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Amérique Latine : La stratégie des Etats-Unis contre les gouvernements anti-impérialistes (Resumen latinoamericano)

La politique du Gouvernement états-unien et de ses alliés pour notre région a un but bien défini : détruire à la racine ce qui a été fait par les Gouvernements souverains pendant ces 10 dernières années, en particulier ce qui concerne les avancées dans l’intégration indépendante de toute tutelle étrangère.

S’il y a quelque chose qui a irrité le Pentagone de façon importante, c’est que les présidents patriotes aient repris les drapeaux bolivariens, la renaissance de l’idée d’unité et d’indépendance dans une région que les yankees considèrent comme exclusivement à eux. Dans toute notre histoire, après la première offensive d’union et d’indépendance, les différentes puissances impérialistes ont privé de souveraineté nos pays divisés. Pendant plus d’un siècle et demi, l’Angleterre et ensuite les Etats-Unis ont contrôlé selon leur bon plaisir la politique latino-américaine et caribéenne. Mais pendant ces presque deux siècles, ces Gouvernements patriotiques et révolutionnaires sont nés qui ont su affronter – isolément mais pas avec moins de conviction pour cela - le pouvoir impérialiste : Sandino au Nicaragua, Lázaro Cárdenas au Mexique, Perón en Argentine, Arbenz au Guatemala, Fidel Castro à Cuba, Juan Bosch en République Dominicaine, Velasco Alvarado au Pérou, Juan José Torres en Bolivie, Allende au Chili… entre autres.

Mais aucun affrontement avec l’impérialisme n’a atteint le niveau de celui auquel a dû faire face le Commandant Chávez qui a déployé dans a région les drapeaux de l’unité et de l’indépendance de Bolívar. C’est lui qui a mis sur la table de discussions de la stratégie de libération de nos peuples, l’unité dans une Nation des Républiques.

Pour le malheur de l’impérialisme, Chávez non seulement a formulé cette thèse mais a travaillé jusqu’à ses derniers jours dans ce but. De là l’ALBA, l’UNASUR, Petrocaribe, la CELAC et l’idée de restructurer le MERCOSUR. Avec d’autres présidents - Kirchner, Lula, Evo, Daniel, Fidel et Raúl, Correa, Cristina, Lugo, Zelaya et certains présidents des Antilles – le Commandant a commencé a donné forme à ce qui aurait dû être une nouvelle politique pour les Latino-américains et les Caribéens en se passant de l’influence yankee et en construisant l’unité pour l’indépendance à partir de nos besoins. Même l’OEA a été remise en question et sur le point de périr !

C’est ce que l’impérialisme ne lui pardonne pas et ne lui pardonnera jamais. Et que ceux qui gouvernement les Etats-Unis ou leurs pays alliés soient meilleurs ou pires n’a rien à y voir. Et ils ne lui pardonnent pas pour la simple raison que cela affecte leurs intérêts politiques et économiques. Le décret d’Obama qui qualifie le Venezuela de menace extraordinaire et inhabituelle pour les Etats-Unis – pour l’impérialisme états-unien – n’exagère pas le moins du monde parce que la Révolution Bolivarienne a ouvert la voie à une révolution du continent qui affecte extrêmement les intérêts yankees.

Le seul fait d’avoir envisagé de façon éclatante – à partir de l’autorité morale du véritable dirigeant en osmose avec le peuple - la nécessité de suivre son propre chemin en dépassant le capitalisme et la dépendance a déclenché les sirènes d’alarme de tous les gouvernements impérialistes, évidemment, celui des Etats-Unis en tête.

C’est pourquoi l’impérialisme a orchestré tout un plan pour ramener la région à la situation antérieure à l’irruption du bolivarisme du XXI° siècle. En quoi consiste ce plan ?

Il consiste à « démontrer » à l’opinion publique mondiale que les dirigeants de cette seconde offensive d’union et d’indépendance n’ont rien été d’autre que les membres d’une association de malfaiteurs, essentiellement dirigée contre les Gouvernements du Venezuela, d’Argentine, de Bolivie et du Brésil.

Ils veulent provoquer dans l’imaginaire collectif l’idée que cette association illicite est responsable directement des hauts degrés de corruption et d’insécurité dans les différents pays de la région en la liant au trafic de drogues et à ses dérivés : le trafic d’armes, le blanchiment d’argent, le crime organisé, négociés avec des fonds publics, etc...

Pour cela, les services de renseignement états-unien, qu’ils s’appellent CIA, DEA, FBI et d’autres alliés, par exemple le Mossad israélien et le MI6 anglais ont infiltré – depuis déjà plusieurs décennies – les services de sécurité et les pouvoirs judiciaires des pays latino-américains. A ces services de renseignement on a ajouté avec un rôle actif, ces dernières années, le Réseau de Contrôle des Crimes Financier (FinCEN) du Département du Trésor des Etats-Unis.

Des décennies plus tard, les impérialistes font porter leur principal effort sur la cooptation de militaires pour faire des coups d’Etat. Après la chute des dictatures sanglantes du Cône Sud, si discréditées face à l’opinion publique mondiale, la stratégie a varié. Les think tanks états-uniens ont compris que leur domaine d’influence principal devait changer et se focaliser sur les ministères de l’intérieur et de la justice plus que sur les ministères de la défense mais sans cesser d’influer sur ceux-ci.

La coopération dans la lutte contre le trafic de drogues est devenue la principale excuse pour placer ses pions dans chaque pays et coopter ainsi des juges, des procureurs, des commissaires aux comptes, des agents, des policiers et évidemment, des journalistes et des politiciens vénaux.

L’opération contre le président du Paraguay Fernando Lugo est un exemple de cette variante du coup d’Etat confirmée aussi avec le coup d’Etat institutionnel contre la présidente Dilma Rousseff au Brésil. Le rôle joué par la Police de la Métropole dans le coup d’Etat contre le Commandant Chávez ainsi que les soulèvements de policiers contre les présidents Correa en Equateur et Morales en Bolivie ont les mêmes caractéristiques.

Quelle est la tactique déployée contre les dirigeant progressistes de la région ? Salir leur image, les relier à des actes illicites qui amènent à les lier au blanchiment d’argent et à la corruption. De là, pour les lier au trafic de drogues et au terrorisme international, il n’y a qu’un pas. Le Réseau de Contrôle des Crimes Financier (FinCEN) du Département du Trésor des Etats-Unis joue là un rôle essentiel. Le cas du Vice-président du Venezuela fait partie de cette opération en prétendant accuser Tarek el Aissami de corruption, le lier au trafic de drogues et au blanchiment d’argent en profitant de son nom arabe pour le relier au passage à divers groupes terroristes.

On agit dans cette direction depuis le Pentagone : des centaines de spécialistes tissent jour après jour un échafaudage de nouvelles forgées pour présenter l’association illicite de la façon la plus convaincante possible devant l’opinion publique tandis qu’un nombre inhabituel de journalistes et de communicants au service des intérêts impérialistes propagent par haut-parleurs les avancées des « investigations. »

En Argentine,l’attaque est dirigée directement contre l’ex présidente Cristina Fernández de Kirchner en essayant de l’impliquer dans des actes de corruption Julio De Vido, ex ministre de la Planification Fédérale, de l’Investissement Public et des Services. Au Brésil, à travers ce qu’on appelle l’opération Lava Jato et l’entreprise Odebrecht, on essaie de rendre Ignacio Lula da Silva inéligible pour qu’il ne puisse pas se représenter aux élections. Au Venezuela, on accuse divers fonctionnaires du Gouvernement bolivarien de délits qui vont de la simple corruption au blanchiment d’argent et au trafic de drogues (Cartel de los Soles). En Bolivie, on « enquête » sur des irrégularités administratives dans les contrats de fourniture de gaz à l’Argentine.

Ce qui intéresse les impérialistes, c’est de présenter « des liens délictueux » entre les présidents progressistes latino-américains, pas seulement leur condamnation au niveau local mais le lien entre eux. Ils veulent stigmatiser les sujets qui font l’intégration, la souveraineté, la bolivarisme et la lutte pour un monde multipolaire en les faisant apparaître comme des excuses pour mettre en place un réseau de corruption lié aux grands cartels de la drogue et aux groupes terroristes appartenant à « l’axe du mal. »

Les actes répréhensibles de corruption n’intéressent pas les impérialistes, que ce soit à Petrobras, Odebrecht ou dans d’autres entreprises. Ce qu’ils cherchent, c’est à discréditer les dirigeants anti-impérialistes. Dans cette direction, on a monté – avec la complicité d’avocats, de journalistes et de policiers vénaux – le « roman photo » du soi-disant fils d’ Evo Morales et le soi-disant trafic d’influence entre les fonctionnaires du Gouvernement et l’ex maîtresse du président bolivien.

Pour éjecter les présidents progressistes aujourd’hui, on ne recourt pas seulement aux médias et à la guerre économique. Le modus operandi se met essentiellement en place grâce aux organes de sécurité et de justice qui fournissent l’information « élaborée » « traitée » et déformée pour discréditer ces présidents, si possible pour les emprisonner et s’ils n’arrivent pas à cet extrême, au moins essayer de leur retirer le soutien du peuple en les enveloppant dans un manteau de doutes concernant leur moralité.

La manœuvre est d’une envergure singulière et nous pourrions affirmer qu’elle a commencé récemment. Pour le moment, on attaque endroit par endroit, dirigeant par dirigeant mais ce qui est prévu ou l’estocade finale est d’arriver à démontrer la soi-disant association illicite latino-américaine composée par Lula, les Kirchner, Evo et Chávez-Maduro.

Les nouveaux « scandales », les dénonciations de « repentis », les liens des dirigeants populaires avec la drogue et le blanchiment d’argent, les propriétés et les fonds à l’étranger de fonctionnaires de Gouvernements progressistes, etc... ne manqueront dans les mois prochains. Face à tout cela, il faut avoir une bonne lecture des faits, savoir séparer « le bon grain de l’ivraie », comprendre que cela, dans une large mesure, répond à une opération bien planifiée par le capitalisme et ne tomber à aucun moment dans le jeu qu’ils veulent nous faire jouer : salir les dirigeants populaires de al région pour enterrer les idées d’union et d’indépendance.

Si en réalité, nous cherchons à dévoiler les associations illicites de notre région, nous devons fouiller parmi les juges, les forces de sécurité et les journalistes transformés aujourd’hui en détectives et les millions de dollars que distribuent sans se cacher le couple CIA-DEA et même les ambassades des Etats-Unis.

Fernando Bossi

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol : http://www.resumenlatinoamericano.org/2017/03/08/la-estrategia-estadou...

»» http://bolivarinfos.over-blog.com/2017/03/amerique-latine-la-strategie...
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