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De la contestation mondiale bobo-docile et du souverainisme de libération

photo : bikini "Che Guevara"...
Paul-Eric BLANRUE

"Si le mouvement national contemporain ne veut pas se contenter de rééditer les anciennes tragédies amères de notre histoire passée, il doit se montrer capable de s’élever au niveau des exigences de l’heure présente".
James Connolly (1868-1916), fondateur de l’Irish Republican Socialist Party

"Donnez-moi un point d’appui et un levier et je soulèverai la Terre."
Archimède

"Pensez-vous tous ce que vous êtes supposés penser ?"
Tyler Durden

"Ce que nous devons conquérir, la souveraineté du pays, nous devons l’enlever à quelqu’un qui s’appelle le monopole. Le pouvoir révolutionnaire, ou la souveraineté politique, est l’instrument de la conquête économique pour que la souveraineté nationale soit pleinement réalisée".
Ernesto Guevara.

A chaque époque, ses contradictions. L’une des contradictions majeures de notre temps, se déroulant dans la pratique sociale et politique, se présente sous la forme d’une lutte à mort entre les puissances convergeant vers l’homogénéisation planétaire et les mouvements résistant à ce processus. Largement utilisés depuis les années 1980, les termes de mondialisation et de globalisation traduisent l’action des puissances homogénéisantes.

Qu’est-ce que la mondialisation ? L’intégration croissante des économies dans le monde, au moyen des courants d’échanges et des flux financiers. Elle se définit par les transferts internationaux de main-d’oeuvre et de connaissances, et les phénomènes culturels et politiques que ceux-ci engendrent. Les principales caractéristiques en sont : la concentration de la production et du capital sous forme de monopoles ; la fusion du capital bancaire et industriel ; l’exportation massive des capitaux ; la formation d’unions transnationales monopolistes se partageant le monde ; la fin du partage territorial du monde entre les puissances capitalistes.

La mondialisation actuellement en oeuvre est une forme avancée de l’impérialisme capitaliste apparu au début du XXe siècle. Étant donné ses conséquences constatables et prévisibles (mort des cultures, disparition des particularismes, avènement du positivisme néo-kantien bêtifiant, anéantissement de la pensée critique, massification, dressage cognitif, crises économiques et guerres récurrentes, désintégration des religions occidentales et moralisme morbide subséquent, etc.), la mondialisation apparaît, à sa limite, comme un "holocauste mondial", ainsi que l’a définie Jean Baudrillard.

Du côté de la résistance organisée et spectaculaire - les mouvements altermondialistes et antiglobalisation qui défilent dans les médias - règne la confusion la plus grande. L’ambiguïté de la critique qu’ils adressent à la mondialisation et la limite des solutions qu’ils proposent se révèlent patentes si on les passe au tamis d’une critique impartiale. Pétris de bonnes intentions (remarquons à leur actif un notable appel à voter non au référendum sur le Traité européen), les altermondialistes sont aussi, au fond, les meilleurs alliés de la mondialisation capitaliste.

La diversion altermondialiste

D’abord, les altermondialistes sont des gestionnaires, et non des critiques radicaux. José Bové s’en vante : "A Seattle, dit-il, personne ne brandit le drapeau rouge de la révolution chinoise, ni le portrait du Che, ni la victoire révolutionnaire dans un pays devant bouleverser les autres ; c’est bien fini et c’est porteur d’espoir".

Les altermondialistes vitupèrent en effet le capitalisme, mais n’ont en fait nulle intention de le renverser. Ils désirent seulement l’amender. La taxe Tobin, le prélèvement qu’ils veulent instaurer sur les transactions spéculatives, ne s’attaque en réalité qu’à une infime partie de la spéculation et cache le fait que la crise du capitalisme ne porte pas uniquement sur la spéculation mais sur l’ensemble du capitalisme. La crise générale du capitalisme a pour trait distinctif l’accentuation extrême de toutes les contradictions de la société capitaliste. Et ces contradictions sont aujourd’hui portées à un point d’incandescence jamais atteint.

La campagne pour la suppression des paradis fiscaux, autre thème de campagne des altermondialistes, vise quant à elle à moraliser le capitalisme. Mais, à nouveau, la spéculation et les trafics financiers ne sont nullement la cause de la crise. Ils sont seulement la conséquence directe de l’impasse où est acculé le mode de production actuel. Aucune mesure de ce type n’empêchera jamais la crise de se poursuivre ni d’étendre ses ravages.

Au lieu de proposer une alternative efficace, les altermondialistes militent pour un système de redistribution à l’intérieur du capitalisme : les pays riches doivent partager leur richesse avec les pays pauvres, les patrons avec ceux qu’ils exploitent, etc. Ils espèrent ainsi qu’un capitalisme revu et corrigé sera porteur de justice, perpétuant l’utopie d’un capitalisme viable, à orienter dans un sens favorable. Pourtant, il n’y a pas de société "juste" dans le cadre du capitalisme dont l’essence conflictuelle nourrit des antagonismes en cascade. La seule réponse historique valable est de le dépasser, d’abolir le salariat en développant les luttes contre l’exploitation de la force de travail et les rapports capitalistes de production.

Les altermondialistes croient au soft-capitalisme, au capitalisme à visage humain, comme s’ils avaient lu l’oeuvre de Karl Marx avec les lunettes de plage d’Alain Minc. A l’instar de José Bové, avatar actuel de Proudhon, la plupart d’entre eux voudraient retourner au capitalisme de papa, celui des petits producteurs. Leur rêve est de freiner la concentration monopolistique par des institutions internationales qui superviseraient l’économie mondiale. Mais ils oublient que c’est la libre concurrence, constitutive du capitalisme, qui a depuis plus d’un siècle donné naissance aux monopoles mondiaux. C’est la libre concurrence qui a produit le monopole. C’est la libre concurrence du XIXe siècle qui a accouché de la dictature de deux cents multinationales du XXe siècle. Combattre la dictature des multinationales sans combattre en même temps la libre concurrence et le libre marché capitaliste qui les engendrent est un non-sens.

Comme le monopole, la mondialisation est contenue en germe dans le capitalisme : le capitalisme la porte en lui, c’est son produit inéluctable, sa déduction. Les multinationales, les délocalisations, comme les inégalités sociales et la flexibilité, sont les effets naturels de sa logique, le déroulement d’un processus autodynamique irréversible tant que l’on ne se décide pas à le subsumer.

Poussés par le besoin incessant de trouver des débouchés toujours nouveaux, les marchands ont envahi le monde entier. L’exploitation du marché mondial a du coup donné un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Déplorer le cour sur la main "l’horreur économique" comme Viviane Forrester, scander "no logo" comme Noami Klein , hurler "le monde n’est pas une marchandise" ou manifester sous les murailles des forteresses de Big Brother pour que le monde capitaliste reparte du bon pied, ce n’est pas prendre le problème à la racine : c’est le décentrer. Couper les mauvaises herbes sans désherber, c’est leur permettre de repousser.

Le capitalisme est, par nature, une économie poussant à la mondialisation et à la marchandisation. Or tout est marchandisation en puissance, et puisque Dieu est provisoirement mort, il n’y a plus aucune limite humaine connue à l’expansion universelle de la marchandisation si on la laisse suivre son cours. Les marchands ont tout le temps devant eux, et ce ne sont pas les comités d’éthique officiels qui les empêcheront d’agir. Comme ces institutions spectaculaires nourrissent une pensée théologique coupée du terreau social, les marchands ont raison de prendre patience, car la théologie s’écroule toujours un moment donné de l’histoire, lorsque l’infrastructure la rend caduque.

Pour s’opposer concrètement à la marchandisation du monde, il ne suffit donc pas de minauder sur quelques-unes des conséquences annexes du Système, il faut dénoncer celui-ci dans son ensemble et en son fondement. Il importe en premier lieu de commencer par lui donner un nom, car "ce qui est censé être atteint, combattu, contesté et réfuté", comme disait Carl Schmitt, doit être nommé afin de viser la cible en son coeur : ici, il s’agit du mode de production capitaliste. Et il faut également proposer une alternative radicale, car nuancer, c’est considérer que la mécanique mérite de fonctionner, qu’il suffit de l’adapter et d’y incorporer de menus arrangements régulateurs : c’est au fond rester keynésien et marcher main dans la main avec MM. Attali et Fukuyama. "La compréhension de ce monde ne peut se fonder que sur la contestation, et cette contestation n’a de vérité qu’en tant que contestation de la totalité", écrivait Guy Debord.

Au temps où on évoquait (déjà ) les États-Unis d’Europe, un révolutionnaire célèbre avait (déjà ) remarqué que les gauchistes - ancêtres des altermondialistes - étaient les meilleurs alliés des opportunistes. Les gauchistes partagent en effet la vision de ceux qui veulent perpétuer le Système à la solde duquel ils vivent. Si l’ex-animateur du Mouvement du 22-Mars, Daniel Cohn-Bendit est devenu le meilleur allié de l’ancien cofondateur du mouvement atlantiste Occident, Alain Madelin, formant ainsi le noyau du libéral-libertarisme, ce n’est pas à cause d’une conjonction astrale fortuite : c’est parce que leurs destins convergents étaient inscrits dès l’origine dans leurs gènes idéologiques. Nous revivons cycliquement cette situation, aujourd’hui avec les altermondialistes, qui ne sont en somme que des antimondialistes de papier.

Les altermondialistes au service de l’oppression

Face la mondialisation du capital, on assiste à une mondialisation des résistances et des luttes. Seulement il ne s’agit pas de courants authentiquement antimondialistes - telle était leur dénomination première, et le changement de terminologie, opéré à leur instigation, est lumineux -, car ils militent de facto pour une "autre mondialisation", comme l’assure et l’assume François Houtart, directeur la revue Alternatives Sud. Susan George, présidente de l’Observatoire de la mondialisation se détermine, elle, en faveur d’une "mondialisation coopérative". Les chefs de file de l’altermondialisme médiatique se veulent ainsi des mondialistes. L’un des livres de Bové s’intitule Paysan du monde. Les altermondialistes revendiquent simplement l’avènement d’un mondialisme plus humain.

Du coup, et ce n’est pas un hasard, les voici réclamant l’avènement de la mondialisation des Droits de l’homme. Lorsque José Bové se rend Cuba, la première pensée qui lui traverse l’esprit, c’est qu’il y a "beaucoup de policiers dans les rues" et "des queues devant les magasins". Ce distrait vient d’oublier les quarante années d’embargo américain. Il aurait pu dire : "La mortalité due à la maternité est dix-sept fois plus basse à Cuba que la moyenne mondiale". Mais il est passé à côté, car il raisonne en métaphysicien, articulant des catégories fixes d’usage obligatoire dans un Système que de telles notions ont pour unique mission de soutenir. Il n’a pas compris que les Droits de l’homme sont devenus l’idéologie par laquelle les pays riches s’ingèrent dans les affaires des pays pauvres (hochet kouchnerien à vocation exterministe, depuis le Vietnam jusqu’à l’Irak, en attendant mieux). Et qu’au final, les Droits de l’homme sont devenus le cheval de Troie des oppresseurs d’aujourd’hui.

Comme l’a démontré Noam Chomsky, c’est en se fondant sur ces principes universels datant de la révolution bourgeoise que les États-Unis ont déclaré toutes leurs guerres depuis cinquante ans. Preuve éclatante de leur manque de logique, MM. Bové et ses amis ne se sont pas demandé qui ferait régner ces Droits précieux sur le monde, ni quelle puissance idéalement autonome parviendrait à lutter contre les diverses influences économiques et politiques pour les appliquer avec impartialité. Ni par qui serait élue cette autorité mondiale suprême. Ni comment elle gouvernerait. Ni quel parti ou quelle tendance de parti la dirigerait. Ni avec quelles forces armées elle se ferait respecter.

La tendance despotique de ce Léviathan serait, de plus, consubstantielle à son existence, puisque l’expérience a prouvé que plus un organisme est éloigné des individus qu’il encadre, plus son déficit démocratique est levé. On peut donc s’étonner que des anarchistes et des gauchistes soutiennent l’édification d’un tel monument d’oppression.

L’utopie des altermondialistes est donc totale. Ils croient en la vertu opératoire de la parole magique : "Monde, ouvre-toi !" , et le trésor des 40 voleurs nous sera acquis. Or le monde est un rapport de forces entre puissances économiques, et il ne suffit pas de vouloir avec détermination, ni de crier à tue-tête que les États-Unis, fer de lance de l’impérialisme, réduisent leur puissance pour que celle-ci décline dans les faits. Croire le contraire relève de la naïveté. Être naïf, c’est se payer le luxe d’être inopérant. Et tout mouvement inopérant encourage nolens volens la persistance du système qu’il prétend combattre.

La nation, comme foyer de guérilla

De glissement en compromis, d’accommodement en complicité objective, les altermondialistes reprennent ainsi dans leurs discours les arguments qui soutiennent le plus puissamment les intérêts des capitalistes. C’est-à -dire qu’ils s’inoculent à haute dose - et inoculent à ceux qui les écoutent - le virus qui justifie l’oppression, en retour.

Le mépris qu’ils affichent pour le fait national, auquel ils substituent un antiracisme formel, sentimental et terroriste, est à ce titre révélateur. Si les peuples désorientés par l’évolution actuelle et le dynamitage des frontières se jettent parfois dans les bras de partis qui semblent ici et là leur proposer un barrage provisoire au mondialisme, ce n’est pas, comme le prétendent les belles âmes de l’altermondialisme, parce qu’ils sombrent dans le fascisme, notion datée et dépassée. C’est d’abord parce que ces populations vivent au quotidien des situations dramatiques et déchirantes, et que nul ne leur propose un avenir digne d’être vécu, les altermondialistes moins que les autres, avec leur programme gauchiste de tabula rasa. C’est sur cette base qu’il faut édifier une réflexion.

A contrario, il est bien sûr parfaitement ridicule de prôner le raidissement identitaire comme solution-miracle. "Le repli sur la tradition, frelaté d’humilité et de présomption, n’est capable de rien par lui-même, sinon de fuite et d’aveuglement devant l’instant historial" écrivait Martin Heidegger. Le désir de rejouer le passé est vain, car "l’histoire ne repasse pas les plats", ainsi que le disait plaisamment Céline. Tout autre est l’affirmation d’une communauté nationale populaire vivante, une communauté de culture et de destin qui entend conserver son indépendance, sa volonté de puissance, sa capacité d’agir sur son avenir en puisant dans un héritage partagé, et qui offrirait la possibilité d’un contrôle populaire réel et conscient sur le pouvoir et l’expression libre des aspirations et des besoins.

La nation, catégorie historique du capitalisme ascendant, demeure en effet, contre de nombreuses prévisions, une réalité à l’époque du capitalisme déclinant. Elle devient même, selon la conception de Fidel Castro, un "bastion", un pôle de résistance révolutionnaire. La défense d’une communauté attaquée dans sa substance s’avère d’autant plus révolutionnaire que l’agression provient d’un système coupeur de têtes et aliénant. Le world-capitalisme a en effet intérêt à trouver devant lui des peuples désagrégés, des traditions mortes, des hommes fébriles et sans attache, disposés à engloutir son évangile standardisé. Ce qui freine la consommation de ses produits mondiaux, ce qui est susceptible de ralentir l’expansion de ses chansons mondiales formatées, de ses films mondiaux compactés, de sa littérature mondiale normalisée, doit disparaître, ou finir digéré dans ses circuits, ce qui revient au même. Le capitalisme est uniformisateur et l’arasement préalable des esprits encourage son entreprise uniformisatrice. Il ravage l’original, les particularismes, sauf ceux qui vont momentanément dans le sens qui lui profite.

Or la communauté, aspiration profonde des hommes, voit dans la forme nationale son actualité la plus aboutie. Passant pour les altermondialistes comme un résidu passéiste, une province pourrissante, un paradoxe historique au temps du cosmopolitisme triomphant, la nation conserve sa justification historique, a minima par le "plébiscite de tous les jours" qu’évoque Ernest Renan. Le patriotisme est un des sentiments les plus profonds, consacré par des siècles et des millénaires. Aujourd’hui, la nation conserve donc un contenu réel, qui, même s’il est épars et dilapidé, est à retrouver et à se réapproprier : "Délivré du fétichisme et des rites formels, le sentiment national n’est-il pas l’amour d’un sol imprégné de présence humaine, l’amour d’une unité spirituelle lentement élaborée par les travaux et les loisirs, les coutumes et la vie quotidienne d’un peuple entier ? ", disait Henri Lefebvre. L’étude du contenu national doit être au cour du programme d’un projet de renaissance.

Évidemment, la démocratie formelle n’a réalisé jusqu’ici qu’une pseudo-communauté abstraite qui frustre la plus grande partie du peuple, à commencer par les couches populaires (classe ouvrière et classes moyennes) sur qui pèse le fardeau le plus lourd. Car le Parlement, fût-il le plus démocratique, là où la propriété des capitalistes et leur pouvoir sont maintenus, reste une machine à réprimer la majorité par une minorité ; la liberté y est d’abord celle de soudoyer l’opinion publique, de faire pression sur elle avec toute la force de la money. La nation telle qu’elle doit être envisagée dans le cadre d’une pensée radicale ne peut qu’aller de pair avec le progrès social et l’alliance internationale avec les forces qui partagent cette ambition subversive totale. L’identité nationale doit être conçue comme une réorganisation sociale sur la base d’une forme élaborée de propriété commune, sous peine de nous ramener à un passé désuet, qui nous conduirait immanquablement au point où nous en sommes.

La nation doit être le cadre de l’émancipation, de l’épanouissement, et non une entité oppressive. C’est seulement comme instrument du progrès qu’elle conserve sa mission historique. Conception qui faisait dire à Lénine : "Nous sommes partisans de la défense de la patrie depuis le 25 octobre 1917 (prise du pouvoir par les bolcheviks en Russie). C’est précisément pour renforcer la liaison avec le socialisme international, qu’il est de notre devoir de défendre la patrie socialiste."

La souveraineté nationale - non pas le souverainisme libéral ou le national-libéralisme, des oxymores dont il faut apprendre à se dépolluer - constitue ainsi, dans le meilleur des cas (exemple frappant du Venezuela bolivarien de Hugo Chávez), un pôle vivant de résistance à l’homogénéisation, une structure servant d’appui à la contestation globale, un foyer possible de guérilla au sens guévarien du terme. Si elle s’intègre dans une lutte émancipatrice au plan national (engagement dans un processus anticapitaliste) et international (retournement des alliances, nouvelle forme d’internationalisme rationnel, et non abstrait ou mystique, c’est-à -dire avec des allés objectifs et partisans), elle ne peut plus être considérée comme un vulgaire sédatif aux luttes sociales, comme elle le fut un temps (le nationalisme bourgeois désunissant les ouvriers pour les placer sous la houlette de la bourgeoisie). Elle devient au contraire l’avant-garde de la radicalité. Sans l’autonomie et l’unité rendues à chaque nation, l’union internationale des résistants au Système (une fraternité, une collaboration et des alliances nouvelles qui ne sont pas à confondre avec la mélasse mondialiste) ne saurait d’ailleurs s’accomplir. C’est lorsqu’un peuple est bien national qu’il peut être le mieux international.

La nation ainsi comprise est tout l’inverse des duperies formalistes à fuir à tout prix : niaiserie sentimentale, chauvinisme étriqué version Coupe du monde, cocardisme sarkozyste à choix multiple, roublardise mystificatrice d’un Déroulède germanopratin digéreant mal l’oeuvre de Charles Péguy, crispation irraisonnée sur les mythes fondateurs, etc. Elle devient l’une des pièces agissantes du renversement du Système. Dans des conditions historiques différentes, Sultan Galiev pour les musulmans, Li Da-zhao pour les Chinois ont en leur temps théorisé une notion approchante, considérant que le peuple musulman, d’un côté, chinois de l’autre, pouvaient, par déplacement dialectique provisoire, être dans leur ensemble considérés comme une classe opprimée en prise avec le Système à renverser. Chaque nation entrant en résistance frontale, pour autant qu’elle s’identifie avec l’émancipation générale, devient ainsi de nouveau historiquement justifiée. On a peut-être une chance de voir alors se produire l’encerclement des villes de l’Empire par les campagnes, les bases arrières et les focos.

Pour un nouveau différentialisme et un souverainisme de libération

Les particularités culturelles, les richesses nationales, individuelles et naturelles sont des armes que le mot d’ordre de world-culture, claironné par les altermondialistes-mondialistes, lors de leurs rassemblements champêtres, désamorce. Plus que quiconque, les artistes - parlons-en - devraient se préoccuper de marquer leurs différences, d’imposer des styles nouveaux et des concepts baroques, d’instiller des idées réactives, de dynamiter les formes étroites dans lesquelles on veut les faire entrer. Eux les premiers devraient se méfier d’instinct de la gadoue musicale qu’on leur propose comme horizon indépassable. Eux les premiers devraient imposer de nouvelles formes poétiques et un style adapté à la lutte contre l’homogénéisation totalitaire qui tend à les émasculer. Leur ouvre est écrasée sous les impératifs de production. La créativité a disparu devant la productivité. Qu’ils se donnent enfin les moyens d’être eux-mêmes : "Que chacun découvre pour la prendre en charge, en usant de ses moyens (la langue, les ouvres, le style) sa différence, écrivait encore Henri Lefebvre, au temps de son Manifeste différentialiste, ajoutant : "Qu’il la situe et l’accentue". Car exister, c’est agir. Et créer.

Dans d’autres domaines, il s’agirait également de repenser la modélisation de la dialectique, le renversement des tabous historiques et idéologiques, la défétichisation des concepts usés jusqu’à la corne par des philosophes ordonnés au Système (ou, pour certains l’ordonnant), de remettre en chantier une théorie de la subjectivité qui ne soit pas subjectiviste, etc. Un laboratoire d’élaboration conceptuelle serait le bienvenu (appelons-le Projet Archimède, du nom du grand scientifique grec de Sicile qui cherchait un point d’appui et un levier pour soulever le monde), sorte de fight-club de la théorie qui se donnerait comme objectif la critique impitoyable de l’existant dans sa totalité. Il faut retrouver l’idée de mouvement, en lui incluant bien sûr une logique de la stabilité qui sied à toute défense identitaire.

Face aux hyperpuissances d’homogénéisation, il est grand temps que l’antimondialisation réelle et efficace présente un front uni et international des différences, un bloc historique constitué par une armada pirate se lançant à l’abordage des vaisseaux de l’Empire.

Avant de réclamer une autre forme de mondialisation, une mondialisation toujours plus ouverte, c’est-à -dire de poursuivre, sur un mode de contestation bobo-docile, la mondialisation capitaliste par d’autres moyens en bradant dès aujourd’hui le monde aux multinationales comme si elles étaient au service de l’Internationale prolétarienne, les mouvements d’altermondialisation-mondialistes-contre-le-capitalisme-sauf-s’il-est-humain doivent prendre conscience que chaque peuple, chaque langue, chaque ethnie, chaque individu, chaque particularité est un reflet de l’universel, un éclat d’humanité. Pour l’avoir oublié, nous sommes entrés dans la norme de la société du "on", où se déploie le Règne de la Quantité annoncé par René Guénon, un monde de grisaille suant la "nullité politique" décrite par Hegel, qui n’est plus régulé que par la seule loi de la valeur capitaliste, l’habitude, l’hébétude et la résignation. Il est temps d’y remettre de la couleur et du mouvement, et, ce faisant, trouver les formes possibles du dépassement de la contradiction actuelle et aider à la prise de conscience de la dialectique de l’histoire présente.

Cette invitation aux particularités ne doit pas se faire de manière parodique ni mimétique, comme nous y invite le Système, mais en Vérité, comme parle l’Évangile, la vérité "révolutionnaire" de Gramsci et celle qui "rend libre" de saint Jean. C’est-à -dire comme un moment essentiel d’un projet de révolution maximale, ayant pour objectif d’inventer un nouveau style de vie. "Tout simplement, je veux une nouvelle civilisation", disait Ezra Pound. C’est bien le moins auquel nous puissions prétendre.

Ce n’est qu’en procédant par étapes que l’on pourra intensifier infiniment la différenciation de l’humanité dans le sens de l’enrichissement et de la diversification de la vie spirituelle, des courants, des aspirations et des nuances idéologiques. Dès à présent, l’internationalisme véritable, au lieu d’être l’idiot utile du capitalisme, doit s’opposer à toutes les tentatives d’homogénéisation mondiale et tendre à défendre sur le mode symphonique les particularismes nationaux, en tant qu’ils peuvent se constituer en fractions d’un souverainisme de libération, mais aussi les particularismes régionaux et individuels. Tel doit être le véritable projet des adversaires du mondialisme. Le reste n’est que bavardage, compromission et désertion en rase campagne.

Que cent fleurs s’épanouissent !

COMMENTAIRES  

11/05/2008 17:46 par dindane

votre article est tres interessant. Seulement ,voila la realite est autre. En effet , les naifs c’est vous et moi, les dirigeants du pret a penser des mouvements altermondialistes, eux ne sont pas naifs et bien au contraire,c’est leur fond de commerce.Vos remarques sont pertinantes ,j’ai moi meme etait membre d’une assoc altermondialiste et des le debut j’ai constaté que la grille de lecture des questions geostrategiques et geopolitiques etaient sciemment faussés.
Maintenant, on peut le dire ces mouvements ont etaient utilisés par des officines du pentagone et de la maison blanche
pour accompagner la mondialisation neoliberale imposée par les
USA. Le terrorisme c’etait pour les arabes, les musulmans ,
les russes et tout les etats qui n’etaient pes encore sous
l’influence des gringos ,et , l’altermondialisme pour endormir
les democraties occidentales qui avaient des etats et des gouvernements reticents, pour qui la mondialisation etait plus un piege qu’un progres.

12/05/2008 05:50 par Anonyme

Honnêtement je ne me reconnais dans aucune des positions énoncées. J’ai une profonde antipathie pour josé Bové pour deux raisons, la première est son mensonge sur Cuba, cela va plus loin qu’un mensonge sur un pays qui m’est cher, c’est de la lâcheté et une absence de vision politique sur la mondialisation et les forces de résistance. La seconde est le rôle de division, de personnalisation qu’il a joué dans la dernière présidentielle. En outre le texte que je trouve confus sur bien des points a un mérite c’est d’identifier José Bové à ce vieux réac de Proudhon, effectivement c’est le même substrat celui de couches sociales refermées sur une situation antérieure et qui ont dans le cas de Proudhon des relents et une postérité inquiétante.

Cela dit je ne confond pas José avec tout le mouvement altermondialiste, en particulier celui qui existe hors de France où il reste trés marqué par le monde enseignant. Ce mouvement a été une étape importante de la prise de conscience de la nécessité d’une contre-offensive.

Il me semble cependant que nous sommes désormais à une autre étape, et ceci au niveau mondial comme en France, celui d’un parti politique et plus d’un mouvement conglomérat. C’est de cette exigence là qu’il faut partir et pas de procès d’intention ou de questions de personnes. Les pays les plus en avance insistent sur cette question de l’organisation, le dépassement du simple mouvement. Cuba se la pose dans le cadre de la trnasition de Fidel Castro, le Venezuela également alors que Chavez a été élu contre les partis, sans parler de la Bolivie où il existe une riche réflexion. Je crois que même si ATTAC a eu du mérite, cette organisation ne peut pas suppléer à la nécessité d’un parti.

Ce qu’il faut voir c’est qu’actuellement les partis dominant en Europe comme aux etats-Unis sont de pures émanation du capital, sont des machines à fric, avec un personnel issu des mêmes couches. La situation politique se durcit, la crise s’approfondit, il faut un parti qui soit l’émanation des couches populaires, pour moi un parti communiste, un parti révolutionnaire. Un mouvement, un conglomérat n’y suffit plus, il aboutit à la situation italienne où il n’y a plus de communistes, plus même de gauche, le tout au profit de l’extrême-droite, un système qui fait élire des sarkozy, Bush et autres berlusconi.

Donc inutile de s’engueuler sur le devenir d’ATTAC sur ce que vont mettre en place Ramonet et Cassen, la vraie question est celle d’un parti politique et pas un mouvement ’"d’éducation populaire" qui selon tous ses dirigeants a toujours souffert de sa rupture avec les couches populaires.

Danielle Bleitrach

12/05/2008 11:07 par maxime Vivas

Curieuse cette obstination de Dindane à assimiler Attac à un un instrument des "officines du Pentagone".
L’affirmation ne s’appuie sur rien. C’est du bidon et Dindane le sait. Il joue à attribuer à Attac des choses imputables à RSF. VDJ l’a justement remarqué.

Attac a été depuis le début une bête noire des neo-conservateurs et, comme par hasard, de Reporters sans frontières qui fonctionne avec des dollars d’officines écrans de la CIA et qui est indulgente envers les crimes du Pentagone en Irak et ailleurs.

L’hostilité, proche de la haine de RSF envers Attac s’est exprimée dès les premiers numéros de la revue Médias qui appartient en partie à RSF et dont la femme de Robert Ménard est la responsable.

Je parle longuement de tout ça dans mon livre sur RSF. J’invite Dindane à le lire.

MV

12/05/2008 13:14 par dindane

C’est attac qui a montré le chemin de Tunis a RSF pour qu’il
aille ensuite faire le bordel là bà . aussi, moi je suis marxiste depuis 60 ans. Si vous, vous etes socialdemocrate chretien,il faut s’attendre a ce que vous expliqiez que les
revolutions oranges sont l’emanations de peuples Ukrainien,
Georgien,Tchétchene et pourquoi pas SERBE ???Les faits sont tetu, je vous defis de montré un momment ou une situation ou attac a fait preuve d’engagement anti imperialiste. Les manifestations d’attac ne genent pas le pouvoir politique puisque elle est mediatisée et rentre dans les normes de la
contestation encadreé. attac fut creee en juin 1998 ,a part le
cul au Bresil, en quoi a t elle servi ?? en tout les cas elle
a put brouller les cartes de facon a ce que beaucoup de militants sinceres ne se retrouvent plus dans ce combat douteux. avec EXCUSES

12/05/2008 19:12 par maxime Vivas

A Dindane :

Avant la création d’Attac en 1998 sur une idée lancée dans le Monde Diplomatique par Ignacio Ramonet, la compréhension des ravages de la mondialisation "ultra-libérale" était faible en France et ailleurs. Les dirigeants d’Attac France ont contribué à la création d’une cinquantaine d’Attac à travers le monde avec propagation d’idées qui ont fait progresser les consciences. Mais pas assez pour que surviennent des révolutions ? Exact.

Vous me mettez au défi de citer un exemple d’engagement anti-impérialiste d’Attac ? Nul n’a oublié le rôle prépondérant qu’elle a joué dans la campagne qui a débouché sur le non français au référendum sur l’Europe. C’est-à -dire le non à une constitution qui livrait les peuples pieds et mains liés à un système économique voulu par les USA.

Je ne sais pas où vous vu qu’Attac a montré le chemin de Tunis à RSF.

Vous pointez par ailleurs les limites (réelles) d’Attac et notamment ses rapports aux médias. Il faut savoir que l’équipe actuelle n’a jamais voulu développer une campagne sur le rôle des médias (contrairement à l’équipe éconduite qui ne put l’imposer. De même, la nouvelle équipe n’a jamais accepté des campagnes d’adhésions ouvrant sur les couches populaires.

Vous craignez que nous soutenions que "Les "revolutions oranges sont l’emanations de peuples Ukrainien, Georgien,Tchétchene et pourquoi pas SERBE ". Je ne crois pas qu’il ait des doutes à Attac (toutes tendances confondues) sur ces points-là .

Cette discussion tourne en rond dans la mesure où vous amalgamez l’Attac d’hier et celle d’aujourd’hui, des dirigeant successifs qui n’ont pas la même vision du monde et où vous reprochez, au fond, à Attac de n’avoir pas fait la révolution à la place des partis.

Il reste que cette association a joué un rôle utile et que le fait qu’elle se soit recentrée est préjudiciable aux changements que vous souhaitez.

11/05/2008 18:42 par maxime Vivas

Je ne vais pas ici en quelque mots me livrer à une analyse d’un texte dont j’approuve bien des points.

Je voudrais cependant préciser que le mouvement altermondialiste (dans lequel j’ai milité) n’est pas monolithique, qu’il a joué un rôle historique majeur face aux carences des partis, qu’il a rassemblé des talents qui oeuvraient pour autre chose qu’une gestion plus humaine du capitalisme et enfin, que les justes reproches qu’il mérite concernent essentiellement le passé récent et le présent de sa composante essentielle.

Attac est en panne, paralysée par un virage qui ne veut pas dire son nom et son refus de sauter un obstacle. Au prétexte surexploité d’une fraude électorale interne, les dirigeants « historiques » ont été mis sur la touche (les tentatives de faire partir Jacques Nikonoff duraient depuis des années). L’organisation pédale à vide, les militants se font moins actifs, les effectifs baissent, les idées nouvelles ne fusent pas.

C’est dans ce contexte que va se créer l’organisation « Mémoire des luttes » où l’on retrouve entre autre Bernard Cassen et Ignacio Ramonet (qui fut à l’origine de la création d’Attac).

Mémoire des luttes (avec la revue Utopie critique) va se mettre au travail autour de l’idée d’un « Manifeste pour un socialisme du XXIe siècle ». Rappelons que dans le cadre du Forum Social Mondial de Porto Alegre, en 2005, le président vénézuélien Hugo Chavez avait avancé pour la première fois l’idée d’un « socialisme du XXIe siècle ».

L’ère du « post-altermondialisme s’est ouverte, prenant à rebrousse-poil les gestionnaires d’un altermondialisme qui tourne en rond après avoir accompli une tâche non négligeable.

En août 2007, j’avais accompagné à la faculté du Mirail à Toulouse où se tenait l’Université d’été de l’organisation, un membre du conseil d’Administration d’Attac Aurélien Bernier, spécialiste des OGM, membre de la minorité (poussé à la démission depuis).

Bernard Cassen, président d’Honneur d’Attac, venait de donner une interview au Nouvel Observateur : « L’altermondialisme, c’est terminé. Voilà le fond de ma pensée. C’était un cycle. Nous pourrions nous inspirer des pays d’Amérique latine (Venezuela ou Bolivie notamment) où l’on n’a pas peur d’employer les mots « souveraineté populaire » et « nationalisation ». Visiblement, il se passe quelque chose là -bas et nous devrions en tirer les leçons. Il y a sans doute un créneau à exploiter, pas forcément pour créer un parti et faire de l’ingénierie politique, mais pour donner un cadre de référence, définir un socle idéologique dans lequel puisse se reconnaître une gauche radicale mais de gouvernement. Mais cela signifie qu’il faut rompre avec beaucoup de gens et de pratiques et je ne pense absolument pas qu’Attac puisse le faire »

Dans le hall de l’amphithéâtre, des photocopies de l’interview étaient placardées. Devant elles, les militants s’agglutinaient. C’étaient des : « Il a pété un plomb » et autres analyses spontanées du même tonneau. Sur le campus, une banderole consensuelle avait été confectionnée à la hâte : « Bernard m’a tuer ».

Ce gouffre d’incompréhension annonçait qu’Attac ne serait pas dans le deuxième étage d’une fusée porteuse altermondialiste dont le premier étage avait atteint son point culminant.

Il n’existe pas de raisons objectives pour qu’Attac dépasse le haut de sa colline, surprenne, instruise, innove comme elle sut le faire naguère. Les choses se passent donc ailleurs.

La proposition de Paul-Eric Blanrue de « défendre sur le mode symphonique les particularismes nationaux, en tant qu’ils peuvent se constituer en fractions d’un souverainisme de libération, mais aussi les particularismes régionaux et individuels. », peut être dangereuse si sa dernière partie (« particularismes régionaux… ») n’est explicitée plus avant. S’agit-il (ce que je ne crois pas, mais il faut alors le dire) de pousser à l’émiettement des pays ? Si oui, c’est exactement l’oeuvre entreprise depuis des décennies par l’Empire US qui souhaite affronter demain 400 ou 500 pays miniatures tandis qu’il restera, lui, un géant.

Quant à José Bové dont Paul-Eric Blanrue parle plusieurs fois, non seulement il n’a vu de Cuba que ce que peut en voir un beauf adhérent de Reporters sans frontières et lecteur de Jean-Hébert Armengaud de Libération et de Paulo A. Paranaguá du Monde mais, par deux fois, à la télévision, pour servir ses ambitions présidentielles, il n’a pas hésité à inventer de toutes pièces sa prétendue expulsion de Cuba par Fidel Castro. J’ai dénoncé ici même et démontré en son temps ce pur mensonge qui n’a pu s’énoncer impunément et se répéter que parce que les journalistes des grands médias, des altermondialistes proches de Bové et d’Attac nouvelle formule étaient prêts à l’accepter. Il était en effet « altermondialistement correct ».
Dans cette affaire-là , il n’est donc pas seulement question de distorsion entre des appréciations des modalités de la lutte, mais de simple morale hors de laquelle tout militant perd son aura et toute lutte son attrait.

Ces quelques réflexions ne prétendent pas épuiser le sujet et ne se veulent pas polémistes.

12/05/2008 08:41 par dindane

non ,attac est une officine de propagande US,a l’aide d’une
etude de marché, elle a su capté l’emotion et la sensibilité de gens idealistes,avec son slogan "un autre monde est pôssible" mais surtout elle a usurpé le role que jouer les partis politique pour se mettre a leurs places est imposeé une grille de lecture legalisant la polilitique exterieur et les crimes americains. C’est là qu’il faut chercher son echec ,comme d’ailleurs toute les autres manigeances colporté
par les services US.

12/05/2008 09:58 par VDJ

Votre description semble assez exacte sauf ... qu’il faut remplacer dans votre réponse le mot "attac" par "reporters sans frontières" et "partis politiques" par ONG, et là , vous retombez sur vos pieds.

VDJ

11/05/2008 20:36 par El Sinsé

Bonjour

Oh que cela fait du bien de lire ce genre de prose, plus qu’un grand merci. Nous sommes quelques uns qui relaierons ce texte plus qu’ a diffuser et à lire à notre avis d’ ALTERRIEN ( du tout ! )

Cré-@ctivement votre

El Sinsé

11/05/2008 21:06 par laltermondialistedujour

Cet article est vraiment à se tordre de rire : en le lisant, j’ai donc enfin trouvé des raisons d’avoir voté Bové plutôt que Besancenot...!

Franchement, j’en appelle au Grand Modérateur de ce site : un tissu d’âneries pareil, ça n’a pas ça place sur un site comme le Grand Soir, qui nous a habitué à bien plus de lucidité.

Les contre-vérités ici s’accumulent : et il le faut sans doute quand on ne sait pas de quoi on parle.

Anerie sur la signification de la citation de Bové, qui a bien raison d’affirmer que le mouvement de contestation sera d’autant plus fort qu’il aura détruit les derniers débris fascistes du stalinisme (voyez comme je m’amuse à parler comme vous, c’est certainement un héritage historique qui nous est commun).

Anerie sur la phase actuelle de la mondialisation, qui n’est précisément pas celle décrite par Lénine dans "L’Impérialisme..." (eh oui, c’est toujours mieux de citer ses sources) et qui a une toute autre spécificité, celle de produire un recul historique des conquêtes sociales par le jeu du dumping mondial et au profit de la finance (qui n’est pas le capital bancaire, ne vous en déplaise ainsi qu’à Lénine, mais le capital actionnarial placé sur les marchés financiers mondiaux).

Anerie séculaire sur l’opposition réforme/révolution. J’en profite pour vous demander si vous n’êtes pas un horrible réformiste "dans le capitalisme" lorsque vous demandez le maintien de la retraites à 37.5 annuités, le maintien des services publics, le retrait des franchises médicales et le SMIC à 1500 euros. Non ? C’est alors que vous demandez l’étatisation complète ? Dites-le au moins, que l’on sache que vous n’êtes pas crédible...

Anerie sur le "capitalisme à la papa" et sur la "libre concurrence" : les altermondialistes ne cessent de se battre contre la libre-concurrence et le libre-échange, réveillez-vous mon bonhomme !!! La question que se pose l’altermondialisme est celle de rendre la vie meilleure, au lieu de faire de l’anticapitalisme (ou du contraire !) un dogme. Vous devriez plutôt vous poser la question : quel modèle entre l’échec lamentable soviétique, avec ses pénuries et sa bureaucratie, et le capitalisme mondialisé ? Savez-vous qu’il existe autre chose que le Plan et le Marché ? Renseignez-vous...

Anerie sur le rapport des altermondialistes à l’Etat... il suffit de se rendre sur le site d’Attac pour s’en rendre compte, la première chose que vous y verrez c’est la rupture avec la libre circulation des capitaux et des marchandises. La seconde, la défense des biens communs contre la privatisation(eau, électricité)...

Anerie ultime sur la "world culture" !!! Là on se pose vraiment des questions sur l’auteur...

12/05/2008 02:45 par Pitchounet.

Comme si José Bové représentait à lui tout seul l’altermondialisme. Je fais partie d’un mouvement alter, et votre description ne correspond pas du tout à la réalité. La désinformation a de beaux jour devant elle.

12/05/2008 06:22 par pondi

Bonjour

Votre analyse me parait assez juste quoique assez utopiste dans ses ébauches de solution...

Vous oubliez un facteur important, entre autres... Aujourd’hui, personne n’est prêt à partager ce qu’il a acquis... Pourquoi descend t-on dans la rue ? Pour réclamer plus de pouvoir d’achat, c’est-à -dire des "fonds" pour pouvoir consommer plus... On gueule pour le réchauffement climatique et la hausse du pétrole, mais qui serait prêt à se priver des milliers de produits dérivés du pétrole que nous utilisons tous les jours ? Personne... Qui serait disposé à faire de sa bagnole un transport en commun et non le tandem fréquent une voiture/un automobiliste ? Qui serait prèt à se priver d’Internet... la première mondialisation... Chaque fois que l’on met le doigt sur la souris... on est tous américains...

Pour que cela change, c’est d’abord l’homme qui devrait changer... mais il en est toujours au même point depuis des milliers d’années... Non l’histoire ne passe pas toujours le même plat, mais les ingrédients sont - hélas - toujours les mêmes...

Depuis belle lurette, si on le voulait, tout pourrait être différent... car il y a une Loi : si le berger et ses chiens de garde ont besoin du troupeau pour justifier son rôle, l’inverse n’est pas vrai et le troupeau a toujours le pouvoir de changer de berger et de tuer les chiens de garde...mais combien préfèrent être des blanches brebis plutôt que de vilains moutons noirs ???? On retrouve là l’ostracisme du groupe... Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi...

12/05/2008 11:26 par Anonyme

Un seul mot pour cet article : Bravo !

Bravo, pour avoir analyser avec une incroyable justesse les causes de la mondialisation et ses effets.

Un seul reproche : passer autant de temps à critiquer les alter mondialistes qui ne sont pas un bloc monolithique et qui sont plutôt dans notre camp, c’est un peu dommage. Certes il y a beaucoup à dire sur ces mouvements mais je crois que les critiquer aussi violemment revient à critiquer des personnes qui ont l’idée d’un plus grand humanisme. Chose rare dans le monde contemporain...

12/05/2008 11:38 par Anonyme

juste un mot pour dire que le mouvement altermondialiste n est pas un bloc ,mais une multitude de groupes affinitaires qui s opposent tant sur la pratique que sur la theorie,ainsi pour moi seattle ce n est pas jose bove mais les blackblocs,qui par leur pratqiue ont su innover la ou on ne les attendait pas et ce depuis quelques annees ,a genes on a put voir le "bloc" altermondialiste se scindait entre les gestionnaires et les opposants ,ainsi ces bb ne sont pas formes de revolutionnaires professionels mais de jeunes ,d ouvriers de profs et d autres qui ont une critique et une pratqiue radicale du capitalisme et du citoyrnnisme ,de meme que le reseau no border ... je crois que ce texte s attache trop aux personnalites mediatiques et pas assez a la multitude qui le compose ,de toute façon,c est toujours mieux que les vieux partis et theories qui ont fait copain copain avec les capitalistes
de nombreuses brochures sont disponibles sur ces evenements et courants sur le site infokiosque.net
salutations anarchistes

12/05/2008 23:55 par ektin

Si le but de l’auteur était réellement de combattre le capitalisme, alors pourquoi dépenser tant d’énergie à attaquer certains de ses adversaires (même soi-disants naifs) ?
Quant à vouloir envoyer au combat anti-capitaliste les peuples divisés en nations, même "spartiatisées", ça intègre aussi sa part de complicité avec ce Système, dont l’un des leitmotiv est (tiens, tiens !) "diviser pour mieux régner".
J’ai pour ma part la faiblesse de penser que, seule une mondialisation du combat permettra d’éradiquer pour longtemps cet avatar de la cupidité qu’est le capitalisme. Et que cet imbécile de système est justement en train d’engendrer les conditions favorables à son éradication.

13/05/2008 14:23 par COLPIN Didier

« PATRIOTISME ECONOMIQUE »…

- Patriotisme, voilà bien un mot passé de mode. Tentative de « come back », sortie des cartons, coup de plumeau, et accolé à « économique », coucou, le revoilà … Bof… Pas de quoi se mettre au « garde à vous »…

- Restons dans un premier temps sur son sens originel : il n’est pas contestable que nous ayons eu à souffrir de diverses visions hégémoniques et de divers impérialismes plus ou moins belliqueux, souvent plus que moins… 1870, 1914, 1939… Bien sur, il ne faut pas oublier… Evidemment, en s’arrachant de la barrière temporelle, avec empathie, pleurons sur le malheur de ces générations… Mais comment sommes-nous sortis de cette haine à répétition ? Comment cette chronique d’une haine séculaire a-t-elle trouvé son épilogue ? Par la construction européenne ! Qui s’en plaindra ? Saluons les femmes et les hommes politiques, de gauche comme de droite, de ce côté du Rhin comme de l’autre qui depuis maintenant 60 ans oeuvrent en ce sens. 60 ans de paix à l’intérieur de l’éxagone… Qui s’en plaindra ? Un peu d’histoire : A partir de Vespasien, au premier siècle de N.E., la Gaule, en s’engageant profondément dans le monde romain a connu un siècle de paix. Qui pourrait ne pas souhaiter la même chose aujourd’hui ?

- Revenons à notre sujet : Si je dis à mes enfants de ne pas fumer tout en ayant une « clope au bec », je ne suis pas crédible… Patriotisme économique : n’est-ce pas quelque part un peu la même chose ? Car en même temps les exportations françaises sont souhaitées et encouragées tout comme le sont les investissements étrangers sur notre territoire. Si l’on souhaite voir se développer ce double mouvement et aussi nos productions achetées à l’extérieur du pays, il est difficile de tenir la position qui consiste à dire à l’étranger « achètes mes produits mais moi, je n’achèterai pas les tiens »… Il risque fort lui aussi de vouloir se replier… Et il n’y aurait au final à ce petit jeu que des perdants…
Là aussi, la construction européenne est à envisager ! Un exemple (que j’ai rencontré en tant qu’Administrateur URSSAF) : les entreprises françaises de fonderie ont du il y a 10 / 15 ans abandonner les fours thermiques trop polluants au profit de coûteux fours électriques. Aujourd’hui, elles sont gravement menacées par la concurrence des « Pays de l’est » qui sont héritiers de la culture soviétique : La pollution on s’en fou ! Les fours thermiques y sont toujours en activité… Il s’agit là (aussi…) d’une scandaleuse concurrence déloyale. Mais ce n’est pas avec moins d’Europe qu’elle disparaîtra et que ces fours deviendront propres, c’est au contraire avec plus d’Europe sociale, plus d’Europe syndicale, plus d’Europe environnementale !

- Il est légitime d’affectionner le village, la ville où l’on est né. Mais cette tendresse ne se double pas d’un regard négatif envers ceux se trouvent à l’autre extrémité du pays, ni d’une intention de les spolier. Et, fort logiquement, nous ne souhaitons pas non plus être victime de tels agissements. De la même façon il est légitime d’aimer la France et la culture française. Cela n’est pas contradictoire avec le fait d’avoir une conscience européenne car l’Europe n’est pas un reniement de soi-même mais un élargissement, un enrichissement. Sans courir après des fantasmes (pensons au flop de l’Espéranto) il est temps de mettre de côté les discours à sens unique, et le patriotisme économique en relève, pour penser européen ! Pas pour parler de « patriotisme économique européen » car l’Europe n’est pas une patrie. Mais une mosaïque de. Parlons plutôt de protectionnisme élevé au niveau de l’Europe.

COLPIN Didier

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