d’Amérique.
Le gouvernement étasunien utilise la loi pour nuire aux gens et protéger les dirigeants, par John Kozy
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=19699

[8] Affaires Bettencourt, Karachi, Wildenstein…
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/09/22/wildenstein-l-autre-affaire-qui-embarrasse-l-ump_1413912_823448.html#xtor=AL-32280308

[9] Op.cit., The Triumph of Evil, by Prof. John Kozy

[10] Réflexion menaçante du vice président Cheney juste après l’attentat contre les Tours Jumelles : « Maintenant l’Amérique va devoir entrer dans le versant obscur de son histoire ».

[11] Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille, par Claude Herdhuin.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16254

[12] Op.cit., Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille.

[13] Ibid., Claude Herdhuin

[14] Revue Nexus, Juillet-Août 2010, n°69, p.4

[15] Les Irlandais rejettent à 53,4 % le traité de Lisbonne

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/06/13/referendum-irlandais-le-non-en-tete-dans-les-premiers-decomptes_1057657_3214.html?xtor=RSS-3208

[16] Le 25 septembre 1972, les Norvégiens sont appelés à se prononcer par référendum au sujet de l’adhésion de leur pays aux Communautés européennes. A l’issue du scrutin, le non l’emporte avec 53,5% des suffrages.
http://www.ena.lu/referendum_norvege_25_septembre_1972-012500065.html

[17 1994 la Norvège s’oppose pour la deuxième fois par référendum à l’entrée dans l’Union européenne.
http://www.strasbourg-europe.eu/norvege,17976,fr.html

[18] Qui est Liu Xiaobo ? Ce que le jury Nobel vous cache
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21455

[19] Les lauréats du Prix Nobel de la paix après le 11-Septembre http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21409

[20] http://www.voltairenet.org/article162487.html

[21] http://www.futurquantique.org/?p=12677

[22] http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=21398

COMMENTAIRES  

17/10/2010 14:21 par m-a patrizio

MERCI pour vore article que je fais suivre à D. Losurdo dont vous citez les deux textes récents sur Liu Xiaobo, publiés sur le blog de l’auteur et par Réseau Voltaire (puis par mondialisation.ca, et d’autres sites) ; textes que j’avais aussi envoyés au Grand Soir en pensant qu’il les publierait...

m-a patrizio
(traductice)

18/10/2010 22:51 par mézigues

Bravo pour cet article.
Le traitement médiatique sur la personne de Liu Xiaobo me rappelle d’ailleurs celui du dit "commandant" Massoud en Afghanistan.

Un ou deux bémols.
La revue Nexus est quand même un drôle de truc. Un journal New Age proche des thèses conspirationnistes les plus délirantes, genre "le gouvernement mondial qui traite avec les extra-terrestres".
Je suppose que l’article de Nexus qui est mentionné dans la note 14 s’intitule :"Traitement psychiatrique contre rébellion critique". D’après le titre, il ne me semble pas que ce soit un article de Synnove Fjellbakk Tafto mais sur elle. Connaissant Nexus, j’attends de lire l’article de Synnove Fjellbakk Tafto incriminé avant de me faire un avis plus tranché sur ce cas précis. A mon sens, le New Age et autres apôtres de la "conscience de l’harmonie qui doit s’étendre" sont aussi dangereux que l’oligarchie qui nous domine actuellement.
Quant au Réseau Voltaire, là encore, c’est limite comme référence. Le genre de conspirationnisme qui, si lui au moins n’est pas totalement délirant, reste quand même parfois pas très crédible.
Dommage.

18/10/2010 23:56 par Pascal Sacré

...à Mézigues.

merci.
Toutefois je ne suis pas d’accord avec vous pour Nexus mais c’est une question de point de vue. Pour le réseau Voltaire ou pour le magazine Nexus, il y a du bon, et du mauvais.
Mais finalement cela peut être le cas de tout journal, tout magazine, il y a des choses à prendre, d’autres à laisser.
En ces temps de pensée unique où "dire la vérité est révolutionnaire" pour citer Orwell, c’est dans ces endroits-là parmi d’autres qu’il est possible de trouver des infos introuvables ailleurs.
Faites-moi confiance, je recoupe et vérifie autant que je peux.
L’info sur Tafto est un entrefilet en bas de page dans la rubrique "En Bref", page 4 du Nexus. Sans cela je n’aurais peut-être jamais entendu parler d’elle...vous voyez ?
Mais la vraie source vient du site de Ron Paul le député US :
http://www.dailypaul.com/node/134824 renseignée dans le Nexus.
Vous pouvez aller vérifier par vous-même.

Merci encore. Mais ne jugez pas trop vite. Ces sites et magazines (Nexus, Voltaire...) que vous condamnez d’un trait, sans nuances, sans distinguer ce qui est instructif de ce qui l’est moins, voire pas du tout, sont parfois les seuls à attirer l’attention sur des éléments ignorés de tous.

Pascal Sacré

19/10/2010 08:42 par m-a patrizio

A propos de :
« Quant au Réseau Voltaire, là encore, c’est limite comme référence. Le genre de conspirationnisme qui, si lui au moins n’est pas totalement délirant, reste quand même parfois pas très crédible »
et de
« Pour le réseau Voltaire ou pour le magazine Nexus, il y a du bon, et du mauvais » (!!)

Sans plus d’éléments factuels pour étayer vos jugements de valeur, je suppose qu’on doit simplement s’en remettre à vous croire sur parole.. ? Et en fonction de quel principe : d’autorité, de notoriété ?!

C’est amusant comme type d’argumentation…

m-a patrizio

19/10/2010 10:15 par Pascal Sacré

Synnove Fjellbakk Tafto

http://www.grunnlovens-vektere.com/html/saga.html
"malheureusement" en norvégien, ;-))
si vous connaissez une norvégienne ;-)) pour traduire.
En google c’est pas super mais mieux que rien et suffisant pour se rendre compte de la réalité de cette histoire, n’en déplaise à Mézigues.

cette histoire est réelle, cette femme vraiment internée et pour des convictions politiques.

Que la nouvelle se répande à un plus grand nombre d’oreilles par la revue Nexus et non par Le Monde Diplomatique ne change rien à cette triste vérité : en 2010, dans un pays comme la Norvège, une ancienne membre de l’administration norvégienne, sorte de whistleblower, lanceuse d’alerte, pour des propos et des articles d’opposition, peut être internée et subir des mauvais traitements, devoir avaler des pilules et que sais-je encore.

Parlez-en autour de vous. C’est une honte pour nos soi-disant démocraties. Est-ce vraiment cela, le plus important, que cette nouvelle nous arrive aux oreilles...à cause d’un "horrible" magazine qui parle aussi des OVNI ???

Pascal Sacré

19/10/2010 13:38 par mézigues

m-a patrizio, j’ai du mal à comprendre à qui vous vous adressez. Attention de ne pas attendre de commentaires la rigueur de démonstration qu’on peut attendre d’un article. Pourquoi ne pas vérifier par vous-même au lieu d’attendre que d’autres vérifient pour vous ("je suppose qu’on doit simplement s’en remettre à vous croire sur parole") ?

Pascal Sacré, vous écrivez :"En google c’est pas super mais mieux que rien et suffisant pour se rendre compte de la réalité de cette histoire, n’en déplaise à Mézigues."
Mais pourquoi cela me déplairait-il ? Si des sources plus sérieuses que celles que vous mentionnez confirment vos dires, pourquoi cela me déplairait-il ? Attention à ne pas faire de procès d’intention qui font baisser la qualité du débat. Je ne suis pas de ceux qui se croient en démocratie et n’ai absolument aucune admiration pour ces nations du Nord qui embrigadent leurs peuples avec une efficacité sans équivalent. Je ne cherche donc surtout pas à protéger la Norvège. Je veux bien croire que cette femme est internée mais pas sur la seule parole d’une revue New Age comme Nexus... Ne vous déplaise...

19/10/2010 16:20 par Pascal Sacré

Je me suis mal exprimé.
L’écrit dans des commentaires, à chaud, ne permet pas la souplesse d’un vrai dialogue ni de développer comme dans un article...

Les mots corrects ne sont pas "bon" ou "mauvais", en parlant de Nexus ou du Réseau voltaire.Je suis abonné à Nexus (et au Monde Diplo, rien d’incompatible) et trouve sur Voltaire des informations souvent de grande qualité et peu discutées ailleurs. Mes articles se réfèrent souvent à Voltaire, Mondialisation...

Je voulais dire que parfois des erreurs peuvent s’y glisser, comme partout. Comme dans n’importe quel journal, même les mieux réputés. Voltaire rectifie et se corrige, ou donne des droits de réponse. Le niveau global y est très haut.

Par contre les sujets traités ou la façon dont ils sont traités peuvent ne pas plaire (ce qui n’est pas mon cas).
Mais condamner l’ensemble de ce réseau par ces expressions toute faites de "conspirationnisme" ou ces connotations négatives comme "délirant" n’apporte rien au débat mais ne fait qu’exprimer l’avis d’un quidam.
Le niveau du Réseau Voltaire est très élevé et ce sont les seuls à aborder de fond en comble, avec références croisées et multiples sources, retrouvées dans d’autres journaux, dans de nombreux livres de fond et sur d’autres sites, des sujets très importants. Ils n’ont rien de "conspirationniste" (mot inventé par l’infâme clique bushienne pour empêcher tout débat constructif sur le 11/09 puis repris à tort et à travers pour discréditer n’importe qui) ni de délirant ! Si c’est le cas je veux bien délirer comme cela.
Mais ils ne sont pas, comme aucun organe d’investigation sur cette planète, parfait.

Quant à Nexus, je trouve son procès également injuste.
Ce n’est PAS une revue New Age. Je hais le new age.
Vous amalgamez.
Ce qui est vrai c’est qu’ils traitent parfois de sujets en liaison avec des domaines ésotériques ou l’étrange, l’inexpliqué.
Dans le n°70, vous trouverez un article sur Clearstream, avec une interview édifiante de Denis Robert, rien de new age, c’est très concret et très intéressant.
Un article sur les exercices militaires s’étant produit le jour du 11 septembre 2001, notamment le NRO drill, d’une similitude exacte avec l’attentat sur le Pentagone. C’est très concret et intéressant, à comparer avec d’autres sources. C’est très bien fait.
Il y a une contre-enquête sur l’explosion d’AZF. Ils refont le point sur la gestion de la grippe A...
Il y aussi un article (pourtant très sérieux et pas du tout partisan) sur les chemtrails...et d’autres moins "rationnels". Chacun peut y trouver selon son intérêt, mais dire que la revue est à jeter parce que quelqu’un décide de lui accoler une étiquette, en l’occurence New Age, c’est faux. Tout simplement.

Ces mots ne veulent rien dire : conspirationnisme.
L’admistration Bush, mais aussi celle d’Obama qui a intensifié la guerre au lieu de la réduire, comme il l’avait promis, ainsi que des journaux qui ne font plus que de la propagande, et non de l’information, conspirent contre nos libertés, contre nos opinions en voulant nous imposer leur pensée unique.
Pas Nexus ni le réseau Voltaire.

Pascal Sacré

19/10/2010 23:00 par mézigues

Bon bon, vous défendez vos sources, évidemment. Inutile de continuer à discuter sur Nexus, je pense que le mieux pour ceux qui ne connaissent pas est de lire cette revue pour voir de quoi nous parlons et se faire une idée. Je viens de regarder vos sources dans d’autres de vos articles et effectivement, vous utilisez souvent celles dont nous parlons. Un coup d’oeil un peu plus rapproché me fait d’ailleurs regretter de ne pas avoir vérifié plus tôt quels étaient les parcours des auteurs que vous citez parfois. Je me demande juste si l’équipe du Grand Soir a fait ce travail de vérification des sources au moment de la validation. Je ne veux blesser personne mais c’est une question primordiale pour moi.
Un des plus grands dangers pour la pensée critique est ce mélange d’éléments de la Théorie Critique de la très sérieuse Ecole de Francfort (en particulier Adorno et Horkheimer) avec des éléments New Age qui, pour résumer, prônent une société d’harmonie entre l’humain et l’ordre universel (c’est-à -dire l’inverse de la Théorie Critique qui met en garde contre l’absorption du sujet par l’objet qu’implique une telle harmonie). Cela revient à critiquer l’aliénation au profit d’une autre aliénation. M. Sacré, j’ai bien peur que vos sources appartiennent à cette tendance. Ce qui explique pourquoi vous croyez que le mot "conspirationnisme" ne veut rien dire.

20/10/2010 00:08 par legrandsoir

Je me demande juste si l’équipe du Grand Soir a fait ce travail de vérification des sources au moment de la validation

La réponse est "non". 1) Nous faisons confiance aux auteurs et 2) Nous n’aurions pas le temps (c’est du bénévolat sur temps libre de ce côté-ci de l’écran). Sauf dans le cas où l’auteur ne nous est pas familier, là on fait quelques vérifications.

20/10/2010 02:51 par OuLaLA33

Se qui est bien c est que l auteur a donné tous les liens dont il s est inspiré pour écrire son article.Libre à chacun d aller vérifier les infos avancées par celui-ci et rien nous empêche de recouper les informations grace à internet.N oublions pas que nous devons faire confiance à Pujadas concernant France 2 et entre nous je doute plus des journalistes du paf que par certains blogueurs.

Merci le Grand Soir pour le travail de bénévole que vous faites.

Amicalement

20/10/2010 09:10 par mézigues

Un dernier mot. je veux rappeler que mes critiques ne cherchent pas à discréditer le thème même de l’article que je trouve juste. Il faut rappeler également les conditions de détention des prisonniers politiques français tels les basques, les corses ou encore d’Action Directe.
Enfin, la réponse du Grand Soir me rassure en un sens.

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