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Un crabe solitaire viendra-t-il à bout de tout un peuple et d’un processus latino-américain ?

Aggravation de l’état de santé de Chavez

Le 8 décembre 2012, le président Chavez a déclaré qu’il était revenu au Venezuela il y a quelques jours, pour annoncer que, face à la récidive de son cancer (cellules malignes à l’endroit il fut opéré pour la troisième fois d’une tumeur, dans la région pelvienne, il y a quelques mois, en février), il se voyait obligé de prendre certaines dispositions, «  au cas où ».

Le mandat actuel s’achève le 10 janvier 2013. La Constitution prévoit que si le président décède dans les six premiers mois de son mandat, il faut procéder à de nouvelles élections présidentielles. Chavez propose donc, que si la maladie devait l’empêcher d’assumer ses fonctions, ce soit l’actuel Vice-Président et ancien Ministre des Affaires Etrangères, Nicolas Maduro, qui prenne le relais. Chavez le présente comme «  un des jeunes leaders les plus capables de continuer la tâche (...), un homme aux origines d’homme du peuple ».

Chavez ajoute : «  Je crois que ce qui est le plus important, ce que me dicte ma conscience, du plus profond de mon âme et de mon coeur, et c’est pour cela que je suis rentré à Caracas, malgré la fatigue du voyage et la nécessité de retourner à Cuba pour mon opération », est de garantir l’avenir, «  la marche victorieuse de la révolution bolivarienne », et de continuer à "construire la voie vénézuélienne vers le socialisme ». «  Je suis conscient de la douleur que vont éprouver des millions de Vénézuéliens, et j’en souffre (...). Mais quoi qu’il arrive, nous ne perdrons pas notre patrie ». Il a appelé tous les «  patriotes » à «  l’unité », et l’a asséné trois fois.

Chavez les met en garde contre «  ceux qui vont essayer de tirer profit de ces circonstances difficiles ». Aussi difficiles soient-elles, la réponse sera, selon le Président, «  l’unité, la lutte et la victoire ».

Jean Ortiz

Nicolás Maduro (photo) est né le 23 novembre 1962 à  Caracas. Il fut conducteur de métro et dirigeant syndical. Il est vice-président de la République depuis le 13 octobre 2012, à la suite de la réélection d’Hugo Chavez à la présidence.

COMMENTAIRES  

09/12/2012 14:06 par jar1984
09/12/2012 17:57 par Michel Rolland

« .....Mais quoi qu’il arrive, nous ne perdrons pas notre patrie ». Il a appelé tous les « patriotes » à « l’unité », et l’a asséné trois fois..... » ...et cela vaut pour tous les pays d’occident. Ce qui choque le plus la bourgeoisie capitaliste chez les pays bolivariens n’est pas la redistribution des richesses qu’ils font à leurs peuples, mais la défense de leur indépendance nationale. Le capital ne fait pas ce qu’il veut avec les richesses naturelles de ces États (pétrole…). Le capital a horreur des individus comme des peuples qui ne mangent pas dans sa main, qui sont jaloux de leur indépendance. Le un dixième de un pour cent de la population occidentale contrôle présentement tous les États.

Chavez, les bolivariens, tracent la voie à suivre à la planète entière.

Michel Rolland dit Anonyme malgré lui

09/12/2012 22:08 par Safiya

Une douleur, grave, m’étreint le coeur, l’âme et l’esprit. Puisse Dieu le garder en vie, notre époque, à la dérive, a plus que jamais besoin d’hommes tels que Hugo Chavez, de son courage, sa probité et de sa grande conscience du Peuple.

Que la mano de Dios assiste celles des médecins cubains qui, avec Son Aide, réussiront encore une fois à le tirer d’affaire, je le souhaite de toutes mes forces....

09/12/2012 23:19 par Lionel

Safiya, je comprends l’esprit dans lequel tu te places et quelque part j’ai un peu mal à l’espoir.
Mais peut-être et sans doute l’enjeu est réellement là  !
Nous avons pour beaucoup la conviction qu’il a fait un travail fantastique et c’est maintenant que nous allons pouvoir vérifier dans les faits si les personnes qu’il a su réunir et toucher seront assez nombreuses et convaincues pour passer au delà de sa disparition !
Pouvoir être certain qu’un réel processus démocratique est engagé et que la population dans son ensemble fera avancer vers du toujours mieux et ceci malgré son absence.
Soyons en nous-mêmes convaincus que ce n’est pas un homme qui est indispensable mais la pensée qu’il a su générer et les dynamiques qu’il aura permises.

10/12/2012 04:23 par T 34

Ca tombe bien mal, je pensais qu’il quitterait le pouvoir dans six ans mais cela va peut-être devoir être plus rapide. Il y a beaucoup de raisons d’éspérer, il ne semble pas en trop trop mauvaise santé et si l’octogénaire Fidel s’en est sorti en passant à deux doigts de la mort et a ensuite pu continuer sa vie politique avec ses réflexions, le quinquagénaire Chávez a plus de chances de se remettre. S’il doit quitter la présidence cela ne signifie pas qu’il quittera la vie politique (cela arrivera uniquement à sa mort comme tous les autres grands révolutionnaires).

¡ Pa’lante Comandante !

Laissons lui la parole : http://www.youtube.com/watch?v=Lza6Po_biJw

10/12/2012 06:54 par Kristoff

Je serais sincèrement triste qu’il arrête la politique, que ce soit par sa propre décision ou à cause de cette fichue maladie. Il ne sont pas nombreux dans le monde à porter encore haut le flambeau de la révolution et de l’anti-impérialisme. Un chef de l’Etat qui peut interdire les média-menteurs capitalistes, prendre facilement la parole à la télé pour contrer la propagande venue directement des Etats-Unis et disposer de militants assez résolus pour affronter les candidats et élus de la réaction fusil au poing s’il le faut, parvenant durant la campagne à faire payer à certains le prix du sang, c’est sûr ça choque les bonnes âmes des "journalistes" du Monde ou de Libé (ne parlons pas du Figaro). Pour eux, qui ont toujours été bien nourris et qui acceptent tous les crimes du système, cette prétendue "dictature du prolétariat", qui est en fait la seule démocratie véritable dans le monde actuel, est totalement injustifiée. Mais pour nous, héritiers du mouvement ouvrier et des socialismes révolutionnaires, qui connaissons le goût amer de la pauvreté et de l’humiliation, nous savons qu’une bonne gifle à la bourgeoisie ne fait pas de mal au peuple.
Malgré mon inquiétude sur l’état de santé d’Hugo Chavez, je reste confiant pour le Venezuela et le fait que son modèle rayonnera plus que jamais à l’avenir. Ce que je lis ici me conforte dans l’idée qu’en épurant l’administration, le système éducatif et les médias, Hugo Chavez a réussi à former une nouvelle génération de Vénézuéliens, et que d’autres seront prêts, après lui, à reprendre et prolonger la lutte. Leur ayant laissé un Venezuela égalitaire, sans violence ni pauvreté, il pourra paisiblement reposer auprès de Simon Bolivar, et demeurer dans nos coeurs aux côtés de Lénine et de Mao.

10/12/2012 11:33 par Michel

Faut-il en conclure que les Cubains ont, eux aussi, abjuré les découvertes de Wilhelm Reich ?
( Biopathie du Cancer ) .
On peut supposer que oui...
Mais il s’agit d’un des nombreux tabous non-dits de la Gauche actuelle. Ne vous informez donc surtout pas sur la question.

10/12/2012 12:40 par legrandsoir

Je ne sais pas ce que les Cubains ont "abjuré" ou non, mais depuis le début des années 90 (crise économique oblige), la médecine cubaine a "testé" - à l’échelle du pays - toutes les médecines possibles et imaginables, avec l’esprit ouvert et pragmatique, en retenant tout ce qui "marchait" (même lorsqu’ils ne savaient pas exactement pourquoi), et en les mettant en pratique au quotidien. La formation elle-même inclut les médecines dites douces, etc. L’homéopathie (dans certains cas), l’acupuncture, etc... Tout y est passé et rien n’a été rejeté a priori.

10/12/2012 11:59 par babelouest

Lénine et Mao ? Kristoff ? Celui qui a étouffé les Soviets et celui qui a mis son pays sur la voie d’un capitalisme dictatorial ? Sans les rejeter, ce ne sont pas eux que je prendrai pour modèles.

Des exercices religieux obligatoires autrefois dans un lycée "libre" (sic), je ramènerai une phrase d’un certain Saül, de Tarse, qui bizarrement pourrait malheureusement convenir dans la circonstance, "J’ai combattu le beau combat, achevé la course, gardé la foi". (2 Timothée 4 :7) (La Pléiade p.732)

10/12/2012 15:46 par Lionel

Mwèèè, la remarque de Babelouest vaut pour moi et j’ajoute que je ne goûte pas non plus le surnom choisi de T34 !
S’il avait tenté Kalachnikov il aurait été censuré je pense...
Ces références guerrières me dérangent énormément.

10/12/2012 15:52 par Michel

@legrandsoir
Merci pour la réponse.
Où peut-on se renseigner pour en savoir plus ?
(Types de médecines utilisées, resultats, etc... ? )

10/12/2012 16:50 par legrandsoir

Je ne connais pas de source qui résumerait le phénomène. Pour avoir interviewé des médecins, psychiatres, etc, ce que j’en ai retiré est le suivant : la médecine cubaine est devenue "pluri-disciplinaire" où ils retiennent "le meilleur" de chaque discipline après avoir observé les résultats (parfois de façon empirique) à l’échelle du pays et ce depuis des années. On voit par exemple, des schizophrènes (trouble psychiatrique apparemment le plus difficile à soigner) se faire traiter par 3 ou 4 disciplines différentes, dont l’acupuncture et l’homéopathie (dans ce cas, il s’agit d’améliorer le bien-être général du malade et par conséquent améliorer le traitement psychiatrique - si j’ai bien compris). L’enseignement de la médecine inclut la formation aux médecines "douces" et "traditionnelles" qui sont appliquées prioritairement dans les cas où leur efficacité s’est avérée.

Ce qui est certain ce que le phénomène mériterait largement une étude par des spécialistes car, comme pour l’écologie à Cuba, il s’y passe des choses très intéressantes.

10/12/2012 16:21 par Anonyme

Nicolas Maduro, comme Elias Jaua, comme Tareck el Aissami, comme une foule d’autres au Vénézuéla, et comme les présidents d’autres pays d’Amérique Latine qui ont échappé aux tentatives de meurtre émanant des USA et de leurs alliés (dont la France, ne l’oublions pas), malgré leur tristesse personnelle et le manque durement ressenti au niveau politique d’un orateur comme Hugo Chavez, ne laisseront pas l’Amérique Latine se faire à nouveau broyer par les serres des prédateurs fous.

Rafael Correa, Raul Castro, Evo Morales, Daniel Ortega, eux aussi, ont fait la preuve de leur courage, de leur force, et de leur détermination et, eux aussi, paient quotidiennement le prix de leur dévouement à la population de leur pays. Oui, Messieurs les banquiers, ils paient et ne s’enrichissent pas matériellement ! Vous ne pouvez peut-être pas comprendre...

Pour rire (jaune) : en Février dernier, il émanait des USA, par la bouche de Wendy Sherman, des "voeux de prompt rétablissement" de crocodile à Hugo Chavez "Attendons de voir ce qui se passe. Tous espèrent qu’il se rétablira et que la vie continuera (...) C’est un sujet d’ordre privé et je n’en sais pas plus que vous (...) Cependant, nous avons des points de vue différents sur ce que devrait être le futur du Vénézuéla."

"Différents" dit-elle... Certainement ! Fort différents de l’esclavage généralisé, comme autrefois, mais avec les techniques d’aujourd’hui ! Il y avait déjà l’hypocrisie et le mensonge, la torture et l’intimidation, mais aujourd’hui, il y a aussi la géolocalisation à quelques mètres près, les puces RFID, les drogues psychotropes, et un développement bien plus perfectionné de l’armement de l’esclavagiste, médias compris. En fait, ce n’est pas une "différence", c’est un combat contre !

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