Casse régimes spéciaux de retraite SNCF, RATP, EDF = début de l’offensive de Sarkozy contre l’ensemble du salariat.



Dessin : http://sarkozynews.canalblog.com















Dessin : Alex Falco Chang


















Sarkozy-Parisot






Mardi 13 novembre 2007.


Il ne faut pas s’y tromper : c’est une véritable guerre contre le salariat que Sarkozy vient d’enclencher en s’attaquant aux régimes spéciaux de retraites. Une guerre car la bataille des régimes spéciaux ne s’arrêtera pas là . S’il gagne Sarkozy s’attaquera non seulement, dés 2008, aux retraites de tous les salariés mais à tous les acquis sociaux.



Une stratégie guerrière

Sarkozy lui-même le reconnaît : il fera d’abord donner « l’aviation », les médias, et ensuite seulement « l’infanterie », le vote de la loi. Avec son chef d’Etat-major, Fillon, c’est une véritable stratégie guerrière qu’ils développent contre les syndicats et le mouvement social. Rien n’y manque.

La tentative d’isoler l’adversaire en brouillant le clivage Droite/Gauche : ce n’est pas la Droite qui s’attaque aux acquis sociaux, mais un gouvernement qu’elle voudrait bien faire passer pour un gouvernement « d’union nationale ». C’est ce qui explique le débauchage de Kouchner, Besson et de leurs comparses.

Le choix du terrain : les régimes spéciaux que l’ « aviation » des grands médias a pris soin de pilonner quotidiennement au nom de l’ « équité ».

Déminer le chemin de l’offensive en « cédant » aux revendications de tous ceux qui ne sont pas étudiants ou salariés. Il est vrai que leurs revendications ne devaient pas trop déplaire à Sarkozy : aucune entrave à l’installation des médecins libéraux, exonération totale (pendant six mois renouvelables) des cotisations sociales et patronales pour les marins-pêcheurs...

La division de l’adversaire : refuser une négociation globale de l’ensemble des retraites pour essayer de battre d’abord les salariés des régimes spéciaux et ensuite, seulement, affronter l’ensemble des autres salariés, du public comme du privé.

La provocation : multiplier le salaire de Sarkozy par 2,72 au moment d’imposer la baisse brutale des retraites des régimes spéciaux.

La duplicité : attendre que les syndicat aient lancé leur mot d’ordre de grève reconductible pour faire des propositions de dernière minute et prendre l’opinion à témoin...

Les attaques latérales : l’UMP, l’UNI préparent des manifestations d’ « usagers » contre les grévistes des services publics et contre les étudiants qui se battent contre la loi Pécresse d’ « autonomie » des universités...



Le pilonnage médiatique

Ils attaquent chaque jour les régimes spéciaux de retraite au nom de l’ « équité » mais font silence sur l’essentiel.

Les retraites des régimes spéciaux ne représenteront que 1,62 % du montant global des retraites dans 20 ans. Une goutte d’eau dans l’océan. Affirmer que leur réforme permettrait de financer l’ensemble des retraites est une supercherie. Pourquoi n’en parlent-ils jamais ?

Pourquoi les grands médias ne parlent-ils jamais non plus des « retraites chapeaux » des dirigeants d’entreprise, des fonds de pension des cadres supérieurs, des milliards de compensation versée chaque année par le régime général des salariés aux régimes des agriculteurs, des professions indépendantes, des curés ? Pourquoi ne parlent-ils jamais de l’âge de départ à la retraite des militaires ? Pourquoi cachent-ils que le taux moyen de liquidation des pensions des régimes spéciaux n’est pas le taux théorique de 75 % mais le taux réel de 62 % ? Pourquoi ne peut-on jamais lire dans leurs colonnes que les cotisations retraite d’un cheminot s’élèvent à 36 % contre 26 % pour un salarié du privé et que cela peut parfaitement expliquer qu’il puisse partir à 55 ans ?



La 3ème réforme des retraites

Sarkozy veut enfoncer l’idée que les régimes de retraites sont des vases communicants et que ce qui est pris à un régime est donné à l’autre.
L’expérience montre que c’est totalement faux : ce sont les profits qui raflent la mise.

En 1995, les fonctionnaires et les salariés dont la retraite relève d’un régime spécial (cheminots, gaziers, électriciens...) ont fait plier Juppé, aussi droit dans ses bottes que prétend l’être aujourd’hui Fillon. Le résultat a été bénéfique pour l’ensemble du salariat. Les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques ont conservé les 37,5 annuités de cotisation et pendant les huit années qui ont suivi, aucun gouvernement n’a osé s’attaquer aux retraites des salariés du privé.

En 2003, les salariés de la fonction publique ont perdu la bataille. Non seulement les salariés du privé n’en ont pas profité mais ils ont, eux aussi, été victimes de la contre-réforme Fillon et du passage à 41 années de cotisations en 2009.

S’il gagne contre les salariés des entreprises publiques, c’est une 3ème réforme des retraites (après celle de 1993 et de 2003) que Sarkozy imposera à l’ensemble du salariat.

Il a déjà annoncé la fin des mesures qui avaient permis aux salariés ayant commencé à travailler à 15, 16 ou 17 ans de prendre leur retraite avant 60 ans.

Le Conseil d’Orientation des Retraites lui a donné le feu vert pour augmenter la durée de cotisation. Il fera donc passer le nombre d’annuités à 41 ou 42 pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Alors que la durée moyenne d’une carrière est inférieure à 37 ans dans le secteur privé, l’augmentation de la durée de cotisation ne peut signifier qu’une chose : la chute dramatique du montant des retraites.

Le Medef veut en finir avec la réforme à 60 ans et veut faire passer l’âge de la retraite à 61 ou 62 ans. Ce qui signifie que même avec 42 années de cotisation, vous n’aurez pas droit à la retraite lorsque vous atteindrez 60 ans. Et, pendant ce temps là , les profits des grandes sociétés augmentent de 15 % tous les ans, les investissements productifs stagnent au bénéfice des investissements spéculatifs.

Tous les salariés, tous les salariés en formations, tous les salariés à la retraite sont concernés. Beaucoup de salariés à la retraite ou proche de cette dernière estiment qu’ils n’ont rien à perdre en cas de nouvelle réforme. Ils ont, malheureusement, tort. Si dans cinq ou six ans, les jeunes salariés s’aperçoivent que la retraite qu’on leur prépare est une misère, ils n’accepteront plus de payer des cotisations peur ceux qui seront alors à la retraite. La Droite s’appuiera sur cette aspiration pour diminuer, brutalement, le montant des retraites de ceux qui sont déjà à la retraite.



Tous les acquis salariaux menacés

Denis Kessler, l’idéologue libéral, ancien vice-président du Medef vend la mèche dans « Challenge ». Après avoir assuré que les réformes prévues par le gouvernement pouvait donner une impression de « patchwork », il fait remarquait la profonde unité du programme de Sarkozy : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance »

C’est à ce programme (et aux mobilisations du salariat à la Libération) que nous devons la Sécurité sociale, les retraites par répartition, le statut de la fonction publique, les entreprises publiques, l’encadrement par la loi et les conventions collectives du marché du travail, les comités d’entreprise, la représentativité syndicale...

C’est tout cela que Sarkozy veut supprimer. C’est au programme du CNR qu’il s’attaque au moment même où il demande que la lettre d’un résistant communiste, Guy Môquet, soit lue dans les établissements scolaires.

Il a déjà largement commencé en s’attaquant à la Sécurité sociale et au droit de grève dans les transports : il est évident qu’il ira beaucoup plus loin s’il gagne le bras de fer qui s’engage. Son objectif est de faire au moins aussi bien que Margaret Thatcher qui avait vidé le droit de grève de son contenu (dans le public comme dans le privé) après sa victoire sur les mineurs au milieu des années 1980.



Construire une riposte de l’ensemble du salariat

Sarkozy s’attaque à tout le salariat, c’est donc une riposte d’ensemble de tout le salariat qui doit s’organiser. L’unité syndicale réalisée (CGT, SUD- Rail, UNSA, FO, CFTC, CGC, CFDT à la SNCF) et la liste des grèves et des manifestations prévues indiquent que cette riposte est en train de se construire.

Grève reconductible à la SNCF, à la RATP, EDF-GDF, à l’Opéra de Paris, à la Comédie française pour défendre les régimes spéciaux de retraite.

Grèves à l’appel de l’UNEF et d’Assemblées générales étudiantes contre la loi Pécresse sur l’autonomie des universités.

Le 20 novembre, tous ces secteurs seront mobilisés et recevront le renfort des fonctionnaires (les huit syndicats de fonctionnaires appellent à la grève contre les réductions d’effectifs et pour les salaires). Les cinq fédérations de l’Education nationale (FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, CGT, SUD) dénonceront, également, les 11 200 suppressions de postes prévues en 2008. L’UNL et de la FIDL appellent les lycéens à participer à cette mobilisation. Les cinq fédérations (CGT, CFDT, SUD, FO et CFTC) appellent les salariés de La Poste et de France Télécom à la grève du 20 novembre, « pour l’emploi, le pouvoir d’achat, le service public, les conditions de travail et contre les restructurations ».

Le Syndicat de la Magistrature et trois syndicats de fonctionnaires de justice (USAJ, CGT, CFDT) appellent à une grève le 29 novembre, avec manifestation à Paris, contre la réforme de la carte judiciaire. L’Union syndicale des Magistrats appelle, de son côté, à une « mobilisation nationale ».

Le secteur privé commence lui-aussi à se mobiliser : les syndicats FO, CGT et CFTC du « Le Crédit Lyonnais » appellent les salariés à la grève le 22 novembre pour « une amélioration des conditions de travail et une augmentation de salaires ».

Le bras de fer a commencé : il faut tous y aller, l’enjeu n’a jamais été aussi déterminant depuis 1945.

Jean-Jacques Chavigné, pour Démocratie & Socialisme. www.democratie-socialisme.org






Régimes spéciaux : une bataille décisive /«  c’est la plus difficile des réformes, puisqu’elle concerne ceux qui ont le pouvoir de blocage le plus fort. Si elle réussit, le reste suivra. », La Riposte.



Grève SNCF - "Haro sur les médias !" : pour Le Monde, les cheminots menacent la liberté de la presse ... par Vincent Présumey.




Après le droit de grève, Fillon s’attaque maintenant aux régimes spéciaux de retraite, par Jean-Jacques Chavigné.

Vérités et mensonges sur les régimes spéciaux, par Yves Housson.



Fonctionnaires, régimes spéciaux : des économies ou des cacahuètes ? par Michel Husson.

SNCF, RATP, EDF, GDF : une « réforme » peut en cacher une autre, par Michel Husson et Pierre Concialdi.

Régimes spéciaux de retraites : changez de poste, écoutez Gérard Filoche.


Le gavage éhonté des riches se poursuit en douce, par SuperNo.


Denis Gautier-Sauvagnac, Medef : Le plus grand scandale de ce début de siècle éclate, par Gérard Filoche.











COMMENTAIRES  

14/11/2007 18:14 par sergueï

Cher M ; Chavigné,

Bien d’accord sur l’analyse, mais vous prenez vos désirs pour la réalité en disant que la riposte est en train de se construire : Thibault donne un coup de poignard dans le dos du mouvement en acceptant (en proposant même) de négocier entreprise par entreprise, il fait tout pour que le mouvement ne tienne pas jusqu’au 20 novembre afin d’éviter la jonction avec l’ensemble de la fonction publique. Quant à l’unef ils ont accepté cet été les amendements bidon à la loi pécresse et retourent négocier dès demain : vous n’êtes pas sans ignorer que ce syndicat est l’antichambre du PS : regardez Dray : il a tt fait pour que le conflit n’éclate pas soutenant ainsi ouvertement la réforme sarko. Les appareils syndicaux traditionnels sont les plus sûrs moyens de contrôle des mouvements de contestation : on l’a bien vu en 2003 avec le jeu de la cgt et de la fsu. Je crains que de risposte il ne soit plus possible d’en organiser quyi mette sérieusement en question ce pouvoir ou celui du ps !

16/11/2007 21:28 par JJC

Bonjour Sergueï,

Aujourd’hui, à mon avis, deux conceptions s’opposent,

Celle de ceux qui veulent que la grève continue et que la négociation ait lieu sous la pression de la grève. Cette position est celle de tous tous ceux qui appellent à la reconduction de la grève. Il me semble que c’est une opinion tout à fait partagée par la CGT. Pourquoi ne pas considérer que la discussion par entreprise mais avec la présence de l’Etat est un moyen pour obliger Sarkozy à négocie, en prenant l’opinion publique (dont il ne faut absolument pas se couper) à témoin que la volonté des syndicats est bien de négocier ?

L’autre position est celle du gouvernement et de Xavier Bertrand qui déclarent ne vouloir négocier qu’une fois la grève arrêtée. Xavier Bertrand, en particulier, a pris là un risque important. J’ai le souvenir que dans des grèves que j’ai contribuer à animer (dans le secteur privé) que de telles déclarations de la Direction avaient mis les grévistes dans une colère noire et renforcé leur détermination. Il me semble que la déclaration de Bertrand a le même effet.

Ce qu’il faut maintenant (je sais, c’est facile à dire quand on n’est pas dans le bain...) c’est de tenir jusqu’au 20 novembre pour que la grève de la fonction publique donne un 2ème souffle à la grève des salariés des entreprises publiques, aussi bien d’ailleurs qu’à la grève des étudiants. Car ce que craint avant tout le gouvernement, c’est l’extension du mouvement. C’est pour cela que Juppé avait été obligé de céder en 1995 et que de Villepin avait fait de même en 2006.

La vigilance des AG, la pression pour maintenir l’unité syndicale, l’extension de la grève, le gain de l’opinion publique sont les quatre éléments qui permettront de gagner.

Votre lutte est déterminante pour l’ensemble du salariat. Bravo !

JJC

14/11/2007 19:27 par Sudiste

Bonsoir à tous,

Je souhaite simplement ajouter que le véritable problème n’est pas le vieillissement de la population, mais la répartition des richesses, comme l’explique à juste titre le document publié : ICI.

Bonne lutte aux cheminots !

14/11/2007 19:30 par Sudiste

Bonsoir à tous,

Je souhaite simplement ajouter que le véritable problème n’est pas le vieillissement de la population, mais la répartition des richesses, comme l’explique à juste titre le document publié : ICI.

Bonne lutte aux cheminots !

14/11/2007 22:38 par vladimir

Casse régimes spéciaux de retraite SNCF, RATP, EDF = début de l’offensive de Sarkozy contre l’ensemble du salariat, par Jean-Jacques Chavigné.

Construire une riposte de l’ensemble du salariat certes,mais avec de l’imagination !

Piquets volants ! !

Chomeurs et etudiants inclus,etudes et chomage pris en compte dans les 37,5 annuités pour la retraite ! !

et avec toute la population ! ! :

Appel à la grève de la consommation écrit le 14/11/07 à 10:47:34 par rev

Aujourd’hui commence la grève de Noël.

La grève de Noël, c’est celle de la consommation.

Nous pesons beaucoup plus lourd dans l’économie en tant que CONSOMMATEURS qu’en tant que TRAVAILLEURS.

Le pouvoir piétine nos droits de travailleurs, mais la seule grève du travail ne sera pas assez efficace pour le faire céder.

Nous allons donc renforcer les grèves des travailleurs en commençant une grève générale de la consommation, qui fera d’autant plus mal au pouvoir qu’elle aura lieu un mois avant Noël, et qu’elle ne cessera que quand nous aurons obtenu ce que nous voulons.

Nous allons mettre en grève les consommateurs que nous sommes tous, en achetant le moins possible de choses et surtout aucune chose inutile, dans cette période de l’année où tout nous pousse, pour le plus grand bien de la consommation, à faire le contraire...

Cette grève des achats s’appuiera sur l’autre grève, et les deux se conforteront dans un même mouvement inextinguible : en effet, pour que la grève (du travail) puisse durer, il faut des économies.

Ces économies seront réalisées grâce à la grève de la consommation, la "grève de Noël".

Faites tourner le mot d’ordre...

http://grenoble.indymedia.org

16/11/2007 15:41 par Croa

Bonjour,

J’ai pour ma part une autre vue sur le sujet.

Mais cela n’enlère rien à la pertinence de cet excellent article.

Voir aussi :

19/11/2007 15:42 par patdinina

il faut être vigilent, car ces offensives ont un but. Permettre de réformer à la guise du gouvernement tous les secteurs et diminuer les acquis sociaux.
C’est également permettre au medef d’assoir sa domination et sa vision des choses.
Je le répète, soyons vigilents

09/05/2008 01:47 par jose louis

je crois que le president est un employer de l etat ne serais t il pas normal que le jour ou il quitte ses fonctions il ne touche sa retraite comme tout citoyen a l age de 65 ans et au bareme ss pour qu il comprene la dificulter des gents qui vive avec 650 euros par mois, mais comme il ny a aucune personne qui noseras lui poser la question je naurais aucune reponse merci d avance

(Commentaires désactivés)