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Louis Croix V Bâton, c’est fait. Macron, ça va se faire. Voici pourquoi et comment

De Louis Capet à Macron 1er, violences royales et vengeance du peuple

Tous les lundis, j’anime une émission culturelle d’une heure sur Radio Mon Païs à Toulouse. Je l’ouvre par un éditorial. Celui du 21 (trop saignant, dites-vous ?) avait la forme d’un double carcan qui emprisonnait le dernier roi de France et le premier président qui insultait assidûment son peuple :

« Excusez-moi de vous interrompre », le magazine de la culture et de vos loisirs, une émission de Michel Lafarge, feuilletée par votre serviteur, républicain, gilet jaune et admirateur des régicides : Maxime Vivas.

Bonjour et merci d’être à l’écoute de Radio Mon Païs en ce 21 janvier, date qui devrait être un jour de fête nationale et un jour chômé puisqu’il y a 226 ans jour pour jour, la France proclama aux yeux du monde ébahi, et d’une manière tranchante, qu’un autre système politique pouvait remplacer la royauté. La tête de Louis Capet, également connu sous le sobriquet de Louis Croix V Bâton roula dans la sciure en un endroit aujourd’hui appelé place de la Concorde, à 10h 22, le 21 janvier 1793.

Entre la prise de la Bastille en 1789 et sa décapitation, le monarque employa son temps à essayer de tromper le peuple pour sauver la royauté et ses privilèges et à réprimer la révolte. Plus de 3 ans à finasser, à ruser, à frapper, pour que le monde ancien de privilèges des uns et de misère des autres perdure. La méthode sera admirablement décrite en une phrase dans un roman paru en 1958 et dont l’action se passe en 1860 en Sicile. Dans Le Guépard, de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, un jeune noble, Tancredi, déclare, « Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change ».

Pourquoi fais-je un rapprochement avec les manœuvres du roi de Macronie, avec son vaste débat pour recueillir les doléances de ses sujets ? «  Allez-y, parlez, écrivez vos doléances », dit-il. Après les avoir lues, je garderai mon cap comme devant, car telle est ma volonté, même si le peuple me crie sa misère et son exaspération. Pour que ma politique reste celle d’avant, je change le mode de recueil de vos requêtes et de vos plaintes. Mais n’oubliez jamais que j’ai assez de grenades lacrymogènes pour gazer toutes les rues de France et assez de balles de flash ball pour éborgner tous les manifestants.

Les présidents Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, ont eu à faire face à des manifestations. Mais aucun, durant toute sa mandature, n’a aussi férocement réprimé la rue qu’Emmanuel Macron en quelques semaines. Il faut remonter à l’époque trouble de la guerre d’Algérie et de l’OAS pour trouver un gouvernement pour qui la violence était la seule bonne réponse aux manifestants.

Voici un récent bilan (qui ne doit plus être à jour) du résultat du dialogue de Macron avec le peuple de France.
12 morts, dont une octogénaire touchée à la tête par une grenade alors qu’elle fermait ses volets au 4ème étage de son immeuble, d’autres par accident ou par des chauffards, 3000 blessés dont 400 grièvement, 10 yeux crevés, 5 mains arrachées, 5 600 arrestations, 1700 gardes à vue, 292 incarcérations, 20 000 suites pénales.

Mes amis, mes camarades, citoyens qui m’écoutez, si le mouvement des gilets jaunes persiste et progresse, si de plus en plus de Français le rejoignent, si une révolution se produit, il faudra que les coupables répondent de la répression devant la justice.

Et dans les coupables je mets :
- Le président de la République et le gouvernement,
- Les préfets et responsables de la police qui ont obéi aux ordres antirépublicains du gouvernement,
- les policiers qui ont obéi aux ordres des préfets et des responsables de la police et qui ont estropiés les manifestants,
- les policiers qui ont obéi à leur penchant fachoïde en massacrant avec jubilation n’importe qui,
- les policiers chasseurs de prime qui ont visé avec leurs flash- ball les têtes et les yeux des manifestants,
- les juges qui ont rendu une justice politique expéditive anti-gilets jaunes,
- les grands médias des milliardaires qui ont essayé en vain de jeter le discrédit sur le mouvement des gilets jaunes,
- les journalistes de terrain qui ont menti, enfumé, pour jeter le discrédit sur le mouvement des gilets jaunes et pour complaire aux milliardaires, leurs patrons.

Mes amis, la haine de tous ces enfoirés est juste et saine, mais nous ne devons pas la traiter par des actions violentes ou par l’auto-justice. Il faut rester non-violents, toujours plus nombreux, toujours plus déterminés sur des objectifs précis. Et les lois françaises sont assez nombreuses pour que Macron et toute sa bande finissent par payer.

En attendant, gloire aux citoyens en jaune dans les rue de France !

Mais n’oublions pas que Macron le Petit a dit ceci en juillet 2015 en parlant de la France :
« Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! »

Holà ! Poupounet 1er, il y a encore beaucoup trop de royautés dans le monde.
En Europe, dans l’Union européenne, nous avons les royaumes suivants (et ça me dégoûte) : Grande-Bretagne et Irlande du Nord, Pays-Bas, Belgique, Espagne (et mon cœur se brise à voir le pays de mes ancêtres, ce pays qui fut si grand, ainsi rabaissé), Danemark, Suède, Norvège. Ajoutons la principauté de Monaco et le Grand Duché du Luxembourg.
Le Président de la République française est co-prince d’Andorre. Mais nous avons aussi, dans les îles de Wallis et Futuna, trois rois dont le pouvoir, même s’il est limité, est une injure à la République.

Je rappelle que, de mon point de vue de citoyen pourtant hostile à la peine de mort, la monarchie n’est le meilleur système politique qu’à condition d’être modéré par la guillotine.

Allez, vive 14 juillet 1789, vive le 21 janvier 1793, et toute autre forme de message à envoyer au MEDEF, au CAC 40, à LREM, au Palais de l’Elysée et à toutes les salles de rédaction ou fourmillent des petits marquis poudrés et sans foi ni loi, sans éthique, sans honneur, sans parole ! Et sans miroir où découvrir des tronches de faux-jeton.

Maxime VIVAS
Musique adaptée.

COMMENTAIRES  

22/01/2019 12:20 par Louis St O

Non, nous, contrairement à eux, on ne va pas rendre une justice expéditive mais nous aussi on saura faire des lois qui dénonceront leurs agissements et qu’ils ne croient pas que l’on va faire comme eux, quand ils jugent leurs classes, rendre la justice 10 ou 15 ans après, non elle ne sera pas expéditive, parce qu’il faudra faire le total de leurs malfaisances. Et qu’ils ne comptent être jugés par un de leurs confrères, Ils seront jugés par le peuple, le peuple des borgnes, des manchots et des défigurés le peuple qui souffre depuis si longtemps. Non seulement ils iront en prison mais il faudra les déposséder de leurs biens pour indemniser les blessés et les morts. Et si ils sortent un jour de prison, Ils sauront ce que c’est que de vivre avec moins que rien. J’ai une haine juste et saine.

22/01/2019 12:42 par François de Marseille

Un seul mot : Bravo !

22/01/2019 12:51 par Assimbonanga

"Les présidents Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, ont eu à faire face à des manifestations. Mais aucun, durant toute sa mandature, n’a aussi férocement réprimé la rue qu’Emmanuel Macron"
Pas tout à fait vrai. C’est à Partir de Sarkozy que commence la technique du nassage et du gazage en parallèle avec les visites présidentielles qui -elles- sont bordées de citoyens enthousiastes et triés sur le volet par le Conseil Général ou autre organe pro-UMP. D’un côté, on réprime, tape, y compris les vieux et les femmes, de l’autre côté on fabrique l’image communicationnelle du président qui serre des mains à une petite foule rassemblée devant les objectifs de caméras et qui sera diffusée aux JT du soir. C’est le début d’un totalitarisme dès Sarkozy.
Macron n’a fait qu’amplifier la méthode qui avait été testée sous Sarko. Une fois qu’on prend l’habitude et que personne ne se révolte, on ne peut qu’en vouloir davantage. Non, il faudrait une commission de recollement des cas de manifestants victimes de la police depuis Sarkozy. Et porter plainte contre chaque ministre de l’intérieur en poste à la date des faits.

Maxime Vivas, je ne le dis pas d’aujourd’hui, mais vous sautez à pieds joints sur les victimes de NDDL. 300 blessés. En 2018 également. Il faut les additionner à la liste des victimes de répression.

De plus, il serait nécessaire de considérer chaque manif de Gilets Jaunes en terme de tactique militaire, avec le plan des rues, les accès bouchés, la position des caméras de télévision, le parcours imposé aux manifestants, etc. Soit par des instances honnêtes de la gendarmerie, soit par un historien. Et étudier de près l’introduction des pillards de banlieue lors des premiers actes, cette arrivée soudaine de la pègre... Comment sont-ils arrivés là ? Par quelle brutale conscience de l’actualité politique du pays, ces petits jeunes ont-ils eu la révélation que leur place était là ?

22/01/2019 15:19 par J.J.

Assimbonanga : Par quelle brutale conscience de l’actualité politique du pays, ces petits jeunes ont-ils eu la révélation que leur place était là ?
Il leur a suffit de traverser la rue...(idée suggérée par Siné Mensuel).
Ah Ça ira !

22/01/2019 15:59 par Toff de Aix

Cher maxime entièrement d’accord, juste une petite rectification : c’est pas dix, mais seize éborgnés depuis le début du mouvement.. Au minimum. Signalons ici le remarquable travail de David Dufresne, qui recense, sur ce lien https://mobile.twitter.com/davduf?lang=fr
, toutes les violences policières qu’on lui signale. Ce lien sera utile lorsqu’il deviendra nécessaire de juger les coupables, quand les tribunaux populaires seront mis en service.

22/01/2019 17:25 par legrandsoir

Merci pour vos remarques, encouragements et critiques.
Pour aller plus loin, voyez et agissez SVP : http://www.lepotcommun.fr/pot/uujthnoj

23/01/2019 01:45 par Georges SPORRI

Je comparerais plutôt Macron aux talibans. En Afghanistan des statues ont été détruites pour effacer les traces d’une ancienne religion.
A NDDL, Macron - Collomb - Hulot ont fait détruire des monuments historiques, les ingénieux édifices construits par certains ZADistes.
Ces "choses" auraient dû être démontées et exposées dans un musée d’ethnographie ou, mieux, laissées sur place pour devenir la ponctuation d’un paysage ou la vie a pris des formes originales. Je ne dis pas ça pour approuver les ZADistes avec lesquels j’ai plus de divergences que de points communs, mais, en même temps, je pense qu’ils furent un phénomène humain collectif singulier dont les traces sont précieuses, même si la CEDDH ne les considèrera pas comme une ethnie.
Aujourd’hui, Macron - Castaner - De Rugy ont récidivé en faisant détruire les édifices "Gilets Jaunes" et ils envisagent même de détruire la cabane des Gilets Jaunes de Commercy avant les réunions prévues les 26 et 27 janvier pour créer une coordination. Là Macron et ses sbires franchissent une nouvelle frontière dans leur attitude talibane et je suis curieux de voir comment ils vont s’en prendre à la liberté de réunion ?

24/01/2019 01:30 par Renard

Je suis globalement d’accord mais ce passage me dérange :

Je rappelle que, de mon point de vue de citoyen pourtant hostile à la peine de mort, la monarchie n’est le meilleur système politique qu’à condition d’être modéré par la guillotine.

N’est-ce pas dire : "Je suis contre la peine de mort sauf quand je suis pour" ?

24/01/2019 15:38 par Assimbonanga

Répression. Ca continue sur la ZAD NDDL. Je recopie le communiqué :

Ce 22 janvier à 6h du matin, la zad a été réveillée par un dispositif policier digne d’une opération d’expulsion pour arrêter trois personnes.

Nous avons assisté à une mise en scène spectaculaire avec des perquisitions simultanées, des dizaines de fourgons, des chefs d’inculpation et des commentaires médiatiques qui cherchent à nous stigmatiser : « association de malfaiteurs », « bande organisée », « règlement de compte », etc. Deux autres personnes ont été arrêtées plus tard dans la journée en dehors de la zad.

Jeudi dernier, plus de 500 personnes célébraient la victoire contre l’aéroport lors d’un banquet. Un an après l’abandon et alors que les activités menées par les habitants s’enracinent, le moment est sans doute jugé opportun par certains pour monter une nouvelle fois on ne sait quelle histoire en épingle pour donner au bocage une image anxiogène. Après les expulsions du printemps, en est-on à une nouvelle étape de la vengeance d’Etat ? Après les fantasmes déjà distillés dans la presse par la gendarmerie sur les fausses « caches d’armes » ou les « tunnels viet-congs », on nous sort du chapeau ce matin un nouvel épouvantail destiné à effrayer l’opinion publique. Ce ne serait pas la première fois que les enquêteurs brandissent un dossier vide et utilisent l’association de malfaiteurs pour criminaliser un mouvement. Ce qui est sûr en revanche, c’est que les personnes arrêtées sur la zad ce matin ont été engagées de longue date dans le mouvement anti-aéroport, sont intégrées dans les diverses activités, liens de voisinages et de solidarité locale, et vivent ici depuis plusieurs années. Nous appelons dès aujourd’hui à ne pas tomber dans le panneau de la diabolisation policière et à les soutenir.

des habitants de la ZAD et personnes engagées dans la lutte

24/01/2019 16:06 par Danael

Parlons plutôt de la politique guillotine pour le peuple de Macron. Conférence de la FI aujourd’hui :
http://www.politologue.com/videos/video.GILETS-JAUNES-CONFERENCE-DE-PRESSE-SUR-LA-REPRESSION-POLICIERE-CONFPRESSFI.pDBn

26/01/2019 14:14 par Assimbonanga

Exceptionnel.

Extra.

Original.

Rare.

Plaisant.

Intelligent.

Bienfaisant.

Pan dans les dents des animateurs de France Inter.

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-26-janvier-2019

27/01/2019 14:11 par Danael

Information pour les Gilets Jaunes
https://www.youtube.com/watch?v=soRSAK-Cenc

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