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Auteur : Luca V.B.

Qui a tué le dernier des Mohicans ? (Réflexion sur la migration et le terrorisme contemporains)

Luca V.B.
Ces dernières années, la question « terroriste » a régulièrement volé le devant de la scène à un problème beaucoup plus dérangeant et plus profond... celui de la migration de masse. Cependant, ces deux crises peuvent et – je dirais même – doivent être intrinsèquement connectées. Non pas dans le sens où le terrorisme est le résultat de la migration (ce qui est un grave amalgame), mais dans le sens où ces deux problématiques sont issues d’une logique qui les lie, les dépasse et les englobe. Il sera alors question de mettre en lumière les « dommages collatéraux » qui sont à l’origine de la fuite des « personnes en situation de migration », mais également de la haine des « personnes en situation de terrorisme ». Ces « dommages collatéraux » - sur lesquels on reviendra au fil de l’article – sont en lien avec un système qui ne cesse de creuser les inégalités et qui suscite, par simple logique, de la violence, des régimes totalitaires et des guerres. Dès lors, ce qui motive cet article c’est l’intolérance que je ressens par (...) Lire la suite »

Pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ?

Luca V.B.

L’autre soir, au journal télévisé, était évoquée la grave pollution d’un fleuve. Un grand canal tellement pollué, qu’il lui arrivait parfois de prendre feu ! Mais, habituellement, ce n’était pas le feu qui inquiétait les passants, mais l’énorme quantité de mousse qu’il produisait au bord des routes, sous les ponts, dans le vent.

À l’origine de tout ce mal, à peu de kilomètres de là : deux usines. Des lieux de travail qui employaient à elles seules plus de la moitié de la population de cette petite ville. Dès lors, on le devine bien : ils étaient peu nombreux ceux qui se plaignaient de l’irrespirabilité de l’air. C’était les retraités, les marginaux ou les gens de l’extérieur. Bref, c’était ceux qui ne travaillaient pas ou qui n’avaient pas leur propre fille ou fils, femme ou mari, qui travaillait pour les deux premiers employeurs de la ville. En outre, ce qu’il y avait d’intéressant dans ce reportage télévisé, c’était la manière dont ceux qui montraient du doigt la pollution se faisaient mal voir par les passants. Il n’était pas rare qu’ils reçoivent même des insultes pour oser critiquer ce qui faisait vivre tant de monde. Évidemment, nous, observateurs non concernés par la source d’argent que représentent ces usines et devant une telle gravité écologique, nous avions envie de crier : « Mais enfin fermez ces usines et commencez vite la (...) Lire la suite »
La grande majorité de la population ne vote pas.

Élire ou ne pas élire ? Telle est la question…

Luca V.B.

Il n’y a pas si longtemps, nous vivions les périodes électorales. Un moment particulier sur lequel il faut pouvoir revenir, car ils contiennent une grande partie de ce que signifie, aujourd’hui, « être citoyen d’un pays, d’une région ».

Au premier abord, c’est simple et même plutôt sympathique : au bord des routes et à côté des arbres se trouvent des affiches présentant des hommes et des femmes souriants. Des personnages bien habillés qui – on le sait bien – ne vendent ni des articles ménagers ni des créations vestimentaires. En fait, s’ils sont si souriants à l’égard des passants, c’est qu’ils attendent que nous votions pour eux. Or, ce qu’il y a d’étonnant ici, c’est que l’on puisse toujours croire à ces promesses enchantées et participer à ce jeu qui n’est pas le nôtre, mais le leur. Que l’on vote par convention, par rituel, par servitude volontaire (l’autre est meilleur que moi !), par devoir ou par naïveté (les élus vont travailler pour moi !), tout ramène à une sorte de mythologie politique, à une sorte de religion laïque des temps modernes où le sujet ne prie plus le ciel, mais les faces qu’on lui donne à voir. C’est pour cette raison qu’à la place du terme « démocratie », que l’on utilise aujourd’hui lorsqu’on se réfère à notre régime (...) Lire la suite »

Message à la police (Envoyé par mail au secrétariat de la police cantonale de Lausanne, le 10 octobre 2015)

Luca V.B.
Chers policiers, chères policières, L'autre jour, en marchant au bord du lac Léman, j'ai croisé un de vos stands sur lequel était écrit en gros : « partenariat et proximité ». Je dois vous dire que cela m’a fait réfléchir, mais surtout cela m’a rappelé cette phrase que j’avais lue et que je voulais, depuis longtemps, partager avec vous. En effet, vous le remarquerez, cette phrase révèle un certain décalage entre ce discours de rapprochement que vous avez via ce stand et un certain sentiment qu’éprouvent vos concitoyens à votre égard. Vous l’avez peut-être deviné, j’ai en tête cet état de méfiance et de désapprobation qui est présent dans l’opinion publique. Dès lors, le but de ce texte sera d’essayer de comprendre le pourquoi de cette désapprobation pour ensuite tenter de replacer votre fonction à l’intérieur d’un contexte, d’une logique. Bref, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, voilà la phrase en question : « Le gouvernement civil [c.-à-d. l'État] en tant qu'il a pour objet la sûreté des (...) Lire la suite »
In-justification, troisième et dernière.

Mais qu’est-ce qu’on fait bien là ?

Luca V.B.

Il est intéressant de remarquer que lorsqu’on parle avec certaines personnes à propos de ce que signifie la vie pour eux, ils répondent qu’elle représente un court moment à l’intérieur duquel, outre l’orientation biologique de la procréation, il s’agit de viser le bonheur individuel.

Dans leur esprit, la vie est le fruit d’un hasard et sa finalité naturelle est la mort. Dès lors, ils diront qu’il faut profiter du moment présent sans trop se questionner sur le sens et l’avenir, puisqu’à la fin, nous aurons tous la même destination. Il n’y a donc ni de sens ni de dieu, la vie est faite de haut et de bas et nous devons être heureux d’être en bonne santé et d’avoir un bon salaire à la fin de chaque mois. Cela dit, il n’est pas tout à fait correct de dire que leur vie n’a pas de sens, car elle en a bien un, mais celui-ci se trouve dans le quotidien de la réalité. Le fait d’avoir des enfants et donc d’avoir une famille à charge constitue un sens, par exemple. De la même manière, certaines personnes mettent toute leur force dans leur carrière ou dans la culture de leur apparence. Sans parler de ceux qui se nourrissent des vicissitudes des autres… il faut bien occuper son temps. De l’autre côté et à cette même question, un second type de personnes répondent, au contraire, que la finalité de la (...) Lire la suite »
In-justification deuxième.

Et pour l’alternative, combien ça coûte ?

Luca V.B.
À la question que l’on m’adressait et qui m’interrogeait sur mon adhésion ou non au capitalisme, je répondais par la négative. Cela dit, par « capitaliste », il fallait bien comprendre que l’auteur de la question faisait référence à une personne qui vise la réussite individuelle en terme de rang social et de richesse matérielle ; à une personne qui a compris et intégré le fait qu’elle doit viser la maximisation de sa propre rentabilité ou efficience au risque de se faire licencier, puis remplacer par une autre personne parmi toutes celles qui attendent un travail. En ce sens et sur plusieurs autres aspects, ma réponse ne pouvait qu’être paradoxale. Le capitalisme n’était certainement pas l’orientation de mon élan de vie personnel, mais je devais reconnaître qu’il était et est toujours l’environnement dans lequel je vis. Plus que cela, ce système est ce qui, aujourd’hui, me permet de vivre et d’avoir une vie sociale qui ne soit pas trop marginale. En fait, je peux même dire que le capitalisme constitue le (...) Lire la suite »
In-justification première.

Travailler plus, pour gagner plus…

Luca V.B.

L’autre jour, à un souper d’amis, on me disait qu’il était normal et juste qu’un entrepreneur gagne plus qu’un simple employé. Sur le moment, je dois l’avouer, je ne sus répondre tellement la sentence avait l’air logique et correcte. Cependant, il y a quelque chose qui sonnait faux et qui allait engager chez moi, dès mon retour, une réflexion. Une réflexion d’autant plus importante qu’elle avait trait à une des justifications centrales de la politique des inégalités.

C’est vrai, il est normal et juste qu’une personne qui travaille plus pour la collectivité perçoive une reconnaissance qui soit au niveau de l’effort qu’elle a fourni. Le fait est que les formes de reconnaissance à l’intérieur de notre environnement socioéconomique actuel sont réduites le plus souvent à l’argent. En fait, on peut dire que le monopole de l’argent et des échanges monnayés sur les autres formes de reconnaissance – comme, par exemple, le remerciement, le regard empli de gratitude ou l’échange de service – a pris une importance considérable dans les relations humaines et sociales. Or, que l’argent soit le moyen générique qui a été choisi par l’humain pour ses échanges n’est pas un problème en soi. En revanche, cela serait une erreur de ne voir en l’argent qu’un moyen ou même une finalité, car il est surtout, en dernière analyse, un pouvoir. Un pouvoir de faire travailler l’autre pour moi. Dès lors, on comprend que le « gagner plus » n’est pas neutre socialement. Il fait référence à une certaine (...) Lire la suite »

Le terrorisme : forme désespérée de la critique ?

Luca V.B.
Il y a maintenant plusieurs décennies – et plus spécifiquement à partir des années 1970, pour être précis – que nous assistons à la réinvention constante de la critique et de l'indignation contre la logique socioéconomique dominante. Que cela soit sous l'angle de la justice sociale, de la crise écologique, de la vacuité spirituelle, de la manipulation marchande, etc., la critique a tout essayé sans jamais réellement percer le modèle qu'elle critique. À l'inverse, ce que nous constatons c'est que sous toutes ses formes : du livre à l’article en passant par la conférence au documentaire vidéo, la critique a toujours été instrumentalisée pour devenir, elle-même, un bien de consommation parmi d'autres. À côté de cela, nous ne pouvons pas négliger la critique sous forme d'action ; je pense ici aux manifestations, aux grèves, et aux nombreux mouvements qui sont nés, pour ceux que j'ai à l'esprit, après la crise de 2008. Or, il est important de dire qu’actuellement, nous sommes encore en plein là-dedans ; la crise (...) Lire la suite »
Réponse ouverte à la Convocation à l’AG de la section jeune d’un parti politique

L’état de minorité des politiciens et de l’intérêt politique parmi les jeunes et les moins jeunes

Luca V.B.
Aider quelqu'un, c'est l'aider à ne pas avoir besoin de vous. Bonjour, il y a maintenant pas mal de temps que je suis dans votre parti, mais – je dois l’avouer – je ne suis encore jamais venu. Cela dit, je lis vos PV et autres documents, mais bizarrement plus je les lis moins j'ai envie de venir ; quand bien même – assurez-vous – je partage vos idéaux de base. Bref, je souhaite partager avec vous les raisons de ma désertion, car – cela ne fait aucun doute chez moi – nous sommes la nouvelle génération et c'est à nous que reviennent le pouvoir sinon le devoir d'échapper à la logique marchande qui nous menace tous. En outre, sans vouloir pour autant donner trop de valeur à mon message, je souhaite souligner que ma désertion fait écho à la désertion de milliers de jeunes et de personnes moins jeunes. Or, je ne me permettrais pas d'être leur porte-parole ; cela dit, je vous fais part d'un point de vue qui, je pense, est partagé par une grande frange de la population qui ne se retrouve plus dans la (...) Lire la suite »