Lorsque vers la fin du XIX siècle le père du sionisme Théodor Herzl (1860-1904) lança sa croisade visant la création d’un État juif, il la justifiait essentiellement par la très longue histoire, bien réelle, de violences, d’expulsions et de pogroms que sa communauté avait connus et, en conséquence, le besoin urgent de disposer d’un foyer « refuge » où son peuple se retrouverait « en sécurité pour vivre sa foi ». C’est dans la croyance que cet objectif devenait atteignable que David Ben Gourion (1886-1973), l’architecte en chef du projet herzlien, proclama la création de l’État d’Israël le 18 mai 1948 ; désormais, pensait-il, son peuple pouvait envisager une vie en sécurité.
Le traitement de l’information de la guerre entre la Russie et l’Ukraine risque, par son immédiateté, de nous faire perdre de vue l’énormité de son importance, de sa signification politique et de ses conséquences prévisibles. A ce propos, il ne nous semble pas exagéré de dire que le moment historique que nous vivons est comparable à, par exemple, celui de la chute du mur de Berlin ou 11 septembre.